mercredi, 05 février 2020
En lecture, HARRICANA de Bernard CLAVEL
RESUME :
A la fin du 19ème siècle, la famille Robillard vit sur des terres arides au Canada. Raoul vient annoncer à sa famille qu'il a trouvé un endroit plus intéressant se trouvant à 20 jours de marche, de canotage et de portage, dans une nature vierge et sauvage. La famille composée du père, de la mère, soeur de Raoul, de leur fils aîné, Stéphane, 12 ans, d'un autre fils et d'une fille, se rend dès le lendemain sur le chemin découvert par Raoul. Leur acharnement finit par payer, ils arrivent sur le tracé de la voie ferrée en construction qui reliera l'atlantique au pacifique.
Ce livre est le tome 1 d'une série romanesque en 6 volumes que Bernard CLAVEL a écrite de 1983 à 1989. Le récit se passe au Canada, dans la province du Québec où l'écrivain a résidé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Royaume_du_Nord
16:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : livre, auteur, culture, canada, québec, pionniers, bernard clavel
lundi, 20 janvier 2020
En lecture, LES CHASSEURS DE PAPILLONS de Gilbert BORDES
Depuis qu'il a surpris sa maman en train de faire des bêtises avec le jeune homme qui se cache dans la ferme voisine, Claude, 12 ans, sent qu'il faut faire quelque chose. En ce printemps 1944, son père, dont il s'est fait un héros, est toujours prisonnier en Allemagne. Alors c'est décidé, “Il faut aller chercher papa.”
Muni de cartes et armé d'une boussole, son petit frère trottinant derrière lui, le gamin s'engage sur les chemins de Corrèze, vers quelque incertaine Poméranie. Et si on nous interroge ? On dira qu'on est juifs. Et si on nous rattrape ? On dira qu'on allait à la chasse aux papillons.
16:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : livre, auteur, lecture, gilbert bordes, culture, écriture, littérature, guerre, 1945
samedi, 14 septembre 2019
BELLA (Jean Giraudoux)
BELLA est l'histoire de deux familles sous la 3ème République. Deux familles ennemies et puissantes que la politique oppose. Au milieu de ces familles, Bella et Philippe qui s'aiment et désirent se marier. Ce livre a été publié en 1926.
Extrait : La seule table vide était près de la nôtre. Bella eut une hésitation dans sa marche ; je sentais qu'elle se demandait si elle aurait le courage de se placer face à moi, pour m'éviter la vue de son beau-père. Mais Rebendart déjà s'installait, et je la voyais de dos. Elle était ployée, elle m'offrait le fermoir de son collier, le laçage de sa robe, le noeud de ses cheveux, les boutons de sa tunique, car elle aimait être boutonnée par-derrière, jamais par-devant ou par côté. Elle sentait mes regards sur elle, elle sentait que tous ses sentiments, toute sa résistance avaient leur fermoir derrière elle, j'avais sous les yeux tout ce qui pouvait la rendre nue et défaillante. Rien de plus lourd que le chagrin sur des épaules de femme ; cet affaissement de champion qui lève cent vingt kilos, l'idée de ma présence le provoquait sur Bella. Ah ! comme le record en poids de la mélancolie était battu ! Ah ! que les épinards renommés furent les bienvenus ! Elle se laissa aller dès qu'ils furent servis, elle se courba sur eux comme sur une prairie. Par-devant elle bavardait, elle riait, mais ses épaules et ses reins succombaient. Parfois d'une main qui semblait venir d'une amie elle tâtait le fermoir du collier, le premier bouton de la blouse, le peigne. Puis la main, sentant mon regard, disparaissait. On eût dit une main de voleuse, mais elle partait toujours vide. Que la peine est belle sur un être beau ! Bella était plus forte, plus épanouie que lorsqu'elle m'avait quitté. Notre rupture lui avait valu ce que cause aux autres femmes un enfant. Le souci avait arrondi ses épaules, donné à son dos ce beau volume, gonflé un peu ses bras, chassé les muscles de son cou, la renfermant toute dans une gaine. Jamais plus je n'étreindrais ce corps léger et remuant, il était cousu dans une peau plus charnue et veloutée. Je ne pourrais plus que le sentir se débattre au sein de cette autre femme, qui le retenait par une couture sans marque, que la main surgissant à nouveau semblait chercher. Elle était à peu près immobile. Elle savait que si elle s'inclinait d'un côté ou de l'autre, elle me dévoilait la tête de Rebendart...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Giraudoux
15:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre, auteur, écriture, roman, jean giraudoux, culture, littérature
mercredi, 11 septembre 2019
VIEILLIR (un texte de Bernard Pivot)
J'aurais pu dire:
Vieillir, c'est désolant, c'est insupportable,
C'est douloureux, c'est horrible,
C'est déprimant, c'est mortel.
