samedi, 13 avril 2013
EN PROMENADE
Quelques iris de garrigue, attendus avec impatience, crèvent l'herbe folle des campagnes.
Des jonquilles sauvages les accompagnent.
Dans un jardin presqu'abandonné, des fleurs de cognassiers disent bonjour derrière un mur de pierres.
Un lézard se chauffe au soleil.
16:36 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : saisons, fleurs, végétation, printemps, jardinage, loisirs, société
mardi, 09 avril 2013
BONJOUR TRISTESSE (Françoise SAGAN)
Je passais par toutes les affres de l'introspection sans, pour cela, me réconcilier avec moi-même. "Ce sentiment, pensais-je, ce sentiment à l'égard d'Anne est bête et pauvre, comme ce désir de la séparer de mon père est féroce".
Mais, après tout, pourquoi me juger ainsi ? Etant simplement moi, n'étais-je pas libre d'éprouver ce qui arrivait. Pour la première fois de ma vie, ce "moi" semblait se partager et la découverte d'une telle dualité m'étonnait prodigieusement. Je trouvais de bonnes excuses, je me les murmurais à moi-même, me jugeant sincère, et brusquement un autre "moi" surgissait, qui s'inscrivait en faux contre mes propres arguments, me criant que je m'abusais moi-même, bien qu'ils eussent toutes les apparences de la vérité. Mais n'était-ce pas, en fait, cet autre qui me trompait ? Cette lucidité n'était-elle pas la pire des erreurs ? Je me débattais des heures entières dans ma chambre pour savoir si la crainte, l'hostilité que m'inspirait Anne à présent se justifiaient ou si je n'étais qu'une petite jeune fille égoïste et gâtée en veine de fausse indépendance.
En attendant, je maigrissais un peu plus chaque jour, je ne faisais que dormir sur la plage et, aux repas, je gardais malgré moi un silence anxieux qui finissait par les gêner. Je regardais Anne, je l'épiais sans cesse, je me disais tout au long du repas : "Ce geste qu'elle a eu vers lui, n'est-ce pas l'amour, un amour comme il n'en aura jamais d'autre ? Et ce sourire vers moi avec ce fond d'inquiétude dans les yeux, comment pourrais-je lui en vouloir ?" Mais, soudain, elle disait : "Quand nous serons rentrés, Raymond..." Alors l'idée qu'elle allait partager notre vie, y intervenir, me hérissait.
10:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : auteur, écriture, littérature, société, livre, culture
samedi, 06 avril 2013
PETITE MORT POUR RIRE (Tristan CORBIERE)
Va vite, léger peigneur de comètes !
Les herbes au vent seront tes cheveux ;
De ton oeil béant jailliront les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...
Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux...
Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...
Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes
Pour les croque-morts sont de simples jeux,
Boites à violon qui sonnent le creux...
Ils te croiront mort - Les bourgeois sont bêtes -
Va vite, léger peigneur de comètes !
(Edouard-Joachim Corbière, dit Tristan Corbière, né en Bretagne au manoir de Coat Congar, est le fils d'un homme de lettres, capitaine au long cours et directeur de la chambre de commerce de Morlaix. Comme son père, Edouard voulait naviguer, mais des crises de rhumatismes l'obligent à interrompre ses études à 15 ans. Installé près de Roscoff, il en hante les cabarets. On se moque de sa longue silhouette, de sa laideur. Malgré ses problèmes pulmonaires, il sort en mer par tous les temps. S'étant lié à des peintres en vacances, il suit l'un d'entre eux en Italie et, lors du voyage, qui le déçoit, renconre Armida Joséfina Cuchiani, qu'il rebaptise Marcelle. Elle est déjà la maîtresse d'un hobereau français et devient sa muse avec la complicité de l'amant en titre.
Il suit le couple à Paris, collabore à une revue et fait publier à compte d'auteur son unique recueil poétiques, Les Amours jaunes, qui passe complètement inaperçu (1873).
L'année suivante, on le trouve, un soir de décembre, gisant dans sa chambre en tenue de soirée. Marcelle tente de le soigner avant que la mère du poète ne le fasse revenir à Morlaix, où il s'éteint le 1er mars 1875, l'année de ses 30 ans, en pressant sur sa poitrine une touffe de bruyères en fleur.
Ce n'est que 10 ans après leur parution que Verlaine, touché par le destin et le génie de ce poète maudit, révèlera Les Amours jaunes au public).
