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lundi, 30 janvier 2017

QUATRE FILLES (9ème extrait)

Eric rentre se coucher vers vingt trois heures après avoir mangé une paella avec Pablo et Liem qui lui redonnent espoir en l'avenir. Ils lui donnent quelques conseils simples qu'il va mettre en pratique. Il s'endort après avoir monté un petit plan pour garder Noémie sous sa coupe. Le lendemain matin, après avoir pris sa douche et son petit déjeuner en vitesse, il attaque la 1ère partie de ce plan. Il appelle Judith pour avoir le numéro de téléphone de Noémie. Judith ne se méfie pas et accepte de lui rendre service. Elle en profite pour demander des nouvelles de sa santé et de son travail. Mais ne voulant pas s'étendre plus longtemps, il coupe court à la conversation, trop heureux d'avoir le précieux renseignement. Il se décide à appeler samedi matin. Brûlant de fièvre, il compose le numéro. Par chance, Noémie se trouve seule ce jour là. Elle avait profité de l'absence de ses parents pour faire un peu de ménage. Elle arrête l'aspirateur et décroche. Elle entend et reconnaît la voix d'Eric qui lui dit : bonjour, tu vas bien ? Elle raccroche aussitôt, tremblante et choquée. Elle reste sans bouger. La peur s'installe en elle. C'est pas vrai, il a osé, se dit-elle en reprenant sa respiration. Mais qui lui a donné ce numéro ? Elle remet l'aspirateur en route. Ses parents vont rentrer bientôt et il faut que tout soit terminé à leur arrivée. Le téléphone se remet à sonner. Noémie gonfle ses joues et soupire. Elle ne sait que faire, elle hésite mais pense : et si c'était important ? Alors elle arrête de nouveau l'aspirateur et va décrocher. Elle entend la voix menaçante d'Eric lui crier : ça va aller mal pour nous deux ! La respiration bloquée, ne voulant pas entendre plus, elle raccroche. Elle pense à ses parents qui ne vont plus tarder, il faut qu'elle se ressaisisse. Au bout d'un quart d'heure, quelqu'un sonne à la porte. Pensant au facteur, elle tourne la clé dans la serrure et ouvre. Mais le visage d'Eric apparaît soudain dans l'entrebâillement. Effrayée, elle lui claque la porte au nez et ferme à double tour le verrou. Eric donne un violent coup de pied dans la boiserie et se met à crier dans le couloir. Il continue de menacer. Elle se dirige lentement vers la fenêtre qui donne sur la rue et voit la voiture d'Eric qui démarre bruyamment...

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samedi, 28 janvier 2017

MES AMIES

Mes amies pleurent

Aux souvenirs amers

Le ciel gris et triste

A l'oreille murmure

Il rappelle les larmes

De leurs douleurs.

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vendredi, 27 janvier 2017

VENT D'HIVER

Vent d'hiver

Tourbillonne

Et décoiffe

Pas très fière

Comme une lionne

Je me recoiffe.

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lundi, 09 janvier 2017

QUATRE FILLES (8ème extrait)

Noémie s'est bien gardée de dire à Eric qu'elle ne viendra pas le lendemain ni les jours suivants. Car son travail saisonnier est terminé. Elle va bientôt suivre les cours à la fac. Elle n'aime pas Eric malgré tous les efforts qu'il fait pour la séduire. D'un cadeau par semaine, il lui offre maintenant trois cadeaux par jour. Noémie étouffe dans cette relation. Lui, de son côté, raconte à ses copains que tout va bien avec sa nouvelle conquête. Il leur demande de temps à autre des conseils pour arriver à ses fins, s'impatientant de ne pouvoir refaire l'amour avec elle. Il dit à ses parents qu'il fréquente une fille superbe, au corps parfait, sublime, plus belle que toutes les plus belles filles du monde. Et de plus bien éduquée.

