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samedi, 06 avril 2013

PETITE MORT POUR RIRE (Tristan CORBIERE)

Va vite, léger peigneur de comètes !

Les herbes au vent seront tes cheveux ;

De ton oeil béant jailliront les feux

Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...

Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes

Foisonneront plein ton rire terreux...

Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...

Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes

Pour les croque-morts sont de simples jeux,

Boites à violon qui sonnent le creux...

Ils te croiront mort - Les bourgeois sont bêtes -

Va vite, léger peigneur de comètes !

 

(Edouard-Joachim Corbière, dit Tristan Corbière, né en Bretagne au manoir de Coat Congar, est le fils d'un homme de lettres, capitaine au long cours et directeur de la chambre de commerce de Morlaix. Comme son père, Edouard voulait naviguer, mais des crises de rhumatismes l'obligent à interrompre ses études à 15 ans. Installé près de Roscoff, il en hante les cabarets. On se moque de sa longue silhouette, de sa laideur. Malgré ses problèmes pulmonaires, il sort en mer par tous les temps. S'étant lié à des peintres en vacances, il suit l'un d'entre eux en Italie et, lors du voyage, qui le déçoit, renconre Armida Joséfina Cuchiani, qu'il rebaptise Marcelle. Elle est déjà la maîtresse d'un hobereau français et devient sa muse avec la complicité de l'amant en titre.

Il suit le couple à Paris, collabore à une revue et fait publier à compte d'auteur son unique recueil poétiques, Les Amours jaunes, qui passe complètement inaperçu (1873).

L'année suivante, on le trouve, un soir de décembre, gisant dans sa chambre en tenue de soirée. Marcelle tente de le soigner avant que la mère du poète ne le fasse revenir à Morlaix, où il s'éteint le 1er mars 1875, l'année de ses 30 ans, en pressant sur sa poitrine une touffe de bruyères en fleur.

Ce n'est que 10 ans après leur parution que Verlaine, touché par le destin et le génie de ce poète maudit, révèlera Les Amours jaunes au public).

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lundi, 01 avril 2013

Allons voir plus loin, veux-tu ? (Anny DUPEREY)

Sa hâte de partir était si grande qu'elle décida que ce devait être quinze heures. Elle pourrait sauter dans ce train si les ploucs qui étaient devant elle et la blondasse derrière son guichet voulaient bien se presser un peu au lieu de discuter un quart d'heure à chaque billet. "Dieu ! Que c'est lent ici, que tout est lent et lourd..." pensa, agacée, celle qui savourait encore il y a peu de temps le charme apaisant du rythme provincial.

Un couple de petits vieux, devant elle, sauvegardait tant bien que mal un équilibre pyramidal, les épaules appuyées l'une contre l'autre, les têtes presque jointes, deux cannes les soutenant de part et d'autre, comme des étais auraient maintenu un édifice branlant. Quand la file avançait de cinquante centimètres, on déplaçait dans l'ordre les cannes, l'une après l'autre, les pieds, deux puis quatre, péniblement, puis les épaules s'appuyaient de nouveau. Le tout vacillait, instable, souffreteux, et l'ensemble s'immobilisait dans son équilibre précaire jusqu'à la prochaine avancée. Christine les observait. A quelques centimètres de leurs dos, rien ne lui échappait de leurs efforts, de leur douleur, du petit gémissement que la vieille laissait échapper dans un souffle chaque fois qu'elle avait à déplacer son corps, et leurs soupirs conjoints quand ils s'épaulaient de nouveau. Et leur patience, et leur silence, et leur humilité. Ils attendaient, comme tout le monde, comme s'ils avaient été encore comme tout le monde... Christine avait mal pour eux.

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vendredi, 29 mars 2013

OEUVRE D'ART

Une oeuvre d'art est le messager du parfum du lotus caché, la floraison invisible de l'esprit.

(Ecritures sanscrites)

Une oeuvre d'art n'est supérieure que si elle est, en même temps, un symbole et l'expression exacte d'une réalité (MAUPASSANT, La morte).

Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude, rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles.

(R. M. RILKE, Lettres à un jeune poëte).

Ce qui nous impressionne dans une oeuvre d'art est bien rarement l'oeuvre en elle-même, mais l'idée que les autres s'en font, et c'est pourquoi sa valeur commerciale subit d'énormes changements.)

