dimanche, 26 novembre 2006
AMANDINE
Tout a été dit sur l'amour
Amandine n'en fait pas de discours
Elle voulait mettre une armure
Pour se protéger des coups durs
Mais elle entendait ces mots
Qu'il lui avait criés si haut
Que l'armure devenait inutile
Et ses mots sur ses maux futiles
Elle avait supplié à genoux
Pour échapper à ce fou
Si le monde est fait de venin
Elle en mourra c'est certain
22:01 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poésie, écriture
samedi, 25 novembre 2006
MIROIRS
Miroir à deux faces
Pour deux faces à faces
Miroir de la société
Image projetée
Miroir du matin
Pour se sentir bien
Miroir du soir
On perd la mémoire
(Sur un thème proposé par LAURA)
22:51 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poésie, écriture
vendredi, 24 novembre 2006
A LA FOIRE ST LUC
La FOIRE ST LUC est un évènement important dans la ville de mon enfance. Chaque année, au 18 octobre, a lieu cette foire où les commerçants ambulants envahissent la rue principale et mettent de l'animation. De chaque côté de cette rue, les étalages attirent les petits et les grands. On entend ici et là différentes musiques. Les commerçants attirent comme ils peuvent les acheteurs : ils vantent leurs produits pour les ménagères en faisant devant elles cent fois les mêmes gestes. On y trouve aussi de la vaisselle, des batteries de cuisine, des livres, des disques, des jouets, du linge de table, des draps, de l'ail et de l'oignon, des brioches, des gâteaux, des vêtements, des chaussures, tout ce que vous pouvez imaginer pour combler ce monde qui se presse dans un fouilli bien organisé comme chaque année.
Au bout de cette artère principale, presqu'à la sortie de la ville, on y trouve même du bétail, des tracteurs, du matériel agricole, les fermiers y font des affaires.
Mais moi, ce que je préfère, moi la petite fille de 4 ans ou de 11 ans, ce sont les jouets. En ce jour de fête, ma maman et ma grand mère me donnent un franc ou deux ainsi qu'à mes soeurs et mon frère afin que je puisse acheter le jouet de mes rêves. Ce jouet je le cherche. Je me tâte, je fais plusieurs fois le tour des étalages. Avec mes soeurs et mon frère, nous venons plusieurs fois pour comparer, hésiter pour se décider enfin. A cette occasion, ma maman en profite pour nous rhabiller pour l'hiver qui a déjà pointé le bout de son nez.
Sur la place, les forains ont monté leur manège et avec notre argent de poche reçu des grand-parents, nous faisons des tours dans les diverses attractions. Nous essayons de ne pas tout dépenser car la tentation est grande partout. Autour des manèges, des bijoux de princesses sont vendus dans des machines automatiques. Les garçons peuvent s'essayer au fusil sur les cartons des stands de tir. On peut y gagner des peluches immenses ou toutes petites qui combleront les enfants.
Quand la journée est terminée, nous sommes heureux d'avoir passé une journée merveilleuse. Nous regardons avec bonheur le ou les achats que nous avons faits et nous attendons avec impatience l'année prochaine la nouvelle foire St Luc.
13:00 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Journal intime, écriture
mercredi, 22 novembre 2006
UNE AUTRE AVENTURE
Il a déjà oublié sa folie
Il est reparti pour une autre aventure
Il ne comprend pas la rupture
Il croyait que c'était pour la vie
Il a dépassé sa colère
Il se jette sur un autre bonheur
Il se demande si elle va lui plaire
Il ne la connait pas par coeur.
Il ne voit pas plus loin
Il ne cherche qu'une simple aventure
Il a le sourire chaque matin
Mais il pense que la vie est dure
Il rêve parfois au bonheur des êtres
Il pense qu'il n'a pas eu de chance
Un jour elle va arriver peut être
Mais il parle dans le silence
22:10 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie, écriture
mardi, 21 novembre 2006
ANNEE 1967 (de juin à décembre)
Beatles : le premier album "concept rock"
A Londres, des millions de fans attendaient avec impatience la sortie de ce tout nouvel album intitulé Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band. Les quatre musiciens ont travaillé en studio pendant plusieurs semaines afin de mettre au point ce que l'on présente comme le premier 33 tours "concept" de l'histoire du rock. Les 12 titres qui le composent sont centrés autour d'un même thème et s'enchaînent sans le moindre temps mort. Pour les Beatles, il s'agit d'un tournant. Plus que jamais décidés à ne plus partir en tournée et à se produire sur scène le moins souvent possible, ils comptent récidiver à raison d'un album par an. Dans les mois à venir, ils vont reprendre le chemin des plateaux de cinéma pour tourner Magical Mistery Tour. Un disque des chansons du film est prévu.
