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lundi, 15 septembre 2008

PARCE QUE TU ES TOI

C'est vrai que tu es fort et grand

C'est vrai que tu es très charmant

Mais tu n'es pas le seul ainsi

Non, tu n'es pas le seul. Pourtant,

Je n'ai pas un regard pour les autres ; aussi

Je crois que la raison pour laquelle je t'aime

C'est l'attrait de ce qui ne peut être qu'à toi

Un sourire, un regard, le timbre de ta voix

Ce que tu dis ou fais, ce que tu penses ... même.

Tu veux savoir pourquoi je t'aime ?

Et bien parce que tu es "toi".

(Je ne sais pas qui a écrit ce texte, je l'ai trouvé il y a très longtemps...)

mercredi, 10 septembre 2008

DEUX EXTRAITS du Livre de Bona MANGANGU que je viens de terminer

CARNETS D'AILLEURS :

"On ne change pas. On fait des bonds, des sauts périlleux, par-ci par-là. On élargit les angles de vue. Le regard est figé ou se porte au lointain, essayant de transcender le réel, mais on évolue toujours dans les mêmes cercles. On ne modifie pas le mouvement giratoire du vent. On regarde tourner les cercles en parlant à soi, au reste du monde. Parfois on se tait. La voix change, prend d'autres intonation, des inflexions cristallines, rauques ou claires. Les cercles concentriques s'agrandissent pour ceux qui voyagent. L'être véritable ne change pas". (page 9)

"L'amour est en lui-même musique. Le tout est de savoir pincer les bonnes cordes, si je puis m'exprimer ainsi, jouer la bonne partition, user de bons accords, de l'accord parfait. Lorsque cela arrive, c'est une grâce. Et aux détours d'un chant, d'une note bleue, parfois un miracle, des sources de joie. J'avoue que cela ne m'est jamais arrivé". (page 143)

dimanche, 17 août 2008

RENTREE A LA MAISON (Le journal de Juliette, lycéenne n° 37)

(Dans l'épisode précédent, Juliette était sur la route du retour après un mois passé en Bretagne où elle avait fait la connaissance d'Evelyne et Didier, ainsi que de Lionel dont elle était tombée amoureuse).

Le samedi 1er août, le réveil fut douloureux pour Juliette, elle ne voulait pas admettre qu'elle était chez elle. Elle repassait dans sa tête les meilleurs souvenirs de ce mois de juillet.

Elle se décide alors à écrire une lettre à Evelyne et Didier qui sont rentrés à Paris ce jour même. Elle envoie une carte souvenir de sa ville aux parents de Lionel.

Les jours suivants ne sont pas plus heureux : elle a beaucoup de mal à "refaire surface". Pour se distraire, elle va danser au bal de la ducasse avec ses soeurs. Alain est devant les auto-tamponneuses mais Juliette ne l'a pas vu. Dans ses rêves la nuit, elle voit Lionel puis Alain... Alain puis Lionel. Elle se pose tant de questions sans avoir de réponses.

pots peinture.jpgLe temps est orageux en cette première semaine d'août. Pour aider ses parents, elle fait quelques travaux de peinture dans la maison et à l'extérieur. Elle gratte les fenêtres qui ont besoin d'être repeintes. Elle gratte et gratte avec un couteau tous les après midi et un soir elle ne sent pas bien, elle manque de force.

Heureusement, la famille est là pour la distraire : elle va chez sa tante, chez la cousine de son père, elle retrouve ses grands parents. Puis elle range les photos de Bretagne dans un album après les avoir datées.

boite aux lettres.jpgElle guette tous les jours le facteur. Enfin, le 12 août, elle reçoit une carte de Paris écrite de la main de la maman de Lionel où elle renouvelle son invitation et ses amitiés. Lionel y a juste apposé sa signature à côté de celle de sa soeur et de ses parents. Une autre lettre envoyée par Didier et Evelyne arrive le même jour. Didier réclame des photos en souvenir de ces merveilleux jours passés ensemble. La maman de Lionel demande un petit service : qu'on lui cherche un apprenti boulanger-patissier pour la rentrée de septembre. Juliette prépare l'affiche qu'elle mettra chez les commerçants de sa ville et se rend chez son photographe afin de commander un nouveau tirage de photos de vacances.

mardi, 17 juin 2008

LUDOVIC

VOILIERS ECOSSE.jpgLudovic était un garçonnet longiligne au visage émacié. Il avait les épaules tombantes, les bras musclés, les cheveux châtain clair taillés au bol par Madame Blanchard qui craignait les poux. Les yeux étaient verts, démesurément. Le regard s'y mouvait, craintif, comme une bête forcée.

