jeudi, 27 mai 2021
COMPLAINTE DE LA LUNE EN PROVINCE (Jules LAFORGUE)
Ah ! la belle pleine Lune,
Grosse comme une fortune !
La retraite sonne au loin,
Un passant, monsieur l’adjoint ;
Un clavecin joue en face,
Un chat traverse la place :
La province qui s’endort !
Plaquant un dernier accord,
Le piano clôt sa fenêtre.
Quelle heure peut-il bien être ?
Calme Lune, quel exil !
Faut-il dire : ainsi soit-il ?
Lune, ô dilettante Lune,
À tous les climats commune,
Tu vis hier le Missouri,
Et les remparts de Paris,
Les fiords bleus de la Norvège,
Les pôles, les mers, que sais-je ?
Lune heureuse ! ainsi tu vois,
À cette heure, le convoi
De son voyage de noce !
Ils sont partis pour l’Écosse.
Quel panneau, si, cet hiver,
Elle eût pris au mot mes vers !
Lune, vagabonde Lune,
Faisons cause et mœurs communes ?
Ô riches nuits ! je me meurs,
La province dans le cœur !
Et la lune a, bonne vieille,
Du coton dans les oreilles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Laforgue
dimanche, 23 mai 2021
EN LECTURE
J'ai habité Lille de 1971 à 1975, ce livre se déroule entre autre dans cette ville dont je connais quelques quartiers.
Clara (née en 1900) est la mère de Marianne (née en 1930). Clara et Juste se sont mariés en 1920. Clara avait un frère, Christophe, né en 1903 à Lille et assassiné à Paris en 1943.
Le livre s'ouvre sur le mois de juillet 1974, avec Marianne qui coupe les roses fanées de son jardin de Lille et qui se pique aux épines, exprès. Son mari Wilhelm est installé dans un fauteuil, dans la bibliothèque, pipe à la main. Marianne a deux enfants : Stépha (née en 1950) et Nadine.
https://www.babelio.com/livres/Mallet-Joris-La-tristesse-...
16:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : livre, aueur, culture, écriture, académie goncourt, françois mallet-joris, la tristesse du cerf-volant
jeudi, 20 mai 2021
REMETTRE L'EGLISE AU MILIEU DU VILLAGE
Autrefois, les villages étaient construits autour de l'église qui se trouvait donc en leur centre.
En France, et plus particulièrement en Alsace où cette expression est régulièrement employée, cela signifie qu'il faut faire en sorte que les convenances et les traditions soient respectées.
En Suisse, elle veut dire donner tous les détails, toutes les précisions possibles afin d'expliquer clairement quelque chose à quelqu'un qui ne comprend pas ou ne veut pas comprendre.
En Belgique, le sens est différent. Elle signifie garder la tête froide. Faire en sorte qu'il n'y ait pas de conflits ou, s'il y en a, ramener la sérénité.
(En photo, clocher des Matelles, région de Montpellier, photo personnelle).
14:32 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : citations, expressions, village, église, culture
vendredi, 14 mai 2021
HUMOUR avec Pierre DESPROGES
On soigne fort bien les engelures des mains en les trempant pendant une demi heure dans 2 litres de soupe de céleri. (Penser à éplucher le céleri avec les pieds).
Pour rester belle, suicidez-vous à 39 ans et demi.
Un truc pour laver le linge : dans l'eau de lavage, il suffit d'ajouter de la lessive...
En cas de morsure de vipère, sucez-vous le genou, ça fait marrer les écureuils.
Diction grec : Papandréou, Mamandréou, crac-crac.
Qui vole un oeuf, vole une Mercedes 560 SEL à boite automatique avec système ABS en option.
15:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : culture, humour, livre, recueil, citations, pierre desproges, auteur
mercredi, 12 mai 2021
LE COUCHER DU SOLEIL ROMANTIQUE (Charles BAUDELAIRE)
Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
- Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
Je me souviens !... J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...
- Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !
(photo personnelle, en Auvergne)
11:33 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poèmes, poésie, poète, soleil, vers, romantisme, romantique, culture, écriture
vendredi, 30 avril 2021
LEVER DE LUNE (Paul VALERY) extrait de UNE CHAMBRE CONJECTURALE
Dans un ciel couleur de violette claire, des nuages d'un rose crémeux et plumeux et gonflés et pleins de majesté.
Soudain derrière l'un d'eux apparaît un morceau de cuivre pâle et léger, qui flotte. Il se démasque et s'arrondit et c'est la Cymbale de la Lune.
Des oiseaux volent autour...
(En photos : le recueil d'où est tiré ce poème, et la tombe de Paul Valéry à SETE, photos personnelles).
