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dimanche, 08 avril 2007

MARRAINE

Ma tante Nicole vient d'avoir son 3ème enfant. Il s'appelle Pascal et nous partons à la Clinique pour les voir. J'ai 12 ans et l'on me demande si je veux bien être sa marraine. C'est la première fois qu'on me le demande. On m'explique ce que cela veut dire. J'accepte volontiers. En attendant, nous découvrons notre petit cousin dans la chambre de la Clinique.

Malheureusement, Nicole est inquiète car elle attend des résultats d'analyses que le médecin avait ordonnées.

Le lendemain, elle nous apprend qu'elle est atteinte de tuberculose. Il va falloir s'organiser pour s'occuper du petit Pascal et des deux autres enfants, Michel et Dominique, mon cousin et ma cousine et ceci pendant un an, le temps que leur maman se soigne au Sanatorium. Il est décidé que ma Mémé prendrait chez elle Dominique qui n'a que 2 ans. Michel ira chez les parents de son papa. Ma maman s'occupera du bébé un mois sur deux avec les grands parents.

Maman n'est pas très heureuse de se remettre à pouponner après avoir déjà élevé 5 enfants. Mais elle n'a pas le choix. Elle le fait cependant avec beaucoup d'amour. Nous l'aidons bien sûr comme nous pouvons sachant que c'est une grande responsabilité.

Le petit Pascal grandit ainsi dans notre maison. Je lui donne à la cuillère de la purée avec du jambon ainsi qu'une banane écrasée avec du sucre qu'il mange avec bon appétit. Son papa vient lui rendre visite quand il sort du travail. Il n'oublie pas de prendre des photos de temps en temps car son petit lui manque. Il se partage entre le sanatorium et ses 3 enfants éparpillés dans trois foyers différents ce qui n'est pas toujours facile pour lui.

Quand Pascal est chez ses grands parents, nous ne manquons pas de nous arrêter devant la cour de leur maison afin d'essayer de l'apercevoir.

Quant à Dominique, elle réveille sa Mémé au milieu de la nuit pour qu'elle lui prépare un biberon de lait. Tout le monde lui dit "tu es trop grande pour boire encore le biberon" mais rien n'y fait. Il faut qu'elle dérange Mémé.

Michel va à l'école et à son âge il commence à se débrouiller seul. Il ne cause pas de souci à ses grands parents.

Au bout d'une année, la famille est enfin réunie mais cette fois dans une maison toute neuve. Car mon oncle a revendu la maison ancienne qu'il avait commencé à retaper. Il n'était plus question de rester avec 3 petits dans un chantier perpétuel. Et de plus dans une maison humide... avec tout le travail que la restauration demandait. Il voulait se consacrer entièrement à sa petite famille et aider Nicole qui était encore faible.

Aujourd'hui encore, Pascal est reconnaissant envers ma mère pour tout ce qu'elle a fait pour lui. Elle était devenue sa seconde maman. Même s'il était trop petit pour se souvenir de sa première année, il existe un lien un peu plus profond entre eux deux. Et moi je reste sa marraine... et il est presque mon petit frère.

 

mercredi, 04 avril 2007

PROMENADES DU JEUDI

Les promenades du jeudi après-midi avec ma grand-mère se ressemblaient. Une seule destination : la forêt.

Il fallait cependant savoir marcher pendant au moins une heure. Aidée de sa canne, elle aimait se promener avec ses 5 petits enfants. C'était le seul jour avec le dimanche où elle pouvait profiter un peu de nous.

A force de prendre toujours le même chemin, nous avions des repères et nous nous faisions des amis. Tel ce cheval, derrière la haie, dont je ne me souviens plus du nom, que nous aimions appeler et regarder nous regarder. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut voir un cheval dans une prairie ou un enclos dans ce pays de vaches.

