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vendredi, 26 mars 2021

QUARTIER LIBRE (Paroles Jacques Prévert)

J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête
Alors
on ne salue plus
a demandé le commandant
Non
on ne salue plus
a répondu l'oiseau
Ah bon
excusez moi je croyais qu'on saluait
a dit le commandant
Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper
a dit l'oiseau.

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mercredi, 17 mars 2021

Bernard de Ventadour : J'AI LE COEUR

J’ai le cœur si plein de joie,
Qu’il transmute Nature :
C’est fleur blanche, vermeille et jaune
Qu’est pour moi frimas ;
Avec le vent et la pluie
S’accroît mon bonheur.
Aussi mon Prix grandit, monte ;
Et mon chant s’épure.
J’ai tant d’amour au cœur
De joie et de douceur,
Que gelée me semble fleur,
Et neige, verdure.

Je puis aller sans habits,
Nu dans ma chemise,
Car pur amour me protège
De la froide bise.
Mais est fol qui, hors mesure,
Devient indiscret.
J’eus donc souci de moi-même
Dès que j’eus requis
D’amour la toute belle
Dont j’attends tel honneur.
En lieu d’un pareil trésor
Je ne voudrais Pise.

D’amitié elle m’écarte !
Mais j’ai confiance,
Car d’elle j’ai du moins conquis
La belle apparence.
Et j’en ai, en la quittant,
Tant d’aise en mon âme
Que le jour de la revoir
Serai sans tristesse.
Mon cœur est près d’Amour :
Donc l’esprit là-bas court,
Mais le corps ici, ailleurs,
Est loin d’elle, en France.

Je garde bonne espérance,
- Qui m’aide bien peu -
Car mon âme est balancée
Comme nef sur l’onde.
Du souci qui me déprime
Où m’abriterai-je ?
La nuit il m’agite et jette
Sur le bord du lit :
Je souffre plus d’amour
Que l’amoureux Tristan
Qui endura maints tourments
Pour Iseult la blonde.

Ah Dieu! que ne suis-je aronde
Pour traverser l’air,
Voler dans la nuit profonde
Jusqu’en sa demeure ?
Bonne dame si joyeuse,
Votre amant se meurt ;
Je crains que mon cœur se fonde
Si mon mal ne cesse…
Dame, je joins les mains,
Je prie : je vous adore.
Beau corps aux fraîches couleurs,
Bien cruel vous m’êtes !

Au monde il n’est rien à quoi
Mon esprit tant songe
- Si j’entends rien dire d’elle -
Que mon cœur ne tourne,
Que mon front ne s’en éclaire,
De quoi que je parle ;
Aussitôt vous penserez
Que je voudrais rire.
Si pur est mon amour,
Que maintes fois je pleure,
C’est pour moi les soupirs
Ont saveur meilleure.

Messager, va et cours,
Dis moi à la plus belle
Que je pâtis pour elle
Douleur et martyre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_de_Ventadour

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samedi, 20 février 2021

SONNET ASTRONOMIQUE de Charles CROS

Charles CROS
Recueil : "Le coffret de santal"

Alors que finissait la journée estivale,
Nous marchions, toi pendue à mon bras, moi rêvant
A ces mondes lointains dont je parle souvent.
Aussi regardais-tu chaque étoile en rivale.

Au retour, à l’endroit où la côte dévale,
Tes genoux ont fléchi sous le charme énervant
De la soirée et des senteurs qu’avait le vent.
Vénus, dans l’ouest doré, se baignait triomphale.

Puis, las d’amour, levant les yeux languissamment,
Nous avons eu tous deux un long tressaillement
Sous la sérénité du rayon planétaire.

Sans doute, à cet instant deux amants, dans Vénus,
Arrêtés en des bois aux parfums inconnus,
Ont, entre deux baisers, regardé notre terre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Cros

 

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mercredi, 27 janvier 2021

POUR LES ENFANTS ET POUR LES RAFFINES (Max JACOB)

À Paris sur un cheval gris
À Nevers sur un cheval vert
À Issoire sur un cheval noir
Ah ! Qu'il est beau
Qu'il est beau
Ah ! Qu'il est beau
Qu'il est beau !
Tiou !
 
C'est la cloche qui sonne
Pour ma fille Yvonne
Qui est mort à Perpignan ?
C'est la femme du commandant !
Qui est mort à la Rochelle ?
C'est la mère au colonel !
Qui est mort à Épinal ?
C'est la femme du caporal !
Tiou !
 
Et à Paris, papa chéri
Fais à Paris
Qu'est-ce que tu me donnes à Paris ?
Je te donne pour ta fête
Un chapeau noisette
Un petit sac en satin
Pour le tenir à la main
Un parasol en soie blanche
Avec des glands sur le manche
Un habit doré sur tranche
Des souliers couleur orange
Ne les mets que le dimanche
Un collier des bijoux
Tiou !
 
