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vendredi, 29 avril 2016

ZOE VOYAGE

ZOE voyage en tramway avec son papa et sa maman. Comme une grande, elle porte un sac à main.

Maman l'a coiffée de longues tresses maintenues au-dessus de la tête, en chignon.

Zoé regarde autour d'elle, puis ouvre la fermeture éclair de son sac. Elle en sort des lunettes de soleil qu'elle garde dans la main.

Maman la regarde et lui demande :

- tu ne mets pas tes lunettes ?

- non...

- alors range-les.

- non...

- Il faut les mettre.

- non...

Zoé réfléchit un moment en regardant par la fenêtre puis remet ses lunettes dans son sac.

Elle regarde à nouveau autour d'elle et prend son téléphone portable bleu et blanc au fond de son sac.

Elle parle à sa maman puis cherche son papa qui se trouve debout, derrière elles.

Pensive, elle range son téléphone dans le sac et regarde de nouveau autour d'elle... Puis, au signal de papa, tous les trois descendent du tramway.

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vendredi, 01 avril 2016

LA FEMME FANTOME

Elle est montée dans la rame de tramway en suivant les autres et a validé son ticket. Elle s'est assise sur une place libre, tout en tenant son sac des deux mains, un peu comme une petite fille... Je la regardais car elle paraissait étrange : ses cheveux sans couleur pendaient sur son visage fripé. Ses yeux cernés regardaient le sol. Les yeux vides, le regard immobile, elle resta ainsi tout le long du court voyage qui l'emmenait vers le centre ville. Je pensais alors que c'était peut être sa première sortie depuis cinquante ans. Son sac me rappelait celui de maman, celui qui est sur la photo prise devant notre ancienne maison, le jour du déménagement, je n'avais alors que 2 ans. Mais celui de la femme fantôme était sale, des traces de doigts le recouvraient par endroits. Où allait-elle ? J'imaginais qu'elle venait de rendre visite à son médecin qui l'avait autorisée à prendre quelques jours afin de voir sa famille. Mais en avait-elle ? Avait-elle une maman, une soeur, un enfant ?

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samedi, 05 mars 2016

RENCONTRE

Guitare à la main et sac sur l'épaule, elle est venue s'asseoir sur la banquette, près de la fenêtre du tramway. Ses cheveux noirs étaient retenus par un élastique dans le cou. Elle lissait ses deux mèches longues, de chaque côté de ses yeux clairs. Elle écoutait un garçon et une fille racontant en riant leur journée au lycée. Le tramway roulait en secouant les passagers. Ses yeux clairs, maquillés de noir et de gris, se fermaient de temps en temps. Elle se mit tout à coup à chercher l'heure dans la poche de son sac. Elle allait arriver bientôt à destination, à son cours avec le professeur qui la suit depuis plusieurs mois. Elle ne voulait surtout pas arriver en retard....

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jeudi, 03 décembre 2015

UNE MAISON ABANDONNEE

Une maison abandonnée

Cherche encore ses habitants

Ce qu'elle voulait me raconter

Me paraissait si important

Que je suis revenue deux fois.

Au loin j'entendais quelques voix

Qui n'avaient rien de mystérieux

La maison ouvrait ses grands yeux

Des voix d'ouvriers qui travaillent

Au bout du jardin en broussailles

Rendaient cet endroit bien étrange.

Abandonné, ce lieu vivant ?

Sur le côté je vis une grange

Et du foin entassé dedans

Mais rien, pas d'ouvriers en vue

Préparer une entrevue

Ce n'était pas convenable

Bien que je sois très aimable

La maison abandonnée

A l'intérieur désordonné

N'appartient plus à personne

Les herbes hautes l'emprisonnent.

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vendredi, 24 juillet 2015

INSTANTS

Le fruit frais que j'avalais glissa au fond de ma gorge. Quel cadeau merveilleux et délicieux ! J'avais envie de me rafraîchir. Le courant d'air qui passait par la fenêtre m'apporta un répit. Comme un savant, je faisais mes propres expérimentations pour que mon corps ne souffre pas trop....

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mardi, 21 avril 2015

LA CASE "FOLIE"

Elle se servait très peu de la case "folie" qui se trouvait dans un coin de sa tête. Elle connaissait parfaitement les conséquences d'une attitude faussement irresponsable.

