samedi, 09 novembre 2024
MANTEAU NOIR
Elle en avait assez de son petit manteau noir. Ce qu'elle désirait, c'était le printemps. Ce soir, il avait fait une brève apparition. Le soleil était venu lécher les murs des immeubles, devant elle. Les nuages s'étiraient et n'en pouvaient plus. Ils avaient décidé de lui dire "au revoir". Mais avec lenteur....
Il était presque tard et déjà les lumières de la ville s'allumaient les unes après les autres. Les voitures se précipitaient dans les rues avec violence. Le bruit, le vent, la foule, elle n'en pouvait plus...
Elle se demandait quand tout cela allait finir. Elle promenait depuis une semaine son parapluie bleu. Dans les rues, des flaques que la pluie n'arrêtait plus de grossir disparaîtraient peut être dans la nuit ? Elle l'espérait. En attendant, elle avait hâte de rentrer chez elle et de prendre un bon bain.
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dimanche, 29 septembre 2024
EUPHORIQUE
Je marchais dans les rues envahies par le soleil déjà fort en cette fin de matinée.
Au loin, j'entendais une musique euphorique. Je pensais qu'elle s'échappait de quelque fenêtre ouverte ou bien d'un bar musical.
Au fur et à mesure que j'avançais, je savais que ce chant s'élevait de la terre et non d'une quelconque chaine hifi ou radio.
En montant la rue, j'apercevais au loin une jeune fille assise sur le trottoir qui frappait de ses deux mains une sorte de couvercle en métal. Elle caressait presque la surface de ce drôle d'instrument. Elle en faisait le tour et les passants s'arrêtaient pour la regarder jouer.
Moi aussi je la regardais, surprise d'entendre s'échapper de son instrument une musique si douce, indéfinissable....
(le Hang Drum est un nouvel instrument de musique créé par deux Suisses en 2000 ; j'ai vu cet instrument à Barcelone, au Parc Guell, le 13 novembre 2010, joué par un jeune musicien et accompagné au violon par un autre).
23:28 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : musique, instrument, hang drum, zen, musicien de rue, spectacle, souvenirs
lundi, 09 septembre 2024
UNE PETITE ROBE ORANGE
Elle avait remarqué une robe imprimée, en photo, dans un magazine.
Son envie devenait de plus en plus forte au fur et à mesure qu'elle regardait la photo. Plusieurs fois elle avait refermé les pages, puis elle se mettait à rêver qu'elle pourrait la porter cet été, pendant ses vacances. Elle serait belle dedans, sans aucun doute. Il fallait qu'elle en parle à sa mère. Elle n'osait pas de peur d'essuyer un refus.
Pendant plusieurs jours elle hésita, se disant que son envie lui passerait et elle serait ainsi en paix avec sa mère.
Puis un matin, n'en tenant plus, elle ouvrit la bouche et sa phrase préparée depuis plus d'une semaine sortit spontanément. Elle en fut la première surprise. Elle avait tout simplement osé demander à sa mère de lui acheter.
11:38 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : vêtements, robe, habits, souvenirs, fille, femme, texte brefs, culture
lundi, 06 mai 2024
LA PETITE SORCIERE DU TRAM
Elle porte un foulard rose sur ses cheveux noirs, un pantalon noir et un chemisier blanc sous un gilet gris.
Adolescente, elle mâche avec rage un chewing gum en regardant méchamment autour d'elle.
Malheur à celui qui la regarde trop, elle lui tire la langue comme font les petits enfants.
Elle éclabousse son chemisier en buvant quelques gorgées d'eau à la bouteille.
Elle essuie vivement de sa main les gouttelettes tombées sur sa poitrine.
Ses grosses lèvres, sur un visage couleur café, expriment un dégout des gens qui se retrouve aussi dans ses yeux ronds, sous des sourcils épais et froncés en permanence.
Si vous la croisez, ne la regardez pas, ne lui parlez pas. Elle est capable de tout.
11:03 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : histoire, anecdote, rencontre, fille laide, sorcière, tram
dimanche, 28 avril 2024
L'HOMME AUX BIJOUX (vu dans le tramway un jour)
Il attend quelqu'un ou quelque chose, assis sur un banc de la station du tramway. Il regarde les rames arriver et partir, les gens monter et descendre. Il porte autour du cou 4 ou 5 colliers en chaines et en perles. Les bracelets qu'il a enfilés avant de sortir, font un bruit métallique. Il essaie d'être gracieux dans tous ses gestes. Aux doigts, il porte des bagues grossières, de toutes les formes, argentées, que l'on trouve sur les marchés ou dans les petites boutiques. Il ne parle à personne, il regarde les gens.
Quelquefois, il monte dans le tramway, destination le centre ville, juste pour passer le temps. Et les gens se retournent discrètement sur lui, se demandant ce qu'il a dans la tête. Lui ne ressent aucune gêne. Il rêve qu'il est encore un enfant.
