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jeudi, 13 janvier 2011

Au cimetière Marin de SETE

Photo prise à SETE le 03 janvier 2011

041 - Copie.JPG

samedi, 01 janvier 2011

Poème de Georges SCHEHADE

Il y a des jardins qui n'ont plus de pays

Et qui sont seuls avec l'eau

Des colombes les traversent bleues et sans nids

Mais la lune est un cristal de bonheur

Et l'enfant se souvient d'un grand désordre clair.

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mardi, 21 décembre 2010

LES PATRES ONT FAIT UNE ASSEMBLEE (Nicolas SABOLY, Noëliste provençal)

Les pâtres

Ont fait une assemblée

Les pâtres

Ont tenu le bureau

Et là, chacun a fait sa relation

Il s'est conclu, la parole donnée,

D'aller

Vers le petit qui est né.

Tous ensemble

Ils se sont mis en campagne

Tous ensemble

Avec un fort mauvais temps

Il est bien vrai que les gens des montagnes

Sont faits à tout et ne craignent pas les intempéries

Ils s'en vont

Et laissent leurs cabans.

Comment feront-ils

Pour ne pas sentir la bise

Comment feront-ils

Il y en a peu qui périront

Tous leurs habits ne sont que toile grise

Ils sont tout troués, on leur voit la chemise,

Les trous

Tiennent pas guère chaud.

Quel froid il fait

Où est ma camisole

Quel froid il fait

Se dit le gros Gervais

Je sens déjà que le corps me tremble

Je suis tout gelé, je ne peux rien faire,

Le froid

Me fait souffler les doigts.

Nos pâtres

A trois heures sonnées

Nos pâtres

Arrivent dans l'étable

Le chapeau bas et la tête baissée

Vont tout courant saluer l'accouchée

Et font

L'accolade à l'enfant.

Ils laissent par terre

Deux ou trois bons fromages

Ils laissent par terre

Une douzaine d'oeufs

Joseph leur dit :"Faites qu'il soit sage,

Retournez-vous en et faites bon voyage

Bergers

Prenez votre congé".

CRECHE 441 (1077 x 807).jpg

15:39 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 16 décembre 2010

CLAIR HIVER (Pierre REVERDY)

Murviel sous la neige 080110.jpgL'espace d'or ridé où j'ai passé le temps

Dans le lit de décembre aux flammes descendantes

Les baies du ciel jetées sur les enceintes

Et les astres gelés dans l'air qui les éteint

Ma tête passe au vent du Nord

Et les couleurs déteintes

L'eau suivant le signal

Tous les corps retrouvés dans le champ des averses

Et les visages revenus

Devant les flammes bleues de l'âtre matinal

Autour de cette chaîne où les mains sonnent

Où les yeux brillent du feu des pleurs

Et que les ronds de coeurs couvrent d'une auréole

Les rayons durs brisés dans le soir qui descend.

 

dimanche, 12 décembre 2010

Jacques PREVERT, Pour toi mon amour...

A écouter...

http://www.youtube.com/watch?v=n1p4gMD5mw8&feature=re...

 

Charles BAUDELAIRE, Harmonie du soir.

A regarder et écouter....

http://www.youtube.com/watch?v=OPQ51tV3weI&feature=mf...

 

vendredi, 10 décembre 2010

L'HIVER QUI VIENT (Jules LAFORGUE)

Blocus sentimental ! Messageries du Levant !...

Oh, tombée de la pluie ! Oh ! tombée de la nuit,

Oh ! le vent !...

La Toussaint, la Noël, et la Nouvelle Année,

Oh ! dans les bruines, toutes mes cheminées !...

D'usines...

On ne peut s'asseoir, tous les bancs sont mouillés ;

Crois-moi, c'est bien fini jusqu'à l'année prochaine,

Tous les bancs sont mouillés, tant les bois sont rouillés,

Et tant les cors ont fait ton ton, ont fait ton taine!...

