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jeudi, 02 novembre 2023

QUAND LES GPS n'existaient pas encore.

Dans les années 60, quand nous partions de notre petite ville du nord de la France pour la Bretagne, où notre logement de vacances nous attendait, mon père préparait son itinéraire sur un bout de papier.

Il consultait la carte et indiquait sur ce papier le nom des villes à traverser, les unes après les autres.

C'est ainsi que nous traversions la Somme, l'Oise, l'Eure, l'Orne, la Mayenne, l'Ile et Vilaine pour arriver dans le Morbihan.

La 1ère année de nos vacances en Bretagne, en 1961, mon frère guidait mon père pendant le voyage en tenant la liste des villes à traverser sur ses genoux.

La 2ème année, en 1963, mon frère faisait encore le co-pilote.

Quand mon frère ne venait pas en vacances avec nous, je le remplaçais auprès de mon père qui me confiait sa liste de villes.

Nous quittions le nord de la France, tôt le matin, c'est à dire vers 3 h 30. Nous avions environ 700 kms à faire sur des petites, moyennes et grandes routes car il n'y avait pas d'autoroute. Il fallait arriver chez les propriétaires de la location avant le repas du soir. Ils nous attendaient pour nous confier les clés et donner quelques instructions. Il fallait prendre de l'avance au cas où nous serions retardés sur la route par quelque événement imprévu. Nous roulions à une moyenne de 60-65 km/h.

Je me souviens du nom des villes et villages : Nesle, Roye, Montdidier, Breteuil, Gournay en Bray, Les Andelys, Louviers, Conches en Ouche, l'Aigle, Sées, La Ferté Macé, Bagnoles de l'Orne, Ernée, Vitré, Janzé, Bain de Bretagne, Redon, Questemberg, Vannes, Auray et Crac'h.

Quand nous passions à Louviers, nous chantions  : "Sur la route de Louviers, il y'avait un cantonnier, qui cassait des tas d'cailloux, qui cassait des tas d'cailloux, pour mettre sur l'passage des roues".

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samedi, 28 octobre 2023

LES COMMERCES AMBULANTS

Dans mon enfance, années 50 et 60, ma mère se servait de temps en temps chez l'épicier ambulant qui passait à date fixe dans les rues de ma ville de naissance. Elle connaissait bien Monsieur V., elle prenait le temps de bavarder un peu avec lui de choses et d'autres, elle avait confiance.

En plus de cet épicier, un brasseur venait livrer les boissons dont nous avions besoin : eau, bière, vin, jus de fruits. 

Pendant les mois de juillet et août, un vendeur de glaces passait avec sa camionnette. J'entends encore la petite musique qu'il diffusait par haut-parleur pour annoncer sa venue.

Jusqu'en 2011, année où mon père est décédé et ma mère partie en EHPAD, elle se servait à la boulangerie itinérante.

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Dans les années 70, je suis partie vivre à Lille et je n'ai pas connu de commerces ambulants, nous travaillions, mon mari et moi et n'étions pas chez nous de la journée. Je ne sais s'ils existaient dans cette grande ville.

Dans les années 80, habitant un petit village du sud, les commerçants ambulants étaient annoncés par haut-parleur du haut du village : soit le vendeur de vêtements, soit le poissonnier qui s'installait le vendredi sur la place de l'église, soit le camion d'outils et de matériel pour bricoler et jardiner, soit l'épicier. Ils sont passés jusqu'à la fin des années 90, soit jusqu'à leur retraite. Ensuite, nous n'avons plus eu la visite d'autres commerçants, personne pour prendre la suite, pour les remplacer, cela n'intéressait pas les jeunes générations.

jeudi, 19 octobre 2023

MON PROFESSEUR DE PHYSIQUE-CHIMIE

Durant les années scolaires 1969-1970 et 1970-1971, dans mon nouveau lycée qui venait d'être inauguré, mes camarades et moi-même avons eu comme professeur de physique-chimie un jeune de 26 ans, très compétent et sérieux. Ses cours étaient vivants et très intéressants, dispensés dans un amphithéâtre avec du matériel neuf.

