mardi, 20 mai 2025
Souvenir d'enfance : L'OCULISTE de MAUBEUGE
Ma mère a eu 5 enfants dont 3 ont porté des lunettes dès l'école primaire.
Je fais partie des 3, j'ai porté mes 1ères lunettes à l'âge de 8 ans.
Tous les ans à la même époque, ce devait être pendant les grandes vacances, nous prenions le train pour nous rendre au rendez-vous fixé par l'oculiste. Dans notre petite ville, à part les médecins généralistes, il n'y avait pas de médecins spécialistes.
Arrivés à la gare, nous nous dirigions vers les faubourgs. Dans une rue toute droite, des maisons individuelles se succédaient. C'est dans l'une d'elles que notre oculiste exerçait. Dans la salle d'attente, les volets fermés, une faible lumière nous accueillait ainsi qu'un canapé et quelques fauteuils.
Je demandais à ma mère pourquoi nous étions dans le presque noir. Elle m'expliquait que c'était pour prendre soin de nos yeux.
Puis nous passions une par une dans le bureau de l'oculiste.
Quand nous sortions de ce rendez-vous, ordonnance à la main, nous allions commander nos nouveaux verres chez l'opticien de notre petite ville et quelquefois changer en même temps nos montures, car en grandissant nos lunettes devenaient trop petites.
J'avais du mal à m'y habituer les premiers jours et je manquais de tomber car je levais trop haut mes pieds pour monter ou descendre du trottoir.
18:12 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : souvenirs, enfance, médecin, ophtalmo, train, famille, cuture
mardi, 22 avril 2025
MON 1er DEMENAGEMENT
J'ai 2 ans 1/2 et ma mère attend son 4ème enfant. Elle a 27 ans. Mon père nous prend en photo, mon frère, ma soeur, ma mère et moi, devant ce qui fût notre maison. Car aujourd'hui nous déménageons. Nous partons dans une nouvelle maison, à l'autre bout de la ville, une maison que mes parents ont fait construire dans un quartier calme, près des écoles de filles et de garçons. Ma mère porte un long manteau qui cache sa grossesse arrivée à terme.
Je lui donne ma main gauche et de la main droite je tiens mon petit sac à main rouge. J'ai mis mes chaussures blanches. Je porte aussi un manteau comme mon frère et ma soeur.
Nous sommes photographiés devant la porte d'entrée, sur les marches qui donnent sur le trottoir et la route pavée. Mon frère se tient tout droit comme un soldat au "garde à vous". Il porte un manteau clair et ma soeur se tient entre ma mère et mon frère, en penchant la tête, car elle s'est mise un peu derrière ma mère. Elle tient son petit sac beige dans la main droite.
Nous voilà partis pour notre nouvelle maison.
Dans le jardin, je ne vois aucun arbre, aucune fleur, même pas une herbe qui pousse dans ce qui fût un chantier de construction. En entrant dans la maison, je sens l'odeur du plâtre et du bois neufs. Quand nous nous parlons, nos voix résonnent car mes parents n'ont pas beaucoup de meubles. Je n'aime pas cette maison. Les murs sont blancs et les fenêtres sans peinture, elle est impersonnelle.
Je dis à ma mère que je veux revenir dans l'autre maison car j'y ai mes souvenirs. Mais elle me répond que ce n'est pas possible.
Mon frère et ma soeur partent à l'école et je reste seule avec ma mère. Je ne veux pas manger, je ne veux pas jouer, je m'ennuie toute seule.
Puis, quelques semaines après le déménagement, je m'en vais passer quelques jours chez mon grand père et ma grand mère, à l'autre bout de la ville, accompagnée de mon frère et de ma soeur.
Ma grand mère s'absente une demi-journée et mon grand père nous garde tous les trois. Il nous fait des clins d'oeil complices en sortant un paquet de bonbons du vieux buffet de la cuisine. Il m'apprend à écrire, à lire, je joue avec les voitures de mon frère. Ma soeur joue aux cartes avec mon grand père qui fume la pipe.
Quand nous revenons, nous découvrons un bébé aux cheveux noirs, dans un berceau là-haut, dans une des chambres. C'est ma petite soeur, mignonne. C'est la 1ère fois que je vois un bébé. On dirait une poupée. Je suis heureuse. Je voudrais la prendre dans mes bras comme le fait ma maman. Je l'aime tellement cette petite soeur que je retrouve l'appétit et j'oublie ma peine causée par le déménagement.