La folie, c'était bien entre amis. Elle se le permettait quelquefois quand l'ambiance était douce et feutrée. On disait d'elle : "elle est sérieuse". Mais elle était comme tout le monde.

(03.12.08).

(Photo : peinture de Salvador DALI : tête raphaëlesque éclatée)

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samedi, 11 avril 2015

UNE FOULE

Une foule d'hommes, de femmes et d'enfants descend l'avenue. Elle se mêle à la marée humaine qu'elle rencontre et forme un tourbillon à l'entrée du centre commercial. Sans fin, le tourbillon évolue dans un sens ou dans un autre. Le flux ne faiblit qu'à certains points de la place où un musicien se donne en spectacle pour le bonheur de quelques passants ou à l'occasion de rencontres entre amis. Je suis dans la foule et je me revois dans la même rue, celle de cette grande ville que je connais depuis très longtemps, certains jours d'automne où les couleurs sont moins vives dans les vitrines, dans les tenues portées par les passants et dans le ciel dévoilant sa fine couverture de nuages blancs. Je marche vers le centre commercial où je dois faire quelques achats après avoir avalé un plat chaud et un dessert dans un petit restaurant accueillant 

(03.10.08)

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dimanche, 15 décembre 2013

LE PAPILLON

Emile s'étira sur son lit de paille. Il sentait la chaleur monter dans la maison. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre. Un ciel bleu azur le réveilla tout à fait. Il ouvrit la porte ; pas un bruit dehors, seulement des abeilles qui passaient devant lui en bourdonnant. La chaleur déjà pesante le décida à s'envoler à la recherche de ces fleurs dont il raffolait.

Sur son chemin il rencontra le gros hanneton qui faillit le couper en deux. "Oh là !", lui cria-t-il. Mais le gros hanneton poursuivit sa route sans s'occuper de lui. Plus loin un lézard le regardait reprendre ses esprits. "Je vais l'attraper en moins de 2"...

Emile s'envola aussitôt sans même avoir conscience du danger auquel il venait d'échapper.

Il se dirigea vers un bouquet d'oeillets rouges qui fleurissaient devant une maison jaune. 

"Ils ont l'air bien sympathiques". 

A peine avait-il posé ses pattes sur une des fleurs qu'un nuage d'abeilles se jeta sur lui.

Il fut déséquilibré et tomba sur le sol.

"Elles sont folles ! Comment vais-je faire maintenant ?"

Les pattes en l'air, les ailes cassées, il se voyait déjà mort, dévoré par un lézard qui passerait par là. 

Un ombre se pencha vers lui. C'était la petite fille de la maison. Elle s'agenouilla pour le regarder.

"Qu'est-il arrivé papillon ?"

"J'ai été attaqué par un nuage d'abeilles".

"Alors, reste ici, je reviens".

"Je crois que c'est perdu d'avance".

"Tu crois ça ? l'été n'est pas encore terminé, tu peux vivre encore un peu".

"Je voudrais bien le croire mais je crois que c'est fini pour moi, laisse-moi, tu perds ton temps fillette".

"Je reviens tout de suite"

En regardant la petite fille s'éloigner, il se dit :"c'est bien dommage, l'été commençait bien"

La petite fille revint avec un pot de fleurs dans les mains qu'elle posa près d'Emile.

Elle lui dit : "ces fleurs vont te guérir, l'une d'elles sera ton lit et quand elle fanera, une autre plus belle encore la remplacera".

C'est ainsi qu'Emile passa le reste de sa vie dans la maison de la petite fille.

Après la mort d'Emile, la petite fille s'affaiblit de jour en jour. Les médecins qui se succédèrent à son chevet se déclarèrent impuissants à la sauver.

Dans tout le pays on parla longtemps de la maladie étrange puis de la mort de la petite fille qui vivait dans la maison jaune.

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samedi, 16 novembre 2013

Un texte que j'avais écrit il y a quelques mois et que j'ai remanié.

 

AU PAYS D’ADELIS

 

Un mouchoir blanc tombé sur le bord du chemin attira l’attention d’Aya qui suivait la route des étoiles. Elle s’arrêta et ramassa l’objet plié en quatre. Elle vit un Z finement brodé de fils d’argent en son centre. Elle déplia le mouchoir et l’approcha de son visage. Il sentait la bergamote. Elle regarda autour d’elle mais ne vit personne. Que faire ? Elle le rangea dans sa poche et continua sa route car le temps passait et elle devait avancer.

