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jeudi, 25 janvier 2024

CHEZ ANDREE (souvenirs des années 60)

Aujourd'hui je pars avec maman chez sa cousine Andrée. Elle tient une ferme avec son mari Jojo. Ils ont 4 enfants : Eric, Nicole, Cathy et Anne qui sont aussi mes cousins et cousines, mais que je ne vois pas souvent.

Comme il a neigé, nous mettons de vieilles chaussettes au-dessus de nos chaussures. Ainsi, nous ne glisserons pas en marchant dans la neige. Je mets les gants, le bonnet et l'écharpe que j'ai tricotés cet été.

Sur la route, nous regardons le paysage qui a bien changé sous le manteau de neige tombé hier après-midi.

Nous discutons de choses et d'autres avant d'arriver à la sortie de la ville où se trouve la ferme. Nous ouvrons la grille de la cour. La ferme est perpendiculaire à la route. Au fond de la cour, je vois la grange et le tracteur de Jojo garé devant. Les vaches et les cochons sont enfermés car il fait très froid. Seules les poules gambadent dans la cour. Nous essuyons bien nos pieds, avant d'entrer, sur le tapis devant la porte. Nous appuyons sur la sonnette et entrons dans le couloir où nous ouvrons nos manteaux avant de frapper à la porte de la salle à manger. Nous disons bonjour au grand-père qui est assis à côté de la cheminée, l'oreille collée au poste de radio. Il porte des lunettes noires et sa canne est posée près de lui. Nous discutons un peu avec lui de sa santé et du temps qu'il fait. Puis Andrée arrive souriante de la pièce du fond. On s'embrasse et elle nous demande si nous allons bien. Elle sort ses tasses à café, sa boite à biscuits et à sucre avec un pichet de crème, comme à l'habitude. J'aime son café et sa crème. Andrée et Maman discutent en tournant leur cuillère dans la tasse. Elles ont tant de choses à se raconter. De temps en temps, grand-père laisse la radio pour nous écouter et continuer la conversation avec nous. Je pense qu'il doit s'ennuyer. Maman passe commande de beurre et de fromage blanc à Andrée qui disparaît derrière la porte du fond. Jojo vient nous embrasser mais il n'a pas beaucoup le temps de bavarder avec nous. Il prend un petit café et repart travailler.

Un jour, il m'a montré ses vaches mais j'ai eu un peu peur car elles sont impressionnantes par leur taille. Les cochons ne me font pas peur, ils sont sales, ils aiment se traîner dans la boue si fréquente dans cette région du Nord.

Andrée réapparaît avec ses paquets de beurre et de fromage blanc que maman glisse dans son sac à provisions. Nous finissons notre tasse de café et nous levons pour dire au revoir au grand-père qui ne peut pas bouger de sa chaise et à Andrée qui est très bavarde mais si gentille.

Nous repartons à la maison. Nous avons le nez et les joues si froides qu'ils sont rouges. Nous rentrons vite nous réchauffer près du feu qui nous attend.

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lundi, 12 décembre 2022

CHEZ THERESE ET CAMILLE

Ma grand-mère paternelle, née en 1895, n'avait qu'une soeur, Thérèse, née en 1891. Cette soeur avait eu une fille, Camille, née en octobre 1919.  Jusqu'en 2012, je ne savais pas qui était le père de Camille, elle portait le nom de famille de sa mère. Camille savait qui était son père par quelques photos de 1918-1919 que sa mère avait gardées de l'époque où elle vivait à Sainte Adresse, près du Havre.

C'est vers 2012 que j'ai retrouvé ces photos et que j'ai pu faire le rapprochement. Car le père de Camille s'appelait également Camille... De quoi est-il décédé, et quand ? Camille et Thérèse n'en parlaient jamais. Sur l'acte de naissance de Camille, pas de nom du père.

En juillet 1962, Camille est allée passer quelques jours à Saint Adresse, sur le lieu où ont vécus brièvement son père et sa mère et a pris quelques photos que j'ai mises dans un grand classeur avec de nombreux documents de la famille de mon père.

Quand j'étais enfant, mes soeurs, mon frère et moi, nous ne posions pas de questions indiscrètes. Thérèse s'était mariée avec Louis en 1935. J'ai connu Louis puisque nous allions régulièrement en famille chez Thérèse et Camille à Le Cateau Cambrésis qui se situait à un quart d'heure en voiture de la maison de mes parents. Quand Louis est décédé, j'étais encore enfant. Thérèse et Camille ont déménagé peu de temps après. J'ai retrouvé sur internet la photo de la première maison où habitaient Louis, Thérèse et Camille. Elle se trouvait dans une impasse. Des escaliers et un passage incliné donnaient sur une rue assez fréquentée. (Sur la photo, la maison de Thérèse et Camille est celle avec les 2 poubelles devant et qui se trouve juste après la maison beige). 