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Vers l'âge de 42 ans, il devint père d'un fils unique. Il surprotégea cet enfant et le coupa du monde extérieur. Le non-dit régnait dans leur maison.

11 ans après la naissance de son fils, il perdit sa femme et la vie entre eux deux devint plus pesante.

Quand son fils eut 19 ans, il annonça à son père qu'il n'allait pas passer son bac et souhaitait gagner Paris. De plus, il lui avoua sa transsexualité.

Le lendemain de ces trois annonces, une dispute éclate : le père veut empêcher son fils de partir. Ils en viennent aux mains et le père se blesse grièvement, le sang coule partout. Paniqué, le fils appelle les secours. Quand les pompiers arrivent, ils trouvent le corps sans vie du père, baignant dans son sang, la carotide sectionnée. Il avait 59 ans.

Le fils, jugé quatre ans après les faits, a été condamné à une peine de douze ans de réclusion.

(Je n'ai connu tous ces faits que depuis quelques jours, et j'en suis très triste).

 

mardi, 26 septembre 2023

COQUETIERS

Depuis le milieu des années 70, mon mari et moi nous allions presque chaque année dans la maison secondaire des parents d'un copain du Nord, à La Bruguière, plus précisément, petit village du Gard.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Brugui%C3%A8re

Pendant l'été 1992, nous ne savions pas que c'était la dernière fois, le copain de mon mari étant décédé d'un cancer 3 ans et demi après.

Nous partions souvent en voiture visiter les alentours du village et, comme il se trouve dans la région d'Uzès, nous nous sommes arrêtés un jour à Saint Quentin la Poterie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Quentin-la-Poterie

Des potiers et des céramistes y vivent, la poterie est liée au village.

https://www.avignon-et-provence.com/tourisme-provence/sai...

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Après avoir fait le tour des ruelles étroites, nous nous sommes laissés séduire par les ateliers des artisans : nous avons acheté ces coquetiers chez l'un d'eux.

 

mercredi, 20 septembre 2023

MA GRAND MERE MATERNELLE (Marie Marguerite)

Ma grand mère maternelle (Marie Marguerite), que nous appelions Mémé dans notre enfance, ou Marguerite pour la famille, était née dans un moulin à Hon-Hergies, le 31 décembre 1898. Son père François (né le 1er mai 1868 et décédé le 17 décembre 1937) était meunier et sa mère Hermance Constance (née le 18 septembre 1869 et décédée le 1er mars 1934) était couturière. Ils s'étaient mariés à Haspres (Hauts de France) le 10 septembre 1892.

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Mémé avait une soeur, Jeanne, née en 1893 et décédée en 1981. Jeanne avait été mariée une 1ère fois à Jules, douanier, né le 26 décembre 1883 et décédé le 5 février 1917. Avec son 2ème mari, Fernand, elle a eu une fille, Fernande, qui a eu 3 enfants, Nicole en 1939, Françoise en 1948 et Michel en 1953. Nous allions régulièrement rendre visite à Jeanne et Fernand, les dimanches, dans leur maison de Jeumont (Hauts de France), près de la frontière Belge.

Mémé avait également un frère, Ernest, qui a été marié une 1ère fois avec Marcelle dont il a eu une fille Michèle en 1933. Ernest, devenu veuf, s'est remarié avec Adrienne. Ernest était né le 2 mai 1902 et décédé en mai 1961. Je ne me souviens plus d'Ernest qui habitait pourtant la même ville que ma famille. Je sais qu'il est décédé d'une hémorragie cérébrale.

J'ai fait quelques recherches sur les moulins d'Hon-Hergies. La commune possédait 3 moulins à blé et un moulin à huile.

- Le moulin du Tordoir de la Flaminette (scierie Blondeau, Dieudonné), c'est un moulin à farine au début. Nommé Moulin Egmont, puis Massart (1798), puis à huile en 1893. Paul Walquerman en devient propriétaire en 1930.