Depuis sept ans qu'il vivait au bord de la mer, Ludovic ne l'avait jamais vue. Il l'entendait. Mais au grenier la lucarne donnait sur la cour, sur le fournil, et là-bas sur des pins monotones que les brouillards matinaux calfeutraient. Rugissement, murmure, le bruit se poursuivait jour et nuit, si fort par mauvais temps que même les ronflements du boulanger s'effaçaient. L'enfant serait bien allé voir ; mais la porte était fermée à clé.

(LES NOCES BARBARES - Yann QUEFFELEC)

dimanche, 15 juin 2008

DEVOIR

Avec le mot devoir, on fait danser le citoyen comme un ours avec une musette.

(Rémy de Gourmont)

mercredi, 04 juin 2008

LARME

Dieu sait que nous n'avons jamais à rougir de nos larmes, car elles sont comme une pluie sur la poussière aveuglante de la terre qui recouvre nos coeurs endurcis.

(Charles DICKENS, Les Grandes Espérances)

vendredi, 29 février 2008

SYLVAIN (extrait de LA MAISON DANS LA DUNE de Maxence VAN DER MEERSCH )

Il est ainsi des coins dont, on ne sait pourquoi, l'aspect vous charme, vous prend sans résistance, vous fait soudainement reconnaître et aimer la beauté. Souvenirs inconscients, rappelés obscurément dans les profondeurs de la mémoire ? Rappel de vieilles images ? Réalisation d'un idéal lentement formé au fond de l'être ? Sylvain ne savait pas où il avait déjà vu ce coin, pourquoi il le reconnaissait, l'aimait, en retrouvait avec plaisir les détails. Mais indiscutablement, tout cela lui était familier. Il en avait dû rêver déja. C'était dans ce décor que se passaient les histoires que jadis on racontait à son enfance. Tout était comme il fallait que ce fût. Et, sans étonnement, Sylvain quitta sa route, descendit le chemin herbeux qui menait à l'auberge, et s'assit sur une chaise rustique, devant une vieille table de chêne dont le bois raclé au verre se creusait et se vallonnait par place. Et il attendit l'aubergiste, il laissa errer son regard autour de lui, sur ces choses inconnues et cependant familières.

jeudi, 31 janvier 2008

POURQUOI ECRIRE ? (LE JOURNAL DE JULIETTE, LYCEENNE - 18)

Pourquoi écrire ? Pourquoi Juliette s'est-elle décidée à écrire un jour sur un minuscule agenda ? Un agenda qui est devenu son Journal Intime ?

Elle venait sans doute de franchir un cap important dans sa vie : l'entrée au Lycée et l'avenir qui commence à se dessiner avec une prise en main de sa propre vie. Mais aussi, ne désirant plus se confier à sa mère, il était devenu normal qu'elle se confie à quelqu'un d'autre... Mais à quelqu'un qui ne parle pas, qui ne la juge pas. Elle devenait une jeune femme, elle avait un avenir à se construire, toute seule.

Pourtant, certains jours elle pensait que ce qu'elle y écrivait était trop banal. Sa vie ressemblait à celle des autres filles de son âge.... Et dans quelques années, elle n'aurait aucune envie de le relire. Pourtant, elle continait presque chaque jour à le noircir, page par page, date après date. Il était si petit qu'elle pouvait facilement le cacher. Elle devait ne pas le montrer.... Elle avait rendez-vous avec lui chaque soir. Certains jours, elle manquait volontairement ce rendez-vous car elle jugeait qu'elle n'avait rien à lui raconter. Il lui est même arrivé de sauter 30 pages, 30 pages qui sont restées définitivement nues, muettes, recto-verso ....

dimanche, 13 janvier 2008

LA VOUIVRE (Marcel Aymé - extrait)

"Vers huit heures du matin, Arsène aiguisait sa faux lorsqu'il aperçu à quelques pas de lui une vipère glissant sur l'herbe rase entre deux andains.

Un frisson lui passa sur l'échine et son coeur se serra d'une légère angoisse, comme il lui arrivait parfois dans les bois lorsqu'il entendait le bruit d'un remuement dans les branches profondes d'un buisson. A l'âge de cinq ans, un jour qu'il cueillait du muguet, il avait mis la main sur un serpent et l'aventure lui avait laissé l'horreur des reptiles. La vipère filait comme un trait, le corps à peine ondulant, sa tête plate immobile, surveillant le garçon de son petit oeil au regard prompt comme celui d'un oiseau".

samedi, 05 janvier 2008

PLUIE

L'averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel bas et chargé d'eau semblait crevé, se vidant sur la terre, la délayant en bouillie, la fondant comme du sucre. Des rafales passaient pleines d'une chaleur lourde. Le ronflement des ruisseaux débordés emplissait les rues désertes où les maisons, comme des éponges, buvaient l'humidité qui pénétrait au-dedans et faisait suer les murs de la cave au grenier.

Guy de Maupassant Une vie.

22:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Culture, livre, écriture