vendredi, 12 janvier 2018
TANTINE
La cousine de mon père s'appelait Camille, mais tout le monde dans la famille l'appelait TANTINE.
Elle était fille unique et n'avait jamais connu son père. Elle vivait seule avec sa mère depuis le décès de son beau-père, Louis. J'ai gardé un souvenir flou de Louis du temps où nous allions en famille rendre visite à Tantine et tante Thérèse, sa maman, je devais avoir 7 ou 8 ans. C'était un homme doux et discret.
Tantine était secrétaire de direction dans une grande société de chauffage. Elle avait toujours les ongles vernis, le rouge aux lèvres et les cheveux noirs impeccablement coiffés. Dans sa grande maison, un peu bourgeoise, qu'elle avait décorée avec beaucoup de goût, elle nous recevaient le dimanche après-midi autour d'un café ou d'un chocolat au lait et de bons petits gâteaux. Toujours souriante et enthousiaste, elle nous maquillait et nous offrait ses rouges à lèvres un peu usés qui faisaient notre bonheur.
N'ayant jamais eu d'enfant, elle les remplaçaient par les enfants de son unique cousin (mon père). Elle s'habillait avec une grande classe et quelquefois nous emmenaient faire du "lèche-vitrine" dans sa ville. Elle avait trois grandes armoires pleines de toilettes de toutes sortes, dans les deux chambres à l'étage. Une fois par an, au mois d'août, elle nous invitaient à passer une journée entière avec elle et sa maman. Nous prenions le train le matin pour nous rendre dans sa ville. Elle achetait des plats "en gelée" chez le traiteur car elle ne faisait pas beaucoup la cuisine. Quelquefois, elle nous emmenaient au cinéma ou faire un tour dans le jardin public du château et du Musée. Puis, vers 17 heures, elle nous raccompagnait à la gare.
Quand nous étions encore petits, elle nous demandait de préparer un petit spectacle de danse ou de chansons que nous devions jouer devant nos parents et sa maman. Pour cela, nous fermions la double porte qui séparait la salle à manger et le salon. Les spectateurs se tenaient dans la salle à manger et nous, les acteurs ou danseurs, nous nous tenions dans le salon. Elle savait que j'aimais la danse classique et il ne fallait pas me prier trop longtemps pour que je m'élance sur les pointes et me donner ainsi en spectacle. Elle mettait un de ses disques de musique classique et, avec mes soeurs, nous imitions les petits rats en sautant, tournant, levant les bras avec grâce au son du piano ou d'un orchestre entier. Quand le spectacle était terminé, après les applaudissements, nous refermions la double porte, en saluant comme les petits rats de l'Opéra nos parents, Tantine et tante Thérèse.
Tante Thérèse est décédée en 1979 et Tantine en 1990 mais je garde de nombreux souvenirs d'elles : une fleur faite avec des plumes d'oiseaux qui venait d'un des grands vases de Tantine, deux petits cadres représentant des fleurs, l'un en imitation cuivre, l'autre en platre recouvert de peinture dorée et des photos car mon père aimait nous prendre en photo les dimanches. J'ai gardé également un des manteaux de Tantine, écossais bleu, indémodable et je ne suis pas prête de m'en séparer.
16:32 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : souvenirs, enfance, écriture, famille, auteur, recueil
mercredi, 10 janvier 2018
LA PIQURE DU DESIR
Nous nous tenions la main.
Je sentais la piqûre du désir
S'enfoncer dans mon coeur énervé.
Et le désir croissait, de se sentir observé.
Oh ! l'âpre volupté que le danger procure !
(Jean Richepin, Les Caresses).
16:47 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie, poème, poète, auteur, écriture, amour
vendredi, 05 janvier 2018
LE SABLE DU TEMPS
La vie des grands hommes nous rappelle
Que nous aussi nous pouvons rendre notre vie sublime,
Et laisser derrière nous, après la mort,
Des empreintes sur le sable du temps.
(LONGFELLOW - un psaume de vie).
