jeudi, 09 août 2018
LE SAGOUIN (François Mauriac - extrait)
Elle ne luttait plus contre ce dégoût. Etait-ce sa faute si elle n'obtenait rien de ce pauvre être ? Que faire d'un enfant borné, sournois, qui se sent soutenu par sa grand-mère et par sa vieille Fräulien ? Mais la baronne elle-même commençait à entendre raison : elle avait consenti à tenter une démarche auprès de l'instituteur. Oui, de l'instituteur laïque ! on n'avait pas le choix : le curé desservant trois paroisses logeait d'ailleurs à plus d'une lieue du château. Deux fois en 1917 et en 1918 après l'armistice, on avait essayé de mettre Guillaume pensionnaire, d'abord à Sarlat, chez les jésuites, puis dans un petit séminaire des Basses Pyrénées. Il avait été renvoyé au bout d'un trimestre : ce petit sagouin salissait ses draps...
14:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : auteur, livre, culture, écriture, littérature, école, enfant
samedi, 04 août 2018
CANICULE
La canicule
S'écrit en gros
Partout fantaisiste
Cela devient ridicule
Ce n'est qu'un mot
Qui nous fatigue
Et nous rend triste
Alors qu'on aime l'été
Pour se balader
Et pas rester cloîtré
Volets baissés.
17:46 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : poèmes, poètes, poésie, culture, été, canicule
vendredi, 03 août 2018
JUSTICE (citations)
On fait toujours semblant de confondre les juges avec la justice, comme les prêtres avec Dieu. C'est ainsi qu'on habitue les hommes à se défier de la justice et de Dieu (Alphonse KARR).
Le glaive de la justice frappe parfois les innocents, mais le glaive de l'Histoire frappe toujours les faibles (Mustapha KEMAL).
13:24 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : citations, culture, auteur, littérature, philosophie
mercredi, 18 juillet 2018
LE POTAGER
Dans mon enfance, il y a toujours eu un potager au fond de notre jardin. Mes grands parents cultivaient également des légumes dans un coin de leur cour-jardin.
Incontournable, la culture des légumes permettait de faire des économies et les saisons étaient rythmées par les travaux de jardinage.
Mon père m'avait donné une toute petite parcelle de terre à la limite de la cour gravillonnée. J'y avais dessiné des allées bien droites et j'avais planté le reste des sachets de graines de carottes et de salade dans la terre que j'avais retournée avec mon petit râteau. Chaque jour je surveillais la germination, j'arrosais comme j'avais vu faire, avec l'espoir de récolter, moi aussi, mes légumes. Et j'étais fière du résultat ! Chez mon grand-père paternel, je ne faisais qu'admirer les lignes de poireaux, de salades, de carottes, de cornichons, d'oignons et d'ail, et tout ce qu'il avait planté.
10:50 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : saison, jardin, jardinage, potager, culture, souvenirs
dimanche, 15 juillet 2018
LA MUSIQUE
La musique possède des charmes pour charmer un sauvage, pour attendrir les rochers, ou tendre un chêne noueux (W. CONGREVE).
La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie (L. Van BEETHOVEN).
Le plus coûteux de tous les bruits (Th. GAUTIER).
La musique crève le ciel (BAUDELAIRE).
09:34 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : citations, auteurs, culture, écriture, livres, littérature
jeudi, 05 juillet 2018
LES RACINES DU CIEL (Romain Gary - extrait)
Ce fut donc la voix d'Orsini qui s'éleva dans la pénombre - on retardait toujours le plus possible le moment d'allumer les lampes, avec leurs tourmentes d'insectes - pour faire entendre un cri presque lyrique à force d'ironie cinglante et de railleuse indignation - un cri qui paraissait doter les ténèbres africaines d'un nouveau genre d'oiseau nocturne - lorsque le commissaire eut qualifié d'"inoffensif" ce Morel qui était venu les voir tour à tour avec un regard sévère pour leur demander de signer sa pétition. Instinctivement, tout le monde se tourna vers ce coin de la nuit d'où s'était élevée sa voix : il avait vraiment le don de ces exclamations fulgurantes, de ces interpellations éraillées qui étaient comme des plaies soudain ouvertes dans les flancs du silence. On attendit. Du fond de l'obscurité monta alors une voix frémissante, un chant, presque, dont l'indignation était l'accent naturel, une indignation sans limite, qui allait toujours bien au-delà de son objet immédiat et où il y avait toujours de la place, où les hommes, les planètes et chaque grain de poussière, chaque atome de vie pris séparément pouvaient toujours être reçus avec tous les égards qui leur étaient dus.
RESUME :
Un Français, Morel, entreprend en Afrique une campagne pour la défense des éléphants menacés de tous les côtés tant par les chasseurs que par les lois dites "inexorables" du progrès. Lorsque la Conférence pour la Protection de la Faune (Congo, Bukavu, 1953) constate elle-même qu'"il serait vain de vouloir imposer au public le respect de la nature uniquement par les méthodes légales", Morel ne craint pas de recourir aux armes. Aidé par quelques compagnons convaincus comme lui que le respect de la nature n'est pas incompatible avec les exigences du progrès, il prend le maquis contre la barbarie et la cruauté sous toutes ses formes, cependant que de tous les côtés des conspirateurs habiles essayent d'utiliser sa magnifique obsession et son apparente naïveté à leurs propres fins.
10:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : livre, auteur, écriture, afrique, culture, littérature, gallimard
jeudi, 28 juin 2018
PELAGIE LA CHARRETTE (Antonine MAILLET)
Pélagie se pressa les tempes de ses deux mains. Et elle ? Vous pensez qu'elle l'avait oublié, ce paradis perdu enfoui au fond de ses entrailles et de ses reins durant la moitié de sa vie ? Vers quoi avait-elle largué sa charrette et ses boeufs, sinon vers son Acadie du Nord ? Une Acadie où elle avait laissé plus que tous ces geignards réunis ; détrompez-vous, bande de bavasseux et de brailloux ; mais justement, elle voulait la retrouver comme jadis, son Acadie, avec du grain au grenier, du cidre à la cave, des bêtes à l'étable, un feu dans la maçoune, et un amour au ventre. Ses enfants allaient grandir... voyez cette Madeleine, là-bas, née dans le Dérangement, qui se laisse déjà approcher par le fils du beau jars de Charles-Auguste... ses enfants s'établiraient et rebâtiraient le pays tout autour d'elle, mais elle, Pélagie, dont les veines n'étaient pas taries, qui avait encore de la moelle aux os et du jus dans la voix, que ferait-elle de cette Acadie qui l'aurait détournée du bonheur ?
- Dis ! qu'elle hucha aux boeufs. J'irons au nord, mais point avant d'avoir pris des nouvelles des nôtres à Baltimore.
Et avant que les Allain, les Landry, les Giroué, les Cormier, et même les Bourgeois n'aient eu le temps de regimber, ils avaient fait demi-tour et pris la route du sud derrière la charrette de Pélagie.
RESUME :
Un triste jour de 1775, les troupes du roi George s'en vinrent déloger de chez eux les Acadiens de la baie Française, abandonnés par "ceux du Vieux Pays". Ce fut le "Grand Dérangement". Parmi ces exilés, il y avait une certaine Pélagie Bourg dite Le Blanc, qui n'avait pas oublié sa Grand'Prée, là-haut sur la baie. Alors, après des années de misère, la voilà qui s'achète une charrette et une paire de boeufs pour y entasser les siens, Charlécco les bessons, Madeleine sa fille, Célina la boiteuse, Catoune la sauvageonne, et le vieux Bétonie, le centenaire, mémoire de la tribu. De Charleston à Baltimore, de Philadelphie aux marais de Salem, malgré la guerre d'Indépendance et les Indiens, c'est la croisade des pauvres gens, avec ses dangers, ses bouffonneries, ses amours, ses surprises, tandis que, de loin en loin, le beau capitaine Broussard, dit Beau Beausoleil, dit Robin des Mers, suit l'exode par la côte sur son quatre-mâts la Grand'Goule, lointaine providence des voyageurs qu'il tire à point nommé des mauvais pas jusqu'au bon port.
https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9lagie-la-Charrette
10:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre, auteur, acadie, culture, écriture, littérature, acadie du nord
samedi, 23 juin 2018
LA MORT
Les morts, ce sont les coeurs qui t'aimaient autrefois (Victor Hugo).
La mort des autres nous aide à vivre (Jules Renard).
L'homme est adossé à sa mort comme le causeur à la cheminée (Paul Valéry).
La mort n'est qu'un déplacement d'individualités. L'hérédité fait circuler les mêmes âmes à travers la suite des générations d'une même race (G. LE BON).
Fou est celui qui croit toujours vivre.
16:26 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : citations, culture, auteur, littérature, écriture
samedi, 16 juin 2018
INTELLIGENCE
Des hommes d'intelligence supérieure ont parfois, au point de vue sentimental, une mentalité voisine de celle d'un sauvage.
(G. LE BON).
Il y a trois sortes d'intelligence : l'intelligence humaine, l'intelligence animale et l'intelligence militaire.
(Aldous HUXLEY).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldous_Huxley
16:14 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : citations, auteur, culture, livre, littérature
lundi, 11 juin 2018
LE MAITRE DES ABEILLES de Henri Vincenot (1985)
Résumé : Louis Chagniot, Bourguignon de Paris, assiste dans un rêve à l'écroulement de la vieille demeure familiale. Il y voit un signe et décide de faire le voyage de Montfranc-le-Haut, en compagnie de son fils François dit Loulou, étudiant à la dérive et toxicomane. Au village, il retrouve la force et la simplicité d'une vie qu'il a oubliée. Il retrouve surtout Balthazar dit le Mage, le maître des abeilles. Celui-ci va tirer d'affaire ce Loulou qui découvrira l'amour en la personne de Catherine.
Cet ultime ouvrage d'Henri Vincenot devait être le 1er volume d'une fresque dont il avait entrepris la composition quelques mois avant de disparaître.
http://dijoon.free.fr/vincenot.htm
EXTRAIT :
Comme chaque fois qu'il parlait de ses abeilles, Julien Bichot, le Mage Balthazar, n'avait plus même regard ni même voix. On aurait dit qu'il parlait de la Sainte Vierge aux Anges et ses mots n'étaient plus les mêmes. Très curieusement, Loulou Chagniot s'était mis à regarder intensément l'abeille et posait des questions. Elle prit son vol depuis son perchoir inattendu et, alourdie de son pollen, eut l'air de tomber mais au prix d'un incroyable effort, elle arriva à s'élever jusqu'à deux mètres du sol et partit droit devant, non vers le village mais vers l'est. "C'en est une d'un autre rucher que j'ai caché dans les murées qui regardent le levant !" dit Balthazar. Il eut un air de malice : "je les cache dans mon grenier et au plus profond des ronciers parce que, figurez-vous, l'Etat (saluez !) s'est mis dans la tête de nous obliger à les lui déclarer. Oui, l'Etat veut savoir tout ça pour des raisons d'hygiène, qu'il dit, en réalité, pour nous taxer, camarade".
12:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre, auteur, écriture, bourgogne, terroir, culture, littérature