mercredi, 09 janvier 2019
NUIT BLANCHE (Albert SAMAIN - Au Jardin de l'Infante)
Cette nuit, tu prendras soin que dans chaque vase
Frisonne, humide encore, une gerbe de fleurs.
Nul flambeau dans la chambre - où tes chères pâleurs
Se noieront comme un rêve en des vapeurs de gaze.
Pour respirer tous nos bonheurs avec emphase,
Sur le piano triste, où trembleront des pleurs,
Tes mains feront chanter d'angéliques douleurs
Et je t'écouterai, silencieux d'extase.
Tels nous nous aimons, sévères et muets.
Seul, un baiser parfois sur tes ongles fluets
Sera la goutte d'eau qui déborde des urnes.
Oh soeur ! et dans le ciel de notre pureté
Le virginal Désir des amours taciturnes
Montera lentement comme un astre argenté,
Ton souvenir est comme un livre bien aimé,
Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé,
Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante
D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente.
Je voudrais, convoitant l'impossible en mes voeux,
Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux ;
Ciseler avec l'art patient des orfèvres
Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;
Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi
Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ;
Dire quelle mer chante en vagues d'élégie
Au golfe de tes seins où je me réfugie ;
Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois
Comme une après-midi d'automne dans les bois ;
De l'heure la plus chère enchâsser la relique,
Et, sur le piano, tel soir mélancolique,
Ressusciter l'écho presque religieux
D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Samain
11:48 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poète, auteur, poésie, poèmes, albert samain, culture, écriture, littérature
vendredi, 07 décembre 2018
UN MONDE
Deux visions du monde s'opposent
Les uns annoncent la catastrophe
Le terre étouffe sous les déchets
Et puis les autres à l'opposé
Nous disent qu'il faut avoir confiance
Que nous vivons dans l'abondance
Qui nous ouvre un monde nouveau
Un monde tout nouveau tout beau
Mais la vérité saute aux yeux.
15:32 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : poèmes, poète, poésie, texte, écriture, auteur, recueil, culture, monde
mardi, 20 novembre 2018
BOUCHONS DU MATIN
Les bouchons du matin
Forment des p'tits boudins
Métalliques et changeants
Sinueux et mouvants.
(le 12.09.2011)
21:57 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : poésie, poèmes, poète, auteur, recueil, livre, vers, écriture
vendredi, 26 octobre 2018
MYSTERE
Les mystères s'expliquent moins par eux-mêmes qu'en expliquant tout le reste, comme une lampe s'explique moins par sa mèche que par sa lumière (Paul Claudel).
Le mystère est une position trop favorable pour qu'un esprit bien élevé s'y maintienne (Jean Cocteau).
16:32 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : citations, écriture, culture, littérature, auteur
mercredi, 17 octobre 2018
PETITES FLEURS
Des petites fleurs
Qui font du bien
Dans le jardin
Avant la pluie
Que l'on regarde
Après la pluie
Pour se faire du bien.
17:23 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poème, poète, écriture, auteur, vers
lundi, 15 octobre 2018
L'AVERTISSEUR (Les Fleurs du Mal - Charles BAUDELAIRE)
Tout homme digne de ce nom
A dans le coeur un Serpent jaune,
Installé comme sur un trône,
Qui, s'il dit : "Je veux !" répond : "Non !"
Plonge tes yeux dans les yeux fixes
Des Satyresses ou des Nixes,
La Dent dit : "Pense à ton devoir !"
Fais des enfants, plante des arbres,
Polis des vers, sculpte des marbres,
La Dent dit : "Vivras-tu ce soir ?"
Quoi qu'il ébauche ou qu'il espère
L'homme ne vit pas un moment
Sans subir l'avertissement
De l'insupportable Vipère.
21:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : livre, auteur, baudelaire, les fleurs du mal, culture, écriture, littérature
mercredi, 26 septembre 2018
LES CONTES DU CHAT PERCHE, MARCEL AYME, Contes pour les enfants de quatre à soixante quinze ans
Je relis Les contes du chat perché de Marcel Aymé, ce sont des contes, comme le dit l'auteur, pour les enfants de 4 à 75 ans...
Voici un extrait du chapitre Les Boeufs.
"Delphine soupirait :
- Dire que nous avons deux mois de vacances, deux mois qui pourraient être si utilement employés. Mais quoi ? Il n'y a personne.