Les Who et Jimi Hendrix : juin 1967 à Monterey
Tout est prêt à Monterey, aux Etats Unis, pour accueillir les 16, 17 et 18 juin un festival de musique considéré comme le grand rendez-vous de l'été des hippies. La communauté de San Francisco qui s'élève contre la violence, mais prône la liberté du sexe et de la drogue, vient pour écouter des musiciens qu'elle considère comme ses idoles. Parmi eux se trouvent deux groupes dont tout le monde s'accorde à dire qu'ils ont un immense avenir devant eux. Le premier, baptisé Jimi Hendrix Expérience, a enregistré un 45 tours intitulé Hey Joe. Le second, Les Who, vient de Grande Bretagne et a déjà touché un premier public, en particulier avec une chanson, My Generation.
Les Hippies réunis pour le Flower Festival
Dimanche 27 août, à Woburn Abbey, non loin d'un château appartenant au duc de Bedford, une personnalité du royaume, les hippies britanniques se sont retrouvés pour le Flower Children Festival. Prônant la paix et l'amour, ils ont également demandé au gouvernement de faire voter une loi autorisant la consommation de marijuana. Ils estiment que fumer du cannabis dans un lieu privé ne doit plus être considéré comme un délit. Ils veulent aussi que le haschich ne soit plus considéré comme une drogue dangereuse et que son usage soit très sérieusement réglementé.
James Brown à l'Olympia le 26 septembre
Maître incontestable et incontesté du rythm and blues, James Brown donne dix concerts à l'Olympia. Il n'y a plus une seule place de libre pour applaudir un chanteur qui a débuté comme boxeur et dépense pour chacun de ses récitals autant d'énergie que s'il se trouvait sur un ring. Accompagné par 15 musiciens, il chante, bondit et danse pendant plus d'une heure en changeant de costume à plusieurs reprises. "Je ne suis pas sur scène pour l'argent, je veux communiquer à ceux qui m'écoutent et me voient la sagesse que m'a apprise la philosophie hindoue" dit-il. Tous les chanteurs de rock se sont inspirés de son style. Après dix ans de carrière, il touche entre 15 000 et 20 000 dollars par soirée.
17:35 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : culture, musique
lundi, 20 novembre 2006
ANNEE 1967 (de janvier à mai)
Cela s'est passé en 1967 :
Le chanteur ANTOINE a coupé ses cheveux.
"Je ne veux plus être une idole" a-t-il annoncé en apparaissant pour la première fois avec 12 cm de cheveux en moins.
Le créateur des Elucubrations veut désormais que l'on s'intéresse à ses chansons plutôt qu'à ses chemises à fleurs et souhaite surtout que l'on cesse de rapporter n'importe quoi sur son compte. Il en a visiblement assez d'ouvrir les journaux pour découvrir des propos, souvent provocateurs, qu'il n'a jamais tenus. "J'ai envie de faire ce que je veux" précise-t-il avant d'avouer que ses derniers succès, Je dis ce que je pense ou votez pour moi étaient des commandes de ses producteurs et pas ce qu'il a envie d'écrire et composer. "Je ne rentre pas dans le rang. J'essaie d'en sortir " conclut-il.
Les Beatles : fin des vacances
Sorti en France le 17 février 1967, le nouveau disque des Beatles, Strawberry Fields For Ever, est déjà un évènement. Il marque le retour du groupe après trois mois de silence volontaire. Les quatre copains ont en effet du se séparer pendant cent jours, pour la première fois depuis leurs débuts à Liverpool, en 1963. Durant cette période, Georges Harrison s'est rendu en Inde pour satisfaire sa passion de la cithare, John Lennon a tourné un long métrage avec Richard Lester, Paul Mc Cartney a composé des musiques de film et Ringo Starr a investi une partie de ses économies dans l'achat de plusieurs magasins. A ceux qui affirmaient qu'ils étaient au bord de la rupture, ils annoncent un nouveau contrat de 9 ans avec leur maison de disques.
