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vendredi, 29 juillet 2016

LES CHIENS DE MON GRAND PERE

Sur les photos de mes grands-parents paternels, trois chiens, à différentes époques, posent devant le photographe.  Je n'en ai connu que deux mais je me souviens surtout du dernier.

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FURAX dans les années 30 et 40 pose en famille ou seul avec mon père, devant la maison ou dans la cour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TOM, un magnifique Berger Allemand, que l'on appelait aussi TOTOM, avait été recueilli par mon grand-père juste après la seconde guerre. On racontait dans la famille qu'il errait dans les rues mais on n'a jamais su vraiment à qui il appartenait. Mes parents et grands-parents l'aimaient beaucoup. Après ma naissance, maman aimait raconter que TOM me léchait les pieds quand je posais sur la table de la salle à manger, sûrement quand maman me langeait. Je ne sais pas quand TOM est décédé, j'étais trop petite et certainement que sa disparition avait laissé un grand vide.

TOM Copie.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PUCCI, que j'ai bien connu dans les années 60 et 70, avait été donné par une voisine de mes grands-parents. Je me souviens qu'il courait à la fenêtre de la cuisine de mes grands-parents, celle qui donnait sur la rue, quand il entendait au loin le solex de grand-père arriver. Il courait ensuite comme un fou à la porte de la maison en aboyant sans arrêt. Quand PUCCI est décédé, le grand vide laissé n'a jamais été comblé, mes grands-parents pensaient qu'il était plus sage, vu leur grand âge, 80 ans et plus, de ne pas adopter un autre animal.

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samedi, 23 juillet 2016

HOMMAGE A ANDREE

En hommage à Andrée B. (cousine de ma maman) qui est décédée mardi dernier, je mets ici le lien vers une note que j'avais écrite il y a quelques années. Je raconte les jeudis où nous allions, ma mère et moi, lui rendre visite pour acheter du beurre de sa ferme. Je n'étais encore qu'une petite fille.   

http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/archive/2014...

Beurre.jpg

 

17:33 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (12)

mercredi, 13 juillet 2016

Août 1963

Aujourd'hui, maman nous permet d'aller nous baigner à la piscine municipale. Il fait très beau mais la chaleur lourde nous incommode. Maman nous donne notre sac de plage, celui que nous prenons quand nous allons à la mer en Bretagne. Nous voulons encore profiter de l'été, le mois d'août entame sa deuxième semaine, ce qui veut dire que la belle saison se termine. A la piscine, nous nous déshabillons dans les petites cabines individuelles, en bois, peintes en bleu. Je les trouve jolies.

En sortant, je vois les garçons se chamailler dans l'eau. Je n'aime pas leurs jeux violents. Mes soeurs, prêtes à plonger, les regardent. Nous hésitons quand nous entendons au loin le tonnerre gronder. Les garçons arrêtent leurs jeux en voyant les nuages noirs arriver à l'horizon. Ils montent sur le bord de la piscine et courent se rhabiller dans les cabines. Je me décide à plonger dans l'eau avec mes soeurs. Je veux nager un peu, je ne suis pas venue pour rien. Nous rions et crions en nous jetant de l'eau sur le visage. Les nuages arrivent au-dessus de nos têtes. Nous nous décidons à sortir de la piscine et rentrons à contrecoeur dans les cabines pour nous essuyer et nous rhabiller pendant que le tonnerre gronde au loin. Le soleil s'en est allé et il commence à faire frais. Nous quittons l'endroit et courons vers la maison avec nos sacs sur le dos. Nous trouvons Maman très inquiète. Elle nous gronde en nous demandant pourquoi nous ne sommes pas rentrés plus tôt. Elle nous rappelle qu'il est dangereux de rester dans l'eau quand il fait de l'orage. Je sais, je sais ... Je monte dans ma chambre pour me recoiffer et me sécher les cheveux après avoir pendu mon drap de bain et mon maillot sur la corde à linge.