Une grande maison, un peu comme un petit manoir, attirait également nos regards. Le vaste jardin était très bien entretenu. Les propriétaires l'avaient garni d'objets tels que nains, lapins et champignons en céramique. Je crois aussi me souvenir que Blanche Neige y avait une place au milieu de la pelouse... Combien de fois sommes-nous passés devant cette maison et avons-nous regardé si ces objets étaient encore là ? Je ne peux pas le dire. Pour des enfants, une telle vision ne pouvait qu'enchanter et au retour de la promenade, nous regardions encore.

Mon frère qui était l'ainé, était farceur. Il aimait faire le chef. Un jour, il nous montre un petit chemin sur la gauche et nous dit :"Par là on va à Paris". Personne ne répond. Nous sommes des petits enfants et nous ne connaissons rien de la géographie. Alors, je le regarde et j'attends la suite. Mais il se met à rire en disant : "tous les chemins mènent à Paris". Ma grand-mère lui répond : "oui, si on veut, mais c'est un peu loin... on n'ira pas aujourd'hui".

Au retour, elle nous payait un petit verre de limonade dans un café, à la sortie de la forêt. Elle discutait un peu avec la propriétaire. Elle était fière de montrer ses petits enfants. Et nous repartions à la maison pour le goûter, heureux de cette charmante promenade. Nous retrouvions mon grand père qui avait passé le temps au bord de la rivière. Il avait rangé sa canne à pêche dans le garage et nous rejoignait dans la maison pour boire un café.

dimanche, 25 mars 2007

LA LETTRE

Un matin, maman reçoit une lettre non affranchie, à mon nom. Le facteur lui demande de régler les frais : timbre et taxe de non affranchissement. Cela met de mauvaise humeur maman.

Qui peut bien écrire à sa fille qui n'a que 11 ans et sans mettre de timbre ?

A l'ouverture, elle pousse des : "Oh ! Et bien !".

Elle la montre à toute la famille. J'en prends connaissance avec surprise : il s'agit d'une lettre d'un jeune garçon qui me donne rendez-vous à telle heure et à tel lieu de la ville. Il n'a pas signé et je me demande bien qui a pu écrire.

Bien sûr, il n'est pas question que je me rende à ce rendez-vous car je n'ai pas de fiancé, ni d'amoureux. A cet âge là, pas encore...

La lettre va jusque chez la voisine. Ainsi, mes petites copines sont mises au courant.

Je suspecte bien un garçon qu'elles fréquentent. Il s'agit du fils du propriétaire du Cinéma qui se trouve de l'autre côté de la rue. Mes voisines en sont amoureuses et aimeraient bien sortir avec lui. A chaque fois qu'il sort dans son jardin, si elles se trouvent dans la rue, elles filent lui parler.

Nous faisons notre enquête, jour après jour, mais jamais nous ne sommes parvenus à trouver le coupable. Comme je n'avais pas envie d'aller au rendez-vous donné, je n'ai jamais su vraiment qui avait écrit cette lettre anonyme.

Et nous n'avons jamais été remboursés des frais que maman a dû régler au facteur...

jeudi, 15 mars 2007

ERNEST N'EST PAS CONTENT...

Les enfants aiment explorer. Tout ou presque.

A l'âge de dix ans, avec mes petits voisins ou mes petites voisines, j'aimais me glisser à plat ventre sous le grillage qui fermait la pâture au bout du petit chemin qui longeait le jardin de mes parents. L'herbe tendre et la vue immense qui s'ouvrait derrière ce grillage nous attiraient. Seulement, il fallait être prudent à cause des vaches qui se trouvaient là mais également à cause d'Ernest, le fermier, qui pouvait nous voir. Pour passer sous le grillage, il fallait d'abord être certain que les vaches étaient loin et ne pouvaient pas arriver de si tôt.  Il fallait aussi regarder si Ernest n'était pas à l'horizon.

Quelquefois, on entendait son tracteur aller et venir dans le champ près de sa ferme. Alors, nous nous préparions à passer sous le fil de fer. Pour montrer que nous étions capables d'accomplir ce petit exploit. Mais un jour, il se mit à crier de sa maison : "voulez-vous vous en aller, partez tout de suite".