09:18 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : souvenirs, enfance, naissance, bébé, famille, culture
samedi, 27 juillet 2024
MON MAI 68
En mai 68, ma soeur aînée préparait son Bac. Pour moi, cette échéance était encore loin. Elle sortait le week end avec une bande de copains et copines, toujours les mêmes. Ils allaient dans les bals des communes voisines. Je ne l'accompagnais jamais, ce n'était pas ma bande.
J'avais demandé à ma mère de m'acheter un pantalon en coton, genre Jean, de couleur rouge brique. Je le portais avec un tee-shirt blanc. Je l'aimais beaucoup. Pour moi, plus question d'aller me faire couper les cheveux chez sa cousine qui tenait un salon de coiffure. J'avais déjà décidé de me laisser pousser les cheveux très longs, jusqu'à la taille. Quand j'en parlais à ma mère, elle me répondait que ce n'était pas bon, qu'il fallait les couper de temps en temps pour leur donner de la vigueur.
Mon grand père paternel venait d'avoir 75 ans. Il lui restait encore 13 ans à vivre, personne ne le savait.
Mon grand père maternel avait 68 ans. Il devait décéder 8 ans après.
Ce mois de mai 68, l'usine dans laquelle travaillait mon père depuis 20 ans commençait à rencontrer des difficultés. Mon père, sentant le vent tourner, décida alors de se reconvertir. Il travailla d'abord avec un ami. Puis il se mit à son compte. Ma mère répondait toute la journée aux clients qui appelaient au téléphone. Elle qui aimait faire de la couture ou du tricot, dû ralentir ses occupations. A cette époque, les téléphones étaient fixes, les portables n'existaient pas encore. Quand elle se trouvait à l'étage, elle descendait en vitesse pour ne pas manquer l'appel. Quant à la comptabilité, mon père la tenait seul mais il n'était pas facile de jongler avec les différentes tâches que son nouveau travail entraînait.
De mon côté, je savais que je travaillerai toute ma vie. Je ne désirais pas rester à la maison comme ma mère, ne pas dépendre financièrement de quelqu'un était un gage de liberté. C'était cela notre avenir à nous tous.
Cette année là, mon professeur de maths manqua beaucoup, il était en instance de divorce et nous n'avions pas souvent un remplaçant.
Et puis les grèves dans les lycées et collèges se sont succédées. Dans ma petite ville de province, je suivais ce qui se passait dans la capitale par le biais de la radio et de la télévision. Mais rien de comparable dans mon lycée.
Ma soeur a été reçue à son examen de baccalauréat, elle a alors choisi de devenir institutrice. Moi je devais continuer mes études à la rentrée de septembre car ma route était tracée. Je suivais le mouvement qui avait commencé depuis plus de deux mois dans la capitale en attendant de partir en vacances d'été comme chaque année.
17:47 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : mai 68, souvenirs, collège, lycée, vélo, famille
mardi, 12 décembre 2023
LA COUSINE (Gérard de Nerval)
L'hiver a ses plaisirs ; et souvent, le dimanche,
Quand un peu de soleil jaunit la terre blanche,
Avec une cousine on sort se promener...
- Et ne vous faites pas attendre pour dîner,
Dit la mère. Et quand on a bien, aux Tuileries,
Vu sous les arbres noirs les toilettes fleuries,
La jeune fille a froid... et vous fait observer
Que le brouillard du soir commence à se lever.
Et l'on revient, parlant du beau jour qu'on regrette,
Qui s'est passé si vite... et de flamme discrète :
Et l'on sent en rentrant, avec grand appétit,
Du bas de l'escalier, - le dindon qui rôtit.
15:15 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, vers, culture, famille
mercredi, 20 septembre 2023
MA GRAND MERE MATERNELLE (Marie Marguerite)
Ma grand mère maternelle (Marie Marguerite), que nous appelions Mémé dans notre enfance, ou Marguerite pour la famille, était née dans un moulin à Hon-Hergies, le 31 décembre 1898. Son père François (né le 1er mai 1868 et décédé le 17 décembre 1937) était meunier et sa mère Hermance Constance (née le 18 septembre 1869 et décédée le 1er mars 1934) était couturière. Ils s'étaient mariés à Haspres (Hauts de France) le 10 septembre 1892.