17:48 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : citation, auteur, écriture, maxime, temps, mort, vie
mardi, 02 janvier 2018
LA POESIE
La poésie est une religion sans espoir. Le poète s'y épuise en sachant que le chef d'oeuvre n'est, après tout, qu'un numéro de chien savant sur une terre peu solide (Jean Cocteau).
14:28 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poème, poète, auteur, écriture, citation.
samedi, 09 décembre 2017
QUELQUES CITATIONS
Les Anglais gardent toute leur vie l'air perplexe et pourchassé d'hommes engendrés à la hâte entre les heures de bureau (George MEREDITH).
Les Anglais, c'est drôle, quand même, comme dégaine, c'est mi-curé, mi-garçonnet (Louis Ferdinand CELINE, Mort à crédit).
Les Anglais sont occupés ; ils n'ont pas le temps d'être polis (MONTESQUIEU).
19:23 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : citations, écriture, auteur, culture, livres
mercredi, 06 décembre 2017
LA BICYCLETTE BLEUE de Régine DEFORGES (extrait)
Il faisait nuit quand ils arrivèrent dans les faubourgs d'Orléans. Pas une boutique, pas une maison ouverte ; les Orléanais, à leur tour, avaient pris la fuite. Le boulevard de Châteaudun et le faubourg Bannier avaient été bombardés. Un violent orage éclata brusquement, ralentissant encore la marche vers on ne sait où de tous ces gens jetés sur les routes par une peur incontrôlable. Chacun s'abrita comme il put, et certains n'hésitèrent pas à forcer les portes et les volets des demeures abandonnées. L'orage cessa comme il était venu. Des maisons violées sortaient, sans même se cacher, des ombres emportant pendules, tableaux, vases, coffrets. Les pillards commençaient leur sinistre besogne.
Je crains que nous soyons obligés de passer la nuit dans la voiture, dit Mathias qui n'avait pas avancé d'un pouce depuis une heure.
21:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : livre, auteur, écriture, régine deforges, guerre
samedi, 02 décembre 2017
AU COIN DU FEU
Au coin du feu
Les pieds froids
Réclament douceur
Dans le four
Un gâteau cuit
Et embaume
La maison
La nuit arrive
Les oiseaux partis
Calme et silence
Dans le noir.
17:35 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, hiver, froidure
mercredi, 01 novembre 2017
L'AMITIE
Embarcation assez grande pour porter deux personnes par beau temps, mais une seule en cas de tempête (Ambrose BIERCE, Le dictionnaire du diable).
Il est sage de verser sur le rouage de l'amitié l'huile de la politesse délicate (Le pur et l'impur, COLETTE).
L'amitié est le plus souvent une porte de sortie qu'une porte d'entrée de l'amour (Gustave LEBON, Aphorismes du Temps Présent).
18:04 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : citations, auteurs, écriture, recueil, livre, culture
dimanche, 29 octobre 2017
DE QUOI LIRE ou RELIRE
Livres que l'on m'a donnés...
11:32 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : livres, loisirs, culture, auteurs, écriture, littérature
vendredi, 20 octobre 2017
Quelques citations en relation avec mon livre qui vient de paraître chez TheBookEdition
Tous les souvenirs de nos parents, de nos ancêtres, sont inclus dans nous (François DOLTO).
Nous étions là, nous ne sommes plus, nos enfants continuent notre histoire.
On ne change pas en un jour un mode de vie hérité de ses ancêtres (Richard COWPER).
Ces papiers, ces parchemins laissés là depuis longtemps ne demandaient pas mieux que de revenir au jour. Ces papiers n'étaient pas des papiers mais des vies d'hommes (Jules MICHELET).
Les vivants ne peuvent rien apprendre aux morts, les morts, au contraire, instruisent les vivants (F. R. de CHATEAUBRIAND).
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis. Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire. Et dans l'ombre qui s'épaissit. Les morts ne sont pas sous la terre. Ils sont dans l'arbre qui frémit. Ils sont dans le bois qui gémit. Ils sont dans l'eau qui coule. Ils sont dans l'eau qui dort (Birago DIOP).
15:12 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : citations, ancêtre, écriture, enfants, famille, racines