Il nous avaient vus et nous n'étions pas fier de nous. Nous sommes partis en courant vers la maison tous honteux et nous avions surtout peur de nous faire gronder par nos parents. Car Ernest connaissait bien ma maman. Ils étaient enfants quand ils se connus, à l'école maternelle plus exactement. Un jour, cependant, j'ai raconté à maman ce que nous avions fait. Elle nous a dit de ne plus recommencer et que ce serait grave si nous étions piétinnés par ces grosses bêtes. Moi, j'avais tellement peur d'elles qu'il n'était pas question que je reste plus de deux secondes dans la pâture d'Ernest. C'était juste pour accomplir un petit exploit...

lundi, 05 mars 2007

ENFANTS EN VACANCES

Quand j'étais enfant, les vacances se passaient simplement. Nous ne partions qu'un été sur deux en Bretagne. Et un été sur deux, mes soeurs allaient en colonie de vacances. Moi, j'ai toujours refusé d'y aller. Ma mère n'insistait pas.

Pour passer le temps, pendant les autres vacances, celles d'hiver et de printemps, j'aimais aller vers le terrain de sport du Collège qui était à 100 mètres et nous y passions des après midi entières.

Un jour de printemps, nos deux petits voisins (Sylvère et David) jouaient sur un portique qui servait à pendre des cordres à noeuds. Le plus jeune (David) qui devait avoir 6 ans, était monté tout en haut par l'échelle droite qui se trouvait sur un des côtés. Sous le portique, le sable étalé servait à amortir les chutes des élèves qui grimpaient sur ces cordes. Malheureusement, de là haut il fit une chute, pas grave, mais il s'est ouvert la bouche sur son petit camion en métal qu'il avait posé sur le sable et avec lequel il avait joué quelques minutes plus tôt. Sa lèvre était coupée et, voyant tout le sang couler, nous sommes allés en courant le reconduire chez lui. Il habitait à 5 mètres de là. Nous connaissions bien ses parents et quand ils nous ont vus arriver si vite, sa mère et sa grand mère se sont affolées. Nous avons su le lendemain que David avait eu 4 points de suture à la lèvre. Comme nous avions eu très peur, nous sommes restés à la maison pendant quelques jours en demandant de temps en temps de ses nouvelles.

Quelquefois, ces petits voisins venaient jouer chez nous aux cartes, au Nain Jaune, aux petits chevaux, Aux Milles Bornes ou aux dames ou au Jeu de l'Oie.

Ce que j'aimais, c'est quand ils nous invitaient chez eux. Sa mère, sosie de "Maguy" (feuilleton des années 90's), portait de grandes boucles d'oreilles très lourdes. Elle nous offrait de la limonade, boisson que nous n'avions pas chez nous. Ayant eu 3 garçons, elle était heureuse de nous accueillir, nous les filles. Elle aimait plaisanter avec tous ces enfants. Je la revois dans sa cuisine, avec sa belle-mère, tous les jours en visite chez elle. Son mari était très sévère, il était instituteur et ses élèves le craignaient.

Quand ils partaient "en cure" au mois d'août, ils nous envoyaient une carte postale de là-bas et quelquefois un petit souvenir. J'ai gardé la petite cloche de St Claude où ils avaient passé un été.

Puis, le terrain de sport a été démoli pour faire place à la route qui menait au nouveau Lycée. Nous avons grandi comme tous les enfants. Sylvère, qui était dans ma classe en seconde, pensait à ses études et nous nous parlions peu pendant les cours. Je savais que son père lui mettait la pression pour qu'il réussisse ses études. Cependant, je me souviens qu'à la fin de cette année là, vers les derniers jours de classe, nous avions joué une dernière fois aux cartes avec les 4 autres élèves qui étaient encore présents.

 

vendredi, 09 février 2007

BEAUX JOURS

Les dimanches après-midi où il faisait beau, ma grand-mère aimait sortir ses chaises et les installaient à l'ombre des pruniers, au fond de son jardin.