Seule sa robe blanche éclairait la nuit ; elle se sentait perdue.

 

Au bout d’une heure de marche elle aperçu enfin sur le côté une vive lumière lointaine. Elle décidait de marcher dans sa direction. Autour d’elle tout était noir et vide. Elle n’entendait aucun bruit, ne voyait pas le moindre être vivant. Elle avançait longtemps avant de distinguer que la vive lumière lointaine était une oasis orange, une sorte de bulle éclairée au milieu des ténèbres. Elle se posait des tas de questions en marchant vers cet étrange lieu.

 

Au fur et à mesure qu’elle avançait, elle apercevait au loin un tapis de fleurs jaunes et une cascade illuminée se déversant dans une sorte de bassin rocheux. Aucun arbre, seulement des fleurs jaunes tapissant le sol sableux. Elle entendait quelques oiseaux chanter au loin mais elle ne les voyait pas. Et la cascade frémissante continuait doucement de se déverser dans le bassin, ce qui éloigna son angoisse de la journée. Elle regarda autour d’elle : personne encore une fois.

 

Fatiguée, elle s’allongea sur le tapis de fleurs quand un perroquet se posa devant elle et demanda :

 

-         qui es-tu ? qui es-tu ?

 

-         Je viens de la planète terre, je me suis perdue…

 

Et le perroquet lui cria :

 

-         qui es-tu ? qui es-tu ?

 

-         mon nom ne vous dira pas grand chose, bel oiseau…

 

Tout à coup elle vit le bassin s’entrouvrir. Une grande dame blonde apparut au milieu de la cascade.

 

Elle lui dit :

 

-         Bienvenue au pays de Zénia ! Comment es-tu arrivée ici ?

 

-         Je me suis perdue, je voudrais retourner chez moi, mais je ne sais comment retrouver mon chemin dans la nuit.

 

-         Ce n’est pas la première fois que je vois des étrangers se perdre par ici… si tu veux retourner dans ton pays, tu dois me suivre ; je t’indiquerai le chemin plus tard. Je dois te présenter à notre Maître… suis-moi.

 

Elle lui tendit la main et l’attira dans le bassin où elle fut aspirée dans les profondeurs…

 

La descente dura quelques secondes ; elle était effrayée.

 

Elle entendit au loin une voix qui lui parlait, une voix douce qui l’accompagnait dans ce voyage inattendu. Elle tomba enfin sur un lit de pétales de fleurs roses. Une main prit la sienne. Elle leva les yeux. Devant elle un beau jeune homme brun habillé d’un costume blanc et or lui souriait.

 

Il lui dit :

 

-         Bienvenue dans mon royaume, je m’appelle Adelis. Je sais qui tu es, on m’a prévenu. Monte dans cette barque, je t’emmène !

 

Surprise, elle resta sans bouger en regardant autour d’elle. Mais elle ne voyait qu’un jardin fleuri d’innombrables fleurs. Elle entendait au loin une harpe qui jouait un air inconnu.

 

D’un geste Adelis fit apparaître une barque bleue au milieu de ce décor.

 

Il la prit par la main et lui fit signe de s’approcher. Elle accepta l’invitation et monta dans la barque qui glissa aussitôt sur les pétales de fleurs. Ainsi commença un voyage qui lui sembla sans fin ayant perdu toute notion du temps depuis qu’elle était partie.

 

La barque prit son envol dans un ciel sans nuages. Adelis s’approcha d’elle et l’embrassa.

 

Elle ne distinguait plus le paysage autour d’elle, seulement le ciel sans nuages. Elle murmura alors :

 

-         Merci Adelis…

 

Une voix étrange se fit entendre au loin comme un écho qui lui répondait. Ce n’était pas la voix d’Adelis. Cette voix disait : « je t’ai choisie depuis longtemps déjà. Tu ne le sais pas mais ta robe t’attend dans la forêt des cerfs blancs ».

 

Elle regarda Adelis. Comme elle, il avait entendu ces mots et semblait très surpris. Quelqu’un sûrement les avaient épiés depuis leur arrivée ou peut être même avant qu’elle ne soit aspirée dans les profondeurs.