Dans l'étable de leurs parents, il y avait deux boeufs de la même taille et du même âge, l'un tacheté de roux, l'autre blanc et sans tache. Les boeufs sont comme les souliers, ils vont presque toujours par deux. C'est pourquoi l'on dit "une paire de boeufs". Marinette alla d'abord au boeuf roux et lui dit en lui caressant le front :
- Boeuf, est-ce que tu ne veux pas apprendre à lire ?
D'abord, le grand boeuf roux ne répondit pas. Il croyait que c'était pour rire.
- L'instruction est une belle chose ! appuya Delphine. Il n'y a rien de plus agréable, tu verras, quand tu sauras lire.
Le grand roux rumina encore un moment avant de répondre, mais au fond, il avait déjà son opinion.
- Apprendre à lire, pour quoi faire ? Est-ce que la charrue en sera moins lourde à tirer ? Est-ce que j'aurai davantage à manger ? Certainement non. Je me fatiguerais donc sans résultat ? Merci bien, je ne suis pas si bête que vous croyez, petites. Non, je n'apprendrai pas à lire, ma foi non.
- Voyons, boeuf, protesta Delphine, tu ne parles pas raisonnablement, et tu ne penses pas à ce que tu perds? Réfléchis un peu.
- C'est tout réfléchi, mes belles, je refuse. Ah ! si encore il s'agissait d'apprendre à jouer, je ne dis pas.
Marinette, qui était un peu plus blonde que sa soeur, mais plus vive aussi, déclara que c'était tant pis pour lui, qu'on allait le laisser à son ignorance et qu'il resterait toute sa vie un mauvais boeuf".
15:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : auteur, écriture, livre, culture, contes, littérature, marcel aymé
lundi, 10 septembre 2018
CITATIONS
JALOUSIE.
Un amour qui a passé par la jalousie est comme un joli visage qui a passé par la petite vérole : il est toujours un peu grêlé (Paul BOURGET).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Bourget
La jalousie, passion éminemment crédule, soupçonneuse, est celle où la fantaisie a le plus d'action ; mais elle ne donne pas d'esprit, elle en ôte (Honoré de BALZAC).
La jalousie voit tout, excepté ce qui est (Xavier FOURNERET).
La jalousie d'autrui a du moins cet avantage parfois de nous faire découvrir notre propre bonheur (Charles REGISMANSET).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_R%C3%A9gismanset
15:04 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : auteur, écriture, livre, culture, citations, littérature
jeudi, 30 août 2018
SUR MON AUTRE BLOG MES POEMES
15:26 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poésie, poèmes, poète, écriture, nature, été, saison
lundi, 27 août 2018
VINGT-QUATRE HEURES DE LA VIE D'UNE FEMME de Stefan Zweig (extrait)
"... ce soir là, étant entrée au Casino, après être passée devant deux tables plus qu'encombrées et m'être approchée d'une troisième, au moment où je préparais déjà quelques pièces d'or, j'entendis avec surprise, à cet instant de pause entièrement muette, pleine de tension et dans laquelle le silence semble vibrer, qui se produit toujours lorsque la boule déjà prête à s'immobiliser n'oscille plus qu'entre deux numéros - j'entendis, dis-je, tout en face de moi un bruit singulier, un craquement et un claquement comme provenant d'articulations qui se brisent. Malgré moi, je regardais étonnée de l'autre côté du tapis"...
RESUME :
Au début du siècle, une petite pension sur la Côte d'Azur, ou plutôt sur la Riviera, comme on disait alors. Grand émoi chez les clients de l'établissement : la femme d'un des pensionnaires, Mme Henriette, est partie avec un jeune homme qui pourtant n'avait séjourné là qu'une journée.
Seul le narrateur prend la défense de cette créature sans moralité. Et il ne trouvera comme alliée qu'une vieille dame anglaise, sèche et distinguée. C'est elle qui, au cours d'une longue conversation, lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle.
STEFAN ZWEIG est né à Vienne (Autriche) en 1881. Il s'est essayé dans les genres littéraires les plus divers : poésie, théâtre, traductions, biographies romancées et critiques littéraires. Mais ce sont ses nouvelles brèves qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier. Citons La Confusion des sentiments, Amok, Le Joueur d'échecs. Profondément marqué par la montée et les victoires du nazisme, Stefan Sweig a émigré au Brésil. Il s'est suicidé en même temps que sa seconde femme à Prétropolis le 22 février 1942.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Stefan_Zweig
10:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : roman, auteur, livre, culture, écriture, littérature, autriche, sweig stefan