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vendredi, 27 octobre 2006

A L'ECOLE MATERNELLE

De mes années passées à l'école maternelle, il me reste peu de souvenirs.

Ce dont je me souviens c'est que je n'ai pas pleuré le premier jour.

Les maîtresses que j'ai eues étaient très sympathiques, très gentilles.

J'ai très peu de souvenirs de la première année de maternelle. Je me revois, avec mes petites camarades, essayer de dessiner, de recopier ce que la maîtresse avait écrit. Nous faisions des collages de papiers de couleurs, nous chantions et la maîtresse nous initiait à la musique avec des tambourins que nous frappions du poing.

J'ai plus de souvenirs de la dernière année car la maîtresse avait décoré la salle de classe avec : des filets de pêche, des étoiles de mer, des photos de bateaux, de mer, de coquillages, de sable, d'algues.

Et surtout, elle nous avait appris à chanter une chanson de Charles TRENET : LA MER !

Elle nous faisait écouter la chanson puis nous apprenait les paroles.

Je ne sais plus si c'était le disque de TRENET qui passait sur son électrophone (chaine HIFI de l'époque). Comme j'aimais chanter, ces moments là étaient les plus marquants pour moi.

A la fin de l'année scolaire, nous avons chanté devant nos papa et maman et nous avons été chaleureusement applaudis.

Je me souviens également de l'odeur de la peinture. Chaque enfant avait une poterie à décorer. La maîtresse nous avait donné un pot à peindre sur lequel elle avait fait des dessins. A nous de peindre le pot et le laisser sécher toute une journée. Le lendemain ou le jour suivant, nous devions y ajouter les motifs avec une peinture d'une autre couleur.

J'ai gardé ce pot et il se trouve actuellement dans ma cuisine, comme souvenir. Bien sûr, il est abimé mais c'est merveilleux de savoir que je l'ai peint quand j'avais 5 ans. Il est rose et les dessins représentent des bateaux verts à voiles blanches.

Je me souviens du cadeau que j'ai reçu au moment du Noël de l'école : une dinette en métal ! J'ai ramené ce cadeau à la maison toute fière...toute heureuse !

Comme l'école était mixte, les filles avaient des petits amoureux, ou fiancés, et les garçons aussi.

Je me souviens être rentrée un soir de l'école en disant à ma mère :"je veux un petit frère qui s'appelle Pascal M...."

Ma mère s'est mise à rire et a compris que j'étais amoureuse de ce petit garçon que je trouvais très beau. Il avait les cheveux blonds et les yeux bleus... Je ne sais pas ce qu'il est devenu ensuite car l'école primaire, à partir de 6 ans, n'était plus mixte. Je crois savoir qu'il avait quitté la ville quelques années après avec ses parents. Mais je ne m'intéressais déjà plus à lui.

lundi, 23 octobre 2006

EN VELO AVEC MON PAPA

Mon papa s'apprête à partir travailler. Il y va en vélo car c'est à l'autre bout de la ville. Pour faire plaisir à sa maman et comme je suis trop petite pour aller à l'école, il me prend avec lui. Il m'assied sur le siège attaché au porte bagage. Cela permet de soulager maman qui a beaucoup de travail avec ma petite soeur.

Et nous voilà partis après le repas de midi. Je m'accorche fort à son manteau car j'ai un peu peur. Je ne vois pas la rue qui défile devant moi. Je regarde les maisons qui défilent sur le côté. Arrivé au portail en fer de l'usine, il me laisse sur le vélo et descend pour ouvrir. Derrière le portail, il y a à droite la maison de mon grand père et de ma grand mère. A gauche, ce sont les bâtiments de l'usine puis les bureaux. Au fond de la cour se trouvent aussi des bâtiments où les ouvriers travaillent. Au fond à droite, se dressent de vieux bâtiments qui servent de garage et une grange en bois, comme dans les films de cow-boys, où l'on stocke des cartons.

