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samedi, 09 novembre 2024

MANTEAU NOIR

Elle en avait assez de son petit manteau noir. Ce qu'elle désirait, c'était le printemps. Ce soir, il avait fait une brève apparition. Le soleil était venu lécher les murs des immeubles, devant elle. Les nuages s'étiraient et n'en pouvaient plus. Ils avaient décidé de lui dire "au revoir". Mais avec lenteur....

Il était presque tard et déjà les lumières de la ville s'allumaient les unes après les autres. Les voitures se précipitaient dans les rues avec violence. Le bruit, le vent, la foule, elle n'en pouvait plus...

Elle se demandait quand tout cela allait finir. Elle promenait depuis une semaine son parapluie bleu. Dans les rues, des flaques que la pluie n'arrêtait plus de grossir disparaîtraient peut être dans la nuit ? Elle l'espérait. En attendant, elle avait hâte de rentrer chez elle et de prendre un bon bain.

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lundi, 24 juin 2024

ANGUILLE

Il y a anguille sous roche :

Expression d'origine latine née de la confusion entre anguilla, l'anguille, et anguis, le serpent qui se tient sous des rochers.

Ecorcher l'anguille par la queue : 

C'est commencer par où il faudrait finir.

Rompre l'anguille au genou :

Entreprendre l'impossible. L'anguille, glissante et souple, n'a pas d'échine, et ne peut être "cassée" comme un bâton.

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lundi, 06 mai 2024

LA PETITE SORCIERE DU TRAM

Elle porte un foulard rose sur ses cheveux noirs, un pantalon noir et un chemisier blanc sous un gilet gris.

Adolescente, elle mâche avec rage un chewing gum en regardant méchamment autour d'elle.

Malheur à celui qui la regarde trop, elle lui tire la langue comme font les petits enfants.

Elle éclabousse son chemisier en buvant quelques gorgées d'eau à la bouteille.

Elle essuie vivement de sa main les gouttelettes tombées sur sa poitrine.

Ses grosses lèvres, sur un visage couleur café, expriment un dégout des gens qui se retrouve aussi dans ses yeux ronds, sous des sourcils épais et froncés en permanence.

Si vous la croisez, ne la regardez pas, ne lui parlez pas. Elle est capable de tout.

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jeudi, 28 mars 2024

EMILE LE PAPILLON (histoire que j'ai écrite il y a 11 ans)

Emile s’étira sur son lit de paille.

Sentant la chaleur monter autour de lui, il se leva et se dirigea vers la fenêtre. Un ciel bleu azur le réveilla tout à fait.

Il resta un moment à contempler la nature qui s’offrait devant lui, puis marcha vers la porte et l’ouvrit. Dehors, il n’entendit aucun bruit, seulement les abeilles qui passaient devant lui en bourdonnant.

La chaleur pesante le décida à s’envoler à la recherche de quelques fleurs dont il raffole. Sur son chemin, il rencontra le gros hanneton qui faillit le couper en deux.

 

  • - Oh là !!! lui cria-t-il.

 

Mais le gros hanneton poursuivit son vol sans s’occuper de lui et disparut à l’horizon. Emile reprit ses esprits sur le sol caillouteux où il était tombé, déséquilibré, mais heureusement sans se faire mal.

Un jeune lézard le guettait de loin. Emile s’envola aussitôt sans avoir eu conscience du danger auquel il venait d’échapper.

Il aperçu un bouquet d’œillets rouges qui fleurissaient devant une maison jaune.

A peine avait-il posé ses pattes frêles sur une des fleurs qu’un nuage d’abeilles se jeta sur lui. Il fut une nouvelle fois déséquilibré et retomba sur le sol, les pattes en l’air avec une aile cassée. Il prit peur.

Une ombre se pencha vers lui. C’était la petite fille de la maison. Elle s’agenouilla pour le regarder de plus près.