 

Adelis lui dit : « rentrons ! ».

 

Elle frissonna et chancela en montant dans la barque qu’Adelis mit en route sans plus attendre…

 

Celle-ci se dirigea vers une forêt et passa au-dessus des arbres avant de piquer droit sur un tapis de fleurs rouges. Elle s’y posa doucement et Adelis invita Aya à descendre.

 

« Je vais te présenter aux cerfs blancs ; ils t’attendent, je leur ai parlé de toi souvent ».

 

Adelis siffla et Aya vit apparaître un troupeau blanc. Elle resta un moment silencieuse ne sachant pas comment se présenter devant les cerfs blancs qui la regardaient. Elle s’inclina et Adelis leur fit signe de partir. Ils s’éloignèrent en s’enfonçant dans la forêt.

 

Puis Adelis lui demanda de le suivre.

 

Ils arrivèrent tous les deux devant trois énormes pierres dressées en cercle. Adelis prit la main d’Aya et la fit descendre sous la terre par une porte cachée au milieu des pierres dressées. Puis il la fit entrer dans une pièce tapissée de voiles blancs, éclairée par quelques bougies. Un repas froid attendait sur la table basse installée au centre. Ils s’installèrent sur le tapis et mangèrent tous les deux en se regardant, se caressant et s’embrassant. Puis Adelis se leva et lui dit :

 

« Je dois partir maintenant. Je viendrai te chercher demain matin ».

 

Il souleva un des voiles blancs et lui montra le lit où elle allait s’endormir profondément après avoir mangé copieusement…

 

Plongée dans un profond sommeil, elle rêva qu’elle se trouvait au milieu de rochers balayés par la tempête déchaînée, ses cheveux fouettant son visage. Elle se battait contre le vent pour rester debout.

 

Elle avait laissé ses amis derrière elle pour rejoindre le château d’Adelis qui l’attendait ce soir. Elle traversait la mer en sautant de rochers en rochers. Elle savait qu’au bout du chemin elle le trouverait.

 

Au milieu de son rêve, elle s’arrêta sous une grande arche de pierres. Elle s’avança prudemment dessous. Il lui fallait encore marcher sur une route sinueuse qui montait tout en haut de la colline.

 

Arrivée au sommet, elle vit une lumière bleue. Des oiseaux noirs volaient autour d’elle. Certains la frôlaient et elle avait envie de crier. Epuisée, elle reprit son souffle un instant. Elle savait qu’Adelis l’attendait et s’inquiétait. Elle regarda autour d’elle mais la lumière était devenue jaune.

 

Elle se dirigea vers le château qui devenait de plus en plus gigantesque. Arrivée à la porte, elle tapa de toutes ses forces avec ses deux bras. Une dame vêtue d’une longue robe noire lui ouvrit et se présenta. Elle lui dit : « Adelis vous attend, suivez-moi… ».

 

Aya entra dans une immense salle entourée de colonnes finement sculptées, éclairée de quelques bougies et au milieu de laquelle un bassin jetait de l’eau en cascades du haut d’une fontaine. La dame vêtue de noir referma la porte derrière elle et Aya se retrouva seule. Elle regardait l’eau se déverser dans le bassin quand elle entendit des pas se rapprocher.

 

Adelis lui apparût entre deux colonnes et l’invita à s’asseoir sur quelques coussins jetés au sol sur un grand tapis blanc. Il lui offrit un verre de vin et elle le remercia.

 

Au moment où ses lèvres s’ouvrirent, elle se sentit tout à coup engourdie. La voix d’Adelis devenait de plus en plus lointaine. Elle ne comprenait pas ses paroles et la tête lui tournait. Son corps tomba dans un grand lac noir… et elle se réveilla dans le lit entouré de voiles blancs.

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jeudi, 24 octobre 2013

L'HISTOIRE

L'histoire s'écrit, se démêle et prend forme sous les mots qui s'agitent.

Des mots silencieux qui vont et viennent s'accrocher au papier ou jouer avec le lecteur ; certains disparaissent, éjectés, malheureux.

Des mots qui se suivent, qui se cherchent ou frappent à la porte.

L'histoire s'écrit...

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