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jeudi, 04 avril 2024

VA CHERCHER DU LAIT (souvenir de mon enfance)

Maman me donne un pot en aluminium et quelques pièces que je mets dans la poche de mon manteau. Elle me demande d'aller chercher du lait chez la mère d'Ernest que je connais bien. 

Tout au long du chemin, je répète ce que Maman me dit quelquefois : "tu as 7 ans, tu es grande maintenant...". Oui, car je vais à la grande école.

Je passe devant la Gendarmerie où un drapeau flotte, puis devant le magasin de vélos. Je regarde la vitrine. Je remue les pièces dans ma poche et je repars. Je passe aussi près de la rue de la maison du docteur et quelques autres maisons en briques.

Encore quelques pas et me voici devant la lourde porte de la grand-mère. Je tourne la grosse poignée et pousse de toutes mes forces pour ouvrir. La porte se referme derrière moi.

Je marche sur le carrelage où mes souliers résonnent. Je monte trois marches qui mènent à la table où je dépose mon pot à lait. La vieille dame arrive et je lui dit bonjour en lui tendant mes quelques pièces. Elle me répond et prend mon pot.

Dans la pièce mal éclairée sous l'immense plafond, je regarde les vitres de toutes les couleurs de la grande porte derrière laquelle la dame a disparu. Elle revient avec mon pot que je reprends délicatement.

J'aime l'odeur chaude du lait.

Je ne reste pas plus longtemps car je ne sais pas quoi dire à la dame, à part "au revoir et merci", comme Maman m'a appris.

Je suis soulagée de rentrer à la maison, je n'ai pas renversé le lait...

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mardi, 06 février 2024

ERNEST N'EST PAS CONTENT

Les enfants aiment explorer. Tout ou presque.

A l'âge de dix ans, avec mes petits voisins de 10 et 7 ans qui habitaient le logement de l'école des garçons juste à côté de ma maison, car leur père était instituteur, ou mes petites voisines qui avaient 8 et 9 ans, j'aimais me glisser à plat ventre sous le grillage qui fermait la pâture au bout du petit chemin qui longeait le jardin de mes parents. L'herbe tendre et la vue immense qui s'ouvrait derrière ce grillage nous attiraient. Seulement, il fallait être prudent à cause des vaches qui se trouvaient là mais également à cause d'Ernest, le fermier, qui pouvait nous voir. Pour passer sous le grillage, il fallait d'abord être certain que les vaches étaient loin et ne pouvaient pas arriver de suite.  Il fallait aussi regarder si Ernest n'était pas à l'horizon.

Quelquefois, on entendait son tracteur aller et venir dans le champ près de sa ferme. Alors, nous nous préparions à passer sous le fil de fer. Pour montrer que nous étions capables d'accomplir ce petit exploit.

Mais un jour, alors même que nous étions passé à quatre pattes dans la prairie, certains qu'Ernest n'était pas là, nous entendons une voix criant très fort  : "voulez-vous vous en aller, partez tout de suite, allez, vite !".

Surpris, nous rebroussons chemin et partons en courant vers la maison, honteux et rigolant, bien que nous avions peur de nous faire gronder par nos parents. Car Ernest connaissait bien ma maman. Ils étaient enfants quand ils se connus, à l'école maternelle plus exactement.

Un jour, cependant, j'ai raconté à maman ce que nous avions fait. Elle nous a dit de ne plus recommencer et que ce serait grave si nous étions piétinés par ces grosses bêtes. Moi, j'avais tellement peur d'elles qu'il n'était pas question que je reste plus de deux secondes dans la pâture d'Ernest. C'était juste pour accomplir un petit exploit...

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jeudi, 25 janvier 2024

CHEZ ANDREE (souvenirs des années 60)

Aujourd'hui je pars avec maman chez sa cousine Andrée. Elle tient une ferme avec son mari Jojo. Ils ont 4 enfants : Eric, Nicole, Cathy et Anne qui sont aussi mes cousins et cousines, mais que je ne vois pas souvent.

Comme il a neigé, nous mettons de vieilles chaussettes au-dessus de nos chaussures. Ainsi, nous ne glisserons pas en marchant dans la neige. Je mets les gants, le bonnet et l'écharpe que j'ai tricotés cet été.

Sur la route, nous regardons le paysage qui a bien changé sous le manteau de neige tombé hier après-midi.