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mercredi, 08 juin 2016

ENFANTS EN VACANCES

Quand nous ne partions pas en vacances, nous passions quelquefois notre temps avec nos petits voisins, Sylvère et David, qui habitaient la maison près de l'école des garçons. Leur père était instituteur et avait trois fils. Nous aimions jouer sur le terrain de sport du collège qui se trouvait près de leur maison. Un jour de beau temps, ils s'amusaient sous le portique où pendaient les cordes à noeuds que les collégiens devaient monter en cours d'éducation physique.

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Nous les regardions jouer à tourner autour en riant. David, le plus jeune, alors âgé de 6 ans, décida de monter en haut par l'échelle et de marcher tout le long pour redescendre de l'autre côté par l'autre échelle. Le sable en-dessous servait à amortir les chutes des élèves. Mais de là-haut, David glissa et fit une chute lourde sur son petit camion métallique qu'il avait fait rouler sur le sable tout à l'heure. Surpris par son arrivée brusque en bas, il resta un moment sans parler. Sa lèvre s'était ouverte et du sang coulait le long de son menton. Voyant la gravité de son état, nous sommes restés silencieux, sans oser bouger, la main sur la bouche. Il fallait le reconduire chez ses parents qui n'avaient pas vu l'accident. Nous n'avions pas le choix. Sa maman et sa grand-mère qui étaient dans la cuisine se sont mises à crier à la vue du sang. Elles étaient furieuses ! Les jeux terminés, nous nous sommes éclipsées. Nous avons su le lendemain que David avait eu plusieurs points de suture à la lèvre. Quand il fut remis, nous l'avons accueilli avec son frère à la maison pour reprendre nos jeux de cartes, nain jaune et mille bornes, ou jeux de l'oie, de dames et de petits chevaux.

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samedi, 28 mai 2016

DANS LA FORET (souvenir d'enfance)

Nous passions de bons moments dans la forêt, les dimanches, dès que le printemps arrivait. Les feuilles de l'automne dernier, tombées sur le sol, formaient un tapis qui sentait bon.

Pendant que nos parents discutaient avec grand-père et grand-mère autour d'une petite table de pique nique, nous partions à la découverte du coin. Maman nous surveillait de temps en temps et nous demandait de ne pas nous éloigner. Comme Robinson sur son île, nous construisions une cabane avec les plus belles branches. Nous choisissions les plus solides pour qu'elles résistent au poids des branchages et feuilles que nous posions au-dessus. Cette cabane nous semblait très confortable avec son tapis de mousse et de feuilles.

Papa nous racontait que des sangliers passaient ici la nuit comme le jour. Nous cherchions alors des traces de leurs passages sur les sentiers encore humides. De temps en temps des craquements se faisaient entendre au loin. Nous nous cachions derrière un arbre, silencieux, espérant voir ces bêtes noires que nous avions découvertes dans la bande dessinée offerte à Noël par grand-mère. Je veux parler des aventures de Sylvain et Sylvette. Mais jamais nous n'avons vu de sangliers.

 

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mercredi, 17 février 2016

LA COIFFEUSE

Lucie, jeune cousine de ma grand-mère maternelle, tenait un salon de coiffure, au rez de chaussée de sa maison. Maman prenait rendez-vous pour ses 4 filles en même temps. Nous y allions à pied, le salon se trouvant au bout de notre boulevard, sur une petite place près d'un calvaire. Après avoir poussé le petit portail de la cour, on suivait sur la gauche l'allée. En contournant le coin de la maison, nous entrions par une porte sur le côté. 

En attendant que Lucie ait terminé de s'occuper de sa dernière cliente, nous regardions les tubes de crèmes pour peaux grasses et sèches, les tubes de fonds de teint de différentes couleurs, les bâtons de rouges à lèvres et les vernis sur les présentoirs.

Puis Lucie nous invitait à nous asseoir dans les grands fauteuils noirs en attendant que la dame paye et dise au revoir. Lucie prenait alors son petit balai et ramassait les cheveux tombés sur le sol.

