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vendredi, 05 juillet 2019

LE COUP DE CHALUMEAU dans les vignes du Midi

Texte de Catherine Bernard, vigneronne dans l'Hérault.

" Le coup de chalumeau dans les vignes du Midi n’est pas une calamité agricole.

Je suis vigneronne.
Je n’écris pas en qualité de vigneronne.
Je n’écris pas non plus en qualité de vigneronne victime d’une calamité agricole, d’une catastrophe naturelle ou d’un accident climatique. Ce qui s’est produit dans les vignes du Gard et de l’Hérault vendredi 29 juin, est d’une tout autre nature, d’un tout ordre, ou plus exactement d’un tout autre désordre.
J’écris en qualité de témoin du changement climatique à l’œuvre, qui est en fait un bouleversement, qui ne concerne pas ici des vignerons, là des arboriculteurs, hier des pêcheurs, demain des Parisiens asphyxiés, mais bien tous, citadins ou ruraux, habitants du Sud comme du Nord, de l’Ouest, ou de l’Est.
J’écris en qualité d’hôte de la terre. Nous sommes chacun, individuellement, interdépendants les uns des autres.
J’étais vendredi matin dans les vignes pour faire un tour d’inspection des troupes et ramasser des abricots dans la haie de fruitiers que j’ai plantée en 2010 entre les terret et les cinsault. Il faisait déjà très chaud. Je ne sais pas combien, je ne veux pas ouvrir le livre des records. Je suis rentrée au frais, et je me suis plongée dans la lecture d’un livre passionnant, La vigne et ses plantes compagnes de Léa et Yves Darricau. J’ai repoussé la plantation de 30 ares de vignes à l’origine programmée pour cette année, à plus tard, à quand je saurai comment et quoi planter. Je cherche. A 18 heures, Laurent, mon voisin de vignes avec qui je fais de l’entraide, m’appelle :
- Là-haut à Pioch Long, les syrah sont brûlées.
- Comment ça brûlées ?
- Oui, brûlées, les feuilles, les raisins, comme si on les avait passé au chalumeau.
J’ai pris ma voiture, et je suis allée dans les vignes. Quand j’ai vu à La Carbonelle, les grenaches, feuilles et grappes brûlées, grillées, par zones, sur la pente du coteau exposée sud-ouest, je n’ai pas pensé à la perte de la récolte. J’ai vu que certaines étaient mortes, que d’autres ne survivraient pas. Il faisait encore très très chaud et j’ai été parcourue de frissons. La pensée m’a traversée que c’était là l’annonce de la fin de l’ère climatique que nous connaissons, la manifestation de la limite de l’hospitalité de la terre. Puis je suis passée sur le plateau de Saint-Christol, là où depuis le XIIème siècle l’homme a planté des vignes pour qu’elles bénéficient pleinement des bienfaits du soleil et du vent. Et là, à droite, à gauche, j’ai vu des parcelles de vignes brûlées, grillées dans leur quasi totalité.
Il y aura des voix, celles des porte-parole des vignerons, chambre d’agriculture, représentants des AOC, et c’est leur rôle, pour évaluer les pertes de récolte, la mortalité des ceps, et demander des indemnisations.
Il y aura les voix invalidantes de la culpabilité, celle des gestes que l’on a faits dans la vigne les jours précédents et que l’on n’aurait peut-être pas dû faire, ou ceux que l’on n’a pas faits et que l’on aurait dû faire. Et si j’aurais su…. A ceux-là, je réponds, les si n’aiment pas les rais.
