jeudi, 09 février 2023
LA PERVENCHE (Alphonse de Lamartine :1790-1869)
Pâle fleur, timide pervenche,
Je sais la place où tu fleuris,
Le gazon où ton front se penche
Pour humecter tes yeux flétris.
C'est dans un sentier qui se cache
Sous ses deux bords de noisetiers,
Où pleut sur l'ombre qu'elle tache
La neige des fleurs d'églantiers.
L'ombre t'y voile, l'herbe égoutte
Les perles de nos nuits d'été,
Le rayon les boit goutte à goutte
Sur ton calice velouté.
Une source tout près palpite,
Où s'abreuve le merle noir,
Il y chante, et moi j'y médite
Souvent de l'aube jusqu'au soir.
Ô fleur, que tu dirais de choses
À mon amour, si tu retiens
Ce que je dis à lèvres closes
Quand tes yeux me peignent les siens !
18:30 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, vers, 19ème siècle, lamartine
mercredi, 19 octobre 2022
FRANCK ET LES AUTRES
Franck a voulu faire le cacou
Il s'est cassé le cou
Jeanne mène une vie bien rangée
Elle inspire la confiance
Rose n'a jamais eu de chance
Elle vit de solidarité
Marc est toujours le premier
A sortir et danser
Nabil chante le soir
Avec quatre copains
Joe travaille dans le noir
C'est son gagne-pain
Lise vend sur Leboncoin
Pour une bouchée de pain
Tom n'écoute plus les infos
Il est désabusé
Edouard vend son petit bateau
Il tire un trait sur le passé.
12:28 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : poésie, poème, poète, culture, vers, vie de famille, vie sociale
jeudi, 13 octobre 2022
LA LUNE DES FLEURS (Marceline DESBORDES VALMORE - 1786-1859)
Douce lune des fleurs, j'ai perdu ma couronne !
Je ne sais quel orage a passé sur ces bords.
Des chants de l'espérance il éteint les accords,
Et dans la nuit qui m'environne,
Douce lune des fleurs, j'ai perdu ma couronne.
Jette-moi tes présents, lune mystérieuse,
De mon front qui pâlit ranime les couleurs ;
J'ai perdu ma couronne et j'ai trouvé des pleurs ;
Loin de la foule curieuse,
Jette-moi tes présents, lune mystérieuse.
Entrouvre d'un rayon les noires violettes,
Douces comme les yeux du séduisant amour.
Tes humides baisers hâteront leur retour.
Pour cacher mes larmes muettes,
Entrouvre d'un rayon les noires violettes !
16:13 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poésie, poème, poète, vers, marceline desbordes valmore
jeudi, 15 septembre 2022
Charles CROS - RONDE FLAMANDE

15:34 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poésie, poème, poète, culture, charles cros, vers, auteur
mardi, 31 mai 2022
REVEIL (Georges CHENNEVIERE 1884-1927)
Je n'ai pas ouvert les yeux,
Et je sens que le jour point.
Mon corps reste dans le lit,
Mais mon âme est déjà loin.
Elle goûte parmi l'aube
Un bonheur aérien,
Et revient de temps en temps
Me rappeler que j'existe.
La fenêtre est grande ouverte
Avec le store baissé.
Je suis baigné du même air
Que les feuilles et les nids...
On dirait que les oiseaux
Chantent tous dans le même arbre,
Et j'entends le bruit d'épingles
De leurs pattes sur les toits.
On n'a pas encor marché
Sur le sable des jardins,
Et toutes les rues sans hommes
Sont pareilles à des routes.
On arrose la chaussée ;
Mes draps me semblent plus frais.
Je sens l'odeur du savon
Qui est près de la cuvette.
Le fleuve s'est rajeuni
D'une eau qui a traversé
Les campagnes et la nuit.
Remorqueur, tu peux chanter.
Le canal n'a plus de rides :
Marinier, tu peux partir.