15:14 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : paul valery, poèmes, poète, poésie, culture, écriture, recueil
vendredi, 23 avril 2021
EN LECTURE
14:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : livre, culture, italie, écriture, auteur, tabucchi antonio
mardi, 20 avril 2021
Fernando PESSOA
Suis ta destinée,
Arrose les plantes,
Aime les roses.
Le reste est l’ombre
D’arbres étrangers.
La réalité
Est toujours plus ou moins
Que ce que nous voulons.
Nous seuls sommes toujours
Égaux à nous-mêmes.
Vivre seul est doux,
Vivre simplement,
Toujours, est noble et grand,
Sur les autels, en ex-voto
Pour les dieux, laisse la douleur.
Regarde la vie de loin.
Ne l’interroge jamais.
Elle ne peut rien
Te dire. La réponse
Est au-delà des dieux.
Mais sereinement
Imite l’Olympe
Au fond de ton coeur.
Les dieux sont dieux
Parce qu’ils ne se pensent pas.
6 juillet 1935
Je ne pense à rien,
et cette chose centrale, qui n’est rien,
m’est agréable comme l’air de la nuit,
frais en contraste avec le jour caniculaire.
Je ne pense à rien, et que c’est bon !
Ne penser à rien,
c’est avoir une âme à soi et intégrale.
Ne penser à rien,
c’est vivre intimement
le flux et le reflux de la vie…
Je ne pense à rien.
C’est comme si je m’étais appuyé
dans une fausse posture.
Un mal aux reins, ou d’un côté des reins,
mon âme a la bouche amère :
c’est que, tout bien compté,
je ne pense à rien,
mais vraiment à rien,
à rien…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernando_Pessoa
08:07 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : poésie, poète, poème, culture, vers, écriture, lisbonne, fernando pessoa
samedi, 17 avril 2021
AVRIL
Avril fait la fleur
Mai en a l'honneur.
Avril entrant
Coucou chantant
Sonnailles tintant.
LE 19 : A Sainte Léonide
Chaque blé pousse rapide.
LE 22 : Pluie le jour de Sainte Opportune
Ni cerises, ni prunes.
A la Saint Georges
Sème ton orge
A la Saint Marc
Il est trop tard.
LE 25 : A la Saint Marc, s'il tombe de l'eau
Il n'y aura pas de fruits à couteau.
Le 30 : la pluie le jour de Saint Robert
De bon vin remplira ton verre.
17:16 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : dictons, citations, expression, avril, culture, jardin, saison, fleurs, plantes
vendredi, 09 avril 2021
CHANCE (Paul GERALDY)
Et pourtant, nous pouvions ne jamais nous connaître !
Mon amour, imaginez-vous
tout ce que le Sort dut permettre
pour qu’on soit là, qu’on s’aime et pour que ce soit nous ?
Tu dis : << Nous étions nés l'un pour l'autre. >> Mais pense
à ce qu’il dut falloir de chances, de concours,
de causes, de coïncidences,
pour réaliser ça, simplement, notre amour !
Songe qu’avant d’unir nos têtes vagabondes
nous avons vécu seuls, séparés, égarés,
et que c’est long, le temps, et que c’est grand, le monde,
et que nous aurions pu ne pas nous rencontrer.
As-tu jamais pensé, ma jolie aventure,
aux dangers que courut notre pauvre bonheur
quand l’un vers l’autre, au fond de l’infinie nature,
mystérieusement gravitaient nos deux coeurs ?
Sais-tu que cette course était bien incertaine
qui vers un soir nous conduisait,
et qu’un caprice, une migraine
pouvaient nous écarter l’un de l’autre à jamais ?
Je ne t’ai jamais dit cette chose inouïe :
lorsque je t’aperçus pour la première fois,
je ne vis pas d’abord que tu étais jolie.
Je pris à peine garde à toi.
Ton amie m’occupait bien plus, avec son rire.
C’est tard, très tard, que nos regards se sont croisés.
Songe, nous aurions pu ne pas savoir y lire,
et toi ne pas comprendre, et moi ne pas oser.
Où serions-nous ce soir si, ce soir-là, ta mère
t’avait reprise un peu plus tôt ?
Et si tu n’avais pas rougi, sous les lumières,
quand je voulus t’aider à remettre ton manteau ?
Car, souviens-toi, ce furent là toutes les causes.
Un retard, un empêchement,
et rien n’aurait été du cher enivrement,
de l’exquise métamorphose !
Notre amour aurait pu ne jamais advenir !
Tu pourrais aujourd’hui n’être pas dans ma vie !…
Mon petit coeur, mon coeur, ma petite chérie,
je pense à cette maladie
dont vous avez failli mourir…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_G%C3%A9raldy
14:20 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poème, poète, culture, écriture, auteur, paul géraldy, vers, amour, couple, amoureux, coeurs