samedi, 19 mai 2012
ANGOISSES, PEINES et PETITS BONHEURS...(QUATRE FILLES, N° 19)
Les cours à la fac sont maintenant terminés. Place est laissée à la période intense des révisions. Fuyant les écrans de télévision comme de cinéma, ainsi que toutes propositions de sorties, nos quatre filles s'enferment dans leur chambre.
Judith apprend que grand-père est tombé dans son jardin samedi et s'est cassé le col du fémur. Hospitalisé, il s'affaiblit de jour en jour.
De sa chambre, en pensée, Judith lui parle et lui demande de tenir bon.
Ce souci de santé tombe bien mal. Les examens approchent, l'angoisse devient double. Judith essaie de cloisonner ses problèmes afin que l'état de santé de son grand-père ne la perturbe pas pendant les 3 jours des épreuves écrites.
Le jour J, les examens se déroulent comme prévu. Nos quatre filles arrivent devant la salle d'examen le coeur battant. Elles avouent avoir bien mal dormi. Une boule monte dans la gorge de chacune d'elles. Le soir, elles rentrent épuisées.
Le dernier jour des épreuves écrites, Judith apprend la mauvaise nouvelle : grand-père est décédé ce matin.
Effondrée, sans un mot, elle s'enferme dans sa chambre et se jette sur son lit, les larmes aux yeux.
Le lendemain matin, Gilles appelle Anna au téléphone et lui propose une balade en forêt. Elle accepte et il vient dans l'après midi la chercher en voiture.
Arrivés au bout d'un petit chemin, il gare la voiture. Anna descend et Gilles la rejoint sous les grands arbres. Ils marchent main dans la main. Le bois mort craque sous leurs pas. Anna lui propose de s'asseoir sur un lit de feuilles mortes. Ils parlent tout bas, se croyant seuls au monde. Gilles s'approche d'elle et l'embrasse. Anna l'enlace pendant qu'au loin on entend de temps en temps un oiseau qui chante...
19:17 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : société, amour, écriture, nouvelles et textes brefs
samedi, 28 janvier 2012
RENAISSANCE
Il l'avait sortie des vagues noires
L'avait posée devant le miroir
Il caressa ses longs cheveux noirs
Ainsi commençait leur histoire
Elle, soupirant tristement, parla
En ouvrant les yeux et l'embrassa
Il lui tendit une bague en or
Ils s'embrassèrent encore et encore.
Ainsi commençait leur histoire
Une renaissance, on peut y croire ?
15:57 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, poèmes, écriture, société, amour
samedi, 19 novembre 2011
ANNA PLEURE (Quatre filles - 7)
Rentrée chez elle, une idée lui vient : elle va écrire à Monsieur DAUGET, puisqu'elle connaît son adresse, maintenant. Elle va lui dire tout ce qu'elle ressent et lui donner un rendez-vous. Emportée par ses rêves fous, elle oublie sa promesse : garder les pieds sur terre.
Elle prend une feuille de papier de couleur jaune pâle et se met à écrire. Elle essaie de peser ses mots, d'être franche et directe, tout en restant respectueuse. Elle se dit qu'elle ne risque rien puisque personne n'est au courant de l'amour qu'elle porte à Monsieur DAUGET. Elle glisse la lettre dans une enveloppe et la range dans son sac, avant de se coucher.
Le lendemain soir, en sortant de la fac, elle quitte ses camarades en leur disant qu'elle a une course importante à faire et se dirige vers la rue où habite Monsieur DAUGET. Arrivée devant sa maison, elle regarde autour d'elle et jette la lettre dans sa boîte. Elle repart le coeur léger en se disant que la réaction de Monsieur DAUGET ne se fera pas attendre.
Le lendemain, à l'heure prévue, elle monte à l'étage et frappe à la porte de son bureau. Personne ne répond.
Monsieur DAUGET arrive au bout de quelques minutes. Elle lui dit bonjour. Il la regarde, surpris, et répond sèchement "bonjour". Il sort des clés de la poche de sa veste et ouvre la porte du bureau. Elle s'avance et, en fronçant les sourcils, il lui demande :
- que désirez-vous ?
- Je voulais vous voir...
- Me voir ?
- Oui... je voulais vous parler....
- Me parler ? repassez après mon cours, je n'ai pas le temps ce soir !
- Ce n'est pas au sujet de vos cours, je voulais vous voir ...
- Je n'ai pas le temps, veuillez m'excuser...
Et la porte claqua au nez d'Anna qui resta comme pétrifiée, étonnée de cette situation qu'elle n'avait pas du tout prévue.