Puis elle nous disait : "à qui le tour ?". La première qui répondait était la première servie. Lucie coupait nos cheveux, les unes après les autres. Elle nous demandait comment se passaient nos journées à l'école, ou si nous profitions bien de nos vacances. Nous étions bavardes et elle s'amusait de nos histoires. Quand elle avait terminé de nous coiffer, elle nous offrait des échantillons de crèmes qu'elle sortait d'un de ses grands tiroirs. Puis ma soeur aînée ouvrait le porte-monnaie de maman pour payer Lucie qui comptait les francs déposés sur le comptoir. Nous nous regardions encore une fois dans les miroirs accrochés au mur en souriant et nous lui disions au revoir en la remerciant.

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mardi, 02 février 2016

MES NOUVELLES VOISINES

Un jour d'été, je jouais avec mes soeurs dans la cour, devant notre maison. Il faisait beau ce jour là, le soleil rayonnait. Trois petites filles blondes, s'approchant du portail, nous regardaient jouer.

Elles ne disaient rien. Je ne les connaissais pas. Deux d'entre elles se ressemblaient beaucoup mais l'une portait des rubans bleus au bout de ses tresses et l'autre, des rubans rouges. La troisième, la plus grande, était coiffée court comme un garçon. Au bout d'un moment, elles ont engagé la conversation.

Elles venaient d'emménager deux maisons plus loin, leurs parents étant très occupés au déménagement, elles s'ennuyaient un peu et désiraient trouver des copines avec lesquelles elles pourraient partager quelques jeux.

Notre conversation donnait ceci :

- quel âge as-tu ?

- huit ans et toi ?

- j'ai neuf ans et mes soeurs sept et cinq ans.

- vous habitez là ?

- eh bien, oui et vous ?

- on vient d'arriver dans notre nouvelle maison. On va aller à l'école ici...

- nous aussi on va à l'école ici... mais on doit rentrer manger... on se verra demain...

- oui, à demain si tu veux, on jouera ensemble, tu viendras chez moi ?

- je te prêterai ma corde à sauter.

- oui, d'accord, à demain !

Et voilà comment j'ai rencontré mes petites voisines, moi qui n'en avais jamais eu car le quartier était composé de trois écoles (maternelle, primaire filles et primaire garçons) ainsi que d'un collège. De plus, les maisons voisines n'abritaient que des personnes âgées ou des gendarmes et gardes mobiles dont la caserne était fermée par un grand portail. Il y avait bien trois jeunes garçons avec leurs parents habitant dans le logement près de l'école des garçons. Mais nous nous fréquentions peu. Quelquefois, l'été ils venaient jouer aux cartes, aux jeux de société et regarder la télévision avec nous. Mais très peu.

Ces trois petites filles, dont des jumelles, avaient aussi deux petits frères. Nous jouions avec elles sur le trottoir ou dans la rue qui n'était pas trop fréquentée. Dans les années 60, les personnes qui avaient une voiture étaient rares. Donc, peu de passage, ce qui nous permettait de jouer à la balle à l'élastique au milieu de la rue sans être gênées.

J'ai partagé toutes sortes d'activités avec mes nouvelles voisines et cela pendant 10 années.

La première, le patinage à roulettes : ce jeu n'a pas duré longtemps étant donné que je n'aimais pas et que je voyais quelquefois mes petites copines avec le bras ou le poignet platré. Ma mère ne m'a jamais acheté de patins et même si elle me l'avait proposé j'aurais refusé.

Nos principaux jeux d'enfants étaient ceux de toutes les petites filles de cet âge : avec nos poupées, nos dînettes, landau ou poussette, nous passions nos jeudis ou vacances à jouer dans l'herbe. Nous aimions également créer et coudre des robes pour nos poupées et baigneurs (poupons). Elles me passaient des patrons d'habits qu'elles trouvaient sur "Modes et Travaux" car leur mère y était abonnée.

