samedi, 18 novembre 2017
CACTUS DE NOEL
Couleurs intenses
Nature épanouie
Bourgeons éclatés.
jeudi, 28 septembre 2017
LA PETITE RUE SILENCIEUSE (Paul Fort)
Ce poème me rappelle mon enfance, ma petite soeur l'avait appris et avait dessiné la petite rue sur la page de gauche de son cahier de récitations.
LA PETITE RUE SILENCIEUSE
Le silence orageux ronronne.
Il ne passera donc personne ?
Les pavés comptent les géraniums.
Les géraniums comptent les pavés.
Rêve, jeune fille, à ta croisée.
Les petits pois sont écossés.
Ils bombent ton blanc tablier
Que tes doigts roses vont lier.
Je passe de noir habillé.
Un éclair au ciel t'a troublée,
Jeune fille, ou c'est donc ma vue ?
Tes petits pois tombent dans la rue.
Sombre je passe
Derrière moi les pavés
Comptent les petits pois.
Le silence orageux ronronne.
Il ne passera donc personne ?
18:55 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie, poème, poète, culture, écriture, littérature, livre
samedi, 10 décembre 2016
JEAN LE HOUX Les comparaisons bachiques.
Quand suis sans verre et breuvage,
C'est sans coque un limaçon,
Sans livrée c'est un page,
C'est un écolier sans leçon.
C'est un chasseur sans sa trompe,
Sans braguette un lansquenet,
C'est un navire sans pompe,
C'est un berger sans flageolet.
C'est un soulard sans panache,
C'est sans fifre un tambourin,
C'est un charpentier sans hache,
C'est un orfèvre sans burin.
Sans vin je perds contenance :
C'est ce qui mieux me convient,
Comme à un chevalier sa lance
Et la baguette à un sergent.
Je vous annonce la guerre
Pour l'amour de mon ami
Que voici dedans ce verre :
Je ne boirai point à demi.
(Jean LE HOUX est né en 1551 et décédé en 1616 à VIRE. Il est avocat, artiste, peintre et poète normand).
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dimanche, 20 novembre 2016
INQUIETUDE (Paul GERALDY)
Enfantine, tu fais bruire
D'un rire clair, aérien,
L'ombre inquiète où je respire
Je n'aime pas t'entendre rire.
Tu ris trop fort. Tu ris trop bien.
Dans la maison lorsque tu sèmes
Tant de santé, tant de clarté,
Tu dois te suffire à toi-même.
Il faut à ma sécurité
Que tu sois plaintive, dolente
Et câline, et que tu te sentes
Toute petite. J'ai besoin
De te savoir faible et fragile.
Je t'aime aussitôt beaucoup moins.
Et je suis beaucoup plus tranquille.
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samedi, 24 septembre 2016
CHANT D'AUTOMNE - Charles BAUDELAIRE
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part...
Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
15:39 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : poésie, poème, poète, baudelaire, auteur, automne
lundi, 22 février 2016
LA FREGATE "LA SERIEUSE" (Alfred de Vigny) - Extrait
Qu'elle était belle, ma Frégate,
Lorsqu'elle voguait dans le vent !
Elle avait, au soleil levant,
Toutes les couleurs de l'agate ;
Ses voiles luisaient le matin
Comme des ballons de satin ;
Sa quille mince, longue et plate,
Portait deux bandes d'écarlate
Sur vingt-quatre canons cachés ;
Ses mâts, en arrière penchés,
Paraissaient à demi-couchés.
Dix fois plus vive qu'un pirate,
En cent jours du Havre à Surate
Elle nous emporta souvent.
- Qu'elle était belle, ma Frégate,
Lorsqu'elle voguait dans le vent !
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samedi, 13 février 2016
SONNET de Louise LABE
Louise LABE est née en 1524 à LYON, et décédée le 25 avril 1566 à PARCIEUX EN DOMBES.
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie,
J'ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m'est et trop molle et trop dure ;
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
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vendredi, 29 janvier 2016
Paul-Jean TOULET (1867-1920) Plage
Douce plage où naquit mon âme ;
Et toi, savane en fleurs
Que l'Océan trempe de pleurs
Et le soleil de flamme ;
Douce aux ramiers, douce aux amants,
Toi de qui la ramure
Nous charmait d'ombre et de murmure,
Et de roucoulements ;
Où j'écoute frémir encore
Un aveu tendre et fier -
Tandis qu'au loin riait la mer
Sur le corail sonore.
21:53 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poèmes, poète, écriture, culture, littérature, paul-jean toulet
samedi, 14 novembre 2015
THEODORE DE BANVILLE (1823-1891)
Né à Moulins, fils d'aristocrates républicains refusant l'ordre bourgeois, Théodore de Banville affirme très tôt son engouement pour la poésie. Ami de Baudelaire, ses poèmes, salués comme des chefs-d'oeuvre par Hugo et Gautier, en font un chef de file des jeunes poètes, des Parnassiens notamment. Daudet, Mallarmé, Maupassant, Verlaine, Courteline, Coppée fréquentent son salon. Il imite les genres poétiques moyenâgeux, écrit des pièces de théatre en vers...
Mais son étoile pâlit avec l'arrivée, sur le devant de la scène poétique, des symbolistes. Sur la fin de sa vie, la prose l'emporte sur la poésie.
LE THE
Miss Hellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d'or cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.
J'aime la folle cruauté
Des chimères qu'on apprivoise :
Miss Hellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise.
Là sous un ciel rouge irrité,
Une dame fière et sournoise
Montre en ses longs yeux de turquoise
L'extase et la naïveté
Miss Hellen, versez-moi le Thé.
14:46 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, poème, chansons, poète, auteur, livre, littérature, prose, culture
lundi, 11 mai 2015
Paul-Jean TOULET (1867-1920) : IRIS, A SON BRILLANT MOUCHOIR
Iris, à son brillant mouchoir,
De sept feux illumine
La molle averse qui chemine
Harmonieuse à choir.
Ah, sur les roses de l'été,
Sois la mouvante robe,
Molle averse, qui me dérobe
Leur aride beauté.
Et vous, dont le rire joyeux
M'a caché tant d'alarmes,
Puisé-je voir enfin des larmes
Monter jusqu'à vos yeux.
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