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vendredi, 24 octobre 2008

PAUVRE PETIT CHAT (Le journal de Juliette, lycéenne n° 40)

chat.jpgVers 21 h 30, Juliette regardait la télévision avec son père et ses deux soeurs quand quelqu'un est venu sonner à la porte.

Le père se lève et va ouvrir. Juliette entend un homme raconter : "il y a un chat blessé sur la route...". Et ils s'éloignent. Juliette prend peur et pense tout de suite à son chat Mickey.

Le père arrive en disant : "pauvre Moussette, Moussette !". Il la tenait dans ses bras en entrant dans le salon. Juliette voit le sang couler de sa gueule ; elle respire fort. Elle dit alors à son père :"il faut appeler le vétérinaire tout de suite". La petite soeur pleure en pensant au pire. Maman qui était dans son lit en train de lire descend en tremblant. Le vétérinaire au téléphone demande qu'on lui amène le chat. Juliette s'habille, monte dans la voiture de son père avec Moussette posée dans un carton. Le vétérinaire l'examine et dit : "Il a la langue coupée et de la chair dans la bouche, arrachée". Il donne alors un médicament qui aide à cicatriser car les chats ne peuvent pas se soigner comme les chiens. Il explique que s'il met des agrafes, il voudra les enlever. Au retour, le voisin explique que le chat avait été accroché par une voiture, était tombé au milieu de la route. Et Michel, un ami du voisin avait mis sa voiture devant le chat étendu, phares allumés pour que personne ne l'écrase.

Le lendemain matin, la maman de Juliette se rend chez Michel pour le remercier. Il n'est pas là mais sa soeur Claudette lui transmettra de sa part quand il rentrera.

 

 

lundi, 20 octobre 2008

LE BRIQUET A ESSENCE (Henri Jurquet)

Dans la tête de Romain, kaléidoscope accéléré, les souvenirs défilaient.

Les bancs et les odeurs de l'école communale. Ceux du couvent de Lunet, son silence, sa quiétude. Le braconnage des truites que l'on pêchait à la main dans les ruisseaux. Le temps des fenaisons où l'on partageait la salade et le jambon sous un arbre près d'une source dans les combes.

Apollonie, leur grand mère, si généreuse, qui leur avait donné la foi et le goût du travail. Et Marie, Marie l'Occitane, souple et vive, fine et brune, avec sa guitare, ses airs d'oiseau fragile, mais taillée dans un roc intérieur. Marie, celle qui lui avait permis d'exprimer sa révolte et qui avait compris où l'enfant de vingt ans avait mal. Celle pour qui tout était simple à force de travail et de méditation.

Celle qui lui avait appris à goûter l'air, le nuage, l'arbre et la fleur, à se référer au détail ou au signe. Celle qui lui avait enseigné l'attention, l'éveil, le réveil, la délicatesse, l'intelligence du coeur, Dieu, l'amour. Celle qui l'avait enrichi de choses gratuites parce que naturelles.

Celle à qui, mieux qu'un coup de téléphone, le reliait une télépathie si forte qu'il lui semblait que ses yeux venaient se poser derrière les siens quand il lisait un texte. Celle qui le protégeait à distance pour le soulager d'une douleur à une dent, d'un rhumatisme, d'un mal de gorge, plus simplement du mal de vivre. Marie, toujours en quête de lumière, en même temps qu'un peu sorcière, qui, pour lui, disait des prières ou récitait une patuffe, une formule magique ou cabalistique. Marie vers qui il revenait en pensée chaque fois que le doute s'installait en lui pour puiser ses certitudes. Marie qui avait voulu être l'amie, la soeur, la mère, le double, le rêve, l'impossible. Marie qui guiderait toujours ses pas jusqu'à partager avec lui l'éternité, puisqu'ils étaient inséparables, secrètement unis dans l'immortalité stellaire, comme les jumeaux Castor et Pollux.

Marie, jardin secret, car elle en avait épousé un autre, mais que, même pris dans les courants de la vie, Romain n'avait jamais oubliée, et qu'il désirait, à présent, brusquement revoir. Autre étape obligatoire, il irait frapper à sa porte en repartant du village.

route et nuages.jpg

jeudi, 16 octobre 2008

IL FAIT FROID (Le journal de Juliette, Lycéenne n° 39)

chaussures marron.jpgJuliette a mis aujourd'hui ses nouvelles chaussures marron à bout carré pour aller au lycée. Elle porte les collants blancs, fins qu'elle avait achetés avec Annie la semaine dernière. Elle n'a plus le temps de s'occuper de ce que fait Alain, son ex-amoureux, qui n'est d'ailleurs plus dans sa classe, elle a beaucoup trop de travail le soir en rentrant.