Elle se retourna, regarda de nouveau la porte fermée et tourna les talons.
Lentement, elle s'éloigna et descendit les marches en espérant ne rencontrer personne.
Les larmes aux yeux, elle traversa la cour de la fac d'un pas rapide et rentra chez elle...
18:06 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, nouvelles et textes brefs, société, amour, roman.
samedi, 29 octobre 2011
ANNA A PEUR (QUATRE FILLES - 6)
Désirant comprendre son état amoureux, Anna se met à la recherche de tous les livres parlant du sujet. En sortant de la fac le soir, elle se rend dans une grande librairie. Elle n'achète rien mais elle feuillette. Elle découvre que cet état entraîne un déséquilibre. Elle se dit : "Mon dieu, il faut que je garde les pieds sur terre...".
Le lendemain soir, en passant par hasard dans une petite rue, elle aperçoit soudain au loin Monsieur DAUGET sortir d'une maison ancienne. Il traverse la rue et se dirige vers une voiture. Il monte dedans et démarre.
Elle prend peur. Elle fait un pas de côté et tourne le dos à la rue en faisant semblant de s'intéresser à la vitrine d'un coiffeur.
La voiture de Monsieur DAUGUET passe derrière elle. Son coeur bat très fort. Elle reste là, figée.
Elle ne reprend sa promenade qu'après avoir vu la voiture disparaître au bout de la rue.
Elle se décide à traverser et se dirige vers la porte d'entrée de la maison. Sous la sonnette, dans un petit cadre, sont inscrits le nom de Monsieur DAUGET et le prénom de deux enfants, certainement ses enfants ...
Il est donc divorcé ? Elle voudrait en être certaine...
Elle décide alors de rentrer.
17:42 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : écriture, nouvelles et textes brefs, amour, société
samedi, 18 juin 2011
ANNA (QUATRE FILLES - 4 )
Pendant que Noémie se débattait dans sa relation avec Eric, Anna se pressait aux cours de Monsieur DAUGET, l'un de ses professeurs. Depuis la rentrée universitaire où elle avait eu soudain un immense flash en le voyant apparaître, elle ne manquait aucune des séances du jeudi après midi.
Elle s'y rendait avec une régularité extrême. Et pour cause ... Tous les soirs quand elle se couchait, elle revivait avec émotion l'explosion qui s'était produite encore une fois ce jeudi, comme chaque jeudi.
Il devait y avoir une explication, quelqu'un pouvait peut être donner un nom à ce bonheur intense.
Elle voulut en savoir plus et questionna Nathalie. Mais cette dernière ne lui posa que des questions. Nathalie n'avait pas de réponse directe à offrir à Anna. Elle l'invitait simplement à fouiller dans sa mémoire, dans sa propre vie.
Anna en fut très déçue...
Son moral atteignait des sommets durant un moment, puis retombait 10 mètres sous terre dans l'instant qui suivait.
Elle regarda les feuilles tombées au sol qui tourbillonnaient dans la cour de la fac. Elle frisonna et releva le col de son manteau. Elle arriva à la bibliothèque où le silence régnait. Elle sourit à Judith et à Noémie. Leurs yeux plongèrent à nouveau dans les livres étalés devant elles.
Anna vint s'asseoir à leur table et ouvrit son classeur...
16:01 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre, écriture, amour, société, littérature
samedi, 04 juin 2011
LA RENCONTRE (Quatre filles - 3 )
La liaison de Noémie et d'Eric avait débuté le jour où il fêtait son anniversaire. Elle ne l'aimait pas plus qu'un autre ; elle voyait leur relation comme une erreur de parcours.
Il avait tout préparé : les gâteaux, les assiettes en carton et le champagne. Lui brûlait d'amour pour elle, du moins c'est ce qu'il lui répétait chaque jour depuis cette date. Seulement, il ne savait pas aimer, il était maladroit comme un enfant. Car il restait un enfant malgré ses 23 ans fêtés avec quelques amis, un beau jour d'été.
Le champagne aidant, il avait réussi à la conduire dans un coin retiré de l'appartement et à la faire rire. "L'alcool fait tomber les barrières", lui avait-il dit un jour.
Après le départ des autres, il avait pris soin de tourner le verrou de la porte d'entrée. Elle avait pris peur à ce moment là.
Elle regretta amèrement, mais bien trop tard, cette soirée passée avec lui car, à partir de ce jour là, il lui dicta tous ses désirs et l'inonda de cadeaux.
17:19 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : société, amour, écriture, littérature, livre
vendredi, 11 mars 2011
MEDITATION (Paul GERALDY)
On aime d'abord par hasard,
Par jeu, par curiosité,
Pour avoir dans un regard
Lu des possibilités.
