samedi, 18 juillet 2020
CROIRE
La tendance naturelle de l'esprit humain est de croire avant de savoir (Gaston BOUTHOUL).
L'homme est prêt à croire à tout, pourvu qu'on le lui dise avec mystère. Qui veut être cru, doit parler bas (Malcolm de Chazal).
10:21 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : citations, auteur, écrivain, culture, expressions, phrases
mercredi, 15 juillet 2020
APOLLONIE (extrait)
Lorsqu'on a mis l'électricité à Corbières (Aveyron) en 1937, on s'est contenté des ampoules les plus faibles que l'on pouvait trouver, parce que c'était cher et qu'on trouvait que ce compteur tournait vite. Mais en plus de cela, on est méfiant vis-à-vis de l'électricité. On n'a pas confiance en elle. On pense qu'elle attire la foudre. Il y en a qui prétendent que depuis qu'elle est installée, chez eux, ou seulement sur le mur voisin, certaines choses ne tournent plus rond dans le comportement des vaches, la ponte des poules, dans les douleurs qui traversent le corps, dans l'énervement qui saisit l'individu, dans l'abattement qui l'assied, jambes coupées, sur une chaise au milieu du jour. Bien sûr ce fut tentant, cette facilité, cette absence de manipulation, de carburant, mais cette électricité venue d'ailleurs, presque magique, manque parfois et on n'y peut rien. On n'a sur elle aucun pouvoir. Elle est un élément incontrôlable, plus incontrôlable que le tarissement des fontaines les années de grande sécheresse. Celle du Pouget souvent ne coule plus en août. Le Terron, c'est très rare. Mais, avec l'eau, on voit arriver la pénurie, on voit faiblir le débit, on se rend compte qu'il faut rester longtemps avec le seau sous un jet de jour en jour plus menu. La lumière électrique, elle, part brusquement. Si bien qu'on garde là, à portée de la main, une lampe à pétrole prête à servir.
https://www.babelio.com/livres/Jurquet-Apollonie-Reine-au...
14:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : livre, auteur, lecture, culture, aveyron, henri jurquet, marie rouanet, héritage
vendredi, 10 juillet 2020
RIRE
Le rire est le meilleur désinfectant du foie. Ivrogne gai coupe la chopine en deux (Malcolm de Chazal).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Malcolm_de_Chazal
L'homme ne rit plus dès qu'il se sait chose comique (Antonio PORCHIA).
16:42 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : citations, culture, écriture, auteur, expressions, littérature
vendredi, 26 juin 2020
HUMOUR
L'humour est une façon de se tirer d'embarras sans se tirer d'affaire (Louis Scutenaire).
Les humoristes sont comme des enfants qui, en traversant les chambres obscures, chantent pour se donner du courage (Pitigrilli).
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samedi, 13 juin 2020
DUO de Colette (roman en lecture)
DUO est un roman de Colette paru du 12 au 31 octobre 1934, en feuilleton, dans le journal Marianne. Ce roman a été adapté pour le théâtre par Paul Geraldy. En 1990, il a été de nouveau adapté en téléfilm par Claude Santelli, avec Pierre Arditi et Evelyne Bouix dans les rôles principaux.
RESUME :
Mariés depuis dix ans et profondément complices, Alice et Michel prennent quelques jours de vacances dans leur maison de campagne à Cransac. Mais dès le début de leur séjour, leur bonheur vole en éclats : Michel surprend Alice en train de dissimuler une lettre, qui s'avère être celle de son ex-amant, Ambrogio, l'associé de Michel.
Commence alors un huis clos douloureux entre les deux époux : blessé, Michel préfère se morfondre dans sa jalousie, alors qu'Alice tente de le convaincre qu'ils peuvent encore être heureux, et que cette brève liaison purement sensuelle n'a eu aucune importance pour elle. Après une ultime explication qui semble l'apaiser, Alice va se coucher en laissant Michel méditer sur l'avenir de leur mariage. À l'aube, sa décision est prise, et cet époux meurtri, conscient que sa vie a été irrémédiablement bouleversée, trouvera l'oubli définitif dans la rivière qui borde sa propriété.
16:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : roman, livre, auteur, colette, feuilleton, culture, paul geraldy, claude santelli. pierre arditi, evelyne bouix
mercredi, 03 juin 2020
UN LIVRE POIGNANT : ELLE S'APPELAIT SIMONNE, ELLE S'APPELLE DCL de Sylvie GRIGNON
Ce livre est un hommage dédié par Sylvie GRIGNON à sa maman, décédée de la terrible maladie de la mémoire : la démence à corps de Léwy.
Sylvie a respecté la promesse faite à sa maman de narrer la douloureuse histoire de son long parcours de fin de vie.
Dans la 2ème partie du livre, la DCL est expliquée en 5 pages. Puis viennent 12 témoignages de personnes ayant aidé et vécu avec des malades atteints de la DCL.
Le courage et les nombreuses batailles des proches pour prendre en charge le malade sont développés dans ce livre choc.
Merci Sylvie pour ce livre bouleversant qui nous renseigne sur cette maladie neurologique.
