Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 30 mars 2007

PREMIERS JOURS DE PRINTEMPS

Aux premiers jours du printemps

Les coquelicots battus par le vent

Se dressent vers le ciel.

Ils tentent de se chauffer au soleil

Encore timide après la dure saison

Où ils n'étaient que petite graine.

Leurs pétales ne sont que frissons.

Ils se donnent bien de la peine

Pour rester bien coiffés

Et pour se faire remarquer.

jeudi, 29 mars 2007

MUSIQUE POUR LE WEEK END

http://dailymotion.com/video/x10h6z_heaven-where-true-lov...

Une vidéo extraite du dernier disque de YUSUF (Cat Stevens) pour profiter un peu du week end.

J'en avais parlé quand ce CD est sorti il y a quelques mois. (Il s'agit de AN OTHER CUP).

Voilà donc le clip tourné au Maroc. J'espère que vous aimerez.

D'autre part,

Je suis allée à un concert samedi dernier d'une jeune guitariste, Marianne, mais je n'ai pas aimé. Donc, je ne vous en parlerai pas.

22:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Musique, culture, guitare

HERMETISME

Aimez les choses à double sens, mais assurez-vous bien d'abord qu'elles ont un sens.

Souvenez-vous qu'on peut être hermétique et ne rien renfermer.

N'oubliez pas que hermétique, ça veut dire également bouché.

Et quand une phrase ténébreuse, alambiquée vous donne le vertige,

souvenez-vous que ce qui vous donne encore le vertige, c'est le vide.

(Sacha GUITRY - L'esprit de Paris)

mardi, 27 mars 2007

LES ENFANTS

Où sont partis les enfants

Avec leurs jeux, leurs joies ?

Emportés par le vent

Et peut être par le froid

Qui flanait arrogant.

Dans la rue, solitaires,

Des chats errent

Tranquilles et élégants.

Où sont partis les enfants,

Leurs rires, leurs joies ?

Happés par les discours courtois

De la vie, ils sont devenus parents.

lundi, 26 mars 2007

QUATRE VENTS FORTS

http://www.dailymotion.com/video/xm4z6_neil-young-four-st...

 

Paroles et musique de IAN TYSON

(1963)

"Pense que je vais partir pour ALBERTA, le temps est beau là-bas.

J'ai quelques amis que je pourrais aller voir pour travailler.

Aussi, je souhaite que tu changes d'avis si je te le demande encore une fois.

Mais cela, nous l'avons déjà traversé il y a 10 ans ou plus.

Quatre vents forts qui soufflent solitaires, 7 mers déchaînées, toutes ces choses qui ne changent pas, arrivent. Si les bons moments sont partis, alors je suis fait pour avancer. Je te chercherai si jamais je reviens ici.

Pense que je serai là avant que la neige tombe et si les choses se passent bien. Tu pourras me rencontrer si je t'envoie une carte.

Mais, cependant, ce sera peut être l'hiver et pas assez pour toi.

Et ces vents peuvent souffler dehors.

Quatre vents forts qui soufflent solitaires, 7 mers déchaînées....

dimanche, 25 mars 2007

LA LETTRE

Un matin, maman reçoit une lettre non affranchie, à mon nom. Le facteur lui demande de régler les frais : timbre et taxe de non affranchissement. Cela met de mauvaise humeur maman.

Qui peut bien écrire à sa fille qui n'a que 11 ans et sans mettre de timbre ?

A l'ouverture, elle pousse des : "Oh ! Et bien !".

Elle la montre à toute la famille. J'en prends connaissance avec surprise : il s'agit d'une lettre d'un jeune garçon qui me donne rendez-vous à telle heure et à tel lieu de la ville. Il n'a pas signé et je me demande bien qui a pu écrire.

Bien sûr, il n'est pas question que je me rende à ce rendez-vous car je n'ai pas de fiancé, ni d'amoureux. A cet âge là, pas encore...

La lettre va jusque chez la voisine. Ainsi, mes petites copines sont mises au courant.

Je suspecte bien un garçon qu'elles fréquentent. Il s'agit du fils du propriétaire du Cinéma qui se trouve de l'autre côté de la rue. Mes voisines en sont amoureuses et aimeraient bien sortir avec lui. A chaque fois qu'il sort dans son jardin, si elles se trouvent dans la rue, elles filent lui parler.

Nous faisons notre enquête, jour après jour, mais jamais nous ne sommes parvenus à trouver le coupable. Comme je n'avais pas envie d'aller au rendez-vous donné, je n'ai jamais su vraiment qui avait écrit cette lettre anonyme.