Elle préparait le café à la cuisine et sortait ses tasses sur la table dehors. Après le repas pris en famille, nous profitions du jardin pour nous y amuser et laisser les grandes personnes discuter des évènements récents. Petite, j'aimais me coucher dans l'herbe haute de ce coin de jardin préservé, avec mes soeurs et mon frère. Ma grand mère nous mettait une couverture par terre, comme pour un pique nique. Mon frère me prêtait ses livres. Nous allions courir après les poules. Nous inventions des histoires comme dans les films de cow boys. Mes parents et grand-parents continaient à discuter de choses et d'autres tout en nous surveillant d'un oeil.

Mais un jour, mon frère avait disparu, nous nous sommes mis à le chercher partout en criant après lui. Il ne répondait pas. Sans doute riait-il de sa cachette en nous écoutant et se moquant bien de nous. Tout le monde se mit à le chercher et nous avions très peur car, au bout du jardin, se trouvait une rivière où mon grand père aimait pêcher. L'angoisse grandissait au bout d'une demi heure. Je trouvais ridicule qu'il ne réponde pas. Je sentais l'anxiété monter, surtout chez ma maman. Moi, j'allais et venais dans l'herbe puisqu'on m'avait interdit d'aller derrière les hangars ainsi qu'à mes soeurs.

Tout le monde criait après lui et aucune réponse ne venait. Je n'étais pas inquiète mais en colère contre lui pour cette farce qu'il nous jouait.

Au bout de cette demie heure qui nous avait semblée très longue, mon frère est apparu dans le chemin, face à la rivère, entre les deux hangars, un grand sourire au milieu de sa figure et les bras en croix, ayant l'air de dire "je vous ai bien fait marcher".

Nous nous sommes tous exclamés à sa vue et mes parents ne l'ont pas trop sermoné car il s'était caché derrière des cartons, dans un des hangars. Et puis, il était assez grand pour comprendre que l'on ne doit pas faire peur aux autres ainsi.

 

lundi, 05 février 2007

UN JOUR EXCEPTIONNEL

Le 25 septembre 1959 fut un jour exceptionnel pour la petite ville de mon enfance.

J'avais 7 ans, ou presque, et la veille la directrice de mon école avait donné des instructions à tous les parents d'habiller les enfants en tenue correcte pour le lendemain.

Nous avons donc laissé nos cartables et tabliers à la maison. Je portais ce jour là un manteau sur mon pull et ma jupe à volants.

Dans ma petite tête d'enfant, j'avais compris que des messieurs très importants, venus de Paris, allaient s'arrêter dans notre ville et que ce jour aurait un air de fête.

Le matin, avant l'heure prévue, nous nous sommes mis en rang par classe, dans la cour.

Les institutrices nous ont donné un petit drapeau bleu, blanc, rouge et nous ont demandé de l'agiter en arrivant au lieu de rendez-vous.

Nous voilà donc parties dans les rues accompagnés de nos institutrices.

Dans les rangs, mes camarades parlaient. "Un Président de la République, c'est quelqu'un de très important" "Tu vas voir ..."

Sur la place, déjà beaucoup de monde et de grosses voitures noires étaient arrivés.

Face à la Caserne Clarke, le Maire de notre ville salua Charles de Gaulle et lui souhaita la bienvenue au nom de la ville. Un millier de personnes s'était massé sur l'Esplanade, encadrant le Maire, le Curé, le Conseil Municipal, les enfants des écoles agitant de petits drapeaux tricolores.

Le Général de Gaulle répondit en quelques mots au discours du Maire en disant sa fierté d'être reçu dans une ville aussi remarquable en raison de son histoire et de sa vaillance. Il signa ensuite le Livre d'Or de la cité.

Le Président répondit avec cordialité à l'accueil qui lui était fait et ne tarda pas à remonter en voiture pour poursuivre le périple qu'il s'était tracé.

