vendredi, 08 novembre 2013
FLEUVE DE PIERRES
Fleuve de pierres
Figé
En solitaire
Forgé
Par les années
Rêve et se tait
Ici
Règne le silence
Ici
Avec patience
Lune
Etrange rêve
Qu'une
Main se soulève
Ivre
Change les pierres
Brise
Le flot en prières.
14:14 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : poésie, poèmes, écriture, poètes, culture, société, nature, saison
lundi, 04 novembre 2013
LE VOYAGE INUTILE (EXBRAYAT)
N'était-ce pas perdre mon temps que de tenter de brosser le vrai portrait de Cécile Loisin ? Qui me renseignerait ? A qui pourrais-je accorder crédit ? Après tout, personne ne mentait peut être : Mme Hirel prenant sa nièce pour une ingrate, la voyait à travers le visage classique de l'ingratitude. La vieille Agathe ne se rappelant que le bébé élevé par ses soins, persistait à ne considérer dans la jeune fille d'aujourd'hui que la pure et gentille enfant d'autrefois. Georges Bénac auréolait Cécile de toutes les déceptions subies auprès de sa femme. Par contraste, elle devenait l'idéal qu'il avait souhaité et perdu par sa faute. En elle, il ne pouvait y avoir rien de trouble. Ce que les autres prenaient pour de graves écarts de conduite n'était que des élans un peu fous d'une jeune bête captive et aspirant à retrouver sa liberté. Aux yeux de Marguerite, Cécile incarnait l'adversaire qui avait failli briser ses espérances si longuement poursuivies. Elle ne lui pardonnerait jamais et sa haine survivrait à tout, y compris la mort. Pour elle, Cécile possédait les traits de ses déceptions les plus cruelles. Elle incarnait la peur longtemps nourrie de la voir triompher. Elle l'accablait pour se justifier. Cécile Loisin demeurait la rivale à laquelle elle ne cesserait jamais de penser avec haine et angoisse. Elle la dépeignait avec le visage qu'elle lui voyait durant ses insomnies quand la jeune fille représentait l'obstacle où sa vie pouvait se briser à jamais.
Tous sincères et tous se trompaient, sans doute. Seulement, ces constatations n'arrangeaient pas mes affaires. Je me disais que si le meurtrier - de l'aveu même de Cécile - n'avait été obligatoirement un homme, j'aurais volontiers parié sur la cupalbilité de Marguerite Bénac.
Durant cette nuit qui suivit mon déjeuner chez les Bénac, je dormis difficilement. Au cours de mes brefs moments de repos, mon sommeil était peuplé de ces cauchemars où l'on s'efforce de courir, sans pouvoir avancer, après quelqu'un qui n'entend pas vos appels. Me souvenant inconsciemment des remarques de Bénac, je revétais Cécile de la longue robe blanche d'Ophélie. Je voyais l'assassin sans visage s'approcher d'elle et je hurlais, sans voix, pour la prévenir du danger mortel la menaçant. Je me réveillai, trempé de sueur, haletant.
14:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livres, littérature, lecture, écriture, culture, société
mercredi, 30 octobre 2013
RANDONNEE
La semaine dernière nous nous sommes décidés à partir en randonnée un après midi. Il ne faisait pas particulièrement beau.
Partis en voiture vers PUECHABON à 30 kms au nord-ouest de Montpellier, nous nous garons au hameau de LAVENE après être passés près de la Bergerie Neuve indiquée sur le parcours flêché.
A LAVENE nous admirons quelques vestiges d'habitat rural caussenard. Des sangliers étaient passés près de là dans la nuit, certainement, et avaient fouillé le sol pour trouver quelques racines à manger.
Un habitant sort de sa maison et nous bavardons un peu avec lui devant la terre retournée par les animaux. Un papa et ses enfants se promènent en cherchant du thym et des champignons. Deux chevaux et un poney paissent dans une prairie. L'un deux appelle les enfants mais ils s'éloignent. Il les regarde partir, l'air décu. Nous poursuivons notre chemin a pied pendant une demi-heure. Nous croisons quelques randonneurs. Sur le bord de la piste flêchée, nous découvrons une lavogne (lac de la Ramassède). Nous continuons jusqu'au hameau de MONTCALMES où des ouvriers restaurent une maison en pierre. Nous bavardons un peu avec eux.
