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samedi, 22 novembre 2008

PREMIER TRIMESTRE (Le Journal de Juliette, lycéenne n° 41)

pantalon vert.jpgJuliette s'est acheté un pantalon vert à la Foire. Elle le porte au bal de ce soir et regrette qu'Alain ne soit pas venu. Elle avait tant espéré le voir et peut être qu'il l'aurait invitée à danser. Mais elle s'était fait des illusions une fois de plus : Caroline porte depuis une semaine une bague en or avec une belle perle blanche, à sa main gauche. En cours d'Allemand, elle est toujours assise près d'Alain et de Lise.

bague.jpg

Serge et Pascal offrent des bonbons aux filles de la classe. Ils draguent à "tout va" les filles de seconde à chaque récréation. Serge demande à Juliette de lui prêter son livre écrit en anglais "Four Sherlock Holmes stories". Elle accepte.

En heure de permanence, Pascal aide Aurélie et Juliette à faire la version d'Allemand tout en faisant le pitre. Juliette le regarde faire et lève les yeux au ciel. Mais elle finit par en rire et le trouve sympathique.

Cette semaine a lieu un échange avec des lycéens et lycéennes Allemands au lycée. Ils sont hébergés dans les familles des camarades de Juliette. En cours d'Allemand, le professeur passe l'heure à discuter avec les correspondants. Juliette se demande si le professeur est sérieux car ses cours ne sont pas très intéressants, les élèves sont déjà trop nombreux dans la classe. Malgré tout, elle garde le moral car elle a obtenu de bonnes notes jusqu'à maintenant. Son travail de révisions durant les grandes vacances d'été porte ses fruits...

Aurélie n'a pas le moral car un garçon lui a lancé en passant près d'elle : "ça va la grosse !". Annie et Juliette l'invitent au Café de la Grand' Rue pour en discuter. Mais elle refuse d'y aller. Annie prête quelques livres à Juliette : Le Rêve d'Emile Zola et Le Journal d'un Curé de Campagne de Bernanos, qu'elle lira avant Noël.

Guy étale sur son bureau, pendant le cours de physique, 4 photos de la correspondante Allemande de Véronique avec laquelle il a flirté en ville la semaine dernière.

Juliette surnomme sa professeur d'Anglais "la viellle chouette" à cause de son regard perçant. 

Le professeur de géographie fait pleurer Marie Christine ; il lui a mis une mauvaise note car elle bavardait pendant le cours. Mais elle n'était pas la seule.

Avant les vacances de Noël, une Boum sera organisée par les élèves de seconde et de première. Juliette ira certainement.

 

mercredi, 19 novembre 2008

JUSTEMENT...

Justement, sur mon blog de poésies (voir lien à gauche) nous discutions d'une citation de LAUTREAMONT tirée de son livre Les chants de Maldoror.

Et à l'instant je trouve celle-ci :

"J'ai vu, pendant toute ma vie, sans en excepter un seul, les hommes, aux épaules étroites, faire des actes stupides et nombreux, abrutir leurs semblables, et pervertir les âmes par tous les moyens. Ils appellent les motifs de leurs actions : la gloire".

Et BAUDELAIRE disait :

"Inutile de s'étonner si les nations n'ont de grands hommes que malgré elles, puisque seuls connaissent la gloire ceux qui savent adapter leur esprit avec la sottise nationale".

samedi, 15 novembre 2008

Extrait de DOUBLER LE CAP de John Maxwell Coetzee

Nous écrivons parce que nous ne savons pas ce que nous voulons dire. Ecrire nous le révèle. L'écriture nous écrit, elle montre ou fabrique ce qu'était notre désir, un instant plus tôt.

J.M. Coetzee a obtenu le Prix Nobel de littérature en 2003. Il vient de sortir un nouveau roman : JOURNAL D'UNE ANNEE NOIRE.

mardi, 11 novembre 2008

COULEURS D'AUTOMNE

Dans ce pays où le mistral dessèche la terre

Et soulève dans les rues la grise poussière

Quand le chant des cigales s'est enfin tu

Que la pluie sur le sol s'est abattue

Que l'automne apporte son ciel blanc

Comme la brume qui s'attarde sans élan

Quelques nuages alourdissent l'horizon

Je laisse derrière moi la maison

Pour prendre ce petit chemin grimpant

Sur la colline où l'été desséchant

A depuis des mois tué l'herbe du printemps

Les feuilles aux couleurs gourmandes

En taches isolées ou en guirlandes

Se fondent dans le vert paysage

Et forment un joli gribouillage.

taurize 11.JPG(photo de Chris-tian Vidal)

dimanche, 09 novembre 2008

AVENIR

La fille aux cheveux d'or

La nuit quand elle s'endort

Espère celui qu'elle attend

Elle le voit dans ses rêves ardents

Mais son coeur presqu'artichaut

N'est pas un coeur en lambeaux.