Il y aura des voix pour dire qu’à cela ne tienne, on va généraliser l’irrigation, et si cela ne suffit pas, eh bien on plantera des vignes, plus haut dans le Nord, ailleurs. Peut-être même y en aura-t-il pour s’en réjouir. A ceux-là, je réponds qu’ils sont, au mieux des autruches, au pire des cyniques absolus et immoraux, dans les deux cas des abrutis aveugles.
Ce qui s’est produit ce vendredi 29 juin dans les vignes du Midi, est un avertissement, un carton rouge. Ce n’est pas seulement les conséquences d’un phénomène caniculaire isolé doublé d’un vent brûlant, mais la résultante de trois années successives de stress hydrique causé par des chaleurs intenses et de longues périodes de sécheresse qui, année après année, comme nous prenons chaque année des rides, ont affaibli les vignes, touchant ce vendredi 29 juin, celles qui étaient plantées dans ce qui était jusqu’alors considéré comme les meilleurs terroirs. C’est aussi la résultante d’un demi-siècle de pratiques anagronomiques.
La Carbonelle est plantée de vignes depuis 1578. C’est un mamelon en forme de parallélogramme bien exposé au vent et soleil. Ce qui s’est passé le 29 juin, dit que l’ordre des choses s’est littéralement inversé. Le vent et soleil ne sont plus des alliés de l’homme. La solution de l’irrigation est la prolongation d’un défi prométhéen. On se souviendra qu’il lui arrive quelques bricoles à Prométhée. Cela dit aussi que le changement va plus vite que la science agronomique et ses recherches appliquées, cela nous précipite dans un inconnu. Il nous faut radicalement changer notre rapport à la terre, ne plus nous en considérer comme des maîtres, mais des hôtes, que l’on soit paysan ou citadin.
Ceux qui voudraient circonscrire à la viticulture du Midi ce qui s’est produit le 29 juin s’illusionnent. Le phylloxéra a été identifié en 1868 à Pujaud dans le Gard. Les vignerons des autres régions ont cru ou feint de croire qu’ils seraient épargnés. En 1880, le puceron avait éradiqué la totalité du vignoble français, et gagné toute l’Europe. Le phylloxéra était lui-même la « récompense » de notre quête du mieux, du plus. Il a été à l’origine de la seule grande émigration française et d’une reconstruction du vignoble qui a profondément changé l’équilibre même de la vigne. Nous en sommes les héritiers directs.
Ceux qui voudraient circonscrire le phénomène à la viticulture se dupent aussi. La vigne nous accompagne, sur notre territoire, depuis plus de deux millénaires, et l’homme depuis plus de 6 000 ans. Sa culture est tout à la fois un pilier et un symbole de notre civilisation. Si la vigne n’a plus sa place dans le Midi, l’homme ne l’aura pas davantage car le soleil et le vent seront brûlure sur sa peau.
Nous, vignerons, devons en tout premier lieu renouer avec la dimension métaphysique de notre lien à la terre et alors, nous pourrons changer radicalement nos pratiques. Mais il faudra autant de temps pour retricoter ce que nous avons détricoté. L’œuvre elle-même est vaine si par ailleurs, nous, vous, moi continuons à prendre l’avion comme nous allons promener le chien, goûtons aux fruits exotiques comme si on les cueillait sur l’arbre, mettons la capsule dans la machine à café comme un timbre sur une lettre, ainsi de suite. Ce que les vignes disent, c’est que notre civilisation elle-même est menacée.
Les abeilles l’ont aussi dit, avant la vigne. Mais nous ne les avons pas entendues. "

Catherine Bernard

jeudi, 04 juillet 2019

ADIEU ANNE VANDERLOVE, une voix que j'adorais.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Vanderlove


lundi, 01 juillet 2019

CE MATIN

Ce matin , au jardin, près d'un pot de pétunias, découverte d'un fourmilion fausse libellule, mort.

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Et puis cette magnifique fleur d'un de mes cactus en pot ! D'autres fleurs vont éclore sur ce cactus et sur l'autre plus petit.

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dimanche, 30 juin 2019

WEEK END

Dans mon sud, près de Montpellier, il a fait ce vendredi 47 ° à l'ombre.

Tout le monde souffre de ces fortes chaleurs.

Mon camélia (je l'ai depuis plus de 20 ans) et mes bégonias ont été brûlés par le feu du soleil et de la forte chaleur. C'est la 1ère fois que je vois ça, j'habite dans le midi depuis 1975 !

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Samedi soir, nous avons fait la fête avec nos 7 voisins, plus un couple d'amis de nos voisins. Nous avons reculé d'une heure l'apéritif en raison de la canicule. Il a fait un peu moins chaud cette nuit là (22 °).

Je vous souhaite un bel été et de belles vacances.

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mercredi, 26 juin 2019

LA SALLE A MANGER (Francis JAMMES 1868-1938)

Il y a une armoire à peine luisante
qui a entendu les voix de mes grand-tantes
qui a entendu la voix de mon grand-père,
qui a entendu la voix de mon père.
À ces souvenirs l’armoire est fidèle.
On a tort de croire qu’elle ne sait que se taire,
car je cause avec elle.

Il y a aussi un coucou en bois.
Je ne sais pourquoi il n’a plus de voix.
Je ne peux pas le lui demander.
Peut-être bien qu’elle est cassée,
la voix qui était dans son ressort,
tout bonnement comme celle des morts.

Il y a aussi un vieux buffet
qui sent la cire, la confiture,
la viande, le pain et les poires mûres.
C’est un serviteur fidèle qui sait
qu’il ne doit rien nous voler.

Il est venu chez moi bien des hommes et des femmes
qui n’ont pas cru à ces petites âmes.
Et je souris que l’on me pense seul vivant
quand un visiteur me dit en entrant :
- comment allez-vous, monsieur Jammes ?

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vendredi, 21 juin 2019

MONTPELLIER, ville des BONAPARTE - 1783-1807 -

Le père de Napoléon y est venu faire soigner un cancer de l'estomac et y a vécu 2 ans avec son jeune fils, Joseph. Il décède de son cancer à Montpellier, à l'âge de 38 ans, le 24 février 1785.

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Louis, un autre de ses jeunes fils, y est venu pour soigner une paralysie de sa main droite en 1803 et y revient en 1807 avec sa femme Hortense, pour la même raison, alors qu'il est Roi de Hollande, il loge à l'Hôtel du Midi. Sa soeur, Elisa Bacciochi, grande duchesse de Toscane, séjourne en 1814 au château de la Peyssine (piscine), "folie" construite par Jean Antoine Giral en 1771, avenue de Lodève, qu'elle loue à l'illustre famille Richer de Belleval, pendant 3 semaines, alors qu'elle fuit Lucques, principauté toscane envahie par les Austro-Hongrois. 

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Napoléon III y est reçu en grande pompe à l'hôtel de la Préfecture en 1852, un an avant son couronnement.

(photos du net et texte extrait du "Guide SECRET DE MONTPELLIER et de SES ENVIRONS", de Myriem Lahidely, éditions OUEST FRANCE).

 

 

mardi, 18 juin 2019

MA TARTE A LA RHUBARBE

Samedi dernier j'ai coupé les pieds de ma rhubarbe du jardin. J'en ai fait une tarte dont voici la recette :

Laver les bâtons de rhubarbe et les éplucher, les couper en dés.

Etaler les dés sur une pâte à tarte brisée.

Mélanger 2 oeufs avec 150 grs de sucre et une pincée de cannelle.

Verser sur la pâte et les dés de rhubarbe.

Mettre à cuire au four 200 ° (thermostat 6 - 7) pendant une demi heure.

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vendredi, 14 juin 2019

LES MORTS NE PARLENT PLUS

Non les morts ne parlent plus

Dans les cadres sur les meubles

La nature ne meurt jamais

Moi seule j'ai su t'aimer

Moi seule ai pris soin de toi

Les jours passés avec toi

Non les morts ne parlent plus

Dans les cadres sur les meubles.

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mercredi, 12 juin 2019

LES ROSES DE MON JARDIN

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dimanche, 09 juin 2019

Paul VERLAINE : LES INGENUS

Les hauts talons luttaient avec les longues jupes,
En sorte que, selon le terrain et le vent,
Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent
Interceptés ! – et nous aimions ce jeu de dupes.

Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux
Inquiétait le col des belles sous les branches,
Et c’était des éclairs soudains de nuques blanches,
Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.

Le soir tombait, un soir équivoque d’automne :
Les belles, se Pendant rêveuses à nos bras,
Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,
Que notre âme depuis ce temps tremble et s’étonne.

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