dimanche, 15 juin 2014
EN LECTURE
En lecture, actuellement :
JOURNAL D'UN INSTITUTEUR ALSACIEN (1914-1951) de Philippe HUSSER.
"Né français, Philippe Husser (1862-1951) est mort français, après avoir changé 4 fois de nationalité. De 1914 à sa mort, cet instituteur alsacien a consigné chaque jour, sur des cahiers d'écolier, les observations du protestant libéral qu'il était, déchiré entre la France et l'Allemagne. Aux évocations de la quiétude de la vie familiale, des joies de l'enseignement, des parties de scat, succède la description des épreuves que l'Histoire imposa à sa région : guerres, occupations, changements de langue, division familiale...
Ces pages n'étaient pas destinées à la publication. Son petit-fils, Frank Ténot, s'est décidé à en accepter la parution. Ce gage de leur totale sincérité fait du journal de Philippe HUSSER un document unique sur la "tragédie alsacienne". Traduction des passages en allemand par M. L Leininger".
14:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : auteur, culture, société, guerre, soldat, livre
jeudi, 12 juin 2014
George SAND
Nous nous sommes arrêtés à NOHANT, au coeur du Berry, le 11 mai dernier.
Nous avons vu la maison de George SAND. Cette ancienne maison de maître fut achetée en 1793 par sa grand mère. George SAND en a hérité en 1821.
http://www.berryprovince.com/visiter-et-profiter/histoire...
De 1839 à 1846, Chopin y compose ses plus beaux chefs d'oeuvre.
Delacroix y aura un atelier, Balzac, Flaubert, Dumas, Gautier et bien d'autres y feront des séjours.
De son vrai nom Aurore DUPIN, George SAND (1804-1876), est l'auteur de 70 romans, de nouvelles, de contes, de pièces de théatre, de critiques littéraires, de pamphlets et d'une importante correspondance.
Elle est enterrée dans le cimetière proche de sa demeure le 10 juin 1876.
12:38 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : culture, écriture, littérature, auteur, artiste, livre
mercredi, 07 mai 2014
CHEZ ANDREE
Aujourd'hui je pars avec maman chez sa cousine Andrée. Elle tient une ferme avec son mari Jojo. Ils ont 4 enfants : Eric, Nicole, Cathy et Anne qui sont aussi mes cousins et cousines, mais que je ne vois pas souvent.
Comme il a neigé, nous mettons de vieilles chaussettes au-dessus de nos chaussures. Ainsi, nous ne glisserons pas en marchant dans la neige. Je mets les gants, le bonnet et l'écharpe que j'ai tricotés cet été.
Sur la route, nous regardons le paysage qui a bien changé sous le manteau de neige tombé hier après-midi.
Nous discutons de choses et d'autres avant d'arriver à la sortie de la ville où se trouve la ferme. Nous ouvrons la grille de la cour. La ferme est perpendiculaire à la route. Au fond de la cour, je vois la grange et le tracteur de Jojo garé devant. Les vaches et les cochons sont enfermés car il fait très froid. Seules les poules gambadent dans la cour. Nous essuyons bien nos pieds, avant d'entrer, sur le tapis devant la porte. Nous appuyons sur la sonnette et entrons dans le couloir où nous ouvrons nos manteaux avant de frapper à la porte de la salle à manger. Nous disons bonjour au grand-père qui est assis à côté de la cheminée, l'oreille collée au poste de radio. Il porte des lunettes noires et sa canne est posée près de lui. Nous discutons un peu avec lui de sa santé et du temps qu'il fait. Puis Andrée arrive souriante de la pièce du fond. On s'embrasse et elle nous demande si nous allons bien. Elle sort ses tasses à café, sa boite à biscuits et à sucre avec un pichet de crème, comme à l'habitude. J'aime son café et sa crème. Andrée et Maman discutent en tournant leur cuillère dans la tasse. Elles ont tant de choses à se raconter. De temps en temps, grand-père laisse la radio pour nous écouter et continuer la conversation avec nous. Je pense qu'il doit s'ennuyer. Maman passe commande de beurre et de fromage blanc à Andrée qui disparaît derrière la porte du fond. Jojo vient nous embrasser mais il n'a pas beaucoup le temps de bavarder avec nous. Il prend un petit café et repart travailler.
Un jour, il m'a montré ses vaches mais j'ai eu un peu peur car elles sont impressionnantes par leur taille. Les cochons ne me font pas peur, ils sont sales, ils aiment se traîner dans la boue si fréquente dans cette région du Nord.
Andrée réapparaît avec ses paquets de beurre et de fromage blanc que maman glisse dans son sac à provisions. Nous finissons notre tasse de café et nous levons pour dire au revoir au grand-père qui ne peut pas bouger de sa chaise et à Andrée qui est très bavarde mais si gentille.
Nous repartons à la maison. Nous avons le nez et les joues si froides qu'ils sont rouges. Nous rentrons vite nous réchauffer près du feu qui nous attend.
14:34 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : souvenirs, nouvelles et textes brefs, journal intime, auteur, écriture, littérature, livre, culture enfance, psychologie
jeudi, 01 mai 2014
SOIRS (Henry BATAILLE -1872-1922)
D'origine nimoise, fils de magistrat, il fait les Beaux-Arts de Paris et commence à peindre. Après son 1er recueil poétique, La Chambre Blanche en 1895, il se tourne vers la poésie et le théâtre. L'oeuvre de BATAILLE, nostalgique, se veut une critique virulente des moeurs et de la morale figés des classes élevées de la France de l'avant-guerre.
Il y a de grands soirs où les villages meurent
Après que les pigeons sont rentrés se coucher.
Ils meurent, doucement, avec le bruit de l'heure
Et le cri bleu des hirondelles au clocher...