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Avec mes soeurs, pendant que les adultes bavardaient dans le salon-salle à manger, comme nous n'avions pas le droit de sortir dans la rue, ni dans le jardin, nous courions en riant et en chahutant dans le grand couloir qui partait de la porte d'entrée jusqu'à la cuisine, au fond de la maison. Nous aimions quand Camille nous maquillait. Elle possédait une dizaine de rouges à lèvres et de flacons de vernis à ongles. Elle était secrétaire de direction dans une grande usine. Elle nous demandait aussi de danser ou de chanter. Nous aimions nous produire en spectacle devant elle et sa maman. Pour cela, nous fermions la double porte qui séparait le salon de la salle à manger afin de faire comme au théâtre. Puis, quand nous étions prêts pour la danse ou la chanson, nous ouvrions en grand la double porte en saluant les spectateurs.

 

mardi, 13 août 2019

TANTINE

Ma tantine s'appelait Camille. Elle aurait eu 100 ans le 17 octobre prochain. Mon père était son cousin mais plus jeune qu'elle, puisque né en 1922. Tous les deux enfants uniques de deux soeurs, Thérèse et Madeleine, ils se voyaient souvent bien que n'habitant pas la même ville. Tantine ne s'était jamais mariée et n'avait donc pas eu de descendance. Est-ce parce qu'elle n'avait jamais connu son père ? Qu'était-il devenu après la grande guerre 14-18 ? Sa mère possédait des photos de son cher et tendre et Camille devait connaître leur histoire d'amour. Thérèse s'était mariée en 1935 avec Louis que j'ai vu dans ma petite enfance quand j'allais leur rendre visite avec mes parents, les dimanches, il ne nous fallait qu'un quart d'heure en voiture. Camille est décédée en 1990 et je garde, avec mon frère et mes soeurs, de merveilleux souvenirs. Elle adorait les 5 enfants de son cousin. Son rire qui fusait dès la première plaisanterie résonne encore en moi quand je regarde les nombreuses photos des années 50 à 1986, date à laquelle elle nous annonçait qu'elle faisait de la dépression mais qu'elle se soignait. Elle est décédée de la maladie de Parkinson, dix ans après sa chère maman.

Ce n'est qu'après le décès de mon père que j'ai enfin compris qui était le père de Tantine : il s'appelait Camille, comme elle. Son nom et son prénom avaient été inscrits par Thérèse au dos des quelques photos retrouvées en 2011. Sur l'une d'elles, il portait un brassard de la Croix Rouge sur la manche gauche de son manteau, assis près d'un militaire, en tête d'une charrette tirée par des chevaux. Thérèse avait marqué Camille d'une croix au stylo bille, au-dessus de son chapeau militaire.

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lundi, 28 janvier 2019

HOMMAGE

Elle s'appelait Andrée, comme sa tante et marraine. Sa tante, fermière et cousine de ma mère, chez qui nous allions chercher du beurre et du fromage blanc le jeudi, était sa confidente. Elle n'avait que la rue à traverser pour se rendre chez elle. 

Son père, mon parrain, m'avait offert pour ma communion solennelle un pendentif en croix que j'avais choisi avec maman et Renée, sa maman, à la bijouterie de la grand'rue de notre petite ville du nord de la France. J'étais consciente du sacrifice financier que cela représentait à l'époque, pour mon parrain et Renée, parents de 4 enfants. Je garde précieusement ce bijou car la famille restera toujours importante pour moi.

Ma cousine Andrée sera enterrée cet après midi, je ne pourrai pas faire les 975 kms pour me rendre au cimetière de notre ville de naissance.

Nous nous étions revues en 2012 chez elle, ainsi qu'à l'enterrement de mon père en 2011 et de ma mère en 2016.

Je lui souhaitais encore la bonne année au début du mois. Nous nous parlions de temps en temps par la messagerie FB. Nous avons remué des souvenirs anciens ou plus récents, parlé des secrets de famille, des problèmes et heurts dans sa famille suite au décès de son frère en décembre 2005.

Le temps passe, les souvenirs restent, rien ne s'efface.

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