Mais j'ai préféré «chiant»
Parce que c'est un adjectif vigoureux
Qui ne fait pas triste.
Vieillir, c'est chiant parce qu'on ne sait pas quand ça a commencé et l'on sait encore moins quand ça finira.
Non, ce n'est pas vrai qu'on vieillit dès notre naissance.
On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant.
On était bien dans sa peau.
On se sentait conquérant. Invulnérable.
La vie devant soi. Même à cinquante ans, c'était encore très bien….Même à soixante.
Si, si, je vous assure, j'étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme.
Je le suis toujours, mais voilà, entre-temps j'ai vu le regard des jeunes…
Des hommes et des femmes dans la force de l'âge qui ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparenté, même à la marge.
J'ai lu dans leurs yeux qu'ils n'auraient plus jamais d'indulgence à mon égard.
Qu'ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables.
Sans m'en rendre compte, j'étais entré dans l'apartheid de l'âge.
Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants.
"Avec respect", "En hommage respectueux", "Avec mes sentiments très respectueux".
Les salauds! Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leur stylo plein de respect? Les cons!
Et du « cher Monsieur Pivot » long et solennel comme une citation à l'ordre des Arts et Lettres qui vous fiche dix ans de plus !
Un jour, dans le métro, c'était la première fois, une jeune fille s'est levée pour me donner sa place…..
J'ai failli la gifler. Puis la priant de se rasseoir, je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux, si je lui étais apparu fatigué. !!!... ?
-- "Non, non, pas du tout, a-t-elle répondu, embarrassée. J'ai pensé que…".
-- Moi aussitôt : «Vous pensiez que?
-- "Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus, que ça vous ferait plaisir de vous asseoir".
- "Parce que j'ai les cheveux blancs"?
- "Non, c'est pas ça, je vous ai vu debout et comme vous êtes plus âgé que moi, çà été un réflexe, je me suis levée".
-- "Je parais beaucoup…beaucoup plus âgé que vous"?
-"Non, oui, enfin un peu, mais ce n'est pas une question d'âge".
-- "Une question de quoi, alors?"
- "Je ne sais pas, une question de politesse, enfin je crois".»
J'ai arrêté de la taquiner, je l'ai remerciée de son geste généreux et l'ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.
Lutter contre le vieillissement c'est, dans la mesure du possible, ne renoncer à rien.
Ni au travail, ni aux voyages, ni aux spectacles, ni aux livres, ni à la gourmandise, ni à l'amour, ni au rêve.
Rêver, c'est se souvenir tant qu'à faire, des heures exquises.
C'est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent.
C'est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l'utopie.
La musique est un puissant excitant du rêve. La musique est une drogue douce.
J'aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant soit l'adagio du Concerto no 23 en la majeur de Mozart,
soit, du même, l'andante de son Concerto no 21 en ut majeur,
musiques au bout desquelles se révéleront à mes yeux pas même étonnés les paysages sublimes de l'au-delà.
Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés.
Nous allons prendre notre temps.
Avec l'âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement.
Nous ignorons à combien se monte encore notre capital. En années? En mois? En jours?
Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital.
Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, il faut jouir sans modération.
Après nous, le déluge?....Non, Mozart.
Voilà, ceci est bien écrit, mais cela est le lot de tous, nous vieillissons !...