Alors, pour les veiller, des lumières s'allument,
Vieilles petites lumières de bonnes soeurs,
Et des lanternes passent, là-bas dans la brume...
Au loin le chemin gris chemine avec douceur...
Les fleurs dans les jardins se sont pelotonnées,
Pour écouter mourir leur village d'antan,
Car elles savent que c'est là qu'elles sont nées...
Puis les lumières s'éteignent, cependant
Que les vieux murs habituels ont rendu l'âme
Tout doux, tout bonnement, comme de vieilles femmes.
22:00 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poète, poème, auteur, culture, société, livre, littérature
lundi, 21 avril 2014
LA MAISON DE CLAUDINE (Colette) Le curé sur le mur.
Le mot "presbytère" venait de tomber cette année-là, dans mon oreille sensible, et d'y faire des ravages.
Loin de moi l'idée de demander à l'un de mes parents : "Qu'est-ce que c'est, un presbytère ?"
J'avais recueilli en moi le mot mystérieux comme brodé d'un relief rèche en son commencement, achevé en une longue et rêveuse syllabe... Enrichie d'un secret et d'un doute, je dormais avec le mot et je l'emportais sur mon mur. "Presbytère !" Je le jetais, par-dessus le toit du poulailler et le jardin de Miton, vers l'horizon toujours brumeux de Moutiers. Du haut de mon mur, le mot sonnait en anathème : " Allez ! vous êtes tous des presbytères ! " criais-je à des bannis invisibles.
Un peu plus tard, le mot perdit de son venin et je m'avisai que le "presbytère" pouvait bien être le nom scientifique du petit escargot rayé jaune et noir... Une imprudence perdit tout, pendant une de ces minutes où une enfant, si grave, si chimérique qu'elle soit, ressemble passagèrement à l'idée que s'en font les grandes personnes...
- Maman ! regarde le joli petit presbytère que j'ai trouvé ?
- Le joli petit... quoi ?
- Le joli petit presb...
Je me tus. Trop tard, il me fallut apprendre - "Je me demande si cette enfant a tout son bon sens..." - ce que je tenais tant à ignorer, et appeler "les choses par leur nom..."
- Un presbytère, voyons, c'est la maison du curé.
- La maison du curé... Alors M. le curé Millot habite dans un presbytère ?
- Naturellement... Ferme ta bouche, respire par le nez... Naturellement, voyons...
18:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : auteur, livre, littérature, culture, nouvelles et textes brefs, colette, la maison de claudine
samedi, 12 avril 2014
LALA
La voisine joue du piano cet après midi. Je l'entends à travers le mur de notre maison. Maman repasse le linge pendant que mon frère et ma grande soeur sont à l'école. J'ai deux ans et, bien sûr, je ne vais pas encore à l'école maternelle.
J'aime quand j'entends de la musique. Je sais chanter quelques chansons que nous entendons à la radio. Je les reprends de ma petite voix. Ma mère est "aux anges" quand elle m'entend chanter.
Je me dirige vers le mur mitoyen où Lala joue de son piano et je reste là, l'oreille collée contre la tapisserie, pendant que maman fait glisser son fer à repasser sur les vêtements qui passent de la corbeille à linge à la table, puis à l'armoire.
Quelquefois, je vois la voisine dans la rue quand je pars faire les courses avec maman. Alors la pianiste me regarde et me dit bonjour. Et moi je réponds : "Lala". Ma mère se met à rire et engage la conversation avec Colette (c'est son prénom) qui est mariée mais n'a pas d'enfant.
J'aime bien le son du piano et les morceaux qu'elle joue résonnent dans toute la maison.
Je ne suis jamais entrée dans la maison de Lala. Je n'ai jamais vu son piano. Quand nous avons déménagé, je l'ai revue souvent faire ses courses. Elle n'a jamais eu d'enfant...
15:56 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : souvenirs, nouvelles et textes brefs, écriture, auteur, culture, littérature, livre, enfance
lundi, 07 avril 2014
HEURES SEREINES (Charles CROS)
J'ai pénétré bien des mystères
Dont les humains sont ébahis ;
Grimoires de tous les pays
Etres et lois élémentaires.
Les mots morts, les nombres austères
Laissaient mes espoirs engourdis ;
L'amour m'ouvrit ses paradis
Et l'étreinte de ses panthères.
Le pouvoir magique à mes mains
Se dérobe encore. Aux jasmins
Les chardons ont mêlé leurs haines.
Je n'en pleure pas ; car le Beau
Que je rêve, avant le tombeau,
M'aura fait des heures sereines.
21:39 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poésie, poèmes, poètes, écriture, livres, auteur, culture, littérature, vers, société
mercredi, 02 avril 2014
SAGE
On a souvent honoré du titre de sage ceux qui n'ont eu d'autre mérite que de contredire leurs contemporains (D'ALEMBERT).
C'est une grande folie de vouloir être sage tout seul.
La sagesse est à l'âme ce que la santé est pour le corps.
(LA ROCHEFOUCAULD - Maximes).
La sagesse est le commencement du beau (Joseph JOUBERT - Pensées).
18:37 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : citations, auteur, écriture, livre, société, culture, littérature, siècle, blog, internet
samedi, 29 mars 2014
CITATIONS
La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland.
(FENELON)
On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.
(Anatole FRANCE).
15:29 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : citations, société, auteur, écriture, littérature, culture, blog, internet, hautetfort
mercredi, 26 mars 2014
SI ELLE RIT
Si elle rit trop elle pleure
Si elle rit trop elle trompe
Si elle pleure elle a honte
Si elle pleure elle se méprise
Le rire est banal
Les pleurs ça fait mal
Les voix de l'âme
C'est normal.
17:50 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : poèmes, poète, poésie, écriture, société, auteur, livre, culture, littérature