Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 21 janvier 2011

PARIS AT NIGHT

Trois allumettes une à une allumées dans la nuit

La première pour voir ton corps tout entier

La seconde pour voir tes yeux

La dernière pour voir ta bouche

Et l'obscurité toute entière pour me rappeler tout cela

En te serrant dans mes bras.

Jacques PREVERT

paris.jpg

mercredi, 29 décembre 2010

DECEMBRE S'EN VA

Décembre s'en va

Reste la ville

Et ses trottoirs mouillés

Passent les nuages

Les enfants sont sages.

D2CEMBRE.jpg

jeudi, 16 décembre 2010

CLAIR HIVER (Pierre REVERDY)

Murviel sous la neige 080110.jpgL'espace d'or ridé où j'ai passé le temps

Dans le lit de décembre aux flammes descendantes

Les baies du ciel jetées sur les enceintes

Et les astres gelés dans l'air qui les éteint

Ma tête passe au vent du Nord

Et les couleurs déteintes

L'eau suivant le signal

Tous les corps retrouvés dans le champ des averses

Et les visages revenus

Devant les flammes bleues de l'âtre matinal

Autour de cette chaîne où les mains sonnent

Où les yeux brillent du feu des pleurs

Et que les ronds de coeurs couvrent d'une auréole

Les rayons durs brisés dans le soir qui descend.

 

dimanche, 29 août 2010

AU VENT

Au vent de l'automne

Les paroles s'envolent

Les mains tâtonnent

Les projets s'affolent

Les pensées vagabondent

Certains se morfondent.

automne 2.jpg

 

jeudi, 12 août 2010

MON AME

Mon âme est une infante en robe de parade,

Dont l'exil se reflète, éternel et royal,

Aux grands miroirs déserts d'un vieil Escurial,

Ainsi qu'une galère oubliée en la rade.

Albert SAMAIN, Au Jardin de l'infante

ESCURIAL.jpg

mardi, 11 mai 2010

JE FERAI

Je ferai de ton lit un jardin de poèmes

Et au creux de tes bras tu me diras je t'aime

Je ferai de tes jours une vie de bohème

Même si parfois au loin je vois des trirèmes

Ton amour ne livre plus de batailles pour gagner

Mon coeur rassuré par tes bras pourra dédaigner

Tous les mauvais présages et toutes les critiques

Qui voyaient en nous deux un accord chimérique.

trireme.jpg

mercredi, 05 mai 2010

LES FLEURS

Au fond de mon jardin

Elles chantent le même refrain

Aujourd'hui ou demain

Le soir comme le matin

En couleurs authentiques

Au décor bucolique

Accords diatoniques

Leur chant est lyrique

Le jardin affranchi

S'en trouve rafraîchi

Dans tout ce déluge

Je trouve un refuge.

HORTENSIA 2009 169.jpg

mardi, 16 mars 2010

Christine de PISAN, Cent Ballades

Seulette suis et seulette veut être.

Seulette m'a mon doux ami laissée,

Seulette suis, dolente et affligée,

Seulette suis en langueur malheureuse,

Seulette suis plus que nulle perdue,

Seulette suis sans ami demeurée.

SAUVERGARDE IMAGES SEPT 2009 169.jpg

jeudi, 25 février 2010

DANS SES BRAS

Le soleil voyage autour de tes bras

Ta plus belle robe claire tu mettras

Tu tires le rideau de tes rêves

Tu te prends pour une nouvelle Eve

Légère, calme, lyrique tu vivras

Le soleil dans ses bras te prendra

Les relations toxiques et tragiques

Deviendront lointaines et antiques.

EVE.jpg

jeudi, 21 janvier 2010

LE GRILLON

Un pauvre petit grillon

Caché dans l'herbe fleurie,

Regardait un papillon

Voltigeant dans la prairie.

L'insecte aillé brillait des plus vives couleurs ;

L'azur, la pourpre et l'or éclataient sur ses ailes ;

Jeune, beau, petit maître, il court de fleurs en fleurs

Prenant et quittant les plus belles.

Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien

Sont différents ! Dame nature

Pour lui fit tout, et pour moi rien.

Je n'ai point de talent encor moins de figure,

Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici bas :

Autant vaudrait n'exister pas.

Comme il parlait, dans la prairie

Arrive une troupe d'enfants :

Aussitôt les voilà courants

Après ce papillon dont ils ont tous envie.

Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper :

L'insecte vainement cherche à leur échapper,

Il devient bientôt leur conquête.

L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps ;

Un troisième survient, et le prend par la tête :

Il ne fallait pas tant d'efforts

Pour déchirer la pauvre bête.

Oh ! Oh ! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;

Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.

Combien je vais aimer ma retraite profonde !

Pour vivre heureux, vivons cachés.

(JEAN PIERRE CLARIS de FLORIAN (1755-1794)

grillon.jpg