Nous aurions pu continuer jusqu'au bout de la piste vers le Belvédère du Berger où, dit-on, la vue est unique sur Saint-Guilhem-le-Désert. Mais il était tard et nous avons fait demi-tour.
19:12 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : saison, société, automne, voyages, randonnée, découvertes, nouvelles et textes brefs, souvenirs.
jeudi, 24 octobre 2013
L'HISTOIRE
L'histoire s'écrit, se démêle et prend forme sous les mots qui s'agitent.
Des mots silencieux qui vont et viennent s'accrocher au papier ou jouer avec le lecteur ; certains disparaissent, éjectés, malheureux.
Des mots qui se suivent, qui se cherchent ou frappent à la porte.
L'histoire s'écrit...
12:07 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : écriture, souvenirs, culture, ancêtres, société
lundi, 21 octobre 2013
CITATIONS
Faire rendre gorge à quelqu'un :
Rendre ce qui a été pris de façon illicite. Expression de fauconnerie : la "gorge" est la mangeaille de l'oiseau de proie, arrachée du jabot par le fauconnier, lorsque celui-ci veut qu'il chasse.
Faire une gorge chaude de quelque chose :
Se réjouir. La "gorge chaude" est la viande du gibier vivant ou récemment tué dont les oiseaux de proie sont très friands.
19:09 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : société, citations, écriture, littérature, lecture, culture
vendredi, 18 octobre 2013
DANS LA VALLEE
Ciel gris blanc
Nuages et montagnes
Vert dans la vallée
Le regard plonge
La tête tourne.
16:08 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : poèmes, poète, poésie, écriture, voyages, souvenirs, nouvelles et textes brefs
vendredi, 11 octobre 2013
MES VACANCES EN LORRAINE (7)
Ceci est la dernière note de la série concernant mes vacances en Alsace et Lorraine.
Jeudi 12 septembre nous nous sommes arrêtés à la Butte de VAUQUOIS où le village a été entièrement détruit pendant les 4 années de combat (1914-1918). Il ne reste que de gros cratères coupant le sommet de la butte. Le lieu sera classé en Zone Rouge après la guerre (munitions et cadavres sous le site). Un nouveau village est reconstruit au pied de cette butte et un monument en hommage aux combattants et morts de Vauquois est réalisé en 1925.
Nous avons ensuite visité le cimetière militaire de VAUQUOIS.
Nous avons repris la route vers DOUAUMONT pour visiter l'ossuaire.
L'ossuaire de DOUAUMONT est une nécropole créée après la bataille de VERDUN. Elle abrite un cloître long de près de 137 mètres avec des tombeaux d'environ 130 000 soldats inconnus allemands et français. En face de cet ossuaire se trouve un cimetière de 16 142 tombes individuelles de soldats français dont un carré de 592 soldats musulmans de l'empire colonial.
Un ossuaire provisoire avait été construit entre 1920 et 1927.
L'ossuaire actuel en béton a été inauguré le 7 août 1932 par Albert LEBRUN, Président de la République à l'époque.
La Tour des Morts, haute de 46 mètres, offre à son sommet une vue panoramique sur les champs de bataille. Le bourdon de la Victoire résonne aux cérémonies importantes et le phare (lanterne des morts) rayonne sur le champ de bataille.
Au 1er étage se trouve le musée de guerre qui comporte des reliques des villages détruits, des vues stéréoscopiques en relief du champ de bataille ainsi que de nombreuses armes.
Plus loin, nous nous sommes arrêtés devant le Mémorial de VERDUN à Fleury devant Douaumont, créé en 1967 à l'initiative du Comité National du Souvenir de Verdun, sous l"égide de l'académicien et ancien combattant, Maurice GENEVOIX.
Une collection de nombreux objets personnels découverts dans les tranchées y évoquent la vie quotidienne et le martyre des hommes pendant la Première Guerre Mondiale.
Le Mémorial de VERDUN était fermé pour cause de travaux. Cependant, nous avons pu photographier les canons de 75 exposés devant le Mémorial.
