dimanche, 02 décembre 2012
SOLITUDE DE LA PITIE de Jean GIONO (extrait)
Joselet s'est assis en face du soleil.
L'autre est en train de descendre en plein feu. Il a allumé tous les nuages ; il fait saigner le ciel sur le bois. Il vendange tout ce maquis d'arbres, il le piétine, il en fait sortir un jus doré et tout chaud qui coule dans les chemins. Quand un oiseau passe dans le ciel il laisse un long trait noir tout enlacé comme les tortillons de la vigne. On entend sonner les cloches dans les clochers des villages, là-bas derrière les collines. On entend rentrer les troupeaux et ceux qui olivaient les dernières olivettes des hautes-terres s'appellent de verger en verger avec des voix qui font comme quand on tape sur des verres.
- Oh ! Joselet, je lui dis.
- Oh ! Monsieur, il me répond sans détourner la tête.
- Alors tu regardes le soleil ?
- Alors oui, vous voyez.
Le soleil est maintenant en train de se battre avec un gros nuage tout en ventre. Il le déchire à grands coups de couteau. Joselet a du soleil plein la barbe comme du jus de pêche. Ca lui barbouille tout l'alentour de la bouche. Il en a plein les yeux et plein les joues. On a envie de lui dire : "Essuie-toi."
- Alors, tu le manges ce soleil ? je lui dis encore.
-Eh oui, je le mange, dit Joselet.
Vraiment il s'essuie la bouche du revers de la main et il avale sa salive comme s'il l'avait parfumée d'un gros fruit du ciel.
Et quand il n'est plus resté que ce jour vert de devant le soir et, là-bas dans les pins de la colline, une petite goutte de lumière toute tremblante comme un pigeon, Joselet m'a expliqué.
-Ca, il m'a dit, c'est ce que j'ai su avant tout le reste. Vous avez entendu dire que je suis le maître de la pluie et que j'endors les brûlures rien qu'avec la salive ? Vous avez entendu dire que, quand on a le cordon de Saint-Antoine et qu'on a tout fait, et qu'on est fatigué de tout, on vient me voir, que je touche juste un peu l'homme ou la femme à l'endroit de la ceinture et que le mal s'en va ? Je m'essuie à un torchon, on brûle le torchon et c'est fini. On a dû vous dire aussi qu'avec le mot, si on a un membre déboîté, je le remboîte. Si vous avez de l'amour, à vous tourner, à vous retourner comme sur le gril, alors vous venez me voir, nous nous entendons, je vous fais la grande lecture des étoiles, je vous mets un peu la main derrière la tête, et la femme, la voilà dessous vous, tout de suite, dans le moment, même si elle est au fond des êtres. Bien entendu, je vous fais ça une fois, pour vous contenter, puis après c'est vous qui avez la parole. Je vous donne le nécessaire, c'est mon secret, et si vous faites bien ce que je vous dis, elle ne peut pas résister, elle vient et vous vous arrangez avec elle...
16:42 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : culture, écriture, livre, société
samedi, 01 décembre 2012
DANS LA MAISON
Dans la maison, bien au chaud, les cactées se plaisent dans cette ambiance feutrée.
Je les ai rentrées du jardin au début du mois de novembre, en prévision des grands froids.
15:47 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : jardinage, plantes, saison, cactées, loisirs, journal intime
dimanche, 25 novembre 2012
JUSTE UNE PETITE PHOTO
Juste une petite photo prise il y a 2 ans, c'est à dire quand j'avais encore le temps de me promener.
18:07 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (14)
samedi, 24 novembre 2012
UNE GORGEE DE VIN
Oh ! qui me donnera une gorgée d'un vin
Longtemps refroidi dans la terre profonde,
D'un vin qui sente Flore et la campagne verte,
La danse et les chansons provençales,
Et l'allégresse brûlée du soleil !
(John KEATS, Ode au rossignol)
16:46 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : citations, vin, livre, auteur, société
QUELQUES COMMENTAIRES
Je vous livre ici quelques commentaires des premiers lecteurs de mon livre ARTHUR ET MADELEINE qui vient de paraître :
"Impressionnant ton livre, félicitations" (N. P.)
"Merci vraiment, je trouve formidable cette façon de faire revivre nos aînés" (S. H.)
"Nickel, très bien construit. C'est vraiment du travail formidable" (A. P.)
"Ton livre m'intéresse à fond" (S. L.)
16:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : livres, littérature, publications, écriture, société
mardi, 20 novembre 2012
QUELQUES FLEURS AU JARDIN
Plus beaucoup de fleurs au jardin, nous sommes en novembre.
Mais le soleil était là aujourd'hui encore.
18:34 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : saisons, écriture, jardin, fleurs, jardinage, campagne
samedi, 17 novembre 2012
HISTOIRE D'UNE PENDULE
Le partage entre blogueurs peut être formidable.
Je viens encore de le vérifier pas plus tard qu'hier.
Un ami blogueur, voyant sur la couverture de mon dernier livre la photo de la pendule de mon grand-père, a réagit aussitôt.
En connaisseur, puisqu'il répare et collectionne de vieilles horloges, il m'a dévoilé le pays d'où est originaire mon carillon (qui doit bien avoir près de 100 ans). Je l'en remercie vivement ici.
Cependant ce mystère résolu n'apporte pas la réponse à ma question au sujet de la date et du lieu de l'achat de cette horloge car seul mon grand-père connaissait la réponse.
Je suis tout de même heureuse d'avoir pu avancer encore un peu dans mes recherches grâce à cet ami blogueur.
15:34 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : blogs, internet, souvenirs, société, pendules, horloges
mardi, 13 novembre 2012
MAIS QUE CESSE LA PLUIE
Mais que cesse la pluie
Et que tournent les souvenirs
Comme le vent
S'agite dans les branches
Et fait tomber les dernières feuilles jaunies
Qui s'accrochaient encore désespérément.
Le jardin est trempé.
Il fait ni chaud ni froid.
Un grillon se risque à chanter.
18:50 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, société, saison, automne
dimanche, 11 novembre 2012
LE 19 septembre 1914 (extrait de mon livre ARTHUR ET MADELEINE qui vient de paraître)
Le 19 septembre 1914 on enterre le Sergent Morelle dans la prairie à droite du chemin, près le Four de Paris, et tout le Bataillon rend les honneurs.
Sur la fosse ouverte, un Caporal récite des prières tandis que le Lieutenant ému prononce ces mots : "Sergent Morelle, toi qui as vaillamment fait ton devoir, je ne te dis pas adieu mais au revoir".
Le Commandant salue la troupe, rend les honneurs et on salue ce camarade, le 1er auquel nous avons pu rendre ce dernier devoir.
Pendant notre marche en avant, nous avons croisé des cadavres abandonnés mais on n'avait pas le temps de les enterrer, chose fût faite par les territoriaux qui nous ont suivis.
Partout des tumulus ou des petits monticules rappelaient la lutte âpre qui avait dû se livrer quelques jours auparavant.
10:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : 1914, guerre, société, mémoire, première guerre mondiale
vendredi, 09 novembre 2012
LIVRES
Il faut que la fin d'un ouvrage fasse toujours souvenir du commencement (Joseph JOUBERT, Pensées)
Les ans ont beaucoup plus vu que les livres n'en ont connu.
Il faut feuilleter tous les livres et n'en lire qu'un ou deux (Jules Renard, Journal)
21:27 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : livre, citations, écriture, société