- Le moulin à farine Beauvois (1789), ou banal, ou moulin Bertrand puis Devos, puis Lambrecht (1886).

- Le moulin La Platinerie, devenu moulin à farine en 1811 (propriétaires successifs : Dusart, puis Lhost, puis Hurieau en 1811, puis Descamps en 1813, puis Lafuite).

https://villesetvillagesdelavesnois.org/honhergies/hon_he...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hon-Hergies

 

 

 

vendredi, 26 mai 2023

LE JARDIN CHEZ MA GRAND MERE

Jusque dans les années 60, mes grands parents paternels étaient gardiens d'une bonneterie. Ils logeaient dans une maison de 2 étages, avec un grand jardin derrière. Mon père travaillait dans cette usine comme contremaître et mon grand père y était comptable.

En photo, l'intérieur de l'usine le 26 avril 1953.

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Au bout du jardin, derrière l'usine, coulait une rivière où mon grand père aimait pêcher.

En photo, mon grand père avec Jean, le fils de son plus jeune frère, et Tom, le chien de mon grand père, en 1950, au bord de la rivière. On distingue les bâtiments de l'usine derrière eux.

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Les dimanches, quand il faisait beau, ma grand mère sortait ses chaises et une table, à l'ombre des pruniers. Les adultes y lisaient le journal et buvaient le café. Mon grand père fumait la pipe et mon père le cigare ou la cigarette. Avec mon frère et mes 3 soeurs on jouait à cache-cache, aux quilles, aux cartes ou avec nos poupées.

Un jour, nous nous sommes aperçu que mon frère avait soudain disparu. Absorbés par nos jeux et nos livres, les parents et grands parents par leurs bavardages, nous n'avions pas fait attention qu'il n'était plus avec nous.

Nous nous sommes tous mis à crier après lui, aussi bien dans la maison que dans la cour. Mais pas de réponse à nos appels.

Nous avions très peur à cause de la rivière. Les uns cherchaient dans le grand hangar au bout du jardin, les autres dans la cour de l'usine. J'allais et venais avec ma grande soeur et ma mère dans tous les coins du verger. J'étais de plus en plus anxieuse et en colère contre mon frère qui ne répondait pas à nos appels.

Au bout d'un quart d'heure qui nous a semblé très long, en nous approchant du grand hangar, nous avons entendu un bruit. Mon frère est apparu, près de la rivière, l'air triomphant, un grand sourire sur son visage et les bras en croix. Il nous a avoué s'être caché derrière les cartons dans le hangar et avoir profité qu'on lui tournait le dos pour descendre le petit escalier et partir en courant vers la rivière. 

Ma mère lui a demandé de ne surtout plus recommencer ce jeu là, en lui faisant comprendre que tout le monde avait imaginé le pire. En voyant la colère dans les yeux de ma grand mère, et son bras qui battait l'air comme pour lui donner une fessée, il est parti en courant s'asseoir sur une des chaises à l'ombre du prunier. Il avait compris. Il n'a plus jamais recommencé.

samedi, 29 avril 2023

LA VOISINE JOUE DU PIANO

Comme suite à ma note précédente, je publie un souvenir attaché à la maison où je suis née :

La voisine joue du piano cet après midi. Je l'entends à travers le mur de notre maison. Maman repasse le linge pendant que mon frère et ma grande soeur sont à l'école. J'ai deux ans et, bien sûr, je ne vais pas encore à l'école maternelle.

J'aime quand j'entends de la musique. Je sais chanter quelques chansons que nous entendons à la radio. Je les reprends de ma petite voix. Ma mère est "aux anges" quand elle m'entend chanter.

Je me dirige vers le mur mitoyen où Lala joue de son piano et je reste là, l'oreille collée contre la tapisserie, pendant que maman fait glisser son fer à repasser sur les vêtements qui passent de la corbeille à linge à la table, puis à l'armoire.

Quelquefois, je vois la voisine dans la rue quand je pars faire les courses avec maman. Alors la pianiste me regarde et me dit bonjour. Et moi je réponds : "Lala". Ma mère se met à rire et engage la conversation avec Colette (c'est son prénom) qui est mariée mais n'a pas d'enfant.