Le premier jour de septembre, Eric attend Noémie à la sortie de son travail. Il regarde sa montre toutes les cinq minutes. Ne la voyant pas arriver à l'heure habituelle, il pense d'abord à un contretemps. Mais les minutes passent et pas de Noémie à l'horizon. Inquiet, il commence à se poser des questions. Heureusement pour lui, Judith passe à une caisse avec son panier. Il l'appelle de loin :

- Coucou Judith ! Noémie est avec toi ?

- Non pourquoi ?

- Parce que j'ai rendez-vous avec elle et elle n'est pas venue.

- Rendez-vous où ?

- A la sortie de son travail bien sûr !

- Mais elle a terminé. Elle ne le l'a pas dit ?

- Non.

- Elle va entrer en fac maintenant, et nous aussi. Les cours vont commencer.

- Ah bon ! Quand ?

- Dans dix jours.

- C'est vrai, j'aurais dû y penser ! Que je suis bête, merci Judith.

Furieux, énervé, honteux de n'avoir pas pensé à cette évidence, il monte dans sa voiture et part à vivre allure.

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mardi, 13 décembre 2016

QUATRE FILLES (7ème extrait)

Le lendemain soir, comme elle s'y attendait, Eric se présente avec un large sourire, offrant encore une fois un petit cadeau à Noémie. Elle ne sait quoi en faire. Maladroite, elle le prend et ils se quittent après qu'il lui ait raconté sa journée de travail. Rentrée chez elle, elle jette le cadeau au fond du placard de sa chambre et l'oublie.

Elle a l'impression de s'enfoncer de plus en plus dans un cauchemar dont elle ne voit pas le bout. Elle culpabilise de ne pouvoir l'éviter. Car Eric apparaît chaque soir, à la même heure, au même endroit. Elle lui montre qu'elle est pressée de rentrer chez elle.

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Aujourd'hui, elle regarde sa montre avec angoisse quand l'heure de sa venue approche. Elle demande alors à une de ses collègues s'il existe une porte de sortie à l'arrière du magasin. Mais celle-ci lui répond que la seule porte possible est réservée au service approvisionnement et qu'il est interdit de la franchir sans la permission du responsable. Noémie patiente, supportant tant bien que mal la situation. Le dernier jour de son contrat de travail arrive enfin, elle va savourer sa vengeance...

samedi, 10 décembre 2016

JEAN LE HOUX Les comparaisons bachiques.

Quand suis sans verre et breuvage,

C'est sans coque un limaçon,

Sans livrée c'est un page,

C'est un écolier sans leçon.

C'est un chasseur sans sa trompe,

Sans braguette un lansquenet,

C'est un navire sans pompe,

C'est un berger sans flageolet.

C'est un soulard sans panache,

C'est sans fifre un tambourin,

C'est un charpentier sans hache,

C'est un orfèvre sans burin.

Sans vin je perds contenance :

C'est ce qui mieux me convient,

Comme à un chevalier sa lance

Et la baguette à un sergent.

Je vous annonce la guerre

Pour l'amour de mon ami

Que voici dedans ce verre :

Je ne boirai point à demi.

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(Jean LE HOUX est né en 1551 et décédé en 1616 à VIRE. Il est avocat, artiste, peintre et poète normand). 

vendredi, 02 décembre 2016

QUATRE FILLES (6ème extrait)

A la sortie de son travail dans un supermarché à la périphérie de la ville, Noémie aperçoit Eric. Horreur, elle l'avait oublié pendant toute la journée. Il l'attend au milieu de l'allée centrale. Il s'avance vers elle en bousculant quelques personnes et lui tend aussitôt une boite contenant un millefeuille. Il lui dit : Bonsoir, j'ai pensé que cela te ferait plaisir.

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Surprise, Noémie crispe ses mains sur son sac et fronce les sourcils. Que lui veut-il ? Elle le regarde dans les yeux et lui répond en faisant un pas sur le côté : excuse-moi, mais je suis pressée, j'ai des courses à faire.

