mercredi, 23 mai 2007
L'ECLUSE
Au bout du boulevard s'étend le canal où je regarde passer les péniches qui s'en vont traverser le pays. Elles transportent leur matériel à livrer.
Je dois tourner vers la droite pour accéder au pont qui enjambe le canal.
La maison de l'éclusier est entourée de toutes ces manivelles qui servent à faire fonctionner l'écluse. Quand je passe près d'elle, j'aperçois de temps en temps cet homme qui veille au passage des péniches. Sa maison, construite au début des années 60, n'est pas très belle. Ce spectacle me rappelle certains livres de HERGE quand Tintin et le Capitaine sont sur le pont d'un navire. Mais ici, ce n'est pas le monde de la mer. Juste un canal qui fut construit entre la Sambre et l'Oise.
Je m'arrête sur le pont, juste au-dessus de l'écluse, et je regarde la péniche entrer et les lourdes portes se refermer derrière elle. Elle est emprisonnée maintenant. Son propriétaire attend sur le pont le signal, c'est à dire l'ouverture des portes au devant du bateau. J'entends l'éclusier lui parler pendant qu'il fait les manoeuvres. Le bruit de la chute de l'eau qui fait tomber le niveau à l'intérieur l'empêche de continuer à bavarder. La péniche doucement descend. Je reste là à regarder jusqu'à ce que les portes libèrent la péniche dont le moteur se remet à tourner à plus vive allure. D'un signe de la main, les deux hommes se disent "au revoir". Et le voyage peut continuer. Car le client attend sa livraison et il ne faut pas le décevoir.
10:45 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : Ecriture, journal intime, culture
jeudi, 17 mai 2007
LES CRIS DU PASSE
Famille, j'ai besoin de vous
Pour oublier le désespoir.
Comme dans un miroir,
J'ai besoin de vous voir.
Tant de pas sur le trottoir
Qui frappent tout à coup.
Des passants qui s'empressent
Devant tant de richesses.
Déracinée, me voilà.
Je marche sur leurs pas.
Famille, j'ai besoin de vous
Ce n'est pas un cri de fou.
07:00 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : Poésie, poème, écriture, journal intime
mardi, 15 mai 2007
LA DROGUERIE
J'entre dans la droguerie avec maman.
La lourde porte en bois annonce notre arrivée car la petite cloche accrochée tout en haut est bousculée.
Ce qui frappe en entrant, c'est l'odeur de vernis, de peintures, de cires, le mélange de tout ce qui s'y vend.
Le droguiste nous accueille en lançant un bonjour un peu traînant. Il nous dévisage en abaissant ses petites lunettes.
Il porte une blouse grise et nous demande ce que nous désirons.
Maman a fait sa liste qu'elle débite aussitôt. Le droguiste la conseille pendant que je regarde les étagères qui grimpent jusqu'au plafond et la profondeur du magasin.
Il disparaît derrière une porte au fond de sa boutique tout en parlant. Il en revient avec un pot. C'est de la cire d'abeille que maman appliquera sur le bois de ses armoires.
Elle cherche également des pinceaux pour repeindre la grille du jardin. Elle ne sait quelle taille prendre. Là encore, le droguiste lui montre un choix en la conseillant.
Elle demande combien elle doit avec tous ses achats. En payant, ils parlent tous les deux du beau temps qui va nous permettre de refaire les peintures extérieures. Nous aiderons papa et maman pendant les grandes vacances. Ainsi, nous ne nous ennuierons pas. Nous gagnerons notre argent de poche qui permettra de nous acheter quelques disques ou livres.
07:45 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : Ecriture, journal intime
vendredi, 11 mai 2007
LA LUNE
LA LUNE EST MORTE CE SOIR, d'après 4 frères....
Poème de de Jacques MAREUIL.
http://dailymotion.com/video/x1y5vf_freres-jacques-la-lun...
14:06 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poésie, poèmes, écriture
mercredi, 09 mai 2007
PAUL
Paul n'avait pas eu de chance, il n'aurait pas dû venir au monde chez ces gens-là...
Des gens âpres, durs, que la pauvreté, subie de génération en génération, avait rendus bornés d'esprit et de sensibilité, comme rabougris et séchés dans leur condition.
Des gens, comme on disait par ici, qui n'avaient même pas un châtaignier à eux, qui louaient une pauvre ferme et des bâtiments avec quelques hectares, tout juste de quoi se nourrir. Des gens si repliés sur leur misère qu'ils en tiraient une sorte d'orgueil qui les isolait du reste du monde.Trimer du matin au soir était la règle de vie, la seule qu'ils connaissaient, qu'ils respectaient. Les choses étaient classées "utiles" ou "non utiles", c'est tout, et pour les bêtes et les humains c'était pareil, sans autre nuance.
