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vendredi, 15 novembre 2013

IVRESSE (Paul Verlaine, Jadis et Naguère)

Etre saoul, vous ne savez pas quelle victoire

C'est qu'on emporte sur la vie, et quel don c'est !

On oublie, on revoit, on ignore et l'on sait ;

C'est du mystère plein d'aperçus, c'est du rêve

Qui n'a jamais eu de naissance et ne s'achève

Pas, et ne se meut pas dans l'essence d'ici.

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jeudi, 14 novembre 2013

LE LIVRE DE THE (Okakuza KAKURO)

La lumière de l'après-midi éclaire les bambous, les fontaines babillent délicieusement, le soupir des pins murmure dans notre bouilloire.

Rêvons de l'éphémère et laissons-nous errer dans la belle folie des choses.

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lundi, 04 novembre 2013

LE VOYAGE INUTILE (EXBRAYAT)

N'était-ce pas perdre mon temps que de tenter de brosser le vrai portrait de Cécile Loisin ? Qui me renseignerait ? A qui pourrais-je accorder crédit ? Après tout, personne ne mentait peut être : Mme Hirel prenant sa nièce pour une ingrate, la voyait à travers le visage classique de l'ingratitude. La vieille Agathe ne se rappelant que le bébé élevé par ses soins, persistait à ne considérer dans la jeune fille d'aujourd'hui que la pure et gentille enfant d'autrefois. Georges Bénac auréolait Cécile de toutes les déceptions subies auprès de sa femme. Par contraste, elle devenait l'idéal qu'il avait souhaité et perdu par sa faute. En elle, il ne pouvait y avoir rien de trouble. Ce que les autres prenaient pour de graves écarts de conduite n'était que des élans un peu fous d'une jeune bête captive et aspirant à retrouver sa liberté. Aux yeux de Marguerite, Cécile incarnait l'adversaire qui avait failli briser ses espérances si longuement poursuivies. Elle ne lui pardonnerait jamais et sa haine survivrait à tout, y compris la mort. Pour elle, Cécile possédait les traits de ses déceptions les plus cruelles. Elle incarnait la peur longtemps nourrie de la voir triompher. Elle l'accablait pour se justifier. Cécile Loisin demeurait la rivale à laquelle elle ne cesserait jamais de penser avec haine et angoisse. Elle la dépeignait avec le visage qu'elle lui voyait durant ses insomnies quand la jeune fille représentait l'obstacle où sa vie pouvait se briser à jamais.

Tous sincères et tous se trompaