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mercredi, 10 janvier 2018

LA PIQURE DU DESIR

 

Nous nous tenions la main.

Je sentais la piqûre du désir

S'enfoncer dans mon coeur énervé.

Et le désir croissait, de se sentir observé.

Oh ! l'âpre volupté que le danger procure !

(Jean Richepin, Les Caresses).

 

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jeudi, 14 décembre 2017

LES JARDINS : L'AUTOMNE (Jacques DELILLE)

Bientôt les aquillons

Des dépouilles des bois vont joncher les vallons :

De moment en moment la feuille sur la terre

En tombant interrompt le rêveur solitaire

Mais ces ruines même ont pour moi des attraits.

Là, si mon coeur nourrit quelques profonds regrets,

Si quelque souvenir vient rouvrir ma blessure,

J'aime à mêler mon deuil au deuil de la nature ;

De ces bois desséchés, de ces rameaux flétris,

Seul, errant, je me plais à fouler les débris.

Ils sont passés, les jours d'ivresse et de folie :

Viens, je me livre à toi, tendre mélancolie ;

Viens, non le front chargé de nuages affreux,

Dont marche enveloppé le chagrin ténébreux,

Mais l'oeil demi-voilé, mais telle qu'en automne

A travers des vapeurs un jour plus doux rayonne ;

Viens, le regard pensif, le front calme, et les yeux

Tout prêts à s'humecter de pleurs délicieux.

 

http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jacques-de...

 

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samedi, 02 décembre 2017

AU COIN DU FEU

Au coin du feu

Les pieds froids

Réclament douceur

Dans le four

Un gâteau cuit

Et embaume 

La maison

La nuit arrive

Les oiseaux partis

Calme et silence

Dans le noir.

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samedi, 18 novembre 2017

CACTUS DE NOEL

Couleurs intenses

Nature épanouie

Bourgeons éclatés.

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jeudi, 28 septembre 2017

LA PETITE RUE SILENCIEUSE (Paul Fort)

Ce poème me rappelle mon enfance, ma petite soeur l'avait appris et avait dessiné la petite rue sur la page de gauche de son cahier de récitations.

LA PETITE RUE SILENCIEUSE

Le silence orageux ronronne.

Il ne passera donc personne ?

Les pavés comptent les géraniums.

Les géraniums comptent les pavés.

Rêve, jeune fille, à ta croisée.

Les petits pois sont écossés.

Ils bombent ton blanc tablier

Que tes doigts roses vont lier.

Je passe de noir habillé.

Un éclair au ciel t'a troublée,

Jeune fille, ou c'est donc ma vue ?

Tes petits pois tombent dans la rue.

Sombre je passe

Derrière moi les pavés

Comptent les petits pois.

Le silence orageux ronronne.

Il ne passera donc personne ?

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samedi, 10 décembre 2016

JEAN LE HOUX Les comparaisons bachiques.

Quand suis sans verre et breuvage,

C'est sans coque un limaçon,

Sans livrée c'est un page,

C'est un écolier sans leçon.

C'est un chasseur sans sa trompe,

Sans braguette un lansquenet,

C'est un navire sans pompe,

C'est un berger sans flageolet.

C'est un soulard sans panache,

C'est sans fifre un tambourin,

C'est un charpentier sans hache,

C'est un orfèvre sans burin.

Sans vin je perds contenance :

C'est ce qui mieux me convient,

Comme à un chevalier sa lance

Et la baguette à un sergent.

Je vous annonce la guerre

Pour l'amour de mon ami

Que voici dedans ce verre :

Je ne boirai point à demi.

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(Jean LE HOUX est né en 1551 et décédé en 1616 à VIRE. Il est avocat, artiste, peintre et poète normand). 

dimanche, 20 novembre 2016

INQUIETUDE (Paul GERALDY)

Enfantine, tu fais bruire

D'un rire clair, aérien,

L'ombre inquiète où je respire

Je n'aime pas t'entendre rire.

Tu ris trop fort. Tu ris trop bien.

Dans la maison lorsque tu sèmes

Tant de santé, tant de clarté,

Tu dois te suffire à toi-même.

Il faut à ma sécurité

Que tu sois plaintive, dolente

Et câline, et que tu te sentes

Toute petite. J'ai besoin

De te savoir faible et fragile.

Je t'aime aussitôt beaucoup moins.

Et je suis beaucoup plus tranquille.

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samedi, 24 septembre 2016

CHANT D'AUTOMNE - Charles BAUDELAIRE

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;

Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !

J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres

Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,

Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,

Et, comme le soleil dans son enfer polaire,

Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;

L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.

Mon esprit est pareil à la tour qui succombe

Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

Il me semble, bercé par ce choc monotone,

Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part...

Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !

Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

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lundi, 22 février 2016

LA FREGATE "LA SERIEUSE" (Alfred de Vigny) - Extrait

Qu'elle était belle, ma Frégate,

Lorsqu'elle voguait dans le vent !

Elle avait, au soleil levant,

Toutes les couleurs de l'agate ;

Ses voiles luisaient le matin

Comme des ballons de satin ;

Sa quille mince, longue et plate,

Portait deux bandes d'écarlate

Sur vingt-quatre canons cachés ;

Ses mâts, en arrière penchés,

Paraissaient à demi-couchés.

Dix fois plus vive qu'un pirate,

En cent jours du Havre à Surate

Elle nous emporta souvent.

- Qu'elle était belle, ma Frégate,

Lorsqu'elle voguait dans le vent !

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samedi, 13 février 2016

SONNET de Louise LABE

Louise LABE est née en 1524 à LYON, et décédée le 25 avril 1566 à PARCIEUX EN DOMBES.

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Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie,

J'ai chaud extrême en endurant froidure ;

La vie m'est et trop molle et trop dure ;

J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,

Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;

Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;

Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;

Et quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,

Et être au haut de mon désiré heur,

Il me remet en mon premier malheur.