 

  • - qu’est-il arrivé ?
  • - bonjour mademoiselle… j’ai été attaqué par un nuage d’abeilles et me voilà bien mal en point.
  • - Oh ! mon pauvre papillon. Je vois… Reste ici, je vais revenir, surtout ne bouge pas...
  • - Je crois que c’est perdu d’avance…
  • - Tu crois ? Je vais chercher de quoi te soigner. L’été n’est pas terminé, je vais te sauver, tu verras…
  • - Laisse-moi, tu perds ton temps, fillette.
  • - Je reviens, ne bouge pas.
  • - Ah, elle est têtue…

 

En voyant la petite fille s’éloigner, il se mit à trembler. Regardant autour de lui, il pensa :

 

  • - c’est bien dommage pour moi… l’été commençait à peine, je n’en ai pas profité.

La petite fille revint avec un pot de fleurs dans les mains qu’elle posa près d’Emile. Elle lui dit :

 

  • - ces fleurs vont te guérir, l’une d’elles sera ton lit. Et quand elle fanera, une autre plus belle encore la remplacera.

 

Etonné, il la laissa faire puis la remercia.

C’est ainsi qu’Emile passa le reste de sa vie dans la maison jaune.

 

Après sa mort, la petite fille s’affaiblit de jour en jour. Les médecins qui se succédèrent à son chevet essayèrent, en vain, de la sauver.

Dans tout le pays on parla de la maladie étrange de la petite fille qui vivait dans une maison jaune.

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vendredi, 23 février 2024

LANGUEYER

Pour savoir le secret d'un maître, il faut langueyer les valets.

Il faut faire parler les valets.

Quand les croisés voulurent élire le Roi de Jérusalem, ils langueyèrent les valets de chaque prétendant, et nommèrent Godefroy de Bouillon que le témoignage de ses serviteurs leur fit regarder comme le plus digne de la couronne.

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dimanche, 18 février 2024

LA FERME LOUIS XIV

La ferme Louis XIV, qui se trouve à la sortie de ma ville de naissance (Landrecies), tous les habitants ou presque la connaissent. Elle se situe route de la Folie.

Le hameau de la Folie s'était développé au Moyen Age dans une zone marécageuse. On y planta alors des arbres consommant beaucoup d'eau, comme les bouleaux ou les peupliers. Le bruit du vent dans les feuilles fut nommé La Foliée, qui fut déformé ensuite en Folie.

A la limite du hameau coule un petit affluent de la Sambre, la Rivierette.

En 1670, une crue soudaine de la Rivierette obligea Louis XIV qui passait par là le 3 mai au soir, ainsi que toute sa suite, à faire une halte forcée. Tout le monde fut contraint de passer la nuit dans une ferme proche qui se nomme depuis "Le Louvre". Une plaque sur cette vieille ferme rappelle cet épisode.