Nous discutons de choses et d'autres avant d'arriver à la sortie de la ville où se trouve la ferme. Nous ouvrons la grille de la cour. La ferme est perpendiculaire à la route. Au fond de la cour, je vois la grange et le tracteur de Jojo garé devant. Les vaches et les cochons sont enfermés car il fait très froid. Seules les poules gambadent dans la cour. Nous essuyons bien nos pieds, avant d'entrer, sur le tapis devant la porte. Nous appuyons sur la sonnette et entrons dans le couloir où nous ouvrons nos manteaux avant de frapper à la porte de la salle à manger. Nous disons bonjour au grand-père qui est assis à côté de la cheminée, l'oreille collée au poste de radio. Il porte des lunettes noires et sa canne est posée près de lui. Nous discutons un peu avec lui de sa santé et du temps qu'il fait. Puis Andrée arrive souriante de la pièce du fond. On s'embrasse et elle nous demande si nous allons bien. Elle sort ses tasses à café, sa boite à biscuits et à sucre avec un pichet de crème, comme à l'habitude. J'aime son café et sa crème. Andrée et Maman discutent en tournant leur cuillère dans la tasse. Elles ont tant de choses à se raconter. De temps en temps, grand-père laisse la radio pour nous écouter et continuer la conversation avec nous. Je pense qu'il doit s'ennuyer. Maman passe commande de beurre et de fromage blanc à Andrée qui disparaît derrière la porte du fond. Jojo vient nous embrasser mais il n'a pas beaucoup le temps de bavarder avec nous. Il prend un petit café et repart travailler.

Un jour, il m'a montré ses vaches mais j'ai eu un peu peur car elles sont impressionnantes par leur taille. Les cochons ne me font pas peur, ils sont sales, ils aiment se traîner dans la boue si fréquente dans cette région du Nord.

Andrée réapparaît avec ses paquets de beurre et de fromage blanc que maman glisse dans son sac à provisions. Nous finissons notre tasse de café et nous levons pour dire au revoir au grand-père qui ne peut pas bouger de sa chaise et à Andrée qui est très bavarde mais si gentille.

Nous repartons à la maison. Nous avons le nez et les joues si froides qu'ils sont rouges. Nous rentrons vite nous réchauffer près du feu qui nous attend.

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vendredi, 26 mai 2023

LE JARDIN CHEZ MA GRAND MERE

Jusque dans les années 60, mes grands parents paternels étaient gardiens d'une bonneterie. Ils logeaient dans une maison de 2 étages, avec un grand jardin derrière. Mon père travaillait dans cette usine comme contremaître et mon grand père y était comptable.

En photo, l'intérieur de l'usine le 26 avril 1953.

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Au bout du jardin, derrière l'usine, coulait une rivière où mon grand père aimait pêcher.

En photo, mon grand père avec Jean, le fils de son plus jeune frère, et Tom, le chien de mon grand père, en 1950, au bord de la rivière. On distingue les bâtiments de l'usine derrière eux.

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Les dimanches, quand il faisait beau, ma grand mère sortait ses chaises et une table, à l'ombre des pruniers. Les adultes y lisaient le journal et buvaient le café. Mon grand père fumait la pipe et mon père le cigare ou la cigarette. Avec mon frère et mes 3 soeurs on jouait à cache-cache, aux quilles, aux cartes ou avec nos poupées.

Un jour, nous nous sommes aperçu que mon frère avait soudain disparu. Absorbés par nos jeux et nos livres, les parents et grands parents par leurs bavardages, nous n'avions pas fait attention qu'il n'était plus avec nous.

Nous nous sommes tous mis à crier après lui, aussi bien dans la maison que dans la cour. Mais pas de réponse à nos appels.

Nous avions très peur à cause de la rivière. Les uns cherchaient dans le grand hangar au bout du jardin, les autres dans la cour de l'usine. J'allais et venais avec ma grande soeur et ma mère dans tous les coins du verger. J'étais de plus en plus anxieuse et en colère contre mon frère qui ne répondait pas à nos appels.

Au bout d'un quart d'heure qui nous a semblé très long, en nous approchant du grand hangar, nous avons entendu un bruit. Mon frère est apparu, près de la rivière, l'air triomphant, un grand sourire sur son visage et les bras en croix. Il nous a avoué s'être caché derrière les cartons dans le hangar et avoir profité qu'on lui tournait le dos pour descendre le petit escalier et partir en courant vers la rivière. 

Ma mère lui a demandé de ne surtout plus recommencer ce jeu là, en lui faisant comprendre que tout le monde avait imaginé le pire. En voyant la colère dans les yeux de ma grand mère, et son bras qui battait l'air comme pour lui donner une fessée, il est parti en courant s'asseoir sur une des chaises à l'ombre du prunier. Il avait compris. Il n'a plus jamais recommencé.

samedi, 29 avril 2023

LA VOISINE JOUE DU PIANO

Comme suite à ma note précédente, je publie un souvenir attaché à la maison où je suis née :

La voisine joue du piano cet après midi. Je l'entends à travers le mur de notre maison. Maman repasse le linge pendant que mon frère et ma grande soeur sont à l'école. J'ai deux ans et, bien sûr, je ne vais pas encore à l'école maternelle.

J'aime quand j'entends de la musique. Je sais chanter quelques chansons que nous entendons à la radio. Je les reprends de ma petite voix. Ma mère est "aux anges" quand elle m'entend chanter.

Je me dirige vers le mur mitoyen où Lala joue de son piano et je reste là, l'oreille collée contre la tapisserie, pendant que maman fait glisser son fer à repasser sur les vêtements qui passent de la corbeille à linge à la table, puis à l'armoire.

Quelquefois, je vois la voisine dans la rue quand je pars faire les courses avec maman. Alors la pianiste me regarde et me dit bonjour. Et moi je réponds : "Lala". Ma mère se met à rire et engage la conversation avec Colette (c'est son prénom) qui est mariée mais n'a pas d'enfant.

J'aime bien le son du piano et les morceaux qu'elle joue résonnent dans toute la maison.

Je ne suis jamais entrée dans la maison de Lala. Je n'ai jamais vu son piano. Quand nous avons déménagé, je l'ai revue souvent faire ses courses. Elle n'a jamais eu d'enfant...

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lundi, 06 mars 2023

AIMER LES EPINARDS

Quand je passe commande de surgelés, toutes les 3 semaines, j'achète des légumes, de la pâte brisée, du poisson, des pizzas etc...

La dernière fois au téléphone, la dame qui prend les commandes m'a demandé : "vous aimez les épinards ? Moi non".

Je lui ai expliqué que mes enfants, depuis 35 ans au moins, aiment en manger, ce qui est plutôt rare pour des enfants. Je me souviens, quand ma fille avait 2 ans, dans une cafeteria d'un supermarché où l'on faisait de temps en temps les courses, avait choisi, sur la photo des plats, un oeuf dur sur un lit d'épinards. Et elle avait tout mangé. Mon fils qui est un peu plus difficile que sa soeur aime toujours les épinards.

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Quand il était petit, il adorait les pâtes. Un matin chez la nourrice, chez qui je l'amenais avant de partir travailler, il lui a demandé triomphant : "les pâtes sont cuites Madame G. ?". Elle s'est mise à rire car il n'était que 9 h du matin. Cette anecdote, on en rit encore aujourd'hui car elle me l'avait raconté le soir quand j'ai repris mon fils.

mercredi, 18 janvier 2023

LE 15 MARS 1953

Sur la photo, ma grand-mère maternelle, ma mère, mon frère et ma soeur, dans une prairie, ou un jardin. Je ne suis pas sur la photo car je n'ai que 4 mois et 3 semaines. Peut être que je suis couchée dans un landau, près de mon père qui prend la photo. Car mon père prenait toujours les photos lui-même et, important, les dataient toutes.

Je me demande ce que font ma mère et ma grand mère en cette époque de l'année ? On distingue derrière mon frère une charrette.

 

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lundi, 12 décembre 2022

CHEZ THERESE ET CAMILLE

Ma grand-mère paternelle, née en 1895, n'avait qu'une soeur, Thérèse, née en 1891. Cette soeur avait eu une fille, Camille, née en octobre 1919.  Jusqu'en 2012, je ne savais pas qui était le père de Camille, elle portait le nom de famille de sa mère. Camille savait qui était son père par quelques photos de 1918-1919 que sa mère avait gardées de l'époque où elle vivait à Sainte Adresse, près du Havre.