Elle attend juste que les rayons

Du soleil sur sa maison

Comme une envie soudaine

Viennent atténuer sa peine

Pourquoi rejeter ce qui

Est écrit là, ou ici ?

Les marchands d'avenir

Soudain la font bien rire

Son avenir reste à écrire

Elle sait déjà ce qu'elle désire

Elle a tout juste vingt ans

Son avenir est déjà grand.

espace céleste.jpg

CARNET D'ASIES par Chris-tian Vidal

J'ai lu ce livre au mois de Juin et j'ai tout de suite été conquise par l'écriture de son auteur et l'histoire qu'il nous raconte. Je vous donne quelques extraits ci-dessous. 

"L'essentiel est à l'intérieur de soi, le reste n'a aucune espèce d'importance".

"Rentrer d'Asie et se dire qu'on était aveugle avant de fouler cette terre jaune. Et bien sûr, le reste compte moins, c'est ce qui s'appelle relativiser".

"Aujourd'hui, je me sens "trumain". Avant je ne savais pas ce que voulait dire ce mot étrange".

"En Asie, j'ai eu, en effet, l'impression de me fondre dans les choses et les êtres. J'ai alors eu la certitude de beaucoup de sensualités vécues, d'échanges avec les hommes et leurs espaces, des immensités".

carnet d'Asie.JPGL'auteur, Chris-tian VIDAL, est en 2ème position pour le concours du Prix Gros Sel qui se déroule en Belgique.

Allez visiter son blog : http://www.chris-tian-vidal.org/article-24262263.html

Et votez ici pour lui (vous avez jusqu'au début décembre) afin qu'il se retrouve en 1ère position : http://www.prixgrossel.com

Pour acheter son livre : http://www.publibook.com/boutique2006/detail-3691-PB.html

Je vous en remercie à l'avance pour lui.

jeudi, 06 novembre 2008

LA VOIX

Une voix, une voix qui vient de si loin

Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles

Une voix, comme un tambour, voilée,

Parvient pourtant, distinctement jusqu'à nous.

Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau

Elle ne parle que d'été et de printemps.

Elle emplit le corps de joie,

Elle allume aux lèvres le sourire.

Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine

Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,

L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.

Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?

Elle dit : "la peine sera de courte durée".

Elle dit : "la belle saison est proche".

Ne l'entendez-vous pas ?

(Robert DESNOS (Contrée)

oreilles.jpg

mardi, 28 octobre 2008

L'AME l'âge de nylon (Elsa TRIOLET)

(Nous sommes à l'Age de Nylon. Les enfants d'aujourd'hui commencent leur vie naturellement dans un monde qui stupéfie les générations précédentes. Christo, dix douze ans, appartient à l'ère cybernétique où la machine se met à avoir une vie propre, et c'est à partir de données mystérieuses que commence la quête de l'âme. Cela se passe dans un tiroir secret de Paris. Il y a là Nathalie et son mari Luigi-l'inventeur, propriétaire d'une petite usine de jouets mécaniques. Dans sa cave pleine d'automates, il essaye d'approcher l'homme artificiel. Nathalie règne, par la grâce de la bonté, dans son logis, lieu de passage, refuge des solitaires, des traqués. Bizarre milieu où un enfant se tient sur le seuil de l'inconnaissable.)