L'entrevue avait duré 15 minutes. On a conservé à l'Hôtel de Ville le stylo dont s'est servi le Général de Gaulle pour apposer sa signature sur le Livre d'Or.

Pour moi, comme pour tous ceux qui étaient présents, ce fut un souvenir mémorable.

samedi, 27 janvier 2007

MONSIEUR ROUSSEAU

Il est des professeurs qui ont marqué de leur empreinte la vie des lycées ou collèges.

Mon professeur de français de 5ème est de ceux-là.

Trois lieux ont marqué son existence : sa ville natale, l'Afrique et la ville où il a passé le reste de sa vie jusqu'à la retraite.

Au lycée où il enseignait, le mien, il approchait de la retraite. Les "jeunes" de mon époque se souviennent de la célèbre 2 CV rouge qui emmenait le professeur et ses élèves au Lycée.

Pendant les cours de français où j'assistais avec mes camarades, il aimait parler de sa vie passée en Afrique, à Bamako, capitale du Soudan (l'actuel Mali) et nous racontait des anecdotes sur les Touaregs. Il avait exercé, dans le cadre de l'éducation des fonctions de professeur, d'Inspecteur en brousse et de directeur de cabinet au sein du Ministère. Il interrompait ses cours quand il se rappelait cette vie loin de la France. Et nous, assis à notre table, nous écoutions ces récits qui nous semblaient d'un autre monde. A douze ou treize ans, nous étions si jeunes et nous ne connaissions pratiquement rien...

Il ressemblait à Jean Gabin et impressionnait quand ses grands yeux clairs et ses sourcils s'ouvraient, tous ronds.

Mais il était extraordinaire et cette année là j'ai eu de bonnes notes en français.... Je l'aimais ce "papy" bien sympathique. Je lui ai même envoyé une carte postale de mon lieu de vacances l'année où il a pris sa retraite, en racontant mes journées passées au bord de la mer.

Il était très connu dans sa ville car il avait plusieurs cordes à son arc. Il animait même un club de tir à l'arc. Il était à la fois musicien, peintre, animateur, acteur, orateur, conteur, historien. Il a touché à tout avec réussite.

En tant que peintre, il participa à de nombreuses expositions prestigieuses. Sa maison était presque tapissée de ses toiles.

En tant qu'animateur, il participait à la mise en place de défilés en costumes.

En tant qu'acteur, il avait monté plusieurs pièces de théatre dans sa commune.

Monsieur ROUSSEAU est décédé en 2003 et je n'ai pas pu lui dire ADIEU et MERCI mais je garde un souvenir fort de son visage et de sa voix forte à la Jean GABIN.

 

dimanche, 21 janvier 2007

MES NOUVELLES VOISINES (suite)

J'ai donc partagé toutes sortes d'activités avec mes nouvelles voisines et cela pendant 10 années.

La première, le patinage à roulettes : ce jeu n'a pas duré longtemps étant donné que je n'aimais pas et que je voyais quelquefois mes petites copines avec le bras ou le poignet platré. Ma mère ne m'a jamais acheté de patins et même si elle me l'avait proposé j'aurais refusé.

Nos principaux jeux d'enfants étaient ceux de toutes les petites filles de cet âge : avec nos poupées, nos dinettes et landeau ou poussette, nous passions nos jeudis ou vacances à jouer dans l'herbe. Nous aimions également créer et coudre des robes pour nos poupées et baigneurs (poupons). Elles me passaient des patrons d'habits qu'elles trouvaient sur "Modes et Travaux" car leur mère y était abonnée.

Nos mamans nous ayant appris à tricoter ou faire du crochet, nous nous partagions des modèles de pulls ou de robes. En été, ma mère me demandait de choisir les pelotes de laine et le modèle au magasin "Phildar" de la Grand Rue afin de nous occuper agréablement pendant nos grandes vacances.