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"La journée du 3 avait été pénible. L'immense convoi était parti de Saint-Quentin pour Landrecies de très bonne heure, par une pluie battante qui faisait grossir à vue d'œil les cours d'eau et les marais. D'heure en heure, on enfonçait davantage dans les boues, et la route s'encombrait de chevaux et de mulets morts ou abattus, de charrettes embourbées et de bagages déchargés. Les carrosses ne tardèrent pas à se mettre de la partie. Le maréchal de Bellefonds abandonna le sien dans une fondrière et fit le reste de l'étape à pied avec Benserade et deux autres. M. de Crussol eut de l'eau par-dessus les portières en traversant la Sambre, et M. de Bouligneux qui le suivait fut contraint de dételer au milieu de la rivière et de se sauver sur l'un des chevaux. Quand on vint à la reine et à Mademoiselle, on eut beau les conduire à un autre gué fort sûr, leurs cris et leur agitation furent tels, que l'on renonça à les faire passer. Elles allèrent chercher un abri dans la seule habitation du rivage. C'était une pauvre maison, composée de deux pièces et n'ayant que la terre pour plancher. Mademoiselle s'enfonça jusqu'au genou dans un trou boueux. Landrecies était sur l'autre bord, la nuit tombait et chacun mourait de faim, car l'on n'avait presque rien eu à manger depuis Saint-Quentin. Le roi, très mécontent, déclara que tout le monde resterait là, et que l'on attendrait le jour dans les carrosses. Mademoiselle remonta dans le sien, mit son bonnet de nuit, sa robe de chambre mais elle ne put fermer l'œil, car c'était un bruit effroyable. Quelqu'un lui dit : Voilà le roi et la reine qui vont manger. Elle se fit porter telle quelle, à travers les bourbiers, dans la petite maison, et trouva la reine fort maussade. Marie-Thérèse n'avait pas de lit, et elle se lamentait, disant qu'elle serait malade si elle ne dormait point, et demandant où était le plaisir de voyages pareils ? Louis XIV mit le comble à son chagrin en proposant, de coucher toute la famille royale et quelques familières dans la plus grande des deux pièces, l'autre devant servir de quartier général à Lauzun : Voilà, disait le Roi, qu'on vient d'apporter des matelas ; Romecourt a un lit tout neuf sur quoi vous pourrez dormir. Quoi ! se récriait la reine, coucher tous ensemble, cela serait horrible ! — Quoi ! reprenait le roi, être sur des matelas tout habillés, il y a du mal ? Je n'y en trouve point. Mademoiselle, prise pour arbitre, n'y en trouva point non plus, et la reine céda. Cependant la ville de Landrecies avait envoyé à ses souverains un bouillon fort maigre, dont la mauvaise mine consterna Marie-Thérèse. Elle le refusa avec dépit. Quand il fut bien entendu qu'elle n'en voulait point, le roi et Mademoiselle, aidés de Monsieur et de Madame, l'expédièrent en un instant, et, dès qu'il n'y eut plus rien, la reine dit : J'en voulais, et l'on a tout mangé ! On allait rire, au mépris de l'étiquette, d'un grand plat venu aussi de Landrecies, et sur lequel on se jeta. Il y avait dedans, raconte Mademoiselle, des viandes si dures, que l'on prenait un poulet à deux par chaque cuisse et on avait peine en le tirant de toute sa force d'en venir à bout. Puis l'on se coucha. Ceux qui n'avaient pas encore leur bonnet de nuit et leur robe de chambre les mirent et c'est dans l'appareil d'Argan qu'il faut se représenter la royauté française pendant cette nuit mémorable. Au coin de la cheminée, sur le lit de Romecourt, était la reine, tournée de manière à regarder ce qui se passait : — Vous n'avez qu'à tenir votre rideau ouvert, disait le roi, vous nous verrez tous. Auprès de la reine, sur un matelas, étaient Mme de Béthune, sa dame d'atour, et Mme de Thianges, sœur de Mme de Montespan. Venaient ensuite, sur trois matelas se touchant faute de place, Monsieur et Madame, Louis XIV et la Grande Mademoiselle, Mlle de La Vallière et Mme de Montespan. Une duchesse, une marquise et une fille d'honneur se serraient sur un dernier matelas, placé en équerre, et des plus gênants pour le va-et-vient des officiers ayant affaire au quartier général, dans la pièce du fond. Par bonheur pour tout le monde, le roi finit par faire dire à Lauzun de pratiquer un trou dans le mur extérieur de sa chambre et de donner ses ordres par là. Le dortoir royal eut ainsi quelque tranquillité, et l'on put s'endormir. A quatre heures du matin, Louvois vint avertir que l'on avait fait un pont. Mademoiselle éveilla le roi, et chacun se leva. Ce ne fut pas un beau coup d'œil. Romecourt était lieutenant des gardes du roi. Il est évident qu'on les avait avec soi dans sa voiture, à tout événement. Les cheveux étaient pendants et les visages fripés. Mademoiselle se croyait moins défigurée que les autres, parce qu'elle se sentait très rouge, et elle s'en réjouissait, ne pouvant éviter d'être vue par Lauzun. La famille royale remonta en carrosse et s'en alla tout droit entendre la messe à Landrecies, après quoi ces augustes personnes se couchèrent, et dormirent une partie de la journée. Le soir même, à peine levée, Mademoiselle fut très grondée par Lauzun de ses peurs ridicules de l'eau. Cela lui fut très doux : c'était la première fois qu'il s'arrogeait pareille liberté, et les femmes très amoureuses commencent toujours par aimer le ton de maître..." (Louis XIV et La Grande Demoiselle,1652-1693 par Arvède BARINE, 1912).