Mémé avait une soeur, Jeanne, née en 1893 et décédée en 1981. Jeanne avait été mariée une 1ère fois à Jules, douanier, né le 26 décembre 1883 et décédé le 5 février 1917. Avec son 2ème mari, Fernand, elle a eu une fille, Fernande, qui a eu 3 enfants, Nicole en 1939, Françoise en 1948 et Michel en 1953. Nous allions régulièrement rendre visite à Jeanne et Fernand, les dimanches, dans leur maison de Jeumont (Hauts de France), près de la frontière Belge.
Mémé avait également un frère, Ernest, qui a été marié une 1ère fois avec Marcelle dont il a eu une fille Michèle en 1933. Ernest, devenu veuf, s'est remarié avec Adrienne. Ernest était né le 2 mai 1902 et décédé en mai 1961. Je ne me souviens plus d'Ernest qui habitait pourtant la même ville que ma famille. Je sais qu'il est décédé d'une hémorragie cérébrale.
J'ai fait quelques recherches sur les moulins d'Hon-Hergies. La commune possédait 3 moulins à blé et un moulin à huile.
- Le moulin du Tordoir de la Flaminette (scierie Blondeau, Dieudonné), c'est un moulin à farine au début. Nommé Moulin Egmont, puis Massart (1798), puis à huile en 1893. Paul Walquerman en devient propriétaire en 1930.
- Le moulin à farine Beauvois (1789), ou banal, ou moulin Bertrand puis Devos, puis Lambrecht (1886).
- Le moulin La Platinerie, devenu moulin à farine en 1811 (propriétaires successifs : Dusart, puis Lhost, puis Hurieau en 1811, puis Descamps en 1813, puis Lafuite).
https://villesetvillagesdelavesnois.org/honhergies/hon_he...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hon-Hergies
12:34 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : hon hergies, avesnois, histoire, généalogie, famille, souvenirs
lundi, 12 décembre 2022
CHEZ THERESE ET CAMILLE
Ma grand-mère paternelle, née en 1895, n'avait qu'une soeur, Thérèse, née en 1891. Cette soeur avait eu une fille, Camille, née en octobre 1919. Jusqu'en 2012, je ne savais pas qui était le père de Camille, elle portait le nom de famille de sa mère. Camille savait qui était son père par quelques photos de 1918-1919 que sa mère avait gardées de l'époque où elle vivait à Sainte Adresse, près du Havre.
C'est vers 2012 que j'ai retrouvé ces photos et que j'ai pu faire le rapprochement. Car le père de Camille s'appelait également Camille... De quoi est-il décédé, et quand ? Camille et Thérèse n'en parlaient jamais. Sur l'acte de naissance de Camille, pas de nom du père.
En juillet 1962, Camille est allée passer quelques jours à Saint Adresse, sur le lieu où ont vécus brièvement son père et sa mère et a pris quelques photos que j'ai mises dans un grand classeur avec de nombreux documents de la famille de mon père.
Quand j'étais enfant, mes soeurs, mon frère et moi, nous ne posions pas de questions indiscrètes. Thérèse s'était mariée avec Louis en 1935. J'ai connu Louis puisque nous allions régulièrement en famille chez Thérèse et Camille à Le Cateau Cambrésis qui se situait à un quart d'heure en voiture de la maison de mes parents. Quand Louis est décédé, j'étais encore enfant. Thérèse et Camille ont déménagé peu de temps après. J'ai retrouvé sur internet la photo de la première maison où habitaient Louis, Thérèse et Camille. Elle se trouvait dans une impasse. Des escaliers et un passage incliné donnaient sur une rue assez fréquentée. (Sur la photo, la maison de Thérèse et Camille est celle avec les 2 poubelles devant et qui se trouve juste après la maison beige).
Avec mes soeurs, pendant que les adultes bavardaient dans le salon-salle à manger, comme nous n'avions pas le droit de sortir dans la rue, ni dans le jardin, nous courions en riant et en chahutant dans le grand couloir qui partait de la porte d'entrée jusqu'à la cuisine, au fond de la maison. Nous aimions quand Camille nous maquillait. Elle possédait une dizaine de rouges à lèvres et de flacons de vernis à ongles. Elle était secrétaire de direction dans une grande usine. Elle nous demandait aussi de danser ou de chanter. Nous aimions nous produire en spectacle devant elle et sa maman. Pour cela, nous fermions la double porte qui séparait le salon de la salle à manger afin de faire comme au théâtre. Puis, quand nous étions prêts pour la danse ou la chanson, nous ouvrions en grand la double porte en saluant les spectateurs.