Nos mamans nous ayant appris à tricoter ou faire du crochet, nous nous partagions des modèles de pulls ou de robes. En été, ma mère me demandait de choisir les pelotes de laine et le modèle au magasin "Phildar" de la Grand Rue afin de nous occuper agréablement pendant nos grandes vacances.

Mes petites voisines nous ont invitées pendant quelques années à servir au repas annuel des Ainés. Ce repas se déroulait dans la grande salle au rez de chaussée de la Mairie. Pendant que les personnes âgées étaient occupées à déguster leur repas, nous montions sur la scène pour danser, chanter, ou pour jouer une petite pièce de théatre que nous avions préparée pendant des semaines et des jours au "Patronage". Les spectateurs nous applaudissaient vivement et passaient ainsi une agréable journée. Nous étions serveuses, plongeuses et artistes... tout ceci bénévolement et enchantées d'avoir pu rendre la vie de ces personnes, souvent seules plus agréable.

Leur tante dirigeait le "patronage" et pendant que nous étions là, le jeudi après-midi, nos parents étaient un peu soulagés.

Je me souviens également des répétitions de la chorale à l'église. Elles avaient lieu le soir, une ou deux fois par semaine. Mon grand-père et mon père y participaient depuis fort longtemps. Mes petites voisines aimaient y aller avec nous. Elles passaient nous prendre à la maison pour faire le chemin ensemble bien que l'église était proche de nos maisons respectives.

Et puis, tous les deux ans, nous partions en vacances en Bretagne. Nous avons passé trois étés avec elles là-bas. Vers l'âge de 20 ans, nous avons toutes quitté notre région, sauf une des trois filles et leurs frères.

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vendredi, 27 novembre 2015

AU DEBUT DE LA VIE... PUIS LA VIE CONTINUE

Au début de ma vie, j'ai une maman Thérèse et un papa Georges, ainsi qu'un frère André, et une grande soeur Madeleine. Nous vivons dans le nord de la France. J'ai aussi mes deux grands-pères, Arthur et Valère, ainsi que mes deux grands-mères, Madeleine et Marguerite. Ma tante Nicole se marie avec Jean qui devient mon oncle. A deux ans et demi, j'ai une nouvelle soeur, Bernadette, et deux ans plus tard Geneviève vient agrandir la famille. Je vais à l'école maternelle puis j'entre en primaire. Je me fais des copines que je retrouve 50 ans plus tard grâce à Internet : Janine, Béatrice, Francine, Marie France, Raymonde, Marie Martine... Je découvre mes cousins et cousines lors de visites ou repas familiaux. Les dimanches ou pendant les vacances, je passe de bons moments avec mes grands-oncles et mes grandes-tantes... Je vais au collège puis au lycée et j'ai de nouvelles copines et copains : Edwige, Marie Claire, Annie, Liliane, Aliette, Didier, Pascal... Je quitte le lycée pour une formation professionnelle dans une grande ville. Je ne connais personne mais je me fais vite de nouvelles copines : Jasmine, Erica, Sigrid... Je trouve un travail puis un autre. L'ambiance est très bonne et chaleureuse dans ce nouveau travail. Je me marie et je pars avec mon époux dans le sud de la France. Nous gardons contact avec ses copains restés dans le Nord. Je travaille quatre semaines, puis je pointe au chômage pendant quatre mois. J'entre dans une société de crédit où l'ambiance est très amicale. Je garde contact avec une de mes collègues, Michèle, quand je quitte mon poste pour élever mon deuxième enfant. Elle me donne régulièrement des nouvelles d'elle et, au mariage de son fils, je retrouve une collègue commune, Jocelyne. Je reprends le travail dès que mon fils a 2 ans. Je m'occupe de personnes handicapées pendant près de 16 années. Je garde contact avec deux mes collègues, Edwige et Joëlle, et je rencontre quelquefois Véronique dans la grande ville voisine. Véronique n'est restée que six mois notre collègue mais je ne l'oublie pas. Puis je reprends des études pendant 4 années à l'issue desquelles je trouve divers emplois précaires. Je garde quelques contacts avec mes copines de fac : Delphine, Dominique, Lucie, Carine, Eve...