 

 

 

vendredi, 10 novembre 2023

CARTES de SCENES MILITAIRES

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mercredi, 20 septembre 2023

MA GRAND MERE MATERNELLE (Marie Marguerite)

Ma grand mère maternelle (Marie Marguerite), que nous appelions Mémé dans notre enfance, ou Marguerite pour la famille, était née dans un moulin à Hon-Hergies, le 31 décembre 1898. Son père François (né le 1er mai 1868 et décédé le 17 décembre 1937) était meunier et sa mère Hermance Constance (née le 18 septembre 1869 et décédée le 1er mars 1934) était couturière. Ils s'étaient mariés à Haspres (Hauts de France) le 10 septembre 1892.

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Mémé avait une soeur, Jeanne, née en 1893 et décédée en 1981. Jeanne avait été mariée une 1ère fois à Jules, douanier, né le 26 décembre 1883 et décédé le 5 février 1917. Avec son 2ème mari, Fernand, elle a eu une fille, Fernande, qui a eu 3 enfants, Nicole en 1939, Françoise en 1948 et Michel en 1953. Nous allions régulièrement rendre visite à Jeanne et Fernand, les dimanches, dans leur maison de Jeumont (Hauts de France), près de la frontière Belge.

Mémé avait également un frère, Ernest, qui a été marié une 1ère fois avec Marcelle dont il a eu une fille Michèle en 1933. Ernest, devenu veuf, s'est remarié avec Adrienne. Ernest était né le 2 mai 1902 et décédé en mai 1961. Je ne me souviens plus d'Ernest qui habitait pourtant la même ville que ma famille. Je sais qu'il est décédé d'une hémorragie cérébrale.

J'ai fait quelques recherches sur les moulins d'Hon-Hergies. La commune possédait 3 moulins à blé et un moulin à huile.

- Le moulin du Tordoir de la Flaminette (scierie Blondeau, Dieudonné), c'est un moulin à farine au début. Nommé Moulin Egmont, puis Massart (1798), puis à huile en 1893. Paul Walquerman en devient propriétaire en 1930.

- Le moulin à farine Beauvois (1789), ou banal, ou moulin Bertrand puis Devos, puis Lambrecht (1886).

- Le moulin La Platinerie, devenu moulin à farine en 1811 (propriétaires successifs : Dusart, puis Lhost, puis Hurieau en 1811, puis Descamps en 1813, puis Lafuite).

https://villesetvillagesdelavesnois.org/honhergies/hon_he...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hon-Hergies

 

 

 

lundi, 14 août 2023

ILS ONT VECU OU SONT PASSES PAR MA VILLE DE NAISSANCE (Landrecies dans les Hauts de France), AU COURS DES SIECLES

JULES CESAR : si on accepte l'hypothèse que la bataille livrée par lui aux Nerviens s'est déroulée le long de la Sambre ( aux Etoquies ).

JACQUES D'AVESNES : premier et unique seigneur de la cité, s'y installa en 1222.

GUY DE CHATILLON : seigneur d'Avesnes, établit en 1304 la "foire aux carottes".

JEANNE DE LALLAING :  en 1458, "Dame de Landrecies", pieuse et charitable envers les malheureux de la cité.

HAQUINET DE VAUX : en 1477 attaqua une nuit par surprise les soldats de LOUIS XI ce qui provoqua le pillage et l'incendie de la forteresse.

MAXIMILIEN D'AUTRICHE : en 1483 accompagné de son épouse, Marie de Bourgogne et de leur fils, Philippe le Beau, récompensèrent les Landreciens d'avoir réparé les fortifications de la ville et de l'avoir pourvue d'une garnison.

FRANCOIS 1er : fit renforcer les murs de la cité en 1543 et infligea à Charles Quint un cuisant échec alors que celui-ci aurait voulu s'emparer de la ville.

PHILIPPE DE CROY : duc d'Aerschot, introduisit dans la cité Charles Quint en 1548, avec son fils Philippe, accompagnés de Marie d'Autriche et Eléonore d'Autriche.

TURENNE LA FERTE, VAUBAN et LOUIS XIV : en 1655 pénétrèrent dans la forteresse.

LOUIS XIV : passa la nuit du 3 au 4 mai 1670 dans une ferme à cause d'une crue subite de la Riviérette qui empêcha son carrosse de franchir le gué.

 En 1670, la nuit du 3 au 4 mai défraya longtemps les correspondances.