17:20 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : souvenirs, enfance, le cateau, famille, cousine, grande tante
vendredi, 04 mars 2022
EN LECTURE : CRI DE LA CHOUETTE de Hervé BAZIN
19:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : livre, auteur, hervé bazin, culture, mégère, famille
jeudi, 13 janvier 2022
JANVIER A LA MAISON
Ce matin, à 8 h, il faisait encore moins 1°. Le soleil dans la journée permet de se réchauffer.
La nuit, entre minuit et 6 h, on peut voir les étoiles briller dans le ciel complètement noir. Depuis octobre, la mairie de mon village a décidé d'éteindre les lampes des rues pendant 6 h. A partir du 1er janvier, nous changeons également de fournisseur d'eau, Mme le Maire pense toujours "économie" en décidant les changements.
A partir du mois d'avril, tous les habitants de ma commune vont devoir faire un détour de plusieurs kms, pendant 5 mois, pour cause de travaux sur la route départementale, au niveau du nouveau lotissement encore en construction à l'entrée du village.
Je lis beaucoup en ce moment, il n'y a pas de travail au jardin, ou si peu. J'ai juste taillé un laurier rose et un bout de la haie devant ma cuisine. En 2021, j'ai compté que j'ai passé 80 heures au jardin pour divers travaux.
A la mi-mars, cela fera 2 ans que je ne suis pas allé à la gym pour cause de pandémie.
J'ai envoyé mes voeux à 31 personnes depuis le 1er de l'an, 9 n'ont pas encore répondu.
Hier soir, j'ai fait des pancakes, nous nous sommes régalés après une petite soupe.
Samedi dernier, j'avais fait une tarte avec les figues récoltées au jardin cet été, et congelées.
11:23 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : blog, écriture, vie familiale, famille, janvier, hiver
vendredi, 10 septembre 2021
PETITES HISTOIRES DROLES
Une dame demande à son mari un peu sourd :
-Tu as pensé à arroser l'orchidée ?
Ayant vaguement entendu le dernier mot, il questionne :
- Quelle orchidée ?
Sa femme qui ne veut pas discuter, lui répond :
- Midi et demie...
Une femme dit à son mari :
- Je cherche la cassette où a été enregistrée notre cérémonie de mariage. Logiquement, elle devrait être classée à M.
- En fait, explique le mari, je l'ai classée à S, comme Sauve qui peut...
Un ado dit, en plaisantant, à un de ses copains :
-Dis donc, elle est du genre réduit la fille avec qui tu sors !
- Bah ! j'en ai fréquenté une qui était encore beaucoup plus petite. C'est simple, l'ourlet de sa mi-jupe traînait par terre....
Au coeur de l'hiver, la logeuse dit au nouveau locataire auquel elle loue, meublée, une pièce de son appartement :
- qu'on se mette bien d'accord tout de suite : le soir, plus vous monterez le son de votre téléviseur, plus je baisserai le thermostat du chauffage...
L'institutrice demande à un élève :
- Donne-moi une raison à ton retard ce matin ?
- Je rêvais que je suivais un match de foot. Et il y a eu prolongation...
14:25 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : humour, rire, histoires drôles, culture, famille, société
dimanche, 20 juin 2021
Mes arrières grands mères
Je n'ai connu qu'une seule arrière grand mère, Ismérie, mère de mon grand père maternel.
Les trois autres, Julie, Marie et Hermance sont décédées respectivement 26 ans, 22 ans et 18 ans avant ma naissance. Julie avait 65 ans quand elle est décédée, Marie 66 ans, et Hermance 65 ans.
Je me souviens être allé avec ma mère dans une maison ancienne, durant l'été 1954. J'entrais, en tenant la main de ma mère, dans une chambre sombre. Une dame âgée était couchée dans un grand lit. Je ne voyais pas son visage et je n'osais pas approcher. Je disais à ma mère : "fait dodo Mémé"... Tout était silencieux,, c'est le seul souvenir que je garde d'elle.
Où était cette maison ? Je pense que mon arrière grand mère se trouvait chez sa fille Aline, dans ma ville de naissance, car nous n'avions pas de voiture à l'époque et les deux frères d'Aline vivaient dans une autre ville.
J'avais 1 an et 10 mois. Ismérie est décédée le 30 08 1954 à Landrecies, ma ville de naissance. Elle avait 83 ans et était née le 2 juillet 1871 à Maresches, ville de l'Avesnois, dans le nord de la France.
15:27 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : souvenirs, enfance, histoire, famille, avesnois, campagne, village, arrière grand mère