dimanche, 24 janvier 2010
ILS N'ONT RIEN
Des mots glacés comme au coeur de janvier
Des mots qui fendent mon coeur pétrifié
Je perds l'envie d'être douce et belle
Pour fuir les images noires, et telle
Qu'une lampe allumée depuis 100 ans
Je me brûle et fond en tremblant
Aucun rire je n'entends mes amis
Car le monde ici ne vit qu'à demi
Et moins que rien, ils n'ont rien
Qu'eux-mêmes, les Haïtiens...
17:23 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poèmes, poètes, poésie, culture
jeudi, 21 janvier 2010
LE GRILLON
Un pauvre petit grillon
Caché dans l'herbe fleurie,
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L'insecte aillé brillait des plus vives couleurs ;
L'azur, la pourpre et l'or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit maître, il court de fleurs en fleurs
Prenant et quittant les plus belles.
Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout, et pour moi rien.
Je n'ai point de talent encor moins de figure,
Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici bas :
Autant vaudrait n'exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d'enfants :
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper :
L'insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient, et le prend par la tête :
Il ne fallait pas tant d'efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh ! Oh ! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux, vivons cachés.
(JEAN PIERRE CLARIS de FLORIAN (1755-1794)
23:13 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, poème, poète, culture, écriture, littérature
dimanche, 10 janvier 2010
LE SAMEDI A LAUDES (Racine 1639-1699)
L'aurore brillante et vermeille
Prépare le chemin au soleil qui la suit :
Tout rit aux premiers traits du jour qui se réveille ;
Retirez-vous, démons, qui volez dans la nuit.
Fuyez songes, troupe menteuse,
Dangereux ennemis par la nuit enfantés,
Et que fuie avec vous la mémoire honteuse
Des objets qu'à nos sens vous avez présentés.
Chantons l'auteur de la lumière
Jusqu'au jour où son ordre a marqué notre fin,
Et qu'en le bénissant notre aurore dernière
Se perdre en un midi sans soir et sans matin
Gloire à toi, Trinité profonde
Père, Fils, Esprit saint : qu'on t'adore toujours,
Tant que l'astre des temps éclairera le monde.
Et quand les siècles même auront fini leurs cours !
17:50 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, poésie, poème, poète, culture
samedi, 19 décembre 2009
MERCI
Merci d'être là tout à moi
Il règne comme un feu de bois
Quand les jours sont mausades ou gris
La lune au ciel noir nous envie.
18:35 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poèmes, écriture, culture
vendredi, 18 décembre 2009
ARBRES NUS
Des arbres nus parlent dans le silence des campagnes glacées...
Dans le froid obstiné de l'hiver, j'entends leurs bois craquer.
20:21 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poésie, poèmes, écriture, culture
dimanche, 13 décembre 2009
METANEC (Léo FERRE)
Ces oiseaux que tu portes en toi depuis septembre
Cette pâleur jalouse où tu mets tes pensées
Ce ventre qui te prend comme un enfant de cendre
Ces souvenirs gâchés qui t'ont pris tes années
Regarde cette église au bout de l'habitude
Regarde ce dessin de Rembrand dans la nuit
Regarde cette femme en allée vers le Sud
Regarde ce printemps et son sourire appris
Ces parfums qui t'assaillent et qui te désapprennent
Ces routes perforées dans ton programmateur
Ce silence ordonné dans ton coeur qui se traîne
Cette mort de l'oubli comme venue d'ailleurs
Ecoute l'horizon dans les bras d'une femme
Ecoute la seconde éternelle qui tue
Ecoute la lueur qui regarde ton âme
Ecoute l'analyse et prends-toi par la rue
Ces chiens partis ailleurs dans ton enfance double
Cet horizon doublé par tes pensées de chien
Ce hasard muselé dans ta télévitrouble
Ce linge larmoyant où sèchent tes chagrins
Goûte cette Raison qui se prend pour ta tête
Goûte dans la Folie ta tête de Raison
Goûte cette chanson qui s'en va dans la fête
Goûte le flot rendu sur la plage des cons.....
16:55 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : culture, poésie, poèmes, écriture, chansons
samedi, 05 décembre 2009
VILLANELLE
Le Temps, l'Etendue et le Nombre
Sont tombés du noir firmament
Dans la mer immobile et sombre.
Suaire de silence et d'ombre,
La nuit efface absolument
Le Temps, l'Etendue et le Nombre.
Tel qu'un lourd et muet décombre,
L'Esprit plonge au vide dormant,
Dans la mer immobile et sombre.
Et lui-même, avec lui, tout sombre,
Souvenir, rêve, sentiment,
Le Temps, l'Etendue et le Nombre
Dans la mer immobile et sombre.
(Leconte de Lisle)
18:37 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : culture, poésie, poèmes, livres, auteurs
samedi, 07 novembre 2009
COMME DEUX FLEURS
Te regardant assise près de ta cousine
Belle comme une Aurore et toi comme un soleil
Je pensai voir deux fleurs d'un même teint pareil,
Croissantes en beauté, l'un et l'autre voisine.
La chaste, sainte, belle et unique Angevine
Vite comme un éclair jeta sur moi son oeil ;
Toi comme paresseuse et pleine de sommeil,
D'un seul petit regard tu ne t'estimas digne.
(Pierre de RONSARD - 1523-1585)
18:11 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : poésie, poème, poète, culture, littérature
mercredi, 21 octobre 2009
JE VOUS REVELE DEUX SECRETS...
Deux secrets, (un seul pour certains qui savent déjà) :
- j'ai le même jour anniversaire que lui,
- j'ai été opérée de l'appendicite par le chirurgien chez qui il est décédé,
MAIS LUI C'EST UN GRAND !!!!
18:45 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : culture, musique, guitare, poésie, poèmes, poète
samedi, 03 octobre 2009
MOTS ARDENTS
Comme une veuve derrière sa mantille
Elle cache ses peurs dans ce lieu
Elle espérait beaucoup mieux
Que tous ces mots ardents
Trop mornes, claquants, violents
Pour de simples broutilles
Quand deviendront-ils meilleurs
Tous ces gens bien querelleurs ?
Puis elle se métamorphose
Pour éviter leurs névroses.
(26.09.09)
17:47 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : écriture, poèmes, poésie, poète, culture