jeudi, 17 octobre 2024
LES SOUVENIRS (Henry Bataille - 1872-1922)
Les souvenirs, ce sont des chambres sans serrures,
Des chambres vides où l’on n’ose plus entrer,
Parce que de vieux parents jadis y moururent.
On vit dans la maison où sont ces chambres closes.
On sait qu’elles sont là comme à leur habitude,
Et c’est la chambre bleu, et c’est la chambre rose…
La maison se remplit ainsi de solitude,
Et l’on y continue à vivre en souriant…
J’accueille quand il veut le souvenir qui passe,
Je lui dis : « Mets-toi là… Je reviendrai te voir… »
Je sais toute ma vie qu’il est bien à sa place,
Mais j’oublie de revenir le voir,
Ils sont ainsi beaucoup dans la vieille demeure.
Ils se sont résignés à ce qu’on les oublie,
Et si je ne viens pas ce soir ni tout à l’heure.
Ne demandez pas à mon coeur plus qu’à la vie…
Je sais qu’ils dorment là, derrière les cloisons,
Je n’ai plus le besoin d’aller les reconnaître ;
De la route je vois leurs petites fenêtres,
Et ce sera jusqu’à ce que nous en mourions.
Pourtant je sens parfois, aux ombres quotidiennes,
Je ne sais quelle angoisse froide, quel frisson,
Et ne comprenant pas d’où ces douleurs proviennent,
Je passe… Or, chaque fois, c’est un deuil qui se fait
Un trouble est en secret venu nous avertir
Qu’un souvenir est mort ou qu’il s’en est allé…
On ne distingue pas très bien quel souvenir,
Parce qu’on est vieux, on ne se souvient guère…
Pourtant, je sens en moi se fermer des paupières.
16:33 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poète, poème, poésie, henry bataille, culture, souvenirs
dimanche, 29 septembre 2024
EUPHORIQUE
Je marchais dans les rues envahies par le soleil déjà fort en cette fin de matinée.
Au loin, j'entendais une musique euphorique. Je pensais qu'elle s'échappait de quelque fenêtre ouverte ou bien d'un bar musical.
Au fur et à mesure que j'avançais, je savais que ce chant s'élevait de la terre et non d'une quelconque chaine hifi ou radio.
En montant la rue, j'apercevais au loin une jeune fille assise sur le trottoir qui frappait de ses deux mains une sorte de couvercle en métal. Elle caressait presque la surface de ce drôle d'instrument. Elle en faisait le tour et les passants s'arrêtaient pour la regarder jouer.
Moi aussi je la regardais, surprise d'entendre s'échapper de son instrument une musique si douce, indéfinissable....
(le Hang Drum est un nouvel instrument de musique créé par deux Suisses en 2000 ; j'ai vu cet instrument à Barcelone, au Parc Guell, le 13 novembre 2010, joué par un jeune musicien et accompagné au violon par un autre).
23:28 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : musique, instrument, hang drum, zen, musicien de rue, spectacle, souvenirs
vendredi, 20 septembre 2024
LE BUREAU DE GRAND PERE
Le bureau de grand père, dans les années 50 et en 1960, était une pièce assez sombre, éclairée seulement par une fenêtre donnant sur la rue.
Grand père y tenait des comptes sur des grands livres. Il y lisait également le journal local en fumant la pipe. Tout était bien ordonné, bien rangé, chaque chose avait une place bien déterminée.
Je le retrouvais là, le dimanche midi, quand nous arrivions en famille pour le repas préparé par grand mère.
Dès qu'il discutait sérieusement avec papa, je partais jouer dans le jardin.
Une bibliothèque vitrée se tenait dans le coin gauche de cette pièce où régnait le calme absolu. J'ai bien essayé de m'intéresser à ce qui s'y trouvait aligné sagement, mais je n'aimais que les livres de mon grand frère.
Un canapé en cuir marron, adossé au mur près de la porte, était le seul endroit où j'aimais m'asseoir. C'est là que le Père Noël déposait ses cadeaux chaque fin d'année. Cette idée ne me semblait pas étrange, au contraire, il avait la bonne idée de ne déranger personne dans la maison, lors de son bref passage.
