mardi, 31 mars 2020
FRANCOIS COPPEE : LA MORT DES OISEAUX
Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois
A la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l'hiver monotone,
Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver !
Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes
Dans le gazon d'avril, où nous irons courir.
Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Copp%C3%A9e
22:25 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poème, poète, auteur, vers, recueil, culture, littérature
samedi, 22 février 2020
PETITS TRESORS
Au fond des armoires
Des petits trésors
Que l'on a oubliés
Nous attendent.
17:09 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poèmes, poésie, poète, écriture, vers, ma vie, placards, armoires, tiroirs
samedi, 05 octobre 2019
LA CIGALE (Paul-Jean TOULET)
Quand nous fûmes hors des chemins
Où la poussière est rose,
Aline, qui riait sans cause
En me touchant les mains ; -
L’Écho du bois riait. La terre
Sonna creux au talon.
Aline se tut : le vallon
Etait plein de mystère…
Mais toi, sans lymphe ni sommeil,
Cigale en haut posée,
Tu jetais, ivre de rosée,
Ton cri triste et vermeil.
23:50 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poème, poète, vers, culture, écriture, recueil, cigale, paul-jean toulet
samedi, 28 septembre 2019
ELLE AIME LE SILENCE
Elle aime le silence
Y puise la vraie vie
Et les souvenirs heureux
Elle veut vivre comme un chat
Et poussière du monde
Bruyant qui se transforme
Alors elle ouvre un livre
Et plus rien ne la distrait.
07:51 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poète, poème, vers, mots, écriture, silence
vendredi, 06 septembre 2019
Raymond QUENEAU : PAUVRE TYPE
Toto a un nez de chèvre et un pied de porc
Il porte des chaussettes
En bois d'allumette
Et se peigne les cheveux
Avec un coupe-papier qui a fait long feu
S'il s'habille les murs deviennent gris
S'il se lève le lit explose
S'il se lave l'eau s'ébroue
Il a toujours dans sa poche
Un vide-poche
Pauvre type.
10:18 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, auteur, vers, culture, littérature, livre
samedi, 31 août 2019
BONJOUR SEPTEMBRE
Bonjour septembre
J'entends tes pas
Qui craquent sur le sol
De tes feuilles tombées
Me gorger de balades
Sous ton ciel bleu
Ou ton ciel gris
Me rend heureuse
Dans la fraîcheur
De tes jours.
16:45 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : septembre, poème, poète, poésie, vers, texte, auteur, recueil, mots, automne
jeudi, 11 juillet 2019
UN SEUL UNIVERS
Où dorment les papillons la nuit ?
Y a-t-il encore de l'eau dans les puits ?
Si les anges ne font pas de bruit
Si la lune dans le ciel luit
Si les paroles nous divisent
Je préfère faire mon analyse
Je suis un animal avant tout
Sans être un casse-cou ni un fou
Nous vivons dans un seul univers
Nous partageons ensemble la terre.
18:10 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : poème, poète, poésie, vers, culture, recueil, écriture
mardi, 09 juillet 2019
Victor HUGO ( A André CHENIER - Les Contemplations)
Oui, mon vers croit pouvoir, sans se mésallier,
Prendre à la prose un peu de son air familier.
André, c’est vrai, je ris quelquefois sur la lyre.
Voici pourquoi. Tout jeune encor, tâchant de lire
Dans le livre effrayant des forêts et des eaux,
J’habitais un parc sombre où jasaient des oiseaux,
Où des pleurs souriaient dans l’œil bleu des pervenches ;
Un jour que je songeais seul au milieu des branches,
Un bouvreuil qui faisait le feuilleton du bois
M’a dit : — Il faut marcher à terre quelquefois.
La nature est un peu moqueuse autour des hommes ;
Ô poëte, tes chants, ou ce qu’ainsi tu nommes,
Lui ressembleraient mieux si tu les dégonflais.
Les bois ont des soupirs, mais ils ont des sifflets.
L’azur luit, quand parfois la gaîté le déchire ;
L’Olympe reste grand en éclatant de rire ;
Ne crois pas que l’esprit du poëte descend
Lorsque entre deux grands vers un mot passe en dansant.
Ce n’est pas un pleureur que le vent en démence ;
Le flot profond n’est pas un chanteur de romance ;
Et la nature, au fond des siècles et des nuits,
Accouplant Rabelais à Dante plein d’ennuis,
Et l’Ugolin sinistre au Grandgousier difforme,
Près de l’immense deuil montre le rire énorme.
-
- Les Roches, juillet 1830.
19:46 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, poème, poète, auteur, victor hugo, culture, vers
mardi, 14 mai 2019
JOLI MAI
Joli mois de mai
Que je préfère
Pour l'atmosphère
Dans les roseraies
L'été tressaille
Et se chamaille
Dans la grisaille
Avec la caille
Joli mois de mai
Que je préfère
Est bien entamé
Pour nous distraire.
14:31 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : poèmes, poètes, poésie, mai, saison, mois de mai, printemps, vers, culture
jeudi, 09 mai 2019
LE THE (Théodore de BANVILLE (1823-1891)
Miss Hellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d'or cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.
J'aime la folle cruauté
Des chimères qu'on apprivoise :
Miss Hellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise.
Là sous un ciel rouge irrité,
Une dame fière et sournoise
Montre en ses longs yeux de turquoise
L'extase et la naïveté ;
Miss Hellen, versez-moi le Thé.
(Théodore de Banville est né à Moulins. Venu à Paris à l'âge de 7 ans, ce fils d'aristocrates républicains refusant l'ordre bourgeois, cette "apothéose de l'épicerie", affirme très tôt son engouement pour la poésie. Il imite les genres poétiques moyenâgeux, écrit des pièces de théâtre en vers. Sur la fin de sa vie, la prose l'emporte sur la poésie).