C'est la cloche qui sonne
Pour ma fille Yvonne
C'est la cloche de Paris
Il est temps d'aller au lit
C'est la cloche de Nogent
Papa va en faire autant
C'est la cloche de Givet
Il est l'heure d'aller se coucher
Ah, non ! Pas encore ; dis
Achète-moi aussi
Une voiture en fer
Qui lève la poussière
Par-devant et par-derrière
Attention à vous
Mesdames les gardes-barrière
Voilà Yvonne et son p'tit père
Tiou !
 
 
 
 
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dimanche, 20 décembre 2020

POUR NOEL, DEUX CONTES

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mardi, 31 mars 2020

FRANCOIS COPPEE : LA MORT DES OISEAUX

Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois

A la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois,

Pendant les tristes jours de l'hiver monotone,

Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,

Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.

Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver !

Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes,

Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes

Dans le gazon d'avril, où nous irons courir.

Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ?

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Copp%C3%A9e

 

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samedi, 14 mars 2020

NICOLAS BOILEAU : A mon jardinier, Epître

Antoine, de nous deux, tu crois donc, je le voi,

Que le plus occupé dans ce jardin, c'est toi.

Oh ! que tu changerais d'avis et de langage,

Si, deux jours seulement, libre du jardinage,

Tout à coup devenu poète et bel esprit,

Tu t'allais engager à polir un écrit

Qui dît, sans s'avilir, les plus petites choses,

Fît des plus secs chardons des œillets et des roses,

Et sût même aux discours de la rusticité

Donner de l'élégance et de la dignité...

... Bientôt, de ce travail devenu sec et pâle,

Et le teint plus jauni que de vingt ans de hâle,

Tu dirais, reprenant ta pelle et ton râteau :

"J'aime mieux mettre encor cent arpents au niveau,

Que d'aller follement, égaré dans les nues,

Me lasser à chercher des visions cornues,

Et, pour lier des mots si mal s'entr'accordants,

Prendre dans ce jardin la lune avec les dents. »

Approche donc, et viens; qu'un paresseux t'apprenne,

Antoine, ce que c'est que fatigue et que peine.

L'homme ici-bas, toujours inquiet et gêné,

Est, dans le repos même, au travail condamné.

La fatigue l'y suit. C'est en vain qu'aux poètes

Les neuf trompeuses Sœurs, dans leurs douces retraites,

Promettent du repos sous leurs ombrages frais :

Dans ces tranquilles bois, pour eux plantés exprès,

La cadence aussitôt, la rime, la césure,

La riche expression, la nombreuse mesure,

Sorcières, dont l'amour sait d'abord les charmer,

De fatigues sans fin viennent les consumer.

Sans cesse, poursuivant ces fugitives fées,

On voit sous les lauriers haleter les Orphées.

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samedi, 11 janvier 2020

POEME DE FRANCOIS 1ER (1494 - 1547)

         Les belles amourettes

Où êtes-vous allées mes belles amourettes ?

Changerez-vous de lieu tous les jours ?

A qui dirai-je mon tourment,

Mon tourment et ma peine ?

Rien ne répond à ma voix,

Les arbres sont secrets, muets et sourds

Où êtes -vous allées, mes belles amourettes ?

Changerez-vous de lieu tous les jours ?

Ah ! puisque le ciel le veut ainsi

Que mon mal je regrette,

Je m’en irai dedans les bois

Conter mes amoureux discours,

Où êtes-vous allées , mes belles amourettes ?

Changerez-vous de lieu tous les jours ?

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samedi, 23 novembre 2019

IDEES (Raymond QUENEAU)

Les oiseaux bleus dans l'air sont verts dans la prairie

Qui les entend les voit qui les voit les entend

Leur aile déployée élargit leur patrie

Mais à travers leur plume un feu toujours s'étend.

Caméléons du ciel agiles que l'œil transperce nuages qui vivants assument tour à tour la forme d'une idée et puis l'idée adverse protéens dont l'azur ne limite aucun tour.

Ils volent à travers la sublime excellence des principes divins scellés sur l'horizon les étoiles parfois dénotent leur présence et les jeux de la lune au cours d'une saison.

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samedi, 05 octobre 2019

LA CIGALE (Paul-Jean TOULET)

Quand nous fûmes hors des chemins
Où la poussière est rose,
Aline, qui riait sans cause
En me touchant les mains ; -

L’Écho du bois riait. La terre
Sonna creux au talon.
Aline se tut : le vallon
Etait plein de mystère…

Mais toi, sans lymphe ni sommeil,
Cigale en haut posée,
Tu jetais, ivre de rosée,
Ton cri triste et vermeil.

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