Des bibelots anciens donnaient à ce bureau une ambiance d'un autre siècle.
Quand grand père a pris sa retraite, j'avais 8 ans, un autre bureau plus petit l'attendait dans sa nouvelle maison. Il avait gardé chaque meuble mais l'ambiance et les activités restaient les mêmes.
16:19 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : souvenirs, écriture, enfance, grand père, retraite, comptable, usine
lundi, 09 septembre 2024
UNE PETITE ROBE ORANGE
Elle avait remarqué une robe imprimée, en photo, dans un magazine.
Son envie devenait de plus en plus forte au fur et à mesure qu'elle regardait la photo. Plusieurs fois elle avait refermé les pages, puis elle se mettait à rêver qu'elle pourrait la porter cet été, pendant ses vacances. Elle serait belle dedans, sans aucun doute. Il fallait qu'elle en parle à sa mère. Elle n'osait pas de peur d'essuyer un refus.
Pendant plusieurs jours elle hésita, se disant que son envie lui passerait et elle serait ainsi en paix avec sa mère.
Puis un matin, n'en tenant plus, elle ouvrit la bouche et sa phrase préparée depuis plus d'une semaine sortit spontanément. Elle en fut la première surprise. Elle avait tout simplement osé demander à sa mère de lui acheter.
11:38 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : vêtements, robe, habits, souvenirs, fille, femme, texte brefs, culture
lundi, 02 septembre 2024
A l'ECOLE MATERNELLE
De mes années passées à l'école maternelle, il me reste peu de souvenirs.
Ce dont je me souviens c'est que je n'ai pas pleuré le premier jour.
Les maîtresses étaient très sympathiques, très gentilles.
J'ai très peu de souvenirs de la première année de maternelle. Je me revois, avec mes petites camarades, essayer de dessiner, de recopier ce que la maîtresse avait écrit sur le tableau noir. Nous faisions des collages de papiers de couleurs, nous chantions et la maîtresse nous initiait à la musique avec des tambourins que nous frappions du poing.
J'ai plus de souvenirs de la dernière année car la maîtresse avait décoré la salle de classe avec : des filets de pêche, des étoiles de mer, des photos de bateaux, de mer, de coquillages, de sable, d'algues.
Et surtout, elle nous avait appris à chanter une chanson de Charles TRENET : LA MER !
Elle nous faisait écouter la chanson puis nous apprenait les paroles.
Je ne sais plus si c'était le disque de TRENET qui passait sur son électrophone. Comme j'aimais chanter, ces moments là étaient les plus marquants pour moi.
A la fin de l'année scolaire, nous avons chanté devant nos papa et maman et nous avons été chaleureusement applaudis.
Je me souviens également de l'odeur de la peinture. Chaque enfant avait une poterie à décorer. La maîtresse nous avait donné un pot à peindre sur lequel elle avait fait des dessins. A nous de peindre le pot et le laisser sécher toute une journée. Le lendemain ou le jour suivant, nous devions y ajouter les motifs avec une peinture d'une autre couleur.
J'ai gardé ce pot et il se trouve actuellement dans ma cuisine, comme souvenir. Bien sûr, il est abimé mais c'est merveilleux de savoir que je l'ai peint quand j'avais 5 ans. Il est rose et les dessins représentent des bateaux verts à voiles blanches.
Je me souviens également du cadeau que j'ai reçu au moment du Noël de l'école : une dinette en métal ! J'ai ramené ce cadeau à la maison toute fière...toute heureuse !
Comme l'école était mixte, les filles avaient des petits amoureux, ou fiancés, et les garçons aussi.
Un soir, en rentrant de l'école j'ai dit à ma mère "je veux un petit frère qui s'appelle Pascal M...."