Et puis comme au fond soi-même
on s'aime beaucoup,
Si quelqu'un vous aime, on l'aime
Par conformité de goût.
On se rend grâce, on s'invite
A partager ses moindres maux.
On prend l'habitude, vite,
D'échanger de petits mots
Quand on a longtemps dit les mêmes
On les redit sans y penser.
Et alors, mon Dieu, l'on aime
Parce qu'on a commencé.
21:45 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poèmes, livres, écriture, société, amour, littérature
mercredi, 23 février 2011
WEEK END A PARIS (Le journal de Juliette n° 75)
A l'arrivée, elle reconnaît Lionel qui lui sourit sur le quai.
Il l'embrasse sur les deux joues et l'emmène au parking pour prendre sa voiture. Il démarre et, tout en roulant, lui parle de ses projets, du studio qu'il vient de retaper. C'est là qu'ils vont passer tous les deux le week end. Mais, avant tout, il se rend à la boulangerie de ses parents pour que Juliette puisse leur dire bonjour. L'accueil est chaleureux et on se raconte quelques souvenirs de vacances. Puis ils se rendent au studio où Juliette dépose sa valise...
17:32 Publié dans Journal de Juliette | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, journal intime, livre, littérature, amour, société
dimanche, 02 mai 2010
DESERT AFFECTIF (Le Journal de Juliette n° 66)
Après 3 semaines de recherches intensives, Juliette avait trouvé un logement et du travail.
Dans une rue calme, à deux pas de la maison natale du Général de Gaulle, Juliette avait emménagé au rez de chaussée d'une petite maison.
Mais elle savait déjà qu'elle ne resterait pas longtemps : le lavabos ne délivrait que de l'eau froide, les WC se trouvaient dans une minuscule cour, de l'autre côté du couloir, la cuisine était au premier étage et commune à tous les locataires.
Le matin, elle se rendait dans cette pièce blanche pour faire chauffer son café au lait sur l'unique gazinière. Elle y rencontrait quelquefois de jeunes étudiants, locataires comme elle. Elle leur disait un bonjour très bref, mangeait vite son croissant, et redescendait pressée...
Tous les jours, à la radio, elle entendait une chanson : "je n'ai eu besoin de personne pour le rencontrer un jour".... C'était le Tube du moment.
La vie amoureuse de Juliette était devenue un désert depuis plusieurs mois... Cette chanson était pour elle une bouffée d'oxygène dans sa nouvelle vie qu'elle trouvait bien morne.
Puis un jour, Erika la contacte et lui dit : "j'ai trouvé une chambre meublée dans le centre ville, tu peux venir aussi avec tes affaires car ma voisine est partie, sa chambre est libre. On pourra se voir plus souvent".
Juliette lui donne rendez-vous à la sortie de son travail et Erika lui montre son nouveau logement. Après réflexion, Juliette accepte de déménager.
Le temps de donner son préavis, Juliette rassemble ses bagages.
19:06 Publié dans Journal de Juliette | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : souvenirs, journal intime, amour, travail, écriture, livre
mercredi, 13 janvier 2010
UN BAISER DE SERPENT (Le Journal de Juliette n° 62)
Jean François pensait qu'avec Jasmine il n'aurait pas de problème. Flirter avec elle était toujours un jeu. Il n'y avait aucun sentiment entre eux. Mais du côté de Juliette, il sentait un attachement.
N'ayant jamais parlé de sa fiancée auquel il tenait, il se trouvait dans l'embarras face à Juliette quand elle était seule.
Quelques semaines après avoir terminé sa formation, Juliette aimait revenir dans le quartier du Centre où elle pouvait encore rencontrer quelques copains au Café de la grand'rue. Mais les copains se faisaient de plus en plus rares... Seuls Christian et Jean François étaient encore présents au bar.
Christian raccompagnait souvent Juliette à la porte de la petite chambre qu'elle avait prise en location, peu de temps après avoir trouvé du travail.
Mais un jour, ce fût Jean François qui se décida à la raccompagner en voiture.
Il gara sa voiture au bord du trottoir et arrêta le moteur. Il se retourna vers Juliette pour l'embrasser. Ce fut un baiser étrange qui voulait dire à Juliette : "ne tourne plus autour de moi, tu n'as aucune chance...". Un baiser pervers qui laissa un goût amer.
Dès ce jour, elle décida d'oublier Jean François....
12:24 Publié dans Journal de Juliette | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : journal intime, culture, écriture, prose, amour