16:20 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poète, écriture, poème, société, livre, culture
lundi, 01 avril 2013
Allons voir plus loin, veux-tu ? (Anny DUPEREY)
Sa hâte de partir était si grande qu'elle décida que ce devait être quinze heures. Elle pourrait sauter dans ce train si les ploucs qui étaient devant elle et la blondasse derrière son guichet voulaient bien se presser un peu au lieu de discuter un quart d'heure à chaque billet. "Dieu ! Que c'est lent ici, que tout est lent et lourd..." pensa, agacée, celle qui savourait encore il y a peu de temps le charme apaisant du rythme provincial.
Un couple de petits vieux, devant elle, sauvegardait tant bien que mal un équilibre pyramidal, les épaules appuyées l'une contre l'autre, les têtes presque jointes, deux cannes les soutenant de part et d'autre, comme des étais auraient maintenu un édifice branlant. Quand la file avançait de cinquante centimètres, on déplaçait dans l'ordre les cannes, l'une après l'autre, les pieds, deux puis quatre, péniblement, puis les épaules s'appuyaient de nouveau. Le tout vacillait, instable, souffreteux, et l'ensemble s'immobilisait dans son équilibre précaire jusqu'à la prochaine avancée. Christine les observait. A quelques centimètres de leurs dos, rien ne lui échappait de leurs efforts, de leur douleur, du petit gémissement que la vieille laissait échapper dans un souffle chaque fois qu'elle avait à déplacer son corps, et leurs soupirs conjoints quand ils s'épaulaient de nouveau. Et leur patience, et leur silence, et leur humilité. Ils attendaient, comme tout le monde, comme s'ils avaient été encore comme tout le monde... Christine avait mal pour eux.
16:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : livre, auteur, littérature, société, écriture
vendredi, 29 mars 2013
JOYEUSES PAQUES
Je vous souhaite de passer un très très bon week end !
15:38 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : fêtes, pâques, société
OEUVRE D'ART
Une oeuvre d'art est le messager du parfum du lotus caché, la floraison invisible de l'esprit.
(Ecritures sanscrites)
Une oeuvre d'art n'est supérieure que si elle est, en même temps, un symbole et l'expression exacte d'une réalité (MAUPASSANT, La morte).
Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude, rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles.
(R. M. RILKE, Lettres à un jeune poëte).
Ce qui nous impressionne dans une oeuvre d'art est bien rarement l'oeuvre en elle-même, mais l'idée que les autres s'en font, et c'est pourquoi sa valeur commerciale subit d'énormes changements.)
(G. LE BON).
14:17 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : citations, culture, écriture, livres, littérature, société
mardi, 26 mars 2013
VILLA-LOUPIAN et MUSEE de SITE GALLO ROMAIN entre MONTPELLIER et BEZIERS
Hier après midi je me suis rendue au Musée de LOUPIAN (Hérault) avec mon mari pour voir la villa gallo-romaine de LOUPIAN.
http://www.loupian.fr/Villa_Gallo-Romaine.htm
La visite était guidée et nous avons passé un très bon moment.
Je vous invite à découvrir d'autres photos sur mon 3ème blog en cliquant sur le lien en-dessous de cette photo (prise à l'intérieur du musée et qui reconstitue un des bassins des thermes cerné de sa mosaïque d'origine).
http://nordetsud.hautetfort.com/
18:19 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : culture, archéologie, tourisme, région, sud, histoire
vendredi, 22 mars 2013
TRAVAIL
Le travail est indispensable au bonheur de l'homme ; il l'élève, il le console, et peu importe la nature du travail, pourvu qu'il profite à quelqu'un ; faire ce qu'on peut, c'est faire ce qu'on doit.
(Alexandre DUMAS Fils).
(Photo prise le 9 mars 2013, fleurs dans les chemins de garrigue)
21:29 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : citations, société, écriture, livre, littérature.
dimanche, 17 mars 2013
UN ETRE ACHEVE ?
Aimer sa propre personne signifie apprécier ce qu'on est, être souvent d'accord avec les actes que l'on pose, et aussi considérer que l'on n'est pas un être achevé, ce qui signifie que l'on sait que l'on peut évoluer.
(René de Lassus).
14:54 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : citations, écriture, livre, culture, psychologie
samedi, 16 mars 2013
MEMOIRE
Pourquoi faut-il que nous ayons assez de mémoire pour retenir jusqu'aux moindres particularités de ce qui nous est arrivé et que nous n'en ayons pas assez pour nous souvenir combien de fois nous les avons contées à une même personne ?
(LA ROCHEFOUCAULD - Réflexions ou Sentences et Maximes morales)
14:56 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : citations, écriture, livres, psychologie, culture