Ah ! nuées accourues des côtes de la Manche

Vous nous avez gâtés notre dernier dimanche.

Il bruine ;

Dans la forêt mouillée, les toiles d'araignées

Ploient sous les gouttes d'eau, et c'est leur ruine.

Soleils plénipotentiaires des travaux en blonds Pactoles

Des spectacles agricoles,

Ou êtes-vous ensevelis ?...

Ce soir un soleil fichu gît au haut du coteau,

Git sur le flanc, dans les genêts, sur son manteau.

Un soleil blanc comme un crachat d'estaminet

Sur une litière de jaunes genêts,

De jaune genêts d'automne.

Et les cors lui sonnent !

Qu'il revienne...

Qu'il revienne à lui !

Taïaut ! Taïaut ! et hallali !

O triste antienne, as-tu fini !...

Et font les fous !...

Et il gît là, comme une glande arrachée dans un cou,

Et il frissonne, sans personne !...

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mardi, 07 décembre 2010

LA JEUNE FILLE

La jeune fille est blanche

Elle a des veines vertes

Aux poignets, dans ses manches

Ouvertes.

On ne sait pas pourquoi

Elle rit. Par moment

Elle crie et cela

Est perçant.

Est-ce qu'elle se doute

Qu'elle vous prend le coeur

En cueillant sur la route

Des fleurs ?

On dirait quelquefois

Qu'elle comprend des choses.

Pas toujours. Elle cause

Tout bas.

"Oh ! ma chère ! oh ! là là...

...Figure-toi... mardi

Je l'ai vu... j'ai ri" - Elle dit

Comme ça.

Quand un jeune homme souffre,

D'abord elle se tait :

Elle ne rit plus, tout

Etonnée.

Dans les petits chemins,

Elle remplit ses mains

De piquants de bruyères,

De fougères.

Elle est grande, elle est blanche,

Elle a des bras très doux.

Elle est très droite et penche

Le cou.

(Francis JAMMES)

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vendredi, 19 novembre 2010

UN CIEL RIANT ET PUR

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Je veux un ciel riant et pur

Réfléchi par un lac limpide,

Je veux un beau soleil qui luise dans l'azur,

Sans que jamais brouillard, vapeur, nuage obscur

Ne voilent son orbe splendide ;

Et pour bondir sous moi, je veux un cheval blanc,

Enfant léger de l'Arabie,

A la crinière longue, à l'oeil étincelant,

Et, comme l'hippogriffe, en une heure volant

De la Norvège à la Nubie.

Je veux un kiosque rouge, aux minarets dorés,

Aux minces colonnes d'albâtre,

Aux fantasques arceaux, d'oeufs pendants décorés,

Aux murs de mosaïque, aux vitraux colorés

Par où se glisse un jour bleuâtre ;

Et quand il fera chaud, je veux un bois mouvant

De sycomores et d'yeuses,

Qui me suive partout au souffle d'un doux vent,

Comme un grand éventail sans cesse soulevant

Ses masses de feuilles soyeuses.

Je veux une tartane avec ses matelots,

Ses cordages, ses blanches voiles

Et son corset de cuivre où se brisent les flots,

Qui me berce le long de verdoyants îlots

Aux molles lueurs des étoiles.

(Théophile GAUTIER)

 

 

dimanche, 17 octobre 2010

VA-T'EN ME DIT LA BISE...

Va-t'en, me dit la bise,

C'est mon tour de chanter,

Et, tremblante, surprise,

N'osant pas résister,

Fort décontenancée

Devant un Quos ego,

Ma chanson est chassée

Par cette virago.

Pluie. On me congédie

Partout, sur tous les tons.

Fin de la comédie.

Hirondelles, partons.

Grêle et vent. La ramée

Tord ses bras rabougris ;

Là-bas fuit la fumée,

Blanche sur le ciel gris.

Une pâle dorure

Jaunit les coteaux froids.

Le trou de ma serrure

Me souffle sur les doigts.

(Victor Hugo)

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