vendredi, 06 octobre 2023
LE BRAVE, BRAVE AUTOMNE ! (Jules Laforgue)
Quand reviendra l'automne,
Cette saison si triste,
Je vais m' la passer bonne,
Au point de vue artiste.
Car le vent, je l' connais,
Il est de mes amis !
Depuis que je suis né
Il fait que j'en gémis...
Et je connais la neige,
Autant que ma chair même,
Son froment me protège
Contre les chairs que j'aime...
Et comme je comprends
Que l'automnal soleil
Ne m'a l'air si souffrant
Qu'à titre de conseil !...
Puis rien ne saurait faire
Que mon spleen ne chemine
Sous les spleens insulaires
Des petites pluies fines....
Ah ! l'automne est à moi,
Et moi je suis à lui,
Comme tout à " pourquoi ?"
Et ce monde à " et puis ? "
Quand reviendra l'automne,
Cette saison si triste,
Je vais m' la passer bonne
Au point de vue artiste.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Laforgue
15:33 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poésie, poème, poète, culture, jules laforgue, poésie française
jeudi, 28 septembre 2023
JE SUIS (poème que j'ai écrit le 28.04.2007)
Je suis un petit grain
De poussière
Dans un univers
Qui bouge sans fin
Je suis une petite rivière
Qui court vers la mer.
(Photo prise à la frontière allemande, en septembre 2013).
18:45 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : poème, poète, poésie, univers, ciel, étoiles, auteur, recueil de poèmes
mardi, 22 août 2023
PLEIN ETE
Les feuilles jaunies tombées,
La pluie se fait attendre.
Les volets restent fermés.
Qu'est-ce que tu veux comprendre ?
Les pierres chauffent au soleil
Les serpents glissent entre elles
Les rues et places se vident.
Dans les soirées rapides
Le soleil se fait timide.
Sous le soleil torride
Les fleurs tombent fanées
Leur mort est programmée
Comme à l'accoutumée.
15:46 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie, poème, poète, été, chaleur, canicule, soleil, serpents, pierres
lundi, 07 août 2023
MA GRAND-MERE (Pierre-Jean de Béranger - 1780-1857)
Ma grand-mère, un soir à sa fête,
De vin pur ayant bu deux doigts,
Nous disait en branlant la tête :
Que d'amoureux j'eus autrefois !
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Quoi ! maman vous n'étiez pas sage !
— Non , vraiment ; et de mes appas
Seule à quinze ans j'appris l'usage,
Car la nuit je ne dormais pas.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Maman, vous aviez le cœur tendre ?
— Oui, si tendre, qu'à dix-sept ans
Lindor ne se fit pas attendre,
Et qu'il n'attendit pas longtemps.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Maman, Lindor savait donc plaire ?
— Oui, seul il me plut quatre mois ;
Mais bientôt j'estimais Valère,
Et fis deux heureux à la fois.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Quoi ! maman ! deux amants ensemble !
— Oui, mais chacun d'eux me trompa.
Plus fine alors qu'il ne vous semble,
J'épousais votre grand-papa.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Maman, que lui dit la famille ?
— Rien ; mais un mari plus sensé
Eût pu connaître à la coquille
Que l'œuf était déjà cassé.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Maman, lui fûtes-vous fidèle ?
— Oh ! sur cela je me tais bien.
A moins qu'à lui Dieu ne m'appelle
Mon confesseur n'en saura rien.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Bien tard, maman vous fûtes veuve
— Oui ; mais, grâce à ma gaîté,
Si l'église n'était plus neuve,
Le saint n'en fut pas moins fêté.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Comme vous, maman, faut il faire ?
— Hé, mes petits enfants, pourquoi,
Quand j'ai fait comme ma grand-mère,
Ne feriez-vous pas comme moi ?
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Jean_de_B%C3%A9ranger
14:57 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie, poème, poète, auteur, culture, vers, grand mère
mercredi, 17 mai 2023
MAI
Qu'il est doux, dit la vieille ballade, d'errer parmi les bocages verts, dans les beaux jours de l'aimable mois de mai, quand les oiseaux voltigeant de branche en branche vous y invitent par leur sauvage mélodie (Sir W. SCOTT, Harold l'indomptable).
Le mois de mai siégeait couronné de fleurs, fardant les campagnes de couleurs variées, habillant de fête les jeunes filles et chantant les amours, faisant poindre l'épi des moissons qu'ont semées les laboureurs (J. L. SEGURA, Poème d'Alexandre).
12:50 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : mai, printemps, saison, nature, poésie
lundi, 03 avril 2023
AU FEU ET A L'EAU ! (Jacques PREVERT)
15:49 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poésie, poème, poète, culture, écriture, eau, feu
jeudi, 16 mars 2023
LES OUBLIETTES (Maurice ROLLINAT : 1846-1903)
Poète, Maurice ROLLINAT est né en 1846 à Châteauroux. Monté à Paris pour devenir chansonnier au Cabaret du Chat Noir, il est inclassable ; ami de George Sand, berrichon comme elle, il puise son inspiration dans le terroir mais aussi dans une hypocondrie qui l'apparente à Baudelaire. Son inspiration macabre, LES NEVROSES, Ce que dit la vie et ce que dit la mort, ira en s'accentuant. Atteint de troubles nerveux, il se retire à la campagne vers 1885 et y meurt en 1903.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Rollinat
Dans les oubliettes de l'âme
Nous jetons le meilleur de nous
Qui languit lentement dissous
Par une moisissure infâme.
Pour le vice qui nous enflamme
Et pour le gain qui nous rend fous,
Dans les oubliettes de l'âme
Nous jetons le meilleur de nous.
Comme personne ne nous blâme,
Parfois, nous nous croyons absous,
Mais un cri nous vient d'en dessous :
C'est la conscience qui clame
Dans les oubliettes de l'âme.
15:18 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poète, poème, culture, artiste, écriture
jeudi, 09 février 2023
LA PERVENCHE (Alphonse de Lamartine :1790-1869)
Pâle fleur, timide pervenche,
Je sais la place où tu fleuris,
Le gazon où ton front se penche
Pour humecter tes yeux flétris.
C'est dans un sentier qui se cache
Sous ses deux bords de noisetiers,
Où pleut sur l'ombre qu'elle tache
La neige des fleurs d'églantiers.
L'ombre t'y voile, l'herbe égoutte
Les perles de nos nuits d'été,
Le rayon les boit goutte à goutte
Sur ton calice velouté.
Une source tout près palpite,
Où s'abreuve le merle noir,
Il y chante, et moi j'y médite
Souvent de l'aube jusqu'au soir.
Ô fleur, que tu dirais de choses
À mon amour, si tu retiens
Ce que je dis à lèvres closes
Quand tes yeux me peignent les siens !
18:30 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, vers, 19ème siècle, lamartine
samedi, 28 janvier 2023
DE LA MUSIQUE VITE
De la musique
Vite
De beaux sourires
Vite
Pour oublier le pire
Musique épidermique
Musique pacifique
Musique d'Amérique
Musique bucolique
Musique pathétique
Progressive
Primitive
Invisible
Accessible
Qui enjolive
Qui lessive
Qui enroue
Qui secoue
Qui éveille
Qui conseille
Martelée
Endiablée.
17:39 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, auteur, texte libre, musique
lundi, 21 novembre 2022
MA MEME
Pour lire mon poème en hommage à ma Mémé Marguerite, née en décembre 1898, c'est ici, sur mon 2ème blog :
http://depoesiesenpoesies.hautetfort.com/archive/2022/11/...
Photo de ma Mémé en décembre 1972, elle avait 74 ans.
16:33 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poésie, poème, poète, culture, grand-mère, mémé, souvenirs