Mon grand père est déjà au bureau, il travaille comme comptable avec d'autres personnes. Je peux le voir car il a son bureau près de la fenêtre qui donne sur la cour de l'usine. Il me fait signe bonjour. Le dimanche, il m'emmène voir son bureau quand il n'y a personne. Mon papa me dépose chez sa maman qui m'embrasse très fort et mon papa s'en va. Je l'aide à ranger sa cuisine comme je peux. Elle me lit une histoire. Je dessine sur du vieux papier avec des vieux crayons de couleurs. Nous allons ensuite ramasser les oeufs que les poules ont laissé un peu partout : dans la paille de la réserve à charbon, dans certains coins du jardin. Il faut bien regarder et surtout ne pas les laisser tomber. Je m'amuse aussi quelquefois avec les poules qui s'échappent dès que je veux les toucher. Mais j'ai l'habitude. Ensuite, ma grand mère me donne un biscuit pour le gouter car l'air de la campagne ça creuse. Elle m'emmène dans le jardin potager car il faut penser au repas du soir. J'y vois des salades, des poireaux et d'autres légumes ainsi que quelques fleurs.

Quand mon papa a fini sa journée de travail, il rentre avec mon grand-père qui m'embrasse et nous buvons un verre de jus de fruit pour moi et du café pour mes grands-parents et mon papa. Ils parlent de choses que je ne comprends pas.

Il est l'heure de rentrer pour retrouver mon frère et ma soeur qui sont déjà revenus de l'école. Je fais la route en sens inverse ce qui me permet de voir les maisons de l'autre côté de la rue. J'aime avoir les cheveux dans le vent, même s'il fait quelquefois très froid. Mais je suis bien couverte. L'après-midi s'est bien passée et je suis contente de revenir à ma maison. La table est déjà mise et je sens l'odeur de la soupe dès que j'arrive. Bon appétit.

jeudi, 19 octobre 2006

MON PREMIER DEMENAGEMENT

J'ai deux ans et demi et ma mère attend son quatrième enfant. Elle a 27 ans. Mon père nous prend en photo, mon frère, ma soeur, ma mère et moi, devant ce qui fût notre maison car aujourd'hui nous déménageons. Nous partons dans une nouvelle maison à l'autre bout de la ville, une maison que mes parents ont fait construire dans un quartier calme, près des écoles de filles et de garçons.

Ma mère porte un long manteau qui cache sa grossesse arrivée à terme. Elle me donne la main gauche et de la main droite je tiens mon petit sac à main rouge. J'ai mis mes chaussures blanches. Je porte aussi un manteau comme mon frère et ma soeur. Nous sommes photographiés devant la porte d'entrée, sur les marches qui donnent sur le trottoir et la route pavée.

Mon frère se tient tout droit comme un soldat au "garde à vous". Il porte un manteau clair et ma soeur se tient entre ma mère et mon frère en penchant la tête car elle s'est mise un peu derrière ma mère. Elle tient son petit sac beige de la main droite.

Nous voilà partis pour notre nouvelle maison. Dans le jardin, je ne vois aucun arbre, aucune fleur, même pas une herbe qui pousse dans ce qui fut un chantier de construction. En entrant dans la maison, je sens l'odeur du platre et du bois neuf. Quand nous nous parlons, nos voix résonnent car mes parents n'ont pas beaucoup de meubles.

Je n'aime pas cette maison : les murs sont blancs et les fenêtres sans peinture, elle est impersonnelle. Je dis à ma mère que je veux revenir dans l'autre maison car j'y ai mes souvenirs... Mais elle me répond que ce n'est pas possible. Mon frère et ma soeur partent à l'école et je reste seule avec ma mère. Je ne veux pas manger, je ne veux pas jouer, je m'ennuie toute seule.

Puis, quelques semaines après le déménagement, je m'en vais passer quelques jours chez mon grand père et ma grand mère à l'autre bout de la ville, accompagnée de mon frère et de ma soeur. Ma grand mère s'absente une demi-journée et mon grand père nous garde tous les trois. Il nous fait des clins d'oeil complices en sortant un paquet de bonbons du vieux buffet de la cuisine. Il m'apprend à écrire, à lire, je joue avec les voitures de mon frère. Ma soeur joue aux cartes avec mon grand père qui fume la pipe.