La journée du 3 avait été pénible. L’immense convoi était parti de Saint-Quentin pour Landrecies, de très bonne heure, par une pluie battante, qui faisait grossir à vue d’œil les cours d’eau et les marais. D’heure en heure, on enfonçait davantage dans les boues, et la route s’encombrait de chevaux et de mulets, morts ou abattus, de charrettes embourbées et de bagages déchargés. Les carrosses ne tardèrent pas à se mettre de la partie. Le maréchal de Bellefonds abandonna le sien dans une fondrière et fit le reste de l’étape à pied, avec Benserade et deux autres. M. de Crussol eut de l’eau par-dessus les portières, en traversant la Sambre, et M. de Bouligneux, qui le suivait, fut contraint de dételer au milieu de la rivière et de se sauver sur l’un des chevaux. Quant à la Reine et à Mademoiselle, on eut beau les conduire à un autre gué, « fort sûr, » leurs cris et leur agitation furent tels, que l’on renonça à les faire passer. Elles allèrent chercher un abri dans la seule habitation du rivage. C’était une pauvre maison, composée de deux pièces se commandant, et n’ayant que la terre pour plancher ; Mademoiselle s'enfonça jusqu’au genou dans un trou boueux. Landrecies était sur l’autre bord, la nuit tombait, et chacun mourait de faim, car l’on n’avait presque rien eu à manger depuis Saint-Quentin. Le Roi, très mécontent, déclara que tout le monde resterait là, et que l’on attendrait le jour dans les carrosses.

Mademoiselle remonta dans le sien, mit son bonnet de nuit, sa robe de chambre et se délaça en dessous, mais elle ne put fermer l’œil, « car c’était un bruit effroyable. » Quelqu’un lui dit : « Voilà le Roi et la Reine qui vont manger. » Elle se fit porter telle quelle, à travers les bourbiers, dans la petite maison, et trouva la Reine fort maussade. Marie-Thérèse n’avait pas de lit, et elle se lamentait, disant « qu’elle serait malade si elle ne dormait point, » et demandant où était le plaisir de voyages pareils ? Louis XIV mit le comble à son chagrin en proposant de coucher toute la famille royale et quelques familiers dans la plus grande des deux pièces, l’autre devant servir de quartier général à Lauzun : « Voilà, disait le Roi, qu’on vient d’apporter des matelas ; Romecourt a un lit tout neuf sur quoi vous pourrez dormir. » — « Quoi ! se récriait la Reine, coucher tous ensemble, cela serait horrible ! » — « Quoi ! reprenait le Roi, être sur des matelas tout habillés, il y a du mal ? Je n’y en trouve point. » Mademoiselle, prise pour arbitre, n’y en trouva point non plus, et la Reine céda.

Cependant la ville de Landrecies avait envoyé à ses souverains un « bouillon fort maigre, » dont la mauvaise mine consterna Marie-Thérèse. Elle le refusa avec dépit. Quand il fut bien entendu « qu’elle n’en voulait point, » le Roi et Mademoiselle, aidés de Monsieur et de Madame, l’expédièrent en un instant, et, dès qu’il n’y eut plus rien, la Reine dit : « J’en voulais, et l’on a tout mangé ! » On allait rire, au mépris de l’étiquette, sur un grand plat venu aussi de Landrecies, et sur lequel on se jeta. Il y avait dedans, raconte Mademoiselle, des viandes « si dures, que l’on prenait un poulet à deux par chaque cuisse et on avait peine en le tirant de toute sa force d’en venir à bout. » Puis l’on se coucha. Ceux qui n’avaient pas encore leur bonnet de nuit et leur robe de chambre, les mirent, et c’est dans l’appareil d’Argan qu’il faut se représenter la royauté française, pendant cette nuit mémorable.