Michel Polnareff coupe ses cheveux pour demeurer dans le vent.
Avant de partir pour une longue tournée en France et en Allemagne, l'interprète de Love me please, love me a passé cinq heures dans un salon de coiffure parisien. Il en est ressorti avec une coupe couleur châtain qui ne laisse pas toutefois apparaître ses oreilles. S'il a choisi ce nouveau visage, c'est pour demeurer dans l'air du temps. "Les cheveux longs ne sont plus dans le vent" affirment les professionnels de la mode. A 22 ans, cet ancien premier prix de solfège du Conservatoire de la rue de Madrid qui a finalement préféré le rock and roll à la Marche turque de Mozart, a conquis un large public de jeunes. Il ne fait toutefois pas l'unanimité. A la fin de l'an dernier, une phrase extraite de l'un de ses succès a été à l'origine d'une très vive polémique. J'aimerais simplement faire l'amour avec toi. Le 45 tours s'est vendu à 300 000 exemplaires et, face à la vague de protestation qu'il a déclenchée, l'auteur-compositeur-interprète a déclaré :
"Cette formunle n'est pas encore entrée dans le vocabulaire quotidien, et c'est bien normal. La libération sexuelle commence à peine".
Une version en anglais de cette chanson devrait sortir outre-manche. Polnareff y a finalement renoncé. Le pays de la minijupe est jugé encore trop puritain par les producteurs pour adhérer à cette idée.
Donavan prisé par les hippies
Diffusée avec succès dans les stations de radio en France, Mellow Yellow, la nouvelle chanson de Donavan connaît un retentissement particulier à San Francisco, au coeur d'une communauté hippie qui ne cesse de grandir. L'artiste évoque, dans un couplet, une electrical banana à l'heure où la rumeur soi-disant venue du corps musical affirme qu'il serait désormais scientifiquement prouvé que l'on peut atteindre le nirvana en fumant de la peau de banane. Depuis, des dizaines de jeunes grattent chaque jour des peaux avant de les faire sécher et de les passer au four. La vente de ce fruit est ainsi en très forte augmentation pour la plus grande satisfaction des médecins. Ils ne croient pas à la réalité de ce bruit, mais assurent que cette légende permet de mettre un frein à la consommation de LSD, une substance dont l'abus peut se révéler très dangereux et avoir des conséquences dramatiques sur la santé physique et morale de ceux qui ne peuvent déjà plus s'en passer.
Sandie Shaw chante pieds nus
Vainqueur du grand prix Eurovision avec Puppet on a string (en français Comme un tout petit pantin), la jeune chanteuse anglaise Sandie Shaw, 20 ans, a créé l'évènement en se produisant devant le public huppé du palais de la Hoffburg, mais aussi 150 millions de téléspectateurs, vêtue d'une mini robe d'organdi brodée de perles et les pieds nus. Elle déteste en effet porter des chaussures. "Même si je peux désormais m'en offrir des dizaines de paires, je ne changerai rien à mes habitudes".
Ses futurs contrats devraient lui rapporter plusieurs centaines de milliers de francs. Un conte de fées pour cette jeune femme qui, voici un an à peine, était encore une employée anonyme au service comptabilité de l'usine Ford de Dagenham.
Cet emploi lui permettait de vivoter, mais aussi de faire vivre sa mère, qui connaissait une passe financière difficile. Le miracle s'est produit quand un producteur l'a entendu chanter dans un bar. Il a été frappé par sa voix, son charme et ses pieds nus.
Guy Lux l'invitera à la télévision dans son Palmarès des chansons.
Elvis Presley épouse Priscilla, l'amour de sa vie
Pour le plus grand désespoir de millions d'adolescentes amoureuses qui se sont évanouies en apprenant la nouvelle, Elvis Presley a épousé Priscilla Anne Beaulieu le 1er mai à Las Vegas. La céréminie s'est déroulée dans les salons de l'Hôtel Aladdin, en présence de quelques intimes. La conclusion d'une longue et belle histoire d'amour. Le "King" a fait la connaissance de sa future femme en 1959 alors qu'il faisait son service militaire en Allemagne, à Friedberg. Au cours d'une soirée, il a croisé le regard de l'adolescente, fille d'un pilote de l'armée de l'air et belle-fille d'un capitaine. Priscilla n'avait alors que 14 ans. Il en est immédiatement tombé amoureux et s'est promis de l'épouser.
14:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : culture, musique
vendredi, 17 novembre 2006
DEUX MORCEAUX DE GUITARE POUR SE DETENDRE CE WEEK END
Voici deux morceaux que j'ai enregistrés ce matin.
Puisque vous en demandez encore.
Je m'excuse pour le son mais je ne peux pas faire mieux pour l'instant.
Morceau de M. GUILIANI : Allegro
RAPIDO (je ne connais pas l'auteur - morceau que je ne joue d'ailleurs pas rapido...)
J'espère que ces deux morceaux vous plairont.
17:20 Publié dans Ma guitare | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Musique
mardi, 14 novembre 2006
TROIS MORCEAUX DE GUITARE
22:55 Publié dans Ma guitare | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : Musique
MES PREMIERES VACANCES (été 1959)
Aujourd'hui, nous partons en vacances en famille pour la première fois. Il fait chaud et le ciel est bleu. J'ai 6 ans et demi. Pour le voyage, j'ai mis ma robe en coton rouge et blanc, mes lunettes de soleil ainsi que mon chapeau de paille. Maman a préparé les valises et m'a permis d'emmener ma poupée. Papa a garé la 203 devant le portail et charge nos valises dans le coffre ainsi que quelques sacs. Nous nous installons dans la voiture pendant que maman fait les dernières recommandations à mémé qui gardera notre maison pendant notre absence. Le voyage peut commencer. Le moteur ronronne et Papa ferme toutes les portières. Nous disons au revoir et nous voilà partis. Dans la voiture, maman nous demande si nous n'avons pas trop chaud et si nous avons soif. Dans quelques heures nous arriverons chez Oncle Fernand qui nous attend dans sa maison de campagne, près de Chartres. Oncle Fernand est le frère de mon Pépé. Il est à la retraite depuis peu. Comme il est veuf, il se retrouve l'été dans sa maison de campagne avec ses deux filles et sa petite fille, Sophie, qui a 10 ans. Sophie est ma cousine, elle est venue quelquefois le dimanche chez mon Pépé et nous avons joué ensemble. Nous arrivons près de Chartres après un voyage de quelques heures. La voiture roule maintenant près des champs de blé. Rien que des champs de blé sur une route de campagne. Dans un tournant, nous voyons Oncle Fernand qui nous fait des signes. C'est ici, au milieu de la verdure que se trouve sa maison. Papa gare la voiture et nous descendons pour aller embrasser toute la famille qui nous attend avec impatience. Dans la cour ombragée, deux grandes tables nous attendent pour le repas du soir. Le vent est léger et l'air est doux. Des guêpes viennent se jeter dans les pièges posés sur de petites tables de jardin. Elles ne viendront plus nous déranger pendant le repas. Le parfum de la maison se dégage des deux portes-fenêtres de la salle à manger devant la terrasse. Des mouches viennent se coller aux rubans insecticides accrochés aux lampadaires dans la maison.
Oncle Fernand nous aide à monter nos bagages dans les chambres. Pour y accéder, nous contournons la maison construite sur un terrain en pente : les portes-fenêtres des chambres sont ouvertes directement sur le jardin. Nous n'avons donc pas besoin de monter par l'escalier intérieur pour nous installer.
Ma cousine Sophie nous montre sa chambre et ses jouets. Elle court avec nous dans le jardin et nous laissons les adultes discuter de choses et d'autres.
Le lendemain, nous partons promener en famille. Oncle Fernand possède une barque. Il nous emmène sur la rivière qui court pas loin de là. Il fait toujours aussi beau et nous sommes heureux de passer de si belles vacances. Chacun notre tour, nous faisons un tour en barque et nous nous laissons aller à découvrir la rivière de l'intérieur.
Dans la journée, nous jouons avec Sophie et nous visitons le jardin derrière la maison : Oncle Fernand y possède quelques pieds de vignes. Dans une grange il a rangé tout son matériel pour le jardin et le bricolage.
J'ai ainsi passé 8 jours merveilleux, dans un endroit si beau que je ne l'oublierai jamais. J'ai eu récemment ma cousine Sophie au téléphone, suite au décès de sa tante. Il reste dans ma mémoire une petite fille blonde, aux yeux bleus, espiègle, indépendante, assez gâtée car fille unique, mais très agréable.
