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vendredi, 09 mai 2025

LE PARESSEUX (poème de Marc Antoine Girard, Sieur de Saint Amant - 1594-1661)

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Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'en enfler ma bedaine,

Et hais tant le travail, que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers.

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mercredi, 16 avril 2025

POEME de PAUL VERLAINE

L'échelonnement des haies

L'échelonnement des haies
Moutonne à l'infini, mer
Claire dans le brouillard clair
Qui sent bon les jeunes baies.

Des arbres et des moulins
Sont légers sur le vert tendre
Où vient s'ébattre et s'étendre
L'agilité des poulains.

Dans ce vague d'un Dimanche
Voici se jouer aussi
De grandes brebis aussi
Douces que leur laine blanche.

Tout à l'heure déferlait
L'onde, roulée en volutes,
De cloches comme des flûtes
Dans le ciel comme du lait.
 
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dimanche, 30 mars 2025

LA MORT DES OISEAUX (François Coppée)

Le soir, au coin du feu, j’ai pensé bien des fois,
A la mort d’un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l’hiver monotone
Les pauvres nids déserts, les nids qu’on abandonne,

Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l’hiver !
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes.

Dans le gazon d’avril où nous irons courir.
Est-ce que  » les oiseaux se cachent pour mourir ?  »

(En photo, un chardonneret trouvé mort sous mon carport, devant ma voiture, vendredi dernier).

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lundi, 17 mars 2025

DANS LA RUE (François COPPEE)

À JULES BONNASSIES

Les deux petites sont en deuil,
Et la plus grande — c’est la mère —
A conduit l’autre jusqu’au seuil
Qui mène à l’école primaire.

Elle inspecte, dans le panier,
Les tartines de confiture,
Et jette un coup d’œil au dernier
Devoir du cahier d’écriture.


Puis comme c’est un matin froid
Où l’eau gèle dans la rigole,
Et comme il faut que l’enfant soit
En état d’entrer à l’école,

Écartant le vieux châle noir
Dont la petite s’emmitouffle,
L’aînée alors tire un mouchoir,
Lui prend le nez et lui dit : — Souffle.

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jeudi, 20 février 2025

LA VOIX (Robert DESNOS)

Une voix, une voix qui vient de si loin
Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles,
Une voix, comme un tambour, voilée,
Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous.


Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau
Elle ne parle que d'été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie,
Elle allume aux lèvres le sourire.


Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.


Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?
Elle dit "La peine sera de courte durée"
Elle dit "La belle saison est proche."


Ne l'entendez-vous pas ?  

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lundi, 17 février 2025

QUELQUES CHATS DES VOISINS

Chats des voisins

Ce matin

Dans mon jardin.

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samedi, 07 décembre 2024

LE BONHEUR EST PARTOUT

Une table en bois blanc,

Une pomme et un couteau ;

À travers le carreau,

Un grand champ de froment.

 

Tu te tournes à droite,

Le bonheur est à droite ;

Tu te tournes à gauche,

Le bonheur est à gauche.

 

Inutile, je crois,

De demander pourquoi.

Pas plus que toi, l'horloge

Que le temps interroge

N'élève ici la voix.

(Maurice Carême)

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dimanche, 21 juillet 2024

SOIRS (Henry Bataille (1872-1922)

Il y a de grands soirs où les villages meurent
Après que les pigeons sont rentrés se coucher.
Ils meurent, doucement, avec le bruit de l'heure
Et le cri bleu des hirondelles au clocher...
Alors, pour les veiller, des lumières s'allument,
Vieilles petites lumières de bonnes soeurs,
Et des lanternes passent, là-bas dans la brume...
Au loin le chemin gris chemine avec douceur...
Les fleurs dans les jardins se sont pelotonnées,
Pour écouter mourir leur village d'antan,
Car elles savent que c'est là qu'elles sont nées...
Puis les lumières s'éteignent, cependant
Que les vieux murs habituels ont rendu l'âme,
Tout doux, tout bonnement, comme de vieilles femmes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Bataille

HENRY BATAILLE.jpg

 

 

samedi, 15 juin 2024

LUNE ORANGE

On dit quelquefois : "qui se ressemble s'assemble".

J'ai écrit ce poème en pensant à ces couples magiques, bien soudés.

Ne me demandez pas de l'oublier

Sa peau et la mienne sont soeurs

Elles s'attirent, se connaissent par coeur

Nos regards ne peuvent le nier

Tous deux enfants de la lune

Nos pages se tournent une à une

Un jour nous rejoindrons la poussière

D'une lune orange et claire.

lune orange.jpg

 

 

mardi, 12 décembre 2023

LA COUSINE (Gérard de Nerval)

L'hiver a ses plaisirs ; et souvent, le dimanche,
Quand un peu de soleil jaunit la terre blanche,
Avec une cousine on sort se promener...
- Et ne vous faites pas attendre pour dîner,

Dit la mère. Et quand on a bien, aux Tuileries,
Vu sous les arbres noirs les toilettes fleuries,
La jeune fille a froid... et vous fait observer
Que le brouillard du soir commence à se lever.

Et l'on revient, parlant du beau jour qu'on regrette,
Qui s'est passé si vite... et de flamme discrète :
Et l'on sent en rentrant, avec grand appétit,
Du bas de l'escalier, - le dindon qui rôtit.

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