14:31 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : guerre 14-18, saison, écriture, voyages, tourisme, société.
mercredi, 09 octobre 2013
MES VACANCES EN LORRAINE (6)
Mercredi 11 septembre, nous nous sommes arrêtés à LAIMONT (464 habitants environ), près de l'église médiévale Saint Rémy, construite au XVème siècle.
Elle fut bombardée entre le 6 et le 12 septembre 1914.
Dans mon livre, ARTHUR ET MADELEINE, mon grand-père raconte ce qu'il a vu pendant ces quelques jours de septembre 1914.
Le 7, on revient le soir pour passer devant le bois dans les tranchées de Laimont. Le Bataillon n'a presque plus d'officiers et le Lieutenant qui nous conduit se perd. Las d'être menés dans des conditions pareilles, démoralisés, je me laisse choir dans un champ de betteraves avec la section et j'y reste la nuit... Le lendemain 8, le Bataillon est en bas de Laimont. Le bois que nous devons traverser est canonné incessamment et on ne peut pas passer. On nous fait remettre avec le 1er Bataillon et on reste ainsi devant Bussy. La nuit il pleut et on est percé par la pluie. Le Capitaine nous envoie dans le village malgré la canonnade pour nous sécher et nous donne ordre de prendre ce que l'on trouve pour manger ou boire... Un soir, des volées d'obus s'abattent, soit sur Laimont, soit sur les bivouacs repérés par nos aéros à la nuit tombante. L'ennemi cherche à répondre et toute la journée leurs marmites tombent un peu partout. Ils ne peuvent occuper Laimont balayé à tout instant...
Nous sommes dans Bussy qui se démolit peu à peu...
On entre à Laimont les premiers, le 11 au soir. Ce village n'a pu être occupé, quoique presque pas détruit et les caves et les maisons regorgent de nourriture abandonnée par les boches....
15:42 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : tourisme, saison, guerre 14-18, souvenirs, histoire, culture
lundi, 07 octobre 2013
MES VACANCES EN LORRAINE (5)
Samedi 14 septembre, nous nous sommes arrêtés à ROMAIN pour nous recueillir devant l'ossuaire militaire qui se trouve dans le cimetière civil du village. Inauguré le 31 août 1923, ce monument a été érigé en hommage aux morts du 22 août 1914 (plus de 150 victimes). Deux des habitants de ROMAIN furent également tués pendant la bataille. Après ces combats sanglants, le village fut incendié par les Allemands.
Dans mon livre ARTHUR ET MADELEINE, mon grand-père raconte :
"Le 22 août : à 2 h debout. Les balles tombent toujours... Dans les avoines, on n'observe rien. Au loin quelques coups de fusil. Le petit jour vient. Le 46ème aux avant-postes donne le refrain. Les bois se dessinent toujours parmi les champs d'avoine. Enfin l'ordre de partir en Belgique. On part à travers les champs de trèfle et d'avoine... On est arrivés à ROMAIN. On marche en colonne de Compagnies à travers les champs. On arrête à 100 mètres du pays. Halte. On se repose. On attend. Tout à coup, les balles pleuvent. On se couche sur le chemin. J'en profite pour me glisser derrière un tas de cailloux. Plusieurs balles tapent derrière moi sur le chemin et passent en sifflant dans les orties dont est bordé le chemin. Je bondis jusqu'à la 1ère maison et je me mets à l'abri avec tous ceux qui y sont déjà. Les chefs ne savent plus, perdent la tête. Pour comble on n'a pas d'éclaireurs. Certains disent que c'est le 2ème bataillon qui tire sur nous, d'autres le 46ème. On joue les refrains des 2 régiments. Nouvelle grêle de balles. Les gens se cachent dans les avoines. La fusillade n'arrête pas. On se rue dans les maisons et quand tout le monde est rentré, là horreur ! Terrible méprise ! Le 46ème tirait sur nous. Cela nous a coûté 2 morts et 5 blessés restés sur le terrain. On rassemble. Tout le monde est consterné. BARRIER et ACCAULT sont là pour toujours enveloppés dans la mort...