Et nous n'avons jamais été remboursés des frais que maman a dû régler au facteur...

samedi, 24 mars 2007

POEME-JEU (proposé par Ambroise)

Dans un nuage

Je crois voir une image

Mais c'est un mirage

Alors je tourne la page

Aujourd'hui, je suis comme une sauvage

Qui tourne dans sa cage

Et puis je redeviens sage.

Dans le cours d'eau, je nage.

Je me dirige vers le rivage.

Je n'écoute aucun adage.

Je suis entraînée dans le rouage

D'une horloge. Sans faire de ravage,

Je cherche un nouveau clivage.

(19.03.07)

vendredi, 23 mars 2007

GUITARE ET LITTERATURE (3)

Guitare : qui a tué ?

Mais alors où est-il ce héros guitaristique au sourire d'acier et aux doigts magiques ? Apparemment pas dans la littérature avec un grand L. Il ne nous reste plus qu'à plonger dans celle qu'on achète dans les kiosques de gare. Commençons par la vénérable Série Noire. Baignons-nous dans cette fin des années quarante avec son super détective Lemmy Caution qui sait tout faire : se battre, séduire, boire, comprendre un peu et jouer de la guitare. Dans Vous pigez ? (Peter Cheyney, Série Noire n° 7 - 1948), notre flic de choc se retrouve dans un bar mexicain où un orchestre typique pousse ses romances. Lemmy saisit une guitare au grand effroi de l'assistance. Tout en chantant, il lance à la môme Molinas des oeillades enflammées.

Le rock'n'roll, quelques années plus tard, a imposé sa culture et ses modes et le roman noir américain s'en est beaucoup servi.

Dans Amère Pilule (Sam Ross, Série Noire n° 1273 de 1969), le personnage principal, Scotty, est un riche héritier blasé, drogué, dont le seul rêve est d'être une rock star. Il achète les plus beaux instruments mais ne reste qu'un piètre technicien : "Dave n'en revenait pas. Une Fender Jaguar toute étincelante, aux cordes d'acier scintillantes. Il plaqua un accord. Les ondes de son électronique le terrifièrent. Oh mec ! encore un accord. C'est ça, petit pote, quand y'en a plus y'en a encore".

Steve Rice, la pop star d'On tue aussi les anges (Kenneth Jupp, Série Noire n° 1843 en 1981) nous dit : "les véritables racines du jazz, blues, country et folk, s'étaient affaiblies puis fondues en une vaste entreprise dont l'influence sur les foules était semblable, mais supérieure, à celle du football." Steve va devenir le jouet de ce formidable enjeu commercial, balloté de droite à gauche, tentant de garder sa spontanéité et sa sincérité, mais il finira par succomber à la pression."

En France, beaucoup de livres sur les musiciens sortent, policiers, bien sûrs, mais pas uniquement. Patrick Modiano dans Une jeunesse décrit les années soixante et leur ambiance générale avec émotion et humour. Françoise Mallet-Joris, dans Dickie roi (Grasset-Fasquelle en 1979) s'intéresse à la condition du musicien et souvent au guitariste.

Frédéric Jaunissert dit Fred Jones, dans le roman de Paul Fournel (Un rocker de trop Balland, 1983) nous parle de guitares et s'y connaît. Ancien guitariste de Dany Boy et ses Pénitents, Fred vivote comme musicien de studio. Mais le démon de la scène et des tournées le reprend et il se rejoue sa jeunesse oubliée.

Pour ce qui est du roman policier, plusieurs publications concernant la guitare et les guitaristes, nous parlent des musiciens qui courent après le cachet. Dans La longue Mémoire de F. Morel et R. Pruniaux ("Engrenage" n° 52, 1982) : la guitare l'ensorcelait. Le guitariste dont il est question dans ce livre va connaître des mésaventures terribles et sanglantes.

Dans Chaudes bises (Série Noire n° 1917, 1983), Marie et Joseph imaginent qu'un commando a décidé de supprimer toutes les vedettes invitées.

Deux auteurs qui possèdent la particularité d'être des musiciens : le premier qui est carrément guitariste : René Belleto nous a offert deux merveilles en quelques années : Le Revenant puis Sur terre comme au ciel (Hachette P.O.L.) avec une petite musique d'accompagnement de notes de guitare classique.

Boris Vian dans En avant la zizique ..., paru en 1958, parle des musiciens : "des musiciens, il n'y a pas grand chose à dire, sinon qu'on leur demande un travail difficile et qu'ils le font. Ceux qui ne le font pas ne reviennent généralement pas aux séances. Le musicien sait en général mieux la musique que l'interprète, et l'on a par conséquent raison d'être plus exigeant avec lui... ça lui apprendra."

