samedi, 19 novembre 2011
ANNA PLEURE (Quatre filles - 7)
Rentrée chez elle, une idée lui vient : elle va écrire à Monsieur DAUGET, puisqu'elle connaît son adresse, maintenant. Elle va lui dire tout ce qu'elle ressent et lui donner un rendez-vous. Emportée par ses rêves fous, elle oublie sa promesse : garder les pieds sur terre.
Elle prend une feuille de papier de couleur jaune pâle et se met à écrire. Elle essaie de peser ses mots, d'être franche et directe, tout en restant respectueuse. Elle se dit qu'elle ne risque rien puisque personne n'est au courant de l'amour qu'elle porte à Monsieur DAUGET. Elle glisse la lettre dans une enveloppe et la range dans son sac, avant de se coucher.
Le lendemain soir, en sortant de la fac, elle quitte ses camarades en leur disant qu'elle a une course importante à faire et se dirige vers la rue où habite Monsieur DAUGET. Arrivée devant sa maison, elle regarde autour d'elle et jette la lettre dans sa boîte. Elle repart le coeur léger en se disant que la réaction de Monsieur DAUGET ne se fera pas attendre.
Le lendemain, à l'heure prévue, elle monte à l'étage et frappe à la porte de son bureau. Personne ne répond.
Monsieur DAUGET arrive au bout de quelques minutes. Elle lui dit bonjour. Il la regarde, surpris, et répond sèchement "bonjour". Il sort des clés de la poche de sa veste et ouvre la porte du bureau. Elle s'avance et, en fronçant les sourcils, il lui demande :
- que désirez-vous ?
- Je voulais vous voir...
- Me voir ?
- Oui... je voulais vous parler....
- Me parler ? repassez après mon cours, je n'ai pas le temps ce soir !
- Ce n'est pas au sujet de vos cours, je voulais vous voir ...
- Je n'ai pas le temps, veuillez m'excuser...
Et la porte claqua au nez d'Anna qui resta comme pétrifiée, étonnée de cette situation qu'elle n'avait pas du tout prévue.
Elle se retourna, regarda de nouveau la porte fermée et tourna les talons.
Lentement, elle s'éloigna et descendit les marches en espérant ne rencontrer personne.
Les larmes aux yeux, elle traversa la cour de la fac d'un pas rapide et rentra chez elle...
18:06 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, nouvelles et textes brefs, société, amour, roman.