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samedi, 29 avril 2023

LA VOISINE JOUE DU PIANO

Comme suite à ma note précédente, je publie un souvenir attaché à la maison où je suis née :

La voisine joue du piano cet après midi. Je l'entends à travers le mur de notre maison. Maman repasse le linge pendant que mon frère et ma grande soeur sont à l'école. J'ai deux ans et, bien sûr, je ne vais pas encore à l'école maternelle.

J'aime quand j'entends de la musique. Je sais chanter quelques chansons que nous entendons à la radio. Je les reprends de ma petite voix. Ma mère est "aux anges" quand elle m'entend chanter.

Je me dirige vers le mur mitoyen où Lala joue de son piano et je reste là, l'oreille collée contre la tapisserie, pendant que maman fait glisser son fer à repasser sur les vêtements qui passent de la corbeille à linge à la table, puis à l'armoire.

Quelquefois, je vois la voisine dans la rue quand je pars faire les courses avec maman. Alors la pianiste me regarde et me dit bonjour. Et moi je réponds : "Lala". Ma mère se met à rire et engage la conversation avec Colette (c'est son prénom) qui est mariée mais n'a pas d'enfant.

J'aime bien le son du piano et les morceaux qu'elle joue résonnent dans toute la maison.

Je ne suis jamais entrée dans la maison de Lala. Je n'ai jamais vu son piano. Quand nous avons déménagé, je l'ai revue souvent faire ses courses. Elle n'a jamais eu d'enfant...

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samedi, 13 juin 2020

DUO de Colette (roman en lecture)

DUO est un roman de Colette paru du 12 au 31 octobre 1934, en feuilleton, dans le journal Marianne. Ce roman a été adapté pour le théâtre par Paul Geraldy. En 1990, il a été de nouveau adapté en téléfilm par Claude Santelli, avec Pierre Arditi et Evelyne Bouix dans les rôles principaux.

RESUME :

Mariés depuis dix ans et profondément complices, Alice et Michel prennent quelques jours de vacances dans leur maison de campagne à Cransac. Mais dès le début de leur séjour, leur bonheur vole en éclats : Michel surprend Alice en train de dissimuler une lettre, qui s'avère être celle de son ex-amant, Ambrogio, l'associé de Michel.

Commence alors un huis clos douloureux entre les deux époux : blessé, Michel préfère se morfondre dans sa jalousie, alors qu'Alice tente de le convaincre qu'ils peuvent encore être heureux, et que cette brève liaison purement sensuelle n'a eu aucune importance pour elle. Après une ultime explication qui semble l'apaiser, Alice va se coucher en laissant Michel méditer sur l'avenir de leur mariage. À l'aube, sa décision est prise, et cet époux meurtri, conscient que sa vie a été irrémédiablement bouleversée, trouvera l'oubli définitif dans la rivière qui borde sa propriété.


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jeudi, 23 avril 2020

COLETTE - La Maison de Claudine

"Il y eut un temps où avant de savoir lire, je me logeais en boule entre deux tomes du Larousse comme un chien dans sa niche. Labiche et Daudet se sont insinués tôt dans mon enfance heureuse, maîtres condescendants qui jouent avec un élève familier. Mérimée vint en même temps, séduisant et dur, et qui éblouit parfois mes huit ans d'une lumière inintelligible. Les Misérables aussi, oui, Les Misérables, malgré Gavroche ; mais je parle là d'une passion raisonneuse qui connut des froideurs et de longs détachements. Point d'amour entre Dumas et moi, sauf que Le Collier de la Reine rutila, quelques nuits, dans mes songes, au col condamné de Jeanne de la Motte. Ni l'enthousiasme fraternel, ni l'étonnement désapprobateur de mes parents n'obtinrent que je prisse de l'intérêt aux Mousquetaires..."

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lundi, 21 avril 2014

LA MAISON DE CLAUDINE (Colette) Le curé sur le mur.

Le mot "presbytère" venait de tomber cette année-là, dans mon oreille sensible, et d'y faire des ravages.

Loin de moi l'idée de demander à l'un de mes parents : "Qu'est-ce que c'est, un presbytère ?"

J'avais recueilli en moi le mot mystérieux comme brodé d'un relief rèche en son commencement, achevé en une longue et rêveuse syllabe... Enrichie d'un secret et d'un doute, je dormais avec le mot et je l'emportais sur mon mur. "Presbytère !" Je le jetais, par-dessus le toit du poulailler et le jardin de Miton, vers l'horizon toujours brumeux de Moutiers. Du haut de mon mur, le mot sonnait en anathème : " Allez ! vous êtes tous des presbytères ! " criais-je à des bannis invisibles.

Un peu plus tard, le mot perdit de son venin et je m'avisai que le "presbytère" pouvait bien être le nom scientifique du petit escargot rayé jaune et noir... Une imprudence perdit tout, pendant une de ces minutes où une enfant, si grave, si chimérique qu'elle soit, ressemble passagèrement à l'idée que s'en font les grandes personnes...

- Maman ! regarde le joli petit presbytère que j'ai trouvé ?

- Le joli petit... quoi ?

- Le joli petit presb...

Je me tus. Trop tard, il me fallut apprendre - "Je me demande si cette enfant a tout son bon sens..." - ce que je tenais tant à ignorer, et appeler "les choses par leur nom..."

- Un presbytère, voyons, c'est la maison du curé.

- La maison du curé... Alors M. le curé Millot habite dans un presbytère ?

- Naturellement... Ferme ta bouche, respire par le nez... Naturellement, voyons...

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