Eric lui répond alors : ce n'est pas grave, on va les faire ensemble. Noémie se trouve prise au piège encore une fois. C'est tout de même fort. Elle se demande s'il va en faire une habitude. Elle reste plantée un instant sans bouger et sans savoir quoi faire. Puis, décidée, elle tourne les talons en se dirigeant vers l'entrée, au bout des caisses. Eric la rattrape et marche à ses côtés en gesticulant et en racontant sa journée passée au bureau. La situation devient étrange pour Noémie car elle ne le connaît que depuis deux jours et il la considère déjà comme "sa chose". Elle réfléchit à l'attitude à adopter dès demain car elle comprend qu'il ne va pas la lâcher. Et que de nouveau il sera là, à la sortie de son travail.

Quand ils arrivent à la caisse, Eric l'aide à emballer ses achats et ils sortent du magasin. Eric lui propose de la raccompagner chez elle en voiture. Elle refuse, poliment mais fermement. Il n'insiste pas. Il la quitte en lui disant d'un ton moqueur : à demain, même heure, passe une bonne soirée ! 

C'est bien ce que je pensais, se dit-elle, un homme normal ne ferait pas ça, un vrai pot de colle, une sangsue. C'est bien ma chance...

lundi, 28 novembre 2016

CITATIONS SUR LES LIVRES

Un livre est un grand cimetière où, sur la plupart des tombes, on ne peut plus lire les noms effacés (Le Temps Retrouvé, Marcel PROUST).

Qu'il prenne garde, celui qui aime plus les livres que la vie, qu'ils ne lui paraissent pas à la longue mieux faits qu'elle et plus vrais qu'elle n'est (Conjectures et nouvelles Conjectures - Hector TALVART qui est né à Dompierre sur Mer le 12 septembre 1880, décédé à la Rochelle en 1959, écrivain, essayiste et critique).

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Les livres ont les mêmes ennemis que l'homme : le feu, l'humide, les bêtes, le temps, et leur propre contenu (Littérature, Paul VALERY).

mardi, 22 novembre 2016

QUATRE FILLES (5ème extrait)

Sur le chemin du retour, après qu'Eric ait laissé partir Noémie, celle-ci se presse mais avec la respiration coupée. En approchant de la maison de ses parents, elle se coiffe de nouveau et marque un temps d'arrêt pour respirer. Est-ce réel ce qu'elle vient de vivre en cette fin d'après midi ? Elle tourne lentement la clé dans la porte. Elle ne veut pas rentrer mais il le faut. Elle entre dans le couloir sur la pointe des pieds. Elle se dirige vers le salon et embrasse ses parents. Elle s'enferme ensuite dans la salle de bains. Elle plonge dans l'eau tiède et y reste un bon quart d'heure en se savonnant plus que de raison. Après le repas pris avec ses parents, elle monte dans sa chambre. Les dernières paroles d'Eric résonnent dans sa tête. Pourquoi lui a-t-il dit "à demain" ? Que sait-il de sa vie ? Noémie ne connait rien de celle d'Eric ou si peu. Judith lui avait raconté qu'il travaillait au service Ressources Humaines d'une entreprise de transport.

Le soleil vient de se coucher quand le portable de Noémie se met à vibrer. Anna l'appelle pour lui demander quelques nouvelles...

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dimanche, 20 novembre 2016

INQUIETUDE (Paul GERALDY)

Enfantine, tu fais bruire

D'un rire clair, aérien,

L'ombre inquiète où je respire

Je n'aime pas t'entendre rire.

Tu ris trop fort. Tu ris trop bien.

Dans la maison lorsque tu sèmes

Tant de santé, tant de clarté,

Tu dois te suffire à toi-même.

Il faut à ma sécurité

Que tu sois plaintive, dolente

Et câline, et que tu te sentes

Toute petite. J'ai besoin

De te savoir faible et fragile.

Je t'aime aussitôt beaucoup moins.

Et je suis beaucoup plus tranquille.

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