Note d'humour : N'oubliez pas que la guitare se trouve aussi dans les doigts de LUCKY LUKE, de HAMSTER JOVIAL et des FREAK BROTHERS de Crumb.

FIN

06:20 Publié dans guitare | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Culture, musique, guitare

jeudi, 22 mars 2007

GUITARE ET LITTERATURE (2)

GUITARE OU LUNE

(Vicente Aleixandre)

Guitare comme lune

Est-ce la lune ou son sang ?

C'est un coeur minuscule qui s'est échappé

Et qui sur les bois passe, laissant sa musique bleue et insomniaque.

Une voix ou son sang

Une passion ou son horreur,

Un poisson ou une lune sèche

 qui frétille dans la nuit, éclaboussant les vallées.

Main profonde, en colère menacée,

la lune est-elle rouge ou jaune ?

Non, ce n'est pas un oeil injecté de fureur

à pressentir les limites de la terre, petite.

Main qui dans les cieux cherche la vie même,

Cherche le pouls d'un ciel qui perd son sang,

Cherche dans les entrailles, parmi les vieilles planètes

charmées par la guitare qui s'allume dans la nuit.

Peine, peine d'un coeur que personne ne définit

quand les fauves sentent leurs poils hérissés

Quand ils se sentent trempés dans la lumière froide

qui cherche leur peau comme une main chimérique.

 

Ecoutons pour finir la voix de Federico Garcia Lorca. La guitare, souvent présente dans son oeuvre, y devient progressivement métaphore, archétype et symbole :

La guitare

 

Commencent les pleurs

de la guitare.

Se brisent les coupes de l'aube.

Commencent les pleurs

de la guitare.

Il est inutile

de la faire taire.

Il est impossible

de la faire taire.

Elle pleure monotone,

Comme pleure l'eau

Comme pleure le vent

sur la névée.

Elle pleure pour des choses

lointaines.

Sable du Sud chaud

qui demande des camélias blancs.

Elle pleure, flèche sans cible,

le soir sans matin

et le premier oiseau mort

sur la branche.

Oh, guitare !

coeur blessé à mort,

par cinq épées.

 

Les six cordes

La guitare

fait pleurer les rêves

le sanglot des âmes

perdues

s'échappe par sa bouche

ronde

Et comme la tarentule,

elle tisse une grande étoile,

pour chasser les soupirs

qui flottent dans sa noire

citerne de bois.

(à suivre)

07:00 Publié dans guitare | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Culture, musique, guitare

mercredi, 21 mars 2007

GUITARE ET LITTERATURE (1)

Si l'on met de côté les biographies et autobiographies de guitaristes célèbres, la guitare et ses instrumentistes ne semblent pas fournir aux écrivains une inépuisable source d'inspiration ! Jazzmen, mais aussi pianistes romantiques sembleraient mieux côtés que le guitariste et sa guitare, que l'on trouve souvent à un moment de l'intrigue pour décrire un milieu d'artistes ou camper un cadre. F. Morris dans THE OCTOPUS en 1901, décrit des Hispano-Américains à Guadalajara "traînant du saloon au restaurent et du restaurant à la plaza, vestiges d'une génération précédente, représentants d'un ordre des choses différent, totalement oisifs, vivant heureux avec leur cigarette, leur guitare, leur verre de mescal et leur sieste".

Et A. CARPENTIER, dans Concerto baroque en 1974, fait appel à la guitare comme élément du cadre mexicain qui marque le début du roman : "pour se mettre dans l'ambiance, le domestique prit sa guitare de Paracho et se mit à chanter les aubades du Roi David avant d'aborder les chansons du jour".

Mais de toute façon, guitare et guitaristes n'ont d'existence littéraire un peu conséquente que dans les oeuvres issues d'une société dans laquelle la guitare à une existence significative et la littérature un contact avec la réalité. Littérature de la "beat génération", du folk ? Non, ou si peu, au hasard de lignes de Jack KEROUAC, Léonard COHEN ou Wooody GUTHRIE. L'Angleterre punk ou rock ... peu aussi rejoignant en cela une certaine tradition "poétique" de la chanson française (BRASSENS, DUTEIL...).

Nous irons donc chercher en Espagne la première et la plus conséquente présence littérature de la guitare.

CASTILLANE ET ANDALOUSE

La présence de la guitare dans la littérature espagnole est systématiquement liée à l'évocation de la musique et des danses populaires andalouses, très souvent assimilées à la culture gitane. Ainsi, l'instrument subit-il les vicissitudes des rapports entre les intellectuels ibériques et le sud de la péninsule : alternativement, l'austère Vieille-Castille ou la sensuelle Andalousie dominent les forces politiques et les valeurs artistiques du moment, entraînant dans leur triomphe le rejet ou l'exaltation de la culture andalouse, de ses chants et de la guitare.

