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mardi, 17 juin 2008

LUDOVIC

VOILIERS ECOSSE.jpgLudovic était un garçonnet longiligne au visage émacié. Il avait les épaules tombantes, les bras musclés, les cheveux châtain clair taillés au bol par Madame Blanchard qui craignait les poux. Les yeux étaient verts, démesurément. Le regard s'y mouvait, craintif, comme une bête forcée.

Depuis sept ans qu'il vivait au bord de la mer, Ludovic ne l'avait jamais vue. Il l'entendait. Mais au grenier la lucarne donnait sur la cour, sur le fournil, et là-bas sur des pins monotones que les brouillards matinaux calfeutraient. Rugissement, murmure, le bruit se poursuivait jour et nuit, si fort par mauvais temps que même les ronflements du boulanger s'effaçaient. L'enfant serait bien allé voir ; mais la porte était fermée à clé.

(LES NOCES BARBARES - Yann QUEFFELEC)

Commentaires

Un très bon auteur qui parle aussi très bien des autres écrivains dans ses critiques...

Écrit par : laura | mardi, 17 juin 2008

Je l'ai vu plusieurs fois (dans l'émission de Mireille Dumas, par exemple) et je le trouve très bien.

Écrit par : elisabeth | mardi, 17 juin 2008

La porte était fermée à clé. On ferme à clé tant de portes de tant d'êtres. Quel gâchis. Je te remercie, Élisabeth, de ton recueil de poèmes. Je l'ai parcouru. Ce que j'aime dans les poèmes, c'est qu'on peut en lire, comme ça, sans marque-pages. Je ne manquerai pas de présenter ton recueil avec le poème qui me plaira le plus. Merci. C-T

Écrit par : Chris-Tian Vidal | mardi, 17 juin 2008

Je n'aime pas ces émissions mais je lis ces critiques dans les journaux...

Écrit par : laura | mardi, 17 juin 2008

Comme ça doit être frustrant de vivre au bord de la mer sans y marcher, sans en sentir le goût salé. Merci pour ces auteurs que je découvre à travers ton blog.

Écrit par : Dana | mercredi, 18 juin 2008

Moi j'ai souvent vu Yann Quéfellec à la télévision, mais rien lu de lui... ton extrait montre que je devrais peut-être faire le contraire (en même temps je continue à acheter des livres et à n'avoir pas le temps de les lire!!)

Écrit par : sister for ever | jeudi, 26 juin 2008

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