D'autres balles sifflent et ce sont les boches... On occupe les 1ères maisons et les murs de jardins et du cimetière, et on fait face à l'ennemi. Plusieurs montent dans les greniers. Je les suis, mais au moment de tirer par la lucarne, une balle passe projetant le plâtre du mur sur la figure, je sens qu'il ne faut pas insister. Je redescends, je me mets au mur avec d'autres et, de là, on tire sur les boches qui paraissent à la crête. Mais aussitôt ils sont nettoyés. Tous tombent. C'est un enfer. Les balles sifflent de partout. Un instant, ils sont descendus à mi-côte tout près d'un noyer et d'une meule de paille et on les oblige à remonter la côte sous notre feu. Ils ne peuvent avancer....."
10:28 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : histoire, guerre 14-18, région, vacances, lorraine, tourisme
vendredi, 04 octobre 2013
MES VACANCES EN LORRAINE (4)
Le 12 septembre au matin, nous étions à LACHALADE où mon grand-père est passé 2 fois. Une 1ère fois le 17 septembre 1914, et la 2ème fois entre le 11 et 22 novembre 1914.
Dans mon livre, ARTHUR ET MADELEINE, où je reprends son journal de guerre, il explique :
"Des Islettes on repart au Four de Paris rejoindre le reste du Bataillon et c'est par une pluie battante que l'on parcourt le chemin des Islettes au Four de Paris où on arrive le 17 à midi. Le pays que l'on rencontre Lachalade, Le Neufour, Le Claon, n'ont subi aucun incendie et toute la population y est encore...
On arrive le 11 novembre au matin aux Islettes où j'étais passé 2 mois auparavant. Là on est complètement à l'abri des boches. Le pays est habité. Tous les services sont là. Avec Rollet, Clergé et Plançon on fait la cuisine chez Mr Guillemain, garde forestier de LACHALADE, ce sont de braves gens ayant 4 enfants à la guerre. Aussi, comme ils se dévouent pour nous, on s'amuse souvent avec Mr Christian. Avec ses réparties on a bien ri...
On repart aux Islettes le 21 novembre au matin. La neige tombe et tout le long du chemin on la reçoit en flocons serrés. Cela empêche les avions et les obus. C'est tout ce qu'on demande. On est vacciné pendant ce temps contre la typhoïde et beaucoup sont malades. Nous reprenons notre vie de famille avec le père Guillemain. Mais elle fut de courte durée...".
HISTOIRE DE L'EGLISE et DE L'ABBAYE.
Vers 1120, 2 moines bénédictins s'installent dans un lieu désert appelé La Chalade.
Seuls un modeste oratoire et quelques cabanes forment le point de départ d'une fondation cistercienne à cet endroit.
En 1127 commence la construction de l'église abbatiale qui est consacrée en 1136.
L'abbaye se développe rapidement et, à la fin du 13ème siècle, on envisage la construction d'une nouvelle église permettant de répondre aux besoins du nombre croissant de moines. Elle est terminée vers 1340.
Lorsqu'éclate la Révolution française, les moines ne sont plus qu'une dizaine à vivre à Lachalade.
Les bâtiments conventuels sont vendus et la commune devient propriétaire de l'église. Celle-ci, d'abord à l'abandon et quasi en ruines, évite la démolition grâce à la détermination de l'Abbé Chaput, curé de Lachalade de 1851 à 1881.
10 ans après, l'église est restaurée et embellie d'une grande rosace en provenance de l'abbaye de Saint Vanne à Verdun.
Les deux guerres mondiales causent beaucoup de dégâts à l'église. La 1ère provoque la destruction des vitraux, la perte du mobilier et des dégâts importants à la toiture. En 1940, charpente, toiture et voûte s'effondrent.
Les réparations se terminent en 1968. Une association créée en 1989 et regroupant des bénévoles s'occupe de la sauvegarde de l'église et de l'abbaye.
Nous étions donc jeudi 12 septembre au matin devant cette église. J'examinai le campanile extérieur contenant 3 cloches quand un villageois accompagné de 2 personnes est arrivé. Il nous a proposé de rentrer dans l'église. Il possédait la clef et nous sommes entrés par la porte qui se trouve sur la photo ci-dessous. Nous avons constaté qu'une partie devra subir encore des travaux.
17:10 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (8)