La première grande référence que nous possédons concernant la guitare dans la littérature espagnole nous est fournie par CERVANTES. Son oeuvre maîtresse, DON QUICHOTTE, reste muette sur ce point. Même les NOUVELLES EXEMPLAIRES évitent ce thème, à l'exception de la Gitanilla, dont le personnage principal, Preciosa, est une jeune chanteuse et danseuse. Par contre, les entremeses et les comédies de CERVANTES abondent en notations sur le rôle de la guitare dans la musique populaire de l'époque.

L'instrument paraît indispensable pour l'accompagnement des danses (La Eleccion de los Alcades de Daganzo et Pedro de Urdemalas). Dans cette dernière oeuvre, Maldonado, "comte" des gitans, adresse ses encouragements aux danseuses.

Dans le "Prologue au lecteur" de ses comédies, CERVANTES écrit que derrière la vieille couverture qui sert de rideau se tiennent les musiciens chantant sans guitare quelque ancienne romance. Cette coutume opposait d'ailleurs les gitans aux Andalous pour lesquels la guitare était l'accompagnement quasi obligatoire du chant.

A la mort de CERVANTES (1616), l'Espagne est entrée dans l'austérité morale imposée par ses monarques, depuis Charles QUINT et son petit-fils, Philippe II. Dès lors, le peuple et les gitans ne sont plus à la mode et il faudra attendre les débuts d'une législation plus "éclairée", à la fin du XVIIIè siècle, pour voir réapparaître une littérature s'attachant à la description des traditions populaires.

Les Cartas marruecas de José Cadalso, écrivain gaditain, publiées en 1774, sont à l'origine d'une longue série d'oeuvres littéraires folkloriques.

Dans la lettre n° 7, Nuno, qui représente l'auteur, prétend stigmatiser la licence des moeurs de la jeunesse de l'époque et prend pour cible une réunion dans une taverne sur la route de Cadix.

On trouverait dans de nombreuses autres oeuvres mineures de la première moitié du XIXè siècle l'association entre la guitare et ces réunions spontanées qui rappelent le carnaval et les rites païens. Mais apparaît vers la même époque un autre personnage : le rebelle populaire, souvent un contrebandier ; la guitare est souvent sa confidente et devient cette fois personnage tragique. Dans El Diablo Mumdo, de ESPRONCEDA, publié vers 1840, le personnage principal apprend en prison à jouer de la guitare.

Dans ses Poesias andaluzas en 1841, Tomas RODRIGUEZ Y DIAS RUBI met lui aussi en scène des bandits-héros populaires environnés de guitares.

Même adéquation de la guitare tragique et de la délinquance-protestation sociale dans Cuentos et romances andaluces de Manuel MARIA DE SANTA ANA, publiés en 1844 et dont succès provoqua une réédition en 1869. Contrebandiers, voleurs, vagabonds, prostituées ... se rencontrent dans le cadre traditionnel de la taverne.

L'Andalousie est d'ailleurs à cette époque à la mode dans toute l'Europe. Les souvenirs de voyages laissés par les Anglais, Georges B0RROW et Richard FORD, l'Italien Carlo DEMBROWSKI, les Français Prosper MERIMEE, Théophile GAUTIER, Alexandre DUMAS notent tous l'omniprésence de la guitare.

Une telle attention des écrivains pour la guitare et la musique populaire andalouses correspondait à un véritable engouement du public. Mais, dans la seconde moitié du XIXè siècle, l'abus fut tel et servit de prétexte à des oeuvres d'une si piètre valeur que les intellectuels réagirent violemment contre cette nouvelle mode littéraire.

Dès 1856, dans son prologue à Souvenirs et beautés de l'Espagne, MADRAZO signale que le thème des coutumes andalouses est épuisé et provoque le dégoût. Des auteurs comme Armando PALACIO VALDES et Leopoldo ALAS CLARIN partagent ce sévère jugement, qui se transforme en hostilité déclarée chez les écrivains de la génération de 1898.

La guitare retourne aux oubliettes de la littérature ibérique. Cest que la situation n'est plus propice aux fêtes, ni à la contestation : désastres coloniaux, misère dans les campagnes, révoltes et répressions partout.

Il faudra attendre l'explosion d'espoir des premières années de la République espagnole pour que les écrivains redécouvrent la culture populaire, et avec elle la guitare.

Les poètes, surtout, sauront exprimer ce nouveau visage de la guitare.

(à suivre)

(Editions Atlas "Ma guitare")