Bien ou mal, mais le poids des ans donne de son joug au quotidien
Bernard Pivot
Extrait de son livre paru en avril 2011 : Les mots de ma vie.
22:30 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : senior, vieillesse, grand âge, bernard pivot, texte, auteur, livre, culture
vendredi, 06 septembre 2019
Raymond QUENEAU : PAUVRE TYPE
Toto a un nez de chèvre et un pied de porc
Il porte des chaussettes
En bois d'allumette
Et se peigne les cheveux
Avec un coupe-papier qui a fait long feu
S'il s'habille les murs deviennent gris
S'il se lève le lit explose
S'il se lave l'eau s'ébroue
Il a toujours dans sa poche
Un vide-poche
Pauvre type.
10:18 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, auteur, vers, culture, littérature, livre
samedi, 24 août 2019
LE PETIT CHOSE
J'avais envie de relire LE PETIT CHOSE d'Alphonse Daudet que j'avais acheté pour mes 16 ans, en collection Livre de Poche, et qui m'a suivi dans mes divers déménagements. A l'époque (1968), je ne me doutais pas que 7 ans après j'allais m'installer près de Nimes et des Cévennes. Ce roman est en grande partie autobiographique, il parle de sa ville natale du Languedoc où on trouve beaucoup de soleil et de la fabrique du père. Malheureusement, la fabrique est vendue et la famille Eyssette doit partir pour Lyon. A la suite de la faillite du père, Le Petit Chose trouve une place de surveillant au Collège d'Alès (Sarlande dans le livre), petite ville des Cévennes. Pour la première fois il est confronté aux humiliations et sarcasmes.
15:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : auteur, livre, livre de poche, le petit chose, culture, littérature
samedi, 27 juillet 2019
MEMOIRE
C'est comme l'écho qui continue à se répercuter après que le son s'est éteint. (Samuel BUTLER).
Pourquoi faut-il que nous ayons assez de mémoire pour retenir jusqu'aux moindres particularités de ce qui nous est arrivé et que nous n'en ayons pas assez pour nous souvenir combien de fois nous les avons contées à une même personne ? (LA ROCHEFOUCAULD).
15:21 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : citations, auteur, culture, écriture, recueil, livre, littérature
mercredi, 26 juin 2019
LA SALLE A MANGER (Francis JAMMES 1868-1938)
Il y a une armoire à peine luisante
qui a entendu les voix de mes grand-tantes
qui a entendu la voix de mon grand-père,
qui a entendu la voix de mon père.
À ces souvenirs l’armoire est fidèle.
On a tort de croire qu’elle ne sait que se taire,
car je cause avec elle.
Il y a aussi un coucou en bois.
Je ne sais pourquoi il n’a plus de voix.
Je ne peux pas le lui demander.
Peut-être bien qu’elle est cassée,
la voix qui était dans son ressort,
tout bonnement comme celle des morts.
Il y a aussi un vieux buffet
qui sent la cire, la confiture,
la viande, le pain et les poires mûres.
C’est un serviteur fidèle qui sait
qu’il ne doit rien nous voler.
Il est venu chez moi bien des hommes et des femmes
qui n’ont pas cru à ces petites âmes.
Et je souris que l’on me pense seul vivant
quand un visiteur me dit en entrant :
- comment allez-vous, monsieur Jammes ?
07:09 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poésie, poème, poète, francis jammes, auteur, culture, littérature, livre, recueil
samedi, 16 mars 2019
CONFIANCE (citations)
On peut, à force de confiance, mettre quelqu'un dans l'impossibilité de nous tromper (Joseph JOUBERT).
L'envie d'être plaint ou d'être admiré fait souvent la plus grande partie de notre confiance (LA ROCHEFOUCAULD).
Qui se confie au bavard et prête au prodigue retrouve son secret partout et son argent nulle part (Jules PETIT-SENN).
08:29 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : citations, auteur, culture, écriture, littérature, livre
samedi, 23 février 2019
JE LIS
15:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : camille claudel, livre, auteur, écriture, culture, sculpture