Ma mère s'est mise à rire et a compris que j'étais amoureuse de ce petit garçon que je trouvais très beau. Il avait les cheveux blonds et les yeux bleus... Je ne sais pas ce qu'il est devenu ensuite car l'école primaire, à partir de 6 ans, n'était plus mixte. Je crois savoir qu'il avait quitté la ville quelques années après avec ses parents. Mais je ne m'intéressais déjà plus à lui.
13:22 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : souvenirs, école, école maternelle, enfant, enfance, maîtresse d'école, jeux
samedi, 24 août 2024
MES PREMIERES VACANCES DURANT L'ETE 1959
Aujourd'hui, nous partons en vacances en famille pour la première fois. Il fait chaud et le ciel est bleu. J'ai 6 ans et demi. Pour le voyage, j'ai mis ma robe en coton rouge et blanc, mes lunettes de soleil ainsi que mon chapeau de paille. Maman a préparé les valises et m'a permis d'emmener ma poupée. Papa a garé la 203 devant le portail et charge nos valises dans le coffre ainsi que quelques sacs. Nous nous installons dans la voiture pendant que maman fait les dernières recommandations à mémé qui gardera notre maison pendant notre absence. Le voyage peut commencer. Le moteur ronronne et Papa ferme toutes les portières. Nous disons au revoir et nous voilà partis. Dans la voiture, maman nous demande si nous n'avons pas trop chaud et si nous avons soif. Dans quelques heures nous arriverons chez Oncle Fernand qui nous attend dans sa maison de campagne, près de Chartres. Oncle Fernand est le frère de mon Pépé. Il est à la retraite depuis peu. Il passe chaque été dans sa maison de campagne avec sa femme Henriette, ses deux filles et sa petite fille, Sophie, qui a 10 ans. Sophie est ma cousine, elle est venue quelquefois le dimanche chez mon Pépé et nous avons joué ensemble.
Nous arrivons près de Chartres après un voyage de quelques heures. La voiture roule maintenant près des champs de blé. Rien que des champs de blé sur une route de campagne. Dans un tournant, nous voyons Oncle Fernand qui nous fait des signes. C'est ici, au milieu de la verdure que se trouve sa maison. Papa gare la voiture et nous descendons pour aller embrasser toute la famille qui nous attend avec impatience. Dans la cour ombragée, deux grandes tables nous attendent pour le repas du soir. Le vent est léger et l'air est doux. Des guêpes viennent se jeter dans les pièges posés sur de petites tables de jardin. Elles ne viendront plus nous déranger pendant le repas. Le parfum de la maison se dégage des deux portes-fenêtres de la salle à manger devant la terrasse. Des mouches viennent se coller aux rubans insecticides accrochés aux lampadaires dans la maison.
Oncle Fernand nous aide à monter nos bagages dans les chambres. Pour y accéder, nous contournons la maison construite sur un terrain en pente : les portes-fenêtres des chambres sont ouvertes directement sur le jardin. Nous n'avons donc pas besoin de monter par l'escalier intérieur pour nous installer.
Ma cousine Sophie nous montre sa chambre et ses jouets. Elle court avec nous dans le jardin et nous laissons les adultes discuter de choses et d'autres.
Le lendemain, nous partons promener en famille. Oncle Fernand possède une barque. Il nous emmène sur la rivière qui court pas loin de là. Il fait toujours aussi beau et nous sommes heureux de passer de si belles vacances. Chacun notre tour, nous faisons un tour en barque et nous nous laissons aller à découvrir la rivière de l'intérieur.
Dans la journée, nous jouons avec Sophie et nous visitons le jardin derrière la maison : Oncle Fernand y possède quelques pieds de vignes. Dans une grange il a rangé tout son matériel pour le jardin et le bricolage.
J'ai ainsi passé 8 jours merveilleux, dans un endroit si beau que je ne l'oublierai jamais. J'ai eu récemment ma cousine Sophie au téléphone, suite au décès de sa tante. Il reste dans ma mémoire une petite fille blonde, aux yeux bleus, espiègle, indépendante, assez gâtée car fille unique, mais très agréable.
