mercredi, 14 septembre 2011
LES BOUCHONS
Les bouchons du matin
Forment des p'tits boudins
Métalliques et changeants
Sinueux et mouvants.
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dimanche, 28 août 2011
CIEL ROUGE
Dans tes pensées plurielles
Tu regardes le ciel
Ciel rouge dans la nuit
Comme la peur te poursuit
Et la fièvre te prend
Se cognent les jugements
Dans ton corps fatigué
Alors tu t'es levé
Pour les assassiner
Avant de te miner.
15:26 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : poésie, poèmes, poètes, société, écriture, livre, recueil
mercredi, 17 août 2011
UN JOUR D'ETE (Maurice FOMBEURE)
Le tonnelier tonnèle,
Le bourrelier bourrèle,
Le soleil interpelle,
Frappe un bouclier d'or,
Flambe au pennon des aigles
A la cime des ifs,
Fait virer sur les murs
L'ombre bleue des centaures,
Du lézard engourdi
-Cendre et cadran solaire -
Palpitant d'émeraude
De bronze reverdi.
Sur la rivière glisse
Le chant lourd des rameurs,
La douce soie des cuisses
O nymphes du terroir !
Jusqu'au soir solitude
A l'horizon changeant,
Déclin que nul n'élude,
Gendarmerie d'argent.
La belle des jardins :
Sur ses blanches épaules
S'est égaré soudain
Le souffle frais des saules.
Voici les voix du songe
Apaisées, incertaines,
Quand les bruits de la rue
Coulent dans les fontaines.
dimanche, 07 août 2011
LE REVE DU JAGUAR (Charles Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
Né à Saint-Paul de la Réunion et élevé avec rudesse par un père de souche bretonne, Leconte de Lisle parcourt l'Inde et les Iles de la Sonde pendant son adolescence. Mais il préfère l'étude au commerce que son père veut lui imposer. Il s'établit à Rennes pour étudier le grec et l'histoire.
Après être retourné dans son île natale, il se fixe à Paris où, acquis aux idées républicaines, il collabore à diverses revues fouriéristes dans lesquelles il fait paraître ses premiers poèmes.
Sa famille lui coupe les vivres à la suite d'un article dans lequel il applaudissait à la suppression de l'esclavage dans les colonies.
Abandonnant la politique sous le Second Empire, il vit médiocrement de sa plume. Il entreprend de traduire les chefs-d'oeuvre de la poésie grecque et latine.
La parution de ses poèmes fait de lui le chef de file d'une nouvelle génération de poètes, le Parnasse.
Nommé, après la Commune, sous-bibliothécaire au Sénat, il est élu à l'Académie française au fauteuil de Victor Hugo. Il meurt en 1894.
LE REVE DU JAGUAR
Sous les noirs acajous, les lianes en fleurs,
Dans l'air lourd, immobile et saturé de mouches,
Pendent, et s'enroulant en bas parmi les souches,
Bercent le perroquet splendide et querelleur,
L'araignée au dos jaune et les singes farouches.
C'est là que le tueur de boeufs et de chevaux,
Le long des vieux troncs morts à l'écorce moussue,
Sinistre et fatigué, revient à pas égaux.
Il va, frottant ses reins musculeux qu'il bossue ;
Et du mufle béant par la soif alourdi,
Un souffle rauque et bref, d'une brusque secousse,
Trouble les grands lézards, chauds des feux de midi,
Dont la fuite étincelle à travers l'herbe rousse.
En un creux de bois sombre interdit au soleil
Il s'affaise, allongé sur quelque roche plate ;
D'un large coup de langue il se lustre la patte ;
Il cligne ses yeux d'or hébétés de sommeil ;
Et, dans l'illusion de ses forces inertes,
Faisant mouvoir sa queue et frisonner ses flancs,
Il rêve qu'au milieu des plantations vertes,
Il enfonce d'un bond ses ongles ruisselants
Dans la chair des taureaux effarés et beuglants.
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dimanche, 31 juillet 2011
EXTRAIT d'un POEME de Marc Antoine de St Amant
L'abeille, pour boire des pleurs,
Sort de sa ruche aimée,
Et va sucer l'âme des fleurs
Dont la plaine est semée ;
Puis de cet aliment du ciel
Elle fait la cire et le miel.
En photo, une abeille sur mes coronilles.
12:22 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : poésie, poèmes, livres, recueils, écriture, société
vendredi, 15 juillet 2011
CONSEILS AU BON VOYAGEUR (VICTOR SEGALEN 1878-1912)
Ville au bout de la route et route prolongeant la ville : ne choisis donc pas l'une ou l'autre, mais l'une et l'autre bien alternées.
Montagne encerclant ton regard le rabat et le contient que la plaine ronde libère.
Aime à sauter roches et marches ; mais caresse les dalles où le pied pose bien à plat.
Repose-toi du son dans le silence et, du silence, daigne revenir au son.
Seul si tu peux, si tu sais être seul, déverse-toi parfois jusqu'à la foule.
Garde bien d'élire un asile.
Ne crois pas à la vertu d'une vertu durable ; romps-la de quelque forte épice qui brûle et morde et donne un goût même à la fadeur.
Ainsi, sans arrêt ni faux pas, sans licol et sans étable, sans mérites, ni peines, tu parviendras, non point, ami, au marais des joies immortelles,
Mais aux remous pleins d'ivresses du grand fleuve Diversité.
Né à BREST le 14 janvier 1878, médecin de la marine, Victor SEGALEN fit paraître le Recueil "STELES" en 1912, dont ce poème qui se trouve dans la section STELES DU BORD DU CHEMIN.
http://www.scribd.com/doc/2324485/Steles
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mardi, 12 juillet 2011
SUR LES GALETS
Sur les galets tes pieds nus
Regardent le ciel au-dessus.
Trouveras-tu des oursins,
Des palourdes, des buccins ?
Pas de château de sable
Ni même de contrescarpe
Et dans la mer semblable
A une grande écharpe
S'agitent des petits enfants
Riant et s'éclaboussant.
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mercredi, 22 juin 2011
DOUCES HABITUDES
Aux instants sans saveurs
Des journées de labeurs
S'opposent les couleurs
Des journées de faveurs
Les devoirs délaissés
Attendent patiemment
Qu'on vienne fermement
Ranger la solitude
Et les douces habitudes.
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jeudi, 09 juin 2011
MELLIN DE SAINT GELAIS
Mellin de Saint Gelais, poète français de la Renaissance, et en même temps médecin, astrologue et musicien, est né à Angoulème vers 1491. Il est décédé à Paris en 1558.
Voici un de ses Sonnets.
Il n'est point tant de barques à Venise,
D'huitres à Bourg, de lièvres en Champagne,
D'ours en Savoie et de veaux en Bretagne,
De cygnes blancs le long de la Tamise ;
Ni tant d'amour se traitant en l'église,
Ni différends aux peuples d'Allemagne,
Ni tant de gloire à un seigneur d'Espagne,
Ni tant se trouve à la cour de feintise ;
Ni tant y a de monstres en l'Afrique,
D'opinions en une République,
Ni de pardons à Rome un jour de fête ;
Ni d'avarice aux hommes de pratique,
Ni d'arguments en une Sorbonnique,
Que m'amie a de lunes en la tête.
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samedi, 07 mai 2011
LES GRANDS POETES
Les grands poètes sont obscurs pour deux raisons opposées :
tantôt parce qu'ils parlent de choses trop grandes pour que n'importe qui les comprenne, tantôt parce qu'ils parlent de choses trop petites pour que n'importe qui les voie.
(CHESTERTON)
17:38 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, poètes, société, littérature, écriture