La vie est faite de rencontres diverses. Plus le temps passe, plus les souvenirs s'entassent.

Je n'oublie pas ceux qui sont partis pour toujours, des membres de ma famille, des copains, des copines d'école, de collège, de lycée, une collègue de travail ....

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lundi, 19 octobre 2015

LUNDI, JOUR DE LESSIVE

Quand j'étais petite, le lundi était jour de lessive pour maman. Elle avait choisi ce jour pour une raison que je ne connais pas. En attendant, le linge sale s'entassait et, pour une famille de six personnes, ce n'était pas un peu. Je me souviens qu'elle mettait à bouillir le linge supportant de hautes températures dans une bassine, sur la gazinière. Ensuite, elle transportait la bassine dans la cour pour la vider, ce qui était dangereux. Il lui fallait ensuite rincer ce linge à l'eau claire. Heureusement, mes parents avaient une pompe électrique près de la salle de bains qui puisait l'eau de pluie recueillie dans une citerne sous la maison. A la naissance du 5ème enfant, une aide ménagère venait aider quelques jours par semaine. Enfin, quelques années plus tard, maman s'est acheté une machine à laver et a gardé le lundi pour faire ses nombreuses lessives. Le linge était ensuite mis à sécher sur les cordes tendues par des piquets, le long de l'allée menant au potager et au fond du jardin. Les jours de pluie, maman mettait le linge mouillé sur des cordes tendues dans la cuisine et la salle à manger, ce qui n'était pas très esthétique. Puis elle s'est acheté un grand séchoir sur pied et a abandonné l'idée de ne faire les lessives qu'une fois par semaine.

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jeudi, 10 septembre 2015

MA PETITE SOEUR

J'ai quatre ans et quatre mois, nous sommes en février 1957. Maman est partie à l'hôpital depuis quelques jours. Papa m'a dit qu'elle était partie se faire soigner, qu'elle a mal au ventre, qu'elle sera bientôt guérie. Mamie me rassure, je suis un peu triste de ne pas voir maman à la maison.

Nous partons à l'hôpital en famille. Nous montons les escaliers en silence. Je regarde les infirmières en blouse blanche qui vont et qui viennent. Dans le couloir, j'entends des gémissements. Papa me rassure et nous frappons à la porte de la chambre de maman. Allongée sur un lit blanc, habillée d'une chemise de nuit, elle nous sourit et nous dit bonjour. Dans la chambre, une dame est assise sur un autre lit blanc. Elle tient un bébé dans ses bras, un garçon. Elle nous dit bonjour. Maman me montre un petit lit près d'elle. Je vois un bébé dormir tranquillement sous une couverture. Elle me dit "encore une fille, une nouvelle petite soeur, j'espère que ce sera la dernière..."

La dame qui porte le petit garçon me demande si je suis contente. Je lui réponds oui de la tête. Un monsieur, près d'elle, me regarde en souriant. C'est le papa du petit bébé, il me parle en mâchant un bout d'allumette. Je sors de la chambre avec mon frère et mes deux autres soeurs, la pièce est bien trop petite pour jouer. Nous laissons les adultes parler entre eux. Dans le couloir, nous écoutons les bruits feutrés, nous ne faisons pas de bruit, papa nous a demandé de ne pas crier, ni de faire du bruit à cause des malades qui ont besoin de repos.

Bientôt il est l'heure de rentrer à la maison. Nous disons au revoir à maman, à la dame ainsi qu'au monsieur à l'allumette. Nous nous reverrons plusieurs fois, maman ayant sympathisé avec sa voisine de maternité. Nous visiterons l'atelier de menuiserie de son mari et admirerons les magnifiques meubles qu'il crée Ils viendront aussi nous rendre visite certains dimanches. Monsieur N. aura à chaque fois ce bout d'allumette dans la bouche, même en parlant.

Depuis, la famille ne s'est plus agrandie et, en rentrant à la maison, nous avons bien dorloté notre petite soeur si blonde et si sage.

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