Au coin de la cheminée, sur le lit de Romecourt, était la Reine, tournée de manière à regarder ce qui se passait : — « Vous n’avez qu’à tenir votre rideau ouvert, disait le Roi, vous nous verrez tous. » Auprès de la Reine, sur un matelas, étaient Mme de Béthune, sa dame d’atour, et Mme de Thianges, sœur de Mme de Montespan. Venaient ensuite, sur trois matelas se touchant faute de place, Monsieur et Madame, Louis XIV et la Grande Mademoiselle, Mlle de La Vallière et Mme de Montespan. Une duchesse, une marquise et une fille d’honneur se serraient sur un dernier matelas, placé en équerre, et des plus gênants pour le va-et-vient des officiers ayant affaire au quartier général, dans la pièce du fond. Par bonheur pour tout le monde, le Roi finit par faire dire à Lauzun de pratiquer un trou dans le mur extérieur de sa chambre et de donner ses ordres par là. Le dortoir royal eut ainsi quelque tranquillité, et l’on put s’endormir.

A quatre heures du matin, Louvois vint avertir que l’on avait fait un pont. Mademoiselle éveilla le Roi, et chacun se leva. Ce ne fut pas un beau coup d’œil. Les cheveux étaient pendants et les visages fripés. Mademoiselle se croyait « moins défigurée » que les autres, parce qu’elle se sentait très rouge, et elle s’en réjouissait, ne pouvant éviter d’être vue par Lauzun. La famille royale remonta en carrosse et s’en alla tout droit entendre une messe à Landrecies, après quoi ces augustes personnes se couchèrent, et dormirent une partie de la journée.

https://fr.wikisource.org/wiki/La_Grande_Mademoiselle/10

 

JEAN FRANCOIS DUPLEIX et HENRI CLARKE : tous 2 natifs de la ville, se rendirent célèbres par leurs agissements respectifs. (XVIII siècle)

L'EMPEREUR D'AUTRICHE, FRANCOIS II, LE PRINCE D'ORANGE : à la fin du XVIII ème entrèrent dans la ville, essayèrent en vain de gagner la sympathie des habitants.

LE DUC DE BERRY : le 3.08.1814 vint dans la ville pour y ranimer les sentiments monarchiques que partageait déjà la population au sortir de l'empire Napoléonien.

LE PRINCE AUGUSTE DE PRUSSE : en 1815 après le désastre de Waterloo s'empara de la forteresse le 20 juillet, ce qui permit au Roi de Prusse, Frédéric Guillaume, et au Général Blücher de la visiter le 8.10.1815.

LOUIS PHILIPPE : Roi des Français, en revenant de Belgique le 3.01.1833 avec ses fils, visita la ville.

LE PRINCE IMPERIAL, FILS DE NAPOLEON III : est passé par Landrecies en se rendant à Maubeuge le 03.09.1870.

RAYMOND POINCARE et LE ROI D'ANGLETERRE, GEORGES V : en novembre 1918.

LE GENERAL DE GAULLE : président de la république, s'arrêta quelques instant dans la cité le 25/09/1959. J'y étais et nous sommes allés le voir avec nos maîtresses d'école qui nous avaient donné un petit drapeau français que nous devions agiter. Souvenir flou pour moi qui n'avait pas encore 7 ans.

https://patrimoine-avesnois.fr/chemin/landrecies/

https://sitesavisiter.com/wiki/landrecies

 

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vendredi, 14 avril 2023

EXTRAIT DE MON LIVRE "QUELQUE PART UN HERITAGE", paru en octobre 2017

Au printemps 1794, la misère s’étend, les paysans sont taxés au maximum. On ne peut pas acheter de viande. La Terreur se poursuit et la disette aussi. On ne trouve plus rien sur les marchés, même pas du pain. Les plus pauvres se nourrissent d’herbes ou de racines qu’ils font cuire. Dans le village on s’entraide beaucoup, le troc réapparaît.

La vie de la population devient de plus en plus compliquée. Les prix montent, les salaires stagnent. La guerre demande de gros efforts matériels. Les français restent en état de réquisition permanente en attendant que les ennemis soient chassés du territoire. Les départements réclament des mules, des charrettes, du fourrage, du bois ainsi que des vivres.

Après la mort de Robespierre le 27 juillet 1794, il règne une grande confusion dans tout le pays. Le peuple est si misérable qu’il manque de courage. Les plus pauvres vont pieds nus, ils portent des guenilles et n’ont plus que la peau sur les os. Les plus faibles tombent comme des mouches. On ressent une grande lassitude. La Terreur prend fin au mois d’août mais la disette reste profonde.

https://www.thebookedition.com/fr/quelque-part-un-heritag...

 

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