13:00 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Journal intime, écriture
mardi, 07 novembre 2006
Mémé MARGUERITE et Grand père VALERE
Ma Mémé Marguerite vivait seule depuis son divorce d'avec mon grand père Valère, quand ma maman avait 6 ans et ma tante Nicole 2 ans. Elle n'avait eu que deux filles qu'elle avait élevé difficilement en faisant des ménages à droite et à gauche. Il y avait eu également la guerre 39-45 qui l'avait obligée à s'installer pour quelque temps chez sa soeur, Jeanne, à la frontière belge.
Elle vivait seule dans un deux pièces, dans un petit immeuble vétuste d'une petite rue du centre ville. Quand elle n'avait rien à faire, elle passait son temps, assise à sa table de cuisine, à regarder les gens entrer et sortir de la boulangerie d'en face ou du débit de tabac juste à côté. Elle connaissait tout le monde et pouvait en raconter des histoires sur les uns ou les autres.
Nous, ses petits enfants, passions la voir le jeudi après-midi ou quand nous faisions quelques courses dans son quartier. Elle nous offrait à chaque fois des carambars qu'elle sortait de son buffet. Elle nous servait un petit verre de liqueur. Quelquefois, elle confectionnait de délicieuses gauffrettes ou des caramels qu'elle nous faisait goûter.
Avant la rentrée des classes, nous partions avec elle dans les pâtures chercher des pissenlits que nous mettions dans son panier. En rentrant de promenade, elle en faisait une salade.
Elle allait promener seule également pour se changer les idées. Elle ne marchait pas, elle ne savait pas, elle trottinait en regardant le paysage, la nature ou les devantures des magasins.
Elle passait au moins une fois par jour chez nous pour prendre des nouvelles et en donner. Elle ne nous embrassait pas sur la joue comme tout le monde, Elle nous faisait une bise sur le sommet de la tête, sur nos cheveux. Mais, au fur et à mesure que nous grandissions, elle devait se soulever sur la pointe des pieds. Si bien que, arrivés à la taille adulte, nous plions les genoux pour lui dire bonjour. C'était comme un salut organisé. Elle était facilement joyeuse malgré sa solitude. Elle avait quand même une préférence pour mon cousin Michel qui est resté 6 ans le fils unique de ma tante Nicole. Puis, sont nés ma cousine Dominique et mon cousin Pascal. Mais ma mémé a continué à garder une préférence pour son petit fils Michel. Je ne lui en veux pas, personne ne lui en voulait dans la famille. Elle aimait tous ses petits-enfants, c'est ce qui comptait.
Quelquefois, le samedi après-midi, elle venait voir son émission préférée chez nous : une heure d'accordéon. Car ma mémé n'avait pas la télévision. Elle ne l'a eue que très tard, j'étais déjà mariée je pense.
A chaque fois, elle était transformée, elle qui aimait danser. Toute sa jeunesse remontait dans sa mémoire en écoutant ces magnifiques morceaux de musette.
Quant à mon grand père Valère, il était remarié à Olga, la belle soeur de son frère Calixte.
Je me souviens des dimanches où nous passions leur rendre visite en famille. J'aimais regarder les oiseaux qu'il possédait dans une cage, moi qui n'avait que des chats à la maison. Il nous emmenait aussi voir les lapins qu'il élevait dans son jardin, enfermés dans des clapiers. Il avait aussi un chien et moi j'en avais peur. J'attendais qu'il l'attache pour entrer dans la cour. Nous étions heureux ainsi mais ces moments là étaient toujours trop courts. Au moment de sa mort, nous avons su qu'il avait regretté toute sa vie de ne pas nous avoir vus plus souvent. Mais il ne fallait pas que ma Mémé et lui se retrouvent le même jour, au même endroit, C'était ainsi, ils avaient divorcé depuis longtemps.
Son frère Calixte est décédé d'un cancer de la gorge avant mon grand-père. Nous étions allés le voir pour la première fois, je m'en souviens, peu avant son décès. Il avait un gros pansement et parlait difficilement. J'étais adolescente et cela m'a marquée.
Mon grand père Valère est décédé en 1976 d'un cancer des intestins. J'habitais déjà dans le Midi et je ne l'ai pas vu malade. Je n'ai pas pu aller à son enterrement non plus.
Ma mémé est décédée 10 ans après.
Les souvenirs les plus heureux vont rester gravés dans ma mémoire jusqu'à la fin.
14:35 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Journal intime, écriture