J'aime bien le son du piano et les morceaux qu'elle joue résonnent dans toute la maison.

Je ne suis jamais entrée dans la maison de Lala. Je n'ai jamais vu son piano. Quand nous avons déménagé, je l'ai revue souvent faire ses courses. Elle n'a jamais eu d'enfant...

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jeudi, 27 avril 2023

JE SUIS NEE DANS CETTE MAISON en octobre 1952

Je suis née dans cette maison, près du canal de la Sambre à l'Oise, le 22 octobre 1952, 3ème enfant de la famille, dont un garçon, l'aîné, et 4 filles, seule la dernière est née en 1957 en maternité.

La maison existe toujours, dans le quartier de la ville basse. Je ne sais si nous habitions au 1er étage ou au 2ème, mes parents ont quitté l'appartement quand j'avais 2 ans et demi pour habiter dans une maison neuve.

La maison actuellement :

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La maison le 7 août 1949, juste après la naissance de mon frère. Sur la photo : mes grands parents paternels, ma mère, et le fiancé de la soeur de ma mère, fiancé décédé un an après cette photo, écrasé par un char à l'armée. On distingue sur la photo une vitre brisée (reste de la dernière guerre).

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Mon frère et ma soeur, le 9 février 1953, jouant sur le trottoir, près de la porte d'entrée. On reconnait la maison voisine derrière mon frère, maison qui est rouge sur la 1ère photo.

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lundi, 06 mars 2023

AIMER LES EPINARDS

Quand je passe commande de surgelés, toutes les 3 semaines, j'achète des légumes, de la pâte brisée, du poisson, des pizzas etc...

La dernière fois au téléphone, la dame qui prend les commandes m'a demandé : "vous aimez les épinards ? Moi non".

Je lui ai expliqué que mes enfants, depuis 35 ans au moins, aiment en manger, ce qui est plutôt rare pour des enfants. Je me souviens, quand ma fille avait 2 ans, dans une cafeteria d'un supermarché où l'on faisait de temps en temps les courses, avait choisi, sur la photo des plats, un oeuf dur sur un lit d'épinards. Et elle avait tout mangé. Mon fils qui est un peu plus difficile que sa soeur aime toujours les épinards.

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Quand il était petit, il adorait les pâtes. Un matin chez la nourrice, chez qui je l'amenais avant de partir travailler, il lui a demandé triomphant : "les pâtes sont cuites Madame G. ?". Elle s'est mise à rire car il n'était que 9 h du matin. Cette anecdote, on en rit encore aujourd'hui car elle me l'avait raconté le soir quand j'ai repris mon fils.

vendredi, 03 février 2023

LES CREPES DE MAMAN

Les crêpes de maman s'appelaient des ratons. Car dans le Nord de la France où j'habitais jusqu'en 1975, on ne disait pas crêpes.

Quand maman préparaient des ratons, elle s'y prenait dès 17 h, car le repas du soir commençait à 18 h 20.  Pourquoi ? parce qu'après le repas, elle faisait la vaisselle à l'évier qui, ensuite, servait à notre toilette. Nous étions 6 à la maison, 4 filles et les parents. On ne prenait une douche que le samedi soir. Il fallait qu'on soit au lit vers 21 h 15, dernier délai, à cause de l'école ou du lycée le lendemain.

Quand elle avait terminé la cuisson des ratons pour 6 personnes, le tas était assez haut et il fallait bien le centrer pour qu'il ne tombe pas. Il ressemblait à celui de la photo, peut être plus haut.

RECETTE trouvée sur internet car je ne me souviens plus de la recette de maman :

Pour 2 douzaines de crêpes environ
500 g de farine
10 oeufs, jaunes et blancs séparés
1 litre de lait tiède
1 c. à soupe de sucre
1 c. à soupe de rhum
1 pincée de sel
12 g de levure fraîche de boulanger ou 4 g de levure sèche
2 c. à soupe de bière
100 g de beurre.

 

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