C'est vers 2012 que j'ai retrouvé ces photos et que j'ai pu faire le rapprochement. Car le père de Camille s'appelait également Camille... De quoi est-il décédé, et quand ? Camille et Thérèse n'en parlaient jamais. Sur l'acte de naissance de Camille, pas de nom du père.

En juillet 1962, Camille est allée passer quelques jours à Saint Adresse, sur le lieu où ont vécus brièvement son père et sa mère et a pris quelques photos que j'ai mises dans un grand classeur avec de nombreux documents de la famille de mon père.

Quand j'étais enfant, mes soeurs, mon frère et moi, nous ne posions pas de questions indiscrètes. Thérèse s'était mariée avec Louis en 1935. J'ai connu Louis puisque nous allions régulièrement en famille chez Thérèse et Camille à Le Cateau Cambrésis qui se situait à un quart d'heure en voiture de la maison de mes parents. Quand Louis est décédé, j'étais encore enfant. Thérèse et Camille ont déménagé peu de temps après. J'ai retrouvé sur internet la photo de la première maison où habitaient Louis, Thérèse et Camille. Elle se trouvait dans une impasse. Des escaliers et un passage incliné donnaient sur une rue assez fréquentée. (Sur la photo, la maison de Thérèse et Camille est celle avec les 2 poubelles devant et qui se trouve juste après la maison beige). 

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Avec mes soeurs, pendant que les adultes bavardaient dans le salon-salle à manger, comme nous n'avions pas le droit de sortir dans la rue, ni dans le jardin, nous courions en riant et en chahutant dans le grand couloir qui partait de la porte d'entrée jusqu'à la cuisine, au fond de la maison. Nous aimions quand Camille nous maquillait. Elle possédait une dizaine de rouges à lèvres et de flacons de vernis à ongles. Elle était secrétaire de direction dans une grande usine. Elle nous demandait aussi de danser ou de chanter. Nous aimions nous produire en spectacle devant elle et sa maman. Pour cela, nous fermions la double porte qui séparait le salon de la salle à manger afin de faire comme au théâtre. Puis, quand nous étions prêts pour la danse ou la chanson, nous ouvrions en grand la double porte en saluant les spectateurs.

 

lundi, 17 octobre 2022

NORBERT

Norbert est né en 1961. Sa grand mère maternelle nous louait un de ses 3 appartements de vacances, à Crac'h, dans le Morbihan.

Le jour de son baptême, elle nous a donné quelques dragées en souvenir. 

En 1963, nous sommes retournés à Crac'h et avons reloué le même appartement. Sur la photo, Norbert, "le dur" comme disait ma mère, a 2 ans et ma mère le tient dans ses bras, à côté de sa grand mère maternelle qui nous avait annoncé que son petit fils avait été opéré des végétations. Elle nous disait qu'une fois sur 10 l'intervention ne réussissait pas. C'était le cas de Norbert malheureusement et il parlerait dans son nez toute sa vie.

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Nous sommes retournés à Crac'h plusieurs fois et Mme Pasco nous louait toujours le même appartement. Elle nous donnait de temps en temps des nouvelles de Norbert dont la mère tenait un hôtel-restaurant à la sortie de Crac'h. C'est là que ma soeur aînée a fait son repas de noce, en 1971, car elle s'est mariée à un cousin éloigné de Norbert. En 1986-87 il avait ouvert une crêperie sur le terrain derrière la maison de sa grand mère.

De passage dans le coin en 1997, j'ai revu Norbert qui tenait l'hôtel-restaurant de sa mère où nous avons loué une chambre pour une nuit.

Cet été, un reportage à la télévision nous parlait de Norbert, installé au Sénégal depuis 2001.

https://www.ouest-france.fr/monde/senegal/des-huitres-au-...

Autre reportage avec la vidéo :

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agric...

 

Quelques mois auparavant j'avais vu la vidéo sur Youtube.

 

 

samedi, 19 février 2022

FERS A REPASSER

Dans les années 50, ma mère repassait avec un fer non électrique comme celui en photo.

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Je me souviens très bien qu'elle le tenait par le manche avec un linge épais pour ne pas se brûler.

Elle le faisait d'abord chauffer sur le poêle à charbon de la salle à manger. Elle en avait d'ailleurs deux, un qui chauffait pendant qu'elle se servait de l'autre sur sa table à repasser.

 

 

Ensuite, dans les années 60, elle a reçu comme cadeau de fête des mères un fer électrique. Et les anciens ont été remisés définitivement à la cave.