L'aube est pleine de voyages
Qui ne devraient pas finir...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Chennevi%C3%A8re
16:39 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, vers, cuture, auteur
vendredi, 20 mai 2022
DOUCE PLAGE OU NAQUIT MON AME (Paul-Jean TOULET 1867-1920)
Douce plage où naquit mon âme ;
Et toi, savane en fleurs
Que l'Océan trempe de pleurs
Et le soleil de flamme ;
Douce aux ramiers, douce aux amants,
Toi de qui la ramure
Nous charmait d'ombre et de murmure,
Et de roucoulements ;
Où j'écoute frémir encore
Un aveu tendre et fier -
Tandis qu'au loin riait la mer
Sur le corail sonore.
mardi, 22 février 2022
LE PECHEUR A LA LIGNE (Tristan DEREME)
Vainement un peuple s'indigne
Du temps que perd,
Sous son chapeau doublé de vert,
Le mortel qui pêche à la ligne.
Au soleil ou dans la fraîcheur
Qu'un bois lui verse,
Il rit à l'ombre que traverse
L'éclair d'un bleu martin-pêcheur.
Il rêve, et rêve d'une sole
Ou d'un poisson aérien ;
Mais c'est un sage : il se console
S'il ne prend rien.
A son logis, il rentre, et dîne
D'une sardine
A l'huile. Il a le coeur tremblant,
Car devant la sardine, il songe...
Il voit la dorade et l'éponge,
Et sous ses yeux un requin plonge
Dans cette boîte de fer-blanc.
Il peut être loin de la grève :
Il suffit de faire un beau rêve...
(Philippe HUC, dit Tristan DEREME, ami de Paul-Jean TOULET et de Francis CARCO, est l'auteur de poèmes fantaisistes et brillants dont le désenchantement perce sous l'humour. Il publia également des chroniques mêlées de vers, L'escargot Bleu, l'Onagre Orangé).
20:00 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poème, poète, poésie, écriture, culture, vers, passe temps, pêche à la ligne
mercredi, 01 décembre 2021
CHANSON GOTHIQUE (Gérard de Nerval)
Belle épousée,
J'aime tes pleurs !
C'est la rosée
Qui sied aux fleurs.
Les belles choses
N'ont qu'un printemps,
Semons de roses
Les pas du Temps !
Soit brune ou blonde
Faut-il choisir ?
Le Dieu du monde,
C'est le Plaisir.
samedi, 23 octobre 2021
Raymond QUENEAU... un petit poème...
Quand les poètes s'ennuient alors il leur ar-
Rive de prendre une plume et d'écrire un po-
Eme on comprend dans ces conditions que ça bar-
Be un peu quelque fois la poésie la po-
Esie.
17:31 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, texte, vers, culture, raymond queneau
jeudi, 17 juin 2021
QUELQUES VERS (EXTRAITS)
Voici que vient l'été la saison violente
Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps
O Soleil c'est le temps de la Raison ardente.
Guillaume APOLLINAIRE
Ses cheveux sont d'or on dirait
Un bel éclair qui durerait
Ou ces flammes qui se pavanent
Dans les roses-thé qui se fanent.
Guillaume APOLLINAIRE.
Anne qui se mélange au drap pâle et délaisse
Des cheveux endormis sur ses yeux mal ouverts
Mire ses bras lointains tournés avec mollesse
Sur la peau sans couleur du ventre découvert.
Paul VALERY.
On a baptisé les étoiles sans penser
Qu'elles n'avaient pas besoin de nom et les nombres
Qui prouvent que les belles comètes dans l'ombre
Passeront, ne les forceront pas à passer.
Francis JAMMES.
Que veut-il, que veut-il, ce coeur ? malgré la cendre
Du temps, malgré les maux,
Pense-t-il reverdir, comme tige tendre
Se couvre de rameaux ?
Jean MOREAS
14:31 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poème, poète, culture, vers, apollinaire