Je mets ici le lien pour le commander :
https://www.amazon.fr/dp/B087G1QTBZ/ref=mp_s_a_1_2_nodl?d...
La description de la maladie est ici :
https://www.frcneurodon.org/comprendre-le-cerveau/le-cerv...
11:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : livre, auteur, culture, maladie, démence à corps de lévy
jeudi, 23 avril 2020
COLETTE - La Maison de Claudine
"Il y eut un temps où avant de savoir lire, je me logeais en boule entre deux tomes du Larousse comme un chien dans sa niche. Labiche et Daudet se sont insinués tôt dans mon enfance heureuse, maîtres condescendants qui jouent avec un élève familier. Mérimée vint en même temps, séduisant et dur, et qui éblouit parfois mes huit ans d'une lumière inintelligible. Les Misérables aussi, oui, Les Misérables, malgré Gavroche ; mais je parle là d'une passion raisonneuse qui connut des froideurs et de longs détachements. Point d'amour entre Dumas et moi, sauf que Le Collier de la Reine rutila, quelques nuits, dans mes songes, au col condamné de Jeanne de la Motte. Ni l'enthousiasme fraternel, ni l'étonnement désapprobateur de mes parents n'obtinrent que je prisse de l'intérêt aux Mousquetaires..."
18:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : auteur, culture, écriture, colette, la maison de claudine, livre
mardi, 31 mars 2020
FRANCOIS COPPEE : LA MORT DES OISEAUX
Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois
A la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l'hiver monotone,
Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver !
Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes
Dans le gazon d'avril, où nous irons courir.
Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Copp%C3%A9e
22:25 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poème, poète, auteur, vers, recueil, culture, littérature
vendredi, 20 mars 2020
JOURNAL de Anne Frank (extraits)
Dimanche 11 juillet 1943 : les gens libres ne pourraient jamais concevoir ce que les livres représentent pour les gens cachés. Des livres, encore des livres, et la radio - c'est toute notre distraction.
Mercredi 17 novembre 1943 : il y a une épidémie dans la maison d'Elli ; elle est en quarantaine et ne pourra donc venir chez nous pendant six semaines. C'est très embarrassant, car elle est responsable de notre ravitaillement et des courses ; puis, elle nous remonte le moral et elle nous manque terriblement.
Samedi 12 février 1944 : le soleil brille, le ciel est d'un bleu intense, le vent est alléchant, et j'ai une envie folle - une envie folle - de tout... De bavardages, de liberté, d'amis, de solitude.
Mercredi 23 février 1944 : beaucoup de choses nous manquent ici, beaucoup et depuis longtemps, et j'en suis privée autant que toi. Je ne veux pas dire physiquement, nous avons ce qu'il nous faut. Non, je parle des choses qui se passent en nous, tels les pensées et les sentiments. J'ai la nostalgie autant que toi de l'air, de la liberté. Mais je me suis mise à croire que nous avons une compensation énorme à toutes ces privations. Je m'en suis rendu compte tout à coup, ce matin, devant la fenêtre ouverte. Je veux dire une compensation de l'âme. En regardant au-dehors, donc Dieu, et en embrassant d'un regard droit et profond la nature, j'étais heureuse, rien d'autre qu'heureuse.
15:36 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : journal intime, auteur, guerre, juifs, seconde guerre mondiale, anne frank, culture
samedi, 14 mars 2020
NICOLAS BOILEAU : A mon jardinier, Epître
Antoine, de nous deux, tu crois donc, je le voi,
Que le plus occupé dans ce jardin, c'est toi.
Oh ! que tu changerais d'avis et de langage,
Si, deux jours seulement, libre du jardinage,
Tout à coup devenu poète et bel esprit,
Tu t'allais engager à polir un écrit
Qui dît, sans s'avilir, les plus petites choses,
Fît des plus secs chardons des œillets et des roses,
Et sût même aux discours de la rusticité
Donner de l'élégance et de la dignité...
... Bientôt, de ce travail devenu sec et pâle,
Et le teint plus jauni que de vingt ans de hâle,
Tu dirais, reprenant ta pelle et ton râteau :
"J'aime mieux mettre encor cent arpents au niveau,
Que d'aller follement, égaré dans les nues,
Me lasser à chercher des visions cornues,
Et, pour lier des mots si mal s'entr'accordants,
Prendre dans ce jardin la lune avec les dents. »
Approche donc, et viens; qu'un paresseux t'apprenne,
Antoine, ce que c'est que fatigue et que peine.
L'homme ici-bas, toujours inquiet et gêné,
Est, dans le repos même, au travail condamné.
La fatigue l'y suit. C'est en vain qu'aux poètes
Les neuf trompeuses Sœurs, dans leurs douces retraites,
Promettent du repos sous leurs ombrages frais :
Dans ces tranquilles bois, pour eux plantés exprès,
La cadence aussitôt, la rime, la césure,
La riche expression, la nombreuse mesure,
Sorcières, dont l'amour sait d'abord les charmer,
De fatigues sans fin viennent les consumer.
Sans cesse, poursuivant ces fugitives fées,
On voit sous les lauriers haleter les Orphées.
15:02 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poète, poème, écriture, auteur, classique, culture, littérature