La joie était une trivialité interdite, suspecte, et le plaisir incompatible avec le devoir de labeur. On n'était pas sur terre pour ça. Pas eux. Jamais. Il en avait toujours été ainsi pour les parents, les grands-parents, aussi loin qu'on pouvait remonter dans le temps, et il n'y avait pas de raison que ça change, sauf, si on se relâchait, à risquer de devenir des moins-que-rien, eux qui n'étaient déjà pas grand chose. Des gens qui mettaient leur point d'honneur à ne pas rêver, chez qui la méfiance était devenue un trait de caractère dominant, presque unique, qui annihilait, pour ainsi dire mangeait les autres sentiments.
(Anny Duperey - Allons voir plus loin, veux-tu ?)
23:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Culture, écriture
lundi, 07 mai 2007
BALADES DANS LA VILLE
J'aime me promener dans ma ville natale, aller de quartier en quartier, retrouver des instants enfouis au plus profond de moi. Je prends les petites rues, je tourne à droite ou à gauche, je fais une boucle et je reviens à l'endroit où je m'étais trouvée quelques instants auparavant. J'ai le coeur plein de souvenirs heureux. Des images défilent dans ma tête. Je me pose aussi quelques questions : pourquoi a-t-on élevé ce monument ? Ces maisons anciennes appartenaient à qui ? Appartiennent à qui maintenant ?
Ayant vu des photos anciennes de certains bâtiments, je peux en retracer l'histoire. Le souvenir de récits de mes grands parents ou mes parents me permettent de compléter le puzzle de leur vie.
L'histoire se perd dans le visage quotidien de ces murs. Je me retrouve à la maison à tourner les pages du livre retraçant la vie de cette petite ville où je suis née et où j'ai grandi.
15:00 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, journal intime, culture.
JE PARTIRAI
Je sais qu'un jour je partirai
Pour un voyage sans fin.
Ce ne sera pas une simple virée.
Je partirai un soir ou un matin.
Je n'aurai pas ma photo dans les journaux
On n'en parlera pas à la radio
Mon nom sera gravé dans la pierre.
Je ne demande pas de prières.
07:10 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, poème, écriture, journal intime.
vendredi, 04 mai 2007
FILMS EN VACANCES
Enfants, nous avions la permission de regarder le film du soir quand nous étions en vacances.
Les films américains ou français, cela nous était égal.
Les films que je préférais : les histoires d'amour bien sûr. Les films de guerre et ceux avec Alain Delon, Lino Ventura, ce n'était pas trop pour moi (il faut comprendre, c'était trop viril pour une petite fille). Fernandel, Louis de Funès, Bourvil, Mireille Darc ... j'aimais bien. Alibaba et les quarante voleurs : j'adorais et on le rejouait ensuite les jours qui suivaient, entre nous.
Ma petite soeur Bernadette pleurait souvent quand le mot FIN apparaissait sur l'écran. Il fallait lui tendre un mouchoir car c'étaient les grandes eaux.
Les feuilletons que je préférais : Au nom de la loi (avec Steve MacQueen), Zorro, Rintintin, Ivanohé (avec Roger Moore)... également l'Age heureux (avec Delphine Desyeux dont j'ai déjà parlé), les feuilletons des années 60.
Dans les années 70, les western qu'on dit "spaghettis" plaisaient beaucoup à mon cousin Michel qui venait quelquefois en regarder chez nous. Seulement, Michel aimait trop les bonbons. Il savait où se trouvait le paquet. Quand ma mère sortait dans le jardin, il se dépêchait d'ouvrir la porte du buffet pour en tirer un du paquet.
Quand il repartait chez sa maman, je me permettais de raconter ce qu'il avait fait. Maman le comprenait car elle le connaissait bien. Il avait toujours été gâté.
Un cinéma se trouvait dans notre rue. Je suis allée y voir deux films.
Mon collège organisait également des soirées cinéma. Je me souviens avoir vu "Le rouge et le Noir" avec Danièle Darrieux et Gérard Philippe. C'était étrange de voir ce film projeté dans une salle de classe. Mais nous étions entre copines et le lendemain nous en discutions encore. J'en garde un bon souvenir d'autant plus que durant l'année scolaire nos parents fermaient la télévision à 21 heures. C'était l'époque où nous étions adolescentes et où les sorties étaient limitées.
07:10 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Ecriture, journal intime
jeudi, 03 mai 2007
LA VIE, LA VIE
La vie comme une bataille
Qui prend en tenailles
La vie comme un long chemin
La vie qui n'apprend rien.
La vie qu'on n'a pas choisie
Celle qu'on poursuit
La vie comme un ravage
La vie comme une erreur
La vie toute en couleur
La vie sans un nuage
La vie toute en mots
La vie pleine de maux
La vie comme un fardeau
La vie comme un cadeau
La vie dans son coeur
Celle à l'intérieur
La vie comme une galère
La vie toute en prière
La vie, la vie,
Enfin, la vie.
07:35 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, poèmes, écriture, journal intime
samedi, 28 avril 2007
JE SUIS
Je suis un petit grain
De poussière
Dans un univers
Qui bouge sans fin.
Je suis une petite rivière
Qui court vers la mer.
18:05 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poésie, poème, nature, écriture, journal intime, culture