Quand nous revenons, nous découvrons un bébé aux cheveux noirs, dans un berceau là haut, dans une des chambres. C'est une petite soeur, mignonne. C'est la première fois que je vois un bébé. On dirait une poupée. Je suis heureuse. Je voudrais la prendre dans mes bras comme le fait ma maman. Je l'aime tellement cette petite soeur que je retrouve l'appétit et j'oublie ma peine causée par le déménagement.

 

lundi, 16 octobre 2006

UNE VISITE SURPRISE

Un coup de fil dimanche à 9 h 45 m'annonçait la venue non attendue d'une camarade d'enfance. Sa fille, habitant depuis 3 ans dans la région, me téléphonait pour me demander si elle pouvait passer avec son père et sa mère qui étaient pour quelques jours chez elle, suite à l'achat d'une nouvelle maison. Ils étaient arrivés du Nord pour l'aider au déménagement et à l'emménagement de leur jeune fille qui avait fait des études à quelques kilomètres de chez moi.

J'avais vu cette amie d'enfance en 1984 car je remonte dans ma région natale tous les deux ans. Et depuis, nous n'avions pu nous retrouver pour bavarder un peu et parler de notre vie, de nous deux également.

Nous nous sommes connues, comme beaucoup, à l'école maternelle. Nous sommes restées ensemble jusqu'à l'âge de 15 ans, c'est à dire jusqu'au Collège de la ville où nous habitions. Depuis, nous avons suivi des horizons différents : elle s'est mariée dans le Nord et y est restée vivre. Elle a eu des enfants comme moi dont cette fille qui vient de s'installer à 1 heure de route de chez moi. Moi, j'ai quitté ma ville natale pour faire des études et je suis restée quelques années à LILLE pour y travailler, me marier et ensuite, je suis partie il y a 31 ans avec mon mari dans le midi où j'habite depuis ce temps là.

Ils sont donc arrivés tous les 3 après que je les aient guidés par téléphone car c'était la première fois qu'ils venaient me voir, sauf leur fille que nous étions allés chercher à la gare de Montpellier, il y a 3 ans alors qu'elle débutait sa formation en comptabilité. Mais elle ne se rappelait plus de la route, arrivée à l'entrée de mon village, elle était perdue. C'est là que le téléphone portable trouve toute son utilité. Je la guide donc et ils sonnent à ma porte. Mon coeur bât un peu plus fort. Je me rappelle bien du visage de mon ancienne camarade mais tant de temps s'est passé depuis que nous avons quitté les bancs de l'école. La porte s'ouvre et nous nous retrouvons toutes les deux : nous n'avons pas changé ! Nous nous embrassons comme des petites filles, je vois dans ses yeux une joie toute franche...

Je leur offrent l'apéritif et nous en venons donc à parler de nos années d'école. Je sors d'un placard deux anciennes photos de classe et nous voilà toutes les deux à essayer de mettre des noms sur les visages photographiés en noir et blanc. Certains noms reviennent facilement, d'autres nous donnent des difficultés. D'autres encore sont restés à la porte de l'école car il nous a été impossible de mettre un nom et un prénom sur au moins un tiers des visages.

Elle a toujours des contacts avec une camarade commune qui lui demande quelquefois des nouvelles de moi. Malheureusement, nous avons parlé aussi des camarades décédées : deux dans un accident de la route, deux autres d'une longue maladie, C'est la vie et nous ne pouvons que le déplorer. Nous avons parlé aussi de cette époque (années 60-70) où la mode n'envahissait pas encore les cours de récréation des écoles et des collèges. Les vêtements de marques, ce n'était pas pour nous. Nos mères confectionnaient nos habits avec amour. On ne pouvait pas suivre la mode. Il nous fallait porter une blouse pour nous rendre en cours. Nous étions "bien élevés", timides et respectueux de nos instituteurs et professeurs. Nous laissions nos cartables dans la cour sans crainte des vols. D'ailleurs, nous ne possédions pas grand chose de plus que tous et toutes les autres camarades.

Sa fille qui a 28 ans faisait des Oh ! des Ah ! et je regardais le tee shirt qu'elle portait en lui disant : cela n'existait pas à notre époque cette mode qui est devenu aujourd'hui une vraie dictature.

Nous nous sommes quittés en nous promettant de nous revoir bientôt pour parler encore et encore du temps passé et des bons moments de notre enfance et de notre adolescence.