13:48 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : souvenirs, enfance, vacances, oncle, chartres, grand père, grand oncle
samedi, 27 juillet 2024
MON MAI 68
En mai 68, ma soeur aînée préparait son Bac. Pour moi, cette échéance était encore loin. Elle sortait le week end avec une bande de copains et copines, toujours les mêmes. Ils allaient dans les bals des communes voisines. Je ne l'accompagnais jamais, ce n'était pas ma bande.
J'avais demandé à ma mère de m'acheter un pantalon en coton, genre Jean, de couleur rouge brique. Je le portais avec un tee-shirt blanc. Je l'aimais beaucoup. Pour moi, plus question d'aller me faire couper les cheveux chez sa cousine qui tenait un salon de coiffure. J'avais déjà décidé de me laisser pousser les cheveux très longs, jusqu'à la taille. Quand j'en parlais à ma mère, elle me répondait que ce n'était pas bon, qu'il fallait les couper de temps en temps pour leur donner de la vigueur.
Mon grand père paternel venait d'avoir 75 ans. Il lui restait encore 13 ans à vivre, personne ne le savait.
Mon grand père maternel avait 68 ans. Il devait décéder 8 ans après.
Ce mois de mai 68, l'usine dans laquelle travaillait mon père depuis 20 ans commençait à rencontrer des difficultés. Mon père, sentant le vent tourner, décida alors de se reconvertir. Il travailla d'abord avec un ami. Puis il se mit à son compte. Ma mère répondait toute la journée aux clients qui appelaient au téléphone. Elle qui aimait faire de la couture ou du tricot, dû ralentir ses occupations. A cette époque, les téléphones étaient fixes, les portables n'existaient pas encore. Quand elle se trouvait à l'étage, elle descendait en vitesse pour ne pas manquer l'appel. Quant à la comptabilité, mon père la tenait seul mais il n'était pas facile de jongler avec les différentes tâches que son nouveau travail entraînait.
De mon côté, je savais que je travaillerai toute ma vie. Je ne désirais pas rester à la maison comme ma mère, ne pas dépendre financièrement de quelqu'un était un gage de liberté. C'était cela notre avenir à nous tous.
Cette année là, mon professeur de maths manqua beaucoup, il était en instance de divorce et nous n'avions pas souvent un remplaçant.
Et puis les grèves dans les lycées et collèges se sont succédées. Dans ma petite ville de province, je suivais ce qui se passait dans la capitale par le biais de la radio et de la télévision. Mais rien de comparable dans mon lycée.
Ma soeur a été reçue à son examen de baccalauréat, elle a alors choisi de devenir institutrice. Moi je devais continuer mes études à la rentrée de septembre car ma route était tracée. Je suivais le mouvement qui avait commencé depuis plus de deux mois dans la capitale en attendant de partir en vacances d'été comme chaque année.
17:47 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : mai 68, souvenirs, collège, lycée, vélo, famille
samedi, 06 juillet 2024
SOUVENIR D'ENFANCE : Madame DECDOC
Maman se servait quelquefois à l'épicerie, sur la place de la Mairie. Elle m'emmenait avec elle après avoir déposé mon frère et ma soeur à l'école.
L'épicière me faisait un joli sourire en me donnant un bonbon aux fruits qu'elle tirait de son étagère en verre.
"Tiens, petite, je sais que tu aimes les bonbons, comme tous les enfants ...".
La première fois, je la regardais et j'ai simplement pris le bonbon sans rien dire. Maman fronçait les sourcils en disant :
"Tu ne dis pas merci à Madame des Docks ?".
Je regardais l'épicière. Je la trouvais vieille et pas très belle. Je répondais alors d'un ton sec et vainqueur : "NON !".
Sur le chemin du retour, maman me demandait : "Pourquoi tu n'as pas dit merci à la dame ?".
Je répondais d'une petite voix : "j'aime pas Madame DECDOC ...".
14:54 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : souvenirs, enfance, culture, magasin, coopérateurs, les docks, petite fille
lundi, 03 juin 2024
L'ECLUSE (souvenir d'enfance)
Au bout du boulevard, où j'habite avec mes parents, s'étend le canal où je regarde quelquefois passer les péniches qui s'en vont traverser le pays. Elles transportent leur matériel à livrer.