(G. LE BON).

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vendredi, 22 mars 2013

TRAVAIL

Le travail est indispensable au bonheur de l'homme ; il l'élève, il le console, et peu importe la nature du travail, pourvu qu'il profite à quelqu'un ; faire ce qu'on peut, c'est faire ce qu'on doit.

(Alexandre DUMAS Fils).

(Photo prise le 9 mars 2013, fleurs dans les chemins de garrigue)

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dimanche, 17 mars 2013

UN ETRE ACHEVE ?

Aimer sa propre personne signifie apprécier ce qu'on est, être souvent d'accord avec les actes que l'on pose, et aussi considérer que l'on n'est pas un être achevé, ce qui signifie que l'on sait que l'on peut évoluer.

(René de Lassus).

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samedi, 16 mars 2013

MEMOIRE

Pourquoi faut-il que nous ayons assez de mémoire pour retenir jusqu'aux moindres particularités de ce qui nous est arrivé et que nous n'en ayons pas assez pour nous souvenir combien de fois nous les avons contées à une même personne ?

(LA ROCHEFOUCAULD - Réflexions ou Sentences et Maximes morales)

LA ROCHEFOUCAULD.jpg

jeudi, 28 février 2013

PARFUMS et COULEURS

Les mots sont des parfums

Les mots sont des couleurs

Sur les murs, sur le papier

Les mots s'éclatent

Les mots sont oubliés.

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lundi, 04 février 2013

A UN AMI

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Qu'il est doux d'être au monde, et quel bien que la vie !

Tu le disais ce soir par un beau jour d'été.

Tu le disais, ami, dans un site enchanté.

Sur le plus vert coteau de ta forêt chérie.

Nos chevaux, au soleil, foulaient l'herbe fleurie :

Et moi, silencieux, courant à ton côté,

Je laissais au hasard flotter ma rêverie ;

Mais dans le fond du coeur je me suis répété :

- oui, la vie est un bien, la joie est une ivresse ;

Il est doux d'en user sans crainte et sans soucis ;

Il est doux de fêter les dieux de la jeunesse,

De couronner de fleurs son verre et sa maîtresse,

D'avoir vécu trente ans comme Dieu l'a permis,

Et, si jeunes encor, d'être de vieux amis.

(Alfred de MUSSET)

 

jeudi, 24 janvier 2013

JE RANGE, TU RANGES, IL RANGE

En rangeant mes armoires et étagères, je découvre des objets oubliés parfois, mais aussi des objets que je n'ai pas oubliés. Ces objets que je n'ai pas oubliés me sont très précieux. C'est d'ailleurs pour cela que je sais où ils se trouvent.

Il peut aussi arriver que je cherche une photo pendant 10 ans sans la retrouver. Et puis en vidant complètement un placard celle-ci réapparait.

Ce petit pot rose, je ne l'ai pas oublié. Je ne risque pas de l'oublier, il m'a suivi dans tous mes déménagements. Je l'ai peint à l'école maternelle, j'avais 5 ans.

La maîtresse d'école avait étalé des pots de différentes formes sur une grande table et, en nous donnant un pinceau, elle nous avait demandé de peindre toute la surface du pot en rose.

Puis le lendemain, le temps que la peinture soit bien sèche, elle avait dessiné au crayon des voiliers en nous demandant de remplir les formes. Elle nous expliquait que les voiles devaient être peintes en blanc et la coque en vert ou bleu.

Puis de nouveau le lendemain elle nous apporta un pot de vernis incolore et nous expliqua qu'il fallait maintenant recouvrir toute la surface du pot avec ce vernis.

Les odeurs de peinture et de vernis se répandaient dans toute la classe. Mes copines et moi-même étions très appliquées.

C'est ainsi que j'ai ramené un soir ce petit pot rose à la maison en fin d'année scolaire. J'étais fière de mon oeuvre et maman en a toujours pris soin.

Aujourd'hui, la peinture s'écaille de plus en plus mais je le garde précieusement.

Il fait partie (avec mes cachiers d'écriture) des quelques souvenirs qui restent de mon temps passé à l'école maternelle.

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mardi, 15 janvier 2013

CE QUI ETAIT

La porte s'ouvre

Le soleil entre

Les ombres fuient

La maison sourit

Comme un dimanche

Les mains se penchent

Sur le passé

Sur ce qui était.

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