Mes petites voisines nous ont invitées pendant quelques années à servir au repas annuel des Ainés. Ce repas se déroulait dans la grande salle au rez de chaussée de la Mairie. Pendant que les personnes âgées étaient occupées à déguster leur repas, nous montions sur la scène pour danser, pour chanter, ou pour jouer une petite pièce de théatre que nous avions préparé pendant des semaines et des jours au "Patronage". Les spectateurs nous applaudissaient vivement et passaient ainsi une agréable journée. Nous étions serveuses, plongeuses et artistes... tout ceci bénévolement et enchantées d'avoir pu rendre la vie de ces personnes, souvent seules, plus agréable.

Leur tante dirigeait le "patronnage" et pendant que nous étions là, le jeudi après-midi, nos parents étaient un peu soulagés.

Je me souviens également des répétitions de la chorale à l'église. Elles avaient lieu le soir, une ou deux fois par semaine. Bien que mon grand-père et mon père y participaient depuis fort longtemps, mes petites voisines aimaient y aller avec nous. Elles passaient nous prendre à la maison pour faire le chemin ensemble bien que l'église était proche de nos maisons respectives.

Et puis, tous les deux ans, nous partions en vacances en Bretagne. Nous avons passé 3 étés avec elles là-bas. Mais, la dernière année, nous avions 15, 16 et 17 ans, l'ambiance a été gâchée par leur mauvaise humeur et leur jalousie. Je ne sais pas si c'est l'adolescence qui en a été la cause. Je pense plutôt que les mauvais résultats dans leurs études nous ont éloignées ainsi que les fréquentations. A cet âge, chacune avait un petit fiancé ou béguin. Et c'est ce qui a gâché nos relations. Nous avons toutes quitté notre région, sauf une des trois filles qui donne encore des nouvelles à ma mère.

 

samedi, 20 janvier 2007

MES NOUVELLES VOISINES

Un jour d'été, je jouais avec mes soeurs dans la cour, devant ma maison. Il faisait beau ce jour là, le soleil rayonnait.

Trois petites filles blondes sont arrivées et se sont mises à nous regarder à travers notre portail,

Elles ne disaient rien. Je ne les connaissais pas. Deux d'entre elles se ressemblaient beaucoup mais l'une portait des rubans bleus au bout de ses tresses et l'autre, des rubans rouges. La troisième, la plus grande, était coiffée court, comme un garçon.

Au bout d'un moment, l'une d'entre elles nous a demandé à quoi on jouait. Et nous avons engagé la conversation.

Elles venaient d'emménager deux maisons plus loin, leurs parents étant très occupés au déménagement, elles s'ennuyaient un peu et désiraient trouver des copines avec lesquelles elles pourraient jouer.

Les conversations donnaient ceci :

- quel âge as-tu ?

- huit ans et toi ?

- j'ai neuf ans et mes soeurs sept et cinq ans.

- vous habitez là ?

- et bien, oui et vous ?

- on vient d'arriver dans notre nouvelle maison. On va aller à l'école ici...

- à demain alors... on doit rentrer manger.

- oui, à demain si tu veux, on jouera ensemble, tu viendras chez moi ?

Et voilà comment j'ai rencontré mes petites voisines, moi qui n'en avait jamais eu car le quartier était composé de trois écoles (maternelle, primaire filles et primaire garçons) ainsi que d'un collège. De plus, les maisons voisines n'abritaient que des personnes âgées ou des gendarmes et gardes mobiles dont la caserne était fermée par un grand portail. Il y avait bien trois jeunes garçons avec leurs parents habitant dans le logement près de l'école des garçons. Mais nous nous fréquentions peu. Quelquefois, l'été ils venaient jouer aux cartes, aux jeux de société avec nous. Mais très peu.

Ces trois petites filles, dont des jumelles, avaient aussi deux petits frères. Nous jouions avec elles sur le trottoir ou dans la rue qui n'était pas trop fréquentée. Dans les années 60, les personnes qui avaient une voiture étaient rares. Donc, peu de passage, ce qui nous permettait de jouer à la balle à l'élastique au milieu de la rue sans être gênées.

(à suivre)