Au retour, il ne rentre pas chez lui immédiatement, il reste assis un moment sur le banc en attendant que le soleil se couche.
16:06 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : anecdotes, histoires, rencontres, tramway, bijoux hommes
jeudi, 28 mars 2024
EMILE LE PAPILLON (histoire que j'ai écrite il y a 11 ans)
Emile s’étira sur son lit de paille.
Sentant la chaleur monter autour de lui, il se leva et se dirigea vers la fenêtre. Un ciel bleu azur le réveilla tout à fait.
Il resta un moment à contempler la nature qui s’offrait devant lui, puis marcha vers la porte et l’ouvrit. Dehors, il n’entendit aucun bruit, seulement les abeilles qui passaient devant lui en bourdonnant.
La chaleur pesante le décida à s’envoler à la recherche de quelques fleurs dont il raffole. Sur son chemin, il rencontra le gros hanneton qui faillit le couper en deux.
- - Oh là !!! lui cria-t-il.
Mais le gros hanneton poursuivit son vol sans s’occuper de lui et disparut à l’horizon. Emile reprit ses esprits sur le sol caillouteux où il était tombé, déséquilibré, mais heureusement sans se faire mal.
Un jeune lézard le guettait de loin. Emile s’envola aussitôt sans avoir eu conscience du danger auquel il venait d’échapper.
Il aperçu un bouquet d’œillets rouges qui fleurissaient devant une maison jaune.
A peine avait-il posé ses pattes frêles sur une des fleurs qu’un nuage d’abeilles se jeta sur lui. Il fut une nouvelle fois déséquilibré et retomba sur le sol, les pattes en l’air avec une aile cassée. Il prit peur.
Une ombre se pencha vers lui. C’était la petite fille de la maison. Elle s’agenouilla pour le regarder de plus près.
- - qu’est-il arrivé ?
- - bonjour mademoiselle… j’ai été attaqué par un nuage d’abeilles et me voilà bien mal en point.
- - Oh ! mon pauvre papillon. Je vois… Reste ici, je vais revenir, surtout ne bouge pas...
- - Je crois que c’est perdu d’avance…
- - Tu crois ? Je vais chercher de quoi te soigner. L’été n’est pas terminé, je vais te sauver, tu verras…
- - Laisse-moi, tu perds ton temps, fillette.
- - Je reviens, ne bouge pas.
- - Ah, elle est têtue…
En voyant la petite fille s’éloigner, il se mit à trembler. Regardant autour de lui, il pensa :
- - c’est bien dommage pour moi… l’été commençait à peine, je n’en ai pas profité.
La petite fille revint avec un pot de fleurs dans les mains qu’elle posa près d’Emile. Elle lui dit :
- - ces fleurs vont te guérir, l’une d’elles sera ton lit. Et quand elle fanera, une autre plus belle encore la remplacera.
Etonné, il la laissa faire puis la remercia.
C’est ainsi qu’Emile passa le reste de sa vie dans la maison jaune.
Après sa mort, la petite fille s’affaiblit de jour en jour. Les médecins qui se succédèrent à son chevet essayèrent, en vain, de la sauver.
Dans tout le pays on parla de la maladie étrange de la petite fille qui vivait dans une maison jaune.
22:17 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : histoire, récit, papillon, conte, texte brefs, été, culture
jeudi, 13 janvier 2022
JANVIER A LA MAISON
Ce matin, à 8 h, il faisait encore moins 1°. Le soleil dans la journée permet de se réchauffer.
La nuit, entre minuit et 6 h, on peut voir les étoiles briller dans le ciel complètement noir. Depuis octobre, la mairie de mon village a décidé d'éteindre les lampes des rues pendant 6 h. A partir du 1er janvier, nous changeons également de fournisseur d'eau, Mme le Maire pense toujours "économie" en décidant les changements.
A partir du mois d'avril, tous les habitants de ma commune vont devoir faire un détour de plusieurs kms, pendant 5 mois, pour cause de travaux sur la route départementale, au niveau du nouveau lotissement encore en construction à l'entrée du village.
Je lis beaucoup en ce moment, il n'y a pas de travail au jardin, ou si peu. J'ai juste taillé un laurier rose et un bout de la haie devant ma cuisine. En 2021, j'ai compté que j'ai passé 80 heures au jardin pour divers travaux.
A la mi-mars, cela fera 2 ans que je ne suis pas allé à la gym pour cause de pandémie.
J'ai envoyé mes voeux à 31 personnes depuis le 1er de l'an, 9 n'ont pas encore répondu.
Hier soir, j'ai fait des pancakes, nous nous sommes régalés après une petite soupe.
Samedi dernier, j'avais fait une tarte avec les figues récoltées au jardin cet été, et congelées.