Si Christo n'était pas venu coucher dans la cave-resserre-sous-sol de Luigi Petracci, il n'aurait pas passé ses nuits seul, en compagnie d'automates, de billards mécaniques, d'appareils à sous, de juke-boxes, et de tout un matériel de bricolage : tournevis, pinces, clefs anglaises, lampes, fils et piles électriques, débris de verre, morceaux d'étoffe, tôle, coton, carton, ficelles, fil de fer, papier d'or et d'argent, têtes de poupées, avec et sans perruques, pieds et mains, bras et jambes en carton-pâte, en porcelaine... Seul entre quatre murs ... Il n'avait encore jamais été seul, ni de jour, ni de nuit. Il couchait avec P'tit et Mignonne, dans la même pièce, Mignonne derrière un paravent. Et le voilà seul, avec toute cette place, et tout ce silence ... Profond, grand, ténébreux même de jour, rien que ces quarts de fenêtres au ras du trottoir, avec la nuit le sous-sol perdait ses limites. Paillettes, tarlatanes, satins, se mettaient à briller d'un éclat théatral, clowns, musiciennes, danseuses, polichinelles, singes, oiseaux, prenaient des poses spectaculaires... Christo n'avait pas peur, ce n'étaient que des poupées, aussi sottes que celle de Mignonne, des hommes adroits leur avaient fait faire quelques mouvements qu'ils répétaient sans se lasser. Christo remontait des ressorts, mettait la prise des automates électriques, mais la répétition des mêmes gestes, le sourire, le regard, l'illusion figée, le mettaient vite dans un état d'étrange exaspération. Les premiers jours qu'il habitait chez Nathalie, il était très pâle et nerveux.

- Tu t'amuses trop avec les automates, devina Nathalie, infaillible, je parie que tu les fais marcher toute la nuit.

- Un peu ... reconnut Christo. Ils m'agacent.

- Alors n'y touche pas, nigaud ... dit Luigi, vexé.

C'est quant Luigi se mit à réparer devant lui la ronde des danseuses, pas plus grandes qu'une petite main, que tout le reste s'évanouit pour Christo. A partir de ces petites danseuses qui tournaient sur elles-mêmes dans un sens et puis dans l'autre au son d'une musiquette fine, toujours comme sur le point de s'arrêter, il avait mis la main dans l'engrenage. Tout le reste n'existait plus, plus rien que ces cames et ressorts, la façon dont tout cela s'enclenchait, s'entraînait, projetait, tournait, avançait, reculait, faisait basculer.

outils.jpg

 

lundi, 27 octobre 2008

ETUDE

Les mots morts, les nombres austères

Laissaient mes espoirs engourdis

(Charles Cros, Le Coffret de Santal)

Le gain de notre étude, c'est en être devenu meilleur et plus sage.

(Montaigne, Essais)

J'ai l'esprit tout ennnuyé

D'avoir trop étudié (...)

Bons Dieux ! qui voudrait louer

Ceux qui, collés sur un livre,

N'ont jamais souci de vivre !

Que nous sert l'étudier

Sinon de ne plus nous ennuyer ?

(Pierre de Ronsard)

vendredi, 24 octobre 2008

PAUVRE PETIT CHAT (Le journal de Juliette, lycéenne n° 40)

chat.jpgVers 21 h 30, Juliette regardait la télévision avec son père et ses deux soeurs quand quelqu'un est venu sonner à la porte.

Le père se lève et va ouvrir. Juliette entend un homme raconter : "il y a un chat blessé sur la route...". Et ils s'éloignent. Juliette prend peur et pense tout de suite à son chat Mickey.

Le père arrive en disant : "pauvre Moussette, Moussette !". Il la tenait dans ses bras en entrant dans le salon. Juliette voit le sang couler de sa gueule ; elle respire fort. Elle dit alors à son père :"il faut appeler le vétérinaire tout de suite". La petite soeur pleure en pensant au pire. Maman qui était dans son lit en train de lire descend en tremblant. Le vétérinaire au téléphone demande qu'on lui amène le chat. Juliette s'habille, monte dans la voiture de son père avec Moussette posée dans un carton. Le vétérinaire l'examine et dit : "Il a la langue coupée et de la chair dans la bouche, arrachée". Il donne alors un médicament qui aide à cicatriser car les chats ne peuvent pas se soigner comme les chiens. Il explique que s'il met des agrafes, il voudra les enlever. Au retour, le voisin explique que le chat avait été accroché par une voiture, était tombé au milieu de la route. Et Michel, un ami du voisin avait mis sa voiture devant le chat étendu, phares allumés pour que personne ne l'écrase.

Le lendemain matin, la maman de Juliette se rend chez Michel pour le remercier. Il n'est pas là mais sa soeur Claudette lui transmettra de sa part quand il rentrera.