mardi, 05 mai 2020
VASES COMMUNICANTS
Je republie ici un ancien poème écrit le 21 avril 2008.
Faire le vide des mots
Qui assaillent mon cerveau
Un besoin mais les vases
Communicants de la vie
A chaque nouvelle phrase
Se vident puis se remplissent
Comme les fleuves dans leur lit
Courent vers la mer et glissent
Sans jamais disparaître
Les mots ne font que renaître.
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mardi, 31 mars 2020
FRANCOIS COPPEE : LA MORT DES OISEAUX
Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois
A la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l'hiver monotone,
Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver !
Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes
Dans le gazon d'avril, où nous irons courir.
Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Copp%C3%A9e
22:25 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poème, poète, auteur, vers, recueil, culture, littérature
samedi, 14 mars 2020
NICOLAS BOILEAU : A mon jardinier, Epître
Antoine, de nous deux, tu crois donc, je le voi,
Que le plus occupé dans ce jardin, c'est toi.
Oh ! que tu changerais d'avis et de langage,
Si, deux jours seulement, libre du jardinage,
Tout à coup devenu poète et bel esprit,
Tu t'allais engager à polir un écrit
Qui dît, sans s'avilir, les plus petites choses,
Fît des plus secs chardons des œillets et des roses,
Et sût même aux discours de la rusticité
Donner de l'élégance et de la dignité...
... Bientôt, de ce travail devenu sec et pâle,
Et le teint plus jauni que de vingt ans de hâle,
Tu dirais, reprenant ta pelle et ton râteau :
"J'aime mieux mettre encor cent arpents au niveau,
Que d'aller follement, égaré dans les nues,
Me lasser à chercher des visions cornues,
Et, pour lier des mots si mal s'entr'accordants,
Prendre dans ce jardin la lune avec les dents. »
Approche donc, et viens; qu'un paresseux t'apprenne,
Antoine, ce que c'est que fatigue et que peine.
L'homme ici-bas, toujours inquiet et gêné,
Est, dans le repos même, au travail condamné.
La fatigue l'y suit. C'est en vain qu'aux poètes
Les neuf trompeuses Sœurs, dans leurs douces retraites,
Promettent du repos sous leurs ombrages frais :
Dans ces tranquilles bois, pour eux plantés exprès,
La cadence aussitôt, la rime, la césure,
La riche expression, la nombreuse mesure,
Sorcières, dont l'amour sait d'abord les charmer,
De fatigues sans fin viennent les consumer.
Sans cesse, poursuivant ces fugitives fées,
On voit sous les lauriers haleter les Orphées.
15:02 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poète, poème, écriture, auteur, classique, culture, littérature
samedi, 22 février 2020
PETITS TRESORS
Au fond des armoires
Des petits trésors
Que l'on a oubliés
Nous attendent.
17:09 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poèmes, poésie, poète, écriture, vers, ma vie, placards, armoires, tiroirs
samedi, 11 janvier 2020
POEME DE FRANCOIS 1ER (1494 - 1547)
Les belles amourettes
Où êtes-vous allées mes belles amourettes ?
Changerez-vous de lieu tous les jours ?
A qui dirai-je mon tourment,
Mon tourment et ma peine ?
Rien ne répond à ma voix,
Les arbres sont secrets, muets et sourds
Où êtes -vous allées, mes belles amourettes ?
Changerez-vous de lieu tous les jours ?
Ah ! puisque le ciel le veut ainsi
Que mon mal je regrette,
Je m’en irai dedans les bois
Conter mes amoureux discours,
Où êtes-vous allées , mes belles amourettes ?
Changerez-vous de lieu tous les jours ?
14:21 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, poème, poète, françois 1er
samedi, 23 novembre 2019
IDEES (Raymond QUENEAU)
Les oiseaux bleus dans l'air sont verts dans la prairie
Qui les entend les voit qui les voit les entend
Leur aile déployée élargit leur patrie
Mais à travers leur plume un feu toujours s'étend.
Caméléons du ciel agiles que l'œil transperce nuages qui vivants assument tour à tour la forme d'une idée et puis l'idée adverse protéens dont l'azur ne limite aucun tour.
Ils volent à travers la sublime excellence des principes divins scellés sur l'horizon les étoiles parfois dénotent leur présence et les jeux de la lune au cours d'une saison.
17:32 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : queneau raymond, poésie, poème, oiseaux, nature, ciel, nuages, culture, poète
samedi, 19 octobre 2019
LE PLUS LONGTEMPS POSSIBLE
Les vagues frôlent le quai
On remonte au port
Sous un ciel de nuages
Et de doux paysages.
Il me dit : vis le plus
Longtemps possible
Je voudrais oui, mais
Le corps décide
Et sans volonté
De moi, des autres
Tout s'épuise un jour.
21:42 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poèmes, poète, paysages, écriture, nuages, vivre
samedi, 05 octobre 2019
LA CIGALE (Paul-Jean TOULET)
Quand nous fûmes hors des chemins
Où la poussière est rose,
Aline, qui riait sans cause
En me touchant les mains ; -
L’Écho du bois riait. La terre
Sonna creux au talon.
Aline se tut : le vallon
Etait plein de mystère…
Mais toi, sans lymphe ni sommeil,
Cigale en haut posée,
Tu jetais, ivre de rosée,
Ton cri triste et vermeil.
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samedi, 28 septembre 2019
ELLE AIME LE SILENCE
Elle aime le silence
Y puise la vraie vie
Et les souvenirs heureux
Elle veut vivre comme un chat
Et poussière du monde
Bruyant qui se transforme
Alors elle ouvre un livre
Et plus rien ne la distrait.
07:51 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poète, poème, vers, mots, écriture, silence
vendredi, 06 septembre 2019
Raymond QUENEAU : PAUVRE TYPE
Toto a un nez de chèvre et un pied de porc
Il porte des chaussettes
En bois d'allumette
Et se peigne les cheveux
Avec un coupe-papier qui a fait long feu
S'il s'habille les murs deviennent gris
S'il se lève le lit explose
S'il se lave l'eau s'ébroue
Il a toujours dans sa poche
Un vide-poche
Pauvre type.
10:18 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, auteur, vers, culture, littérature, livre