11:23 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : blog, écriture, vie familiale, famille, janvier, hiver
dimanche, 20 janvier 2019
RENCONTRE (petit texte écrit il y a 11 ans)
Guitare à la main et sac sur l'épaule, elle est venue s'asseoir sur la banquette, près de la fenêtre. Ses cheveux noirs étaient retenus par un élastique dans le cou. Elle lissait ses deux mèches longues, de chaque côté de ses yeux clairs. Elle écoutait un garçon et une fille raconter en riant leur journée au Lycée. Le tramway roulait en secouant les passagers. Ses yeux clairs, maquillés de noir et de gris, se fermaient de temps en temps. Elle chercha dans la poche de son sac l'heure. Elle arrivait bientôt à destination, à son cours avec le professeur qui la suivait depuis plusieurs mois. Elle ne voulait surtout pas arriver en retard...
19:39 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : nouvelles, textes brefs, écriture, rencontre, auteur, culture
mercredi, 11 avril 2018
IMAGINEZ
Imaginez ... un chemin de terre et de cailloux, une rangée d'arbres sauvages sur le côté. Imaginez que vous marchez sur ce chemin en forme d'arc de cercle qui tourne vers la gauche.... Sur le côté droit, un grand carré de terre planté de rangées de vignes... Le silence est presque complet, on n'entend que le bruit des rares voitures, sur la route derrière les grands arbres. L'air est tiède. Le soleil est là, presque arrivé à la ligne d'horizon, à cette heure.
Au bout du chemin on trouve un abri creusé dans un mur de pierres. Deux chaises vous attendent autour d'une table creusée dans la pierre centrale. Autour de cet abri, une banquette en pierre fait le tour de la petite pièce ouverte sur le paysage. C'est ici que viennent s'abriter les randonneurs ou le vigneron quand la pluie se met à tomber.
Vous pouvez poursuivre votre chemin ....
14:35 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, auteur, instants, promenade, paysage, nouvelles et textes brefs
vendredi, 08 septembre 2017
EMILE LE PAPILLON
Emile s’étira sur son lit de paille. Sentant la chaleur monter autour de lui, il se leva et se dirigea vers la fenêtre. Un ciel bleu azur le réveilla tout à fait.
Il resta un moment à contempler la nature qui s’offrait devant lui, puis marcha vers la porte et l’ouvrit. Dehors, il n’entendit aucun bruit, seulement les abeilles qui passaient devant lui en bourdonnant.
La chaleur pesante le décida à s’envoler à la recherche de quelques fleurs dont il raffole. Sur son chemin, il rencontra le gros hanneton qui faillit le couper en deux.
- - Oh là !!! lui cria-t-il.
Mais le gros hanneton poursuivit son vol sans s’occuper de lui et disparut à l’horizon. Emile reprit ses esprits sur le sol caillouteux où il était tombé, déséquilibré, mais heureusement sans se faire mal.
Un jeune lézard le guettait de loin. Emile s’envola aussitôt sans avoir eu conscience du danger auquel il venait d’échapper.
Il aperçu un bouquet d’œillets rouges qui fleurissaient devant une maison jaune.
A peine avait-il posé ses pattes frêles sur une des fleurs qu’un nuage d’abeilles se jeta sur lui. Il fut une nouvelle fois déséquilibré et retomba sur le sol, les pattes en l’air avec une aile cassée. Il prit peur.
Une ombre se pencha vers lui. C’était la petite fille de la maison. Elle s’agenouilla pour le regarder de plus près.
- - qu’est-il arrivé ?
- - bonjour mademoiselle… j’ai été attaqué par un nuage d’abeilles et me voilà bien mal en point.
- - Oh ! mon pauvre papillon. Je vois… Reste ici, je vais revenir, surtout ne bouge pas...
- - Je crois que c’est perdu d’avance…
- - Tu crois ? Je vais chercher de quoi te soigner. L’été n’est pas terminé, je vais te sauver, tu verras…
- - Laisse-moi, tu perds ton temps, fillette.
- - Je reviens, ne bouge pas.
- - Ah, elle est têtue…
En voyant la petite fille s’éloigner, il se mit à trembler. Regardant autour de lui, il pensa :
- - c’est bien dommage pour moi… l’été commençait à peine, je n’en ai pas profité.
La petite fille revint avec un pot de fleurs dans les mains qu’elle posa près d’Emile. Elle lui dit :
- - ces fleurs vont te guérir, l’une d’elles sera ton lit. Et quand elle fanera, une autre plus belle encore la remplacera.
Etonné, il la laissa faire puis la remercia.
C’est ainsi qu’Emile passa le reste de sa vie dans la maison jaune.
Après sa mort, la petite fille s’affaiblit de jour en jour. Les médecins qui se succédèrent à son chevet essayèrent, en vain, de la sauver.
Dans tout le pays on parla de la maladie étrange de la petite fille qui vivait dans une maison jaune.
15:25 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, texte, poème, auteur, recueil, livre, culture, loisirs, littérature