Je dois tourner vers la droite pour accéder au pont qui enjambe l'eau quand je rends visite à mes grands parents paternels.
La maison de l'éclusier est entourée de toutes les manivelles qui servent à faire fonctionner l'écluse. Quand je passe près d'elle, j'aperçois de temps en temps cet homme qui veille au passage des péniches. Sa maison, construite au début des années 60, n'est pas très belle. Ce spectacle me rappelle certains livres de HERGE quand Tintin et le Capitaine sont sur le pont d'un navire. Mais ici, ce n'est pas le monde de la mer. Juste un canal qui fut construit au 19ème siècle, entre la Sambre et l'Oise.
Je m'arrête sur le pont, juste au-dessus de l'écluse, et je regarde la péniche entrer et les lourdes portes se refermer derrière elle. Elle est emprisonnée maintenant. Son propriétaire attend sur le pont le signal, c'est à dire l'ouverture des portes au devant du bateau.
J'entends l'éclusier lui parler pendant qu'il fait les manoeuvres. Le bruit de la chute de l'eau qui fait tomber le niveau à l'intérieur l'empêche de continuer à bavarder. La péniche doucement descend. Je reste là à regarder jusqu'à ce que les portes libèrent la péniche dont le moteur se remet à tourner à plus vive allure. D'un signe de la main, les deux hommes se disent "au revoir". Et le voyage peut continuer. Car le client attend sa livraison et il ne faut pas le décevoir.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_de_la_Sambre_%C3%A0_l...
18:23 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écluse, péniches, canal, sambre, landrecies, souvenirs
vendredi, 24 mai 2024
BEAUX JOURS
Les dimanches après-midi où il faisait beau, ma grand-mère aimait sortir ses chaises et les installaient à l'ombre des pruniers, au fond de son jardin.
Elle préparait le café à la cuisine et sortait ses tasses sur la table dehors. Après le repas pris en famille, nous profitions du jardin pour nous y amuser et laisser les grandes personnes discuter des évènements récents. Petite, j'aimais me coucher dans l'herbe haute de ce coin de jardin préservé, avec mes soeurs et mon frère. Ma grand mère nous mettait une couverture par terre, comme pour un pique nique. Mon frère me prêtait ses livres. Nous allions courir après les poules. Nous inventions des histoires comme dans les films de cow boys. Mes parents et grand-parents continuaient à discuter de choses et d'autres tout en nous surveillant d'un oeil.
Mais un jour, mon frère avait disparu, nous nous sommes mis à le chercher partout en criant après lui. Il ne répondait pas. Sans doute riait-il de sa cachette en nous écoutant et se moquant bien de nous. Tout le monde se mit à le chercher et nous avions très peur car, au bout du jardin, se trouvait une rivière où mon grand père aimait pêcher. L'angoisse grandissait au bout d'une demi heure. Je trouvais ridicule qu'il ne réponde pas. Je sentais l'anxiété monter, surtout chez ma maman. Moi, j'allais et venais dans l'herbe puisqu'on m'avait interdit d'aller derrière les hangars ainsi qu'à mes soeurs.
Tout le monde criait après lui et aucune réponse ne venait. Je n'étais pas inquiète mais en colère contre lui pour cette farce qu'il nous jouait.
Au bout de cette demie heure qui nous avait semblée très longue, mon frère est apparu dans le chemin, face à la rivière, entre les deux hangars, un grand sourire au milieu de sa figure et les bras en croix, ayant l'air de dire "je vous ai bien fait marcher".
Nous nous sommes tous exclamés à sa vue et mes parents ne l'ont pas trop sermonné car il s'était caché derrière des cartons, dans un des hangars. Et puis, il était assez grand pour comprendre que l'on ne doit pas faire peur aux autres ainsi.
08:39 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : souvenirs, enfance, grand mère, jardin, chaises, tables, culture