Juliette a pu approcher Caroline en sport. Elle bavarde avec elle et la trouve plutôt gentille aujourd'hui. Caroline lui emprunte un livre écrit en Anglais et le montre à Alain pendant le cours d'Allemand. Puis Caroline prend le petit miroir de Juliette dans sa trousse et le pose devant Alain en riant bêtement. Elle se met à chantonner tout en dessinant sur une feuille de cours. Elle rit à chaque fois qu'Alain se mouche.

Parmi les 6 garçons de la classe, seul Pierre semble sympathique. Et les filles sont plutôt froides. Juliette pense que la classe ne sera pas unie comme l'année dernière, des clans se sont formés depuis la rentrée. Elle remarque que Serge lui fait de l'oeil mais elle n'apprécie pas du tout le fait qu'il bouscule systématiquement les filles à la sortie ou à l'entrée de la classe.

En ce début octobre, Juliette a attrapé un rhume. En classe, elle grelotte et Serge qui s'en est aperçu lui caresse la joue en lui demandant gentillement : " tu as froid ? ".

Aurélie a des complexes car jusqu'à maintenant aucun garçon ne l'a invitée pour aller au cinéma ou pour sortir simplement. Elle se trouve trop grosse et commence à désespérer. Juliette essaie de la rassurer.

La première note de l'année pour Juliette est un 14/20 en géographie. Elle se réjouit car elle a beaucoup révisé ses cours pendant les grandes vacances. L'année scolaire s'annonce bien pour elle...

mardi, 14 octobre 2008

UN BAISER

Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?

Un serment fait d'un peu plus près, une promesse

Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,

Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;

C'est un secret qui prend la bouche pour l'oreille.

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac.

vendredi, 03 octobre 2008

UNE FOULE

foule 2.jpgUne foule d'hommes, de femmes et d'enfants descend l'avenue. Elle se mêle à la marée humaine qu'elle rencontre et forme un tourbillon à l'entrée du centre commercial. Sans fin, le tourbillon évolue dans un sens ou dans un autre. Le flux ne faiblit qu'à certains points de la place où un musicien se donne en spectacle pour le bonheur de quelques passants ou à l'occasion de rencontres entre amis.

Je suis dans la foule et je me revois dans la même rue, celle de cette grande ville que je connais depuis très longtemps, certains jours d'automne où les couleurs sont moins vives dans les vitrines, dans les tenues portées par les passants et dans le ciel dévoilant sa fine couverture de nuages blancs. Je marche vers le centre commercial où je dois faire quelques achats après avoir avalé un plat chaud et un dessert dans un petit restaurant accueillant....

jeudi, 02 octobre 2008

LA BOUCLE RETROUVEE

Il retrouve dans sa mémoire

La boucle de cheveux châtains

T'en souvient-il à n'y point croire

De nos deux étranges destins.

Du boulevard de la Chapelle

Du joli Montmartre et d'Auteuil

Je me souviens, murmure-t-elle

Du jour où j'ai franchi ton seuil

Il y tomba comme un automne

La boucle de mon souvenir

Et notre destin qui t'étonne

Se joint au jour qui va finir.

(G. Apollinaire)

feu en saone et loire.jpg

lundi, 29 septembre 2008

LE PRE AUX NARCISSES

narcisses pré.jpgAu pied du village de Suviane, en Provence, s'étend un pré humide où foisonnent les narcisses au printemps. C'est là qu'un colporteur a découvert le corps d'une jeune fille morte. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Qui l'a tuée ? Autant de questions qui troublent les habitants du pays et en particulier deux adolescents, Arnaud et sa soeur jumelle, la narratrice.

Il s'en fallu de peu que nous fussions les premiers à faire la macabre découverte ; nous avions projeté de nous rendre tôt le matin au pré des narcisses, mais notre mère, levée avant nous, surgit dans la cuisine où nous préparions notre déjeuner, et nous intima l'ordre de regagner nos chambres. Nous n'osâmes pas désobéir et nous remontâmes en maugréant l'escalier. Et ce fut le marchand ambulant qui traversait la plaine pour aller de Suviane à Rouvier, sa boîte de colifichets en bandoulière, qui trouva la jeune fille morte.

Il dit plus tard qu'elle lui était apparue d'abord comme une vague tache blanche au moment où un souffle de vent soulevant la brume. Il avait pensé à une roche pâle, à un tronc de bouleau couché parmi les herbes, puis au cadavre d'une chèvre. Il allait passer son chemin quand une curiosité le prit d'aller observer de plus près l'objet insolite. Il s'approcha davantage, il vit les cheveux noirs répandus autour du visage livide aux yeux ouverts et fixes, les membres épars, comme lancés dans une course immobile, le corps nu. Il jeta les hauts cris, appelant à l'aide, comme si on avait pu l'entendre au-delà de la plaine cotonneuse. Puis il prit peur, se voyant seul avec une morte, et il remonta en courant vers le village où il donna l'alarme. On ne le crut pas d'abord : il avait l'habitude de raconter des histoires rocambolesques, et s'il roulait des yeux exorbités, si sa voix chevrotait d'émotion, on crut à des mimiques destinées à rendre plus dramatique son récit. Mais il n'arrêtait pas de trembler, et il fallut se rendre à l'évidence : son trouble n'était pas feint. D'ailleurs il s'évanouit à moitié et le tenancier du Café de France dut le faire coucher sur une de ses tables.

(Extrait du livre de Suzanne PROU, LE PRE AUX NARCISSES)

jeudi, 25 septembre 2008

REPRISE DES COURS (Le journal de Juliette, lycéenne n° 38)

Juliette n'a pas revu Lionel, elle ne l'a pas oublié. Elle a repris les cours au lycée sans aucune appréhension, pour la dernière année avant le baccalauréat en juin. Le jour de la rentrée s'est passé "en un éclair". Elle retrouve ce jour là Aurélie et Annie ainsi que Jocelyne.

Alain n'est plus dans sa classe mais elle le retrouve en cours d'allemand chaque semaine, toutes les sections étant regroupées. Le professeur interroge souvent Juliette, peut être parce que, quelques jours avant la rentrée des classes, elle l'avait vu au supermarché. Il cherchait des cahiers de textes. Il lui avait demandé où elle avait trouvé le sien. Malheureusement il n'y en avait plus en stock, Juliette ayant pris le dernier.

Le professeur d'Anglais demande aux élèves de ne pas changer de place en ce début d'année, le temps de les connaître un peu mieux. Juliette qui se trouve seule à une table attend avec impatience de pouvoir se remettre à côté d'Aurélie.

Alain sort toujours avec Caroline, sa nouvelle petite amie depuis le mois de mars. Juliette se retrouve souvent à côté d'elle en cours d'Allemand. Et surtout elle lui prête son livre de cours, car Caroline ne l'a pas encore acheté et Alain non plus.

En cours de sciences, Juliette connaît bien sa professeur, Madame Monneveux, car celle-ci était venue cet été chercher Patricia à la location de vacances en Bretagne. Madame Monneveux a également besoin des services du papa de Juliette pour son antenne de télévision. Elle sonne donc à la porte de la maison cet après midi. "Il paraît que vous avez tué des souris en cours ce matin ?" demande la maman de Juliette. "Oui, il y en a qui n'aiment pas toucher",  répond-t-elle en riant. Car Juliette avait raconté à sa maman qu'elle avait disséqué une souris blanche en cours ce matin. Maman fait une grimace et dit que c'est bien cruel.

lundi, 15 septembre 2008

PARCE QUE TU ES TOI

C'est vrai que tu es fort et grand

C'est vrai que tu es très charmant

Mais tu n'es pas le seul ainsi

Non, tu n'es pas le seul. Pourtant,

Je n'ai pas un regard pour les autres ; aussi

Je crois que la raison pour laquelle je t'aime

C'est l'attrait de ce qui ne peut être qu'à toi

Un sourire, un regard, le timbre de ta voix

Ce que tu dis ou fais, ce que tu penses ... même.

Tu veux savoir pourquoi je t'aime ?

Et bien parce que tu es "toi".

(Je ne sais pas qui a écrit ce texte, je l'ai trouvé il y a très longtemps...)

mercredi, 10 septembre 2008

DEUX EXTRAITS du Livre de Bona MANGANGU que je viens de terminer

CARNETS D'AILLEURS :

"On ne change pas. On fait des bonds, des sauts périlleux, par-ci par-là. On élargit les angles de vue. Le regard est figé ou se porte au lointain, essayant de transcender le réel, mais on évolue toujours dans les mêmes cercles. On ne modifie pas le mouvement giratoire du vent. On regarde tourner les cercles en parlant à soi, au reste du monde. Parfois on se tait. La voix change, prend d'autres intonation, des inflexions cristallines, rauques ou claires. Les cercles concentriques s'agrandissent pour ceux qui voyagent. L'être véritable ne change pas". (page 9)

"L'amour est en lui-même musique. Le tout est de savoir pincer les bonnes cordes, si je puis m'exprimer ainsi, jouer la bonne partition, user de bons accords, de l'accord parfait. Lorsque cela arrive, c'est une grâce. Et aux détours d'un chant, d'une note bleue, parfois un miracle, des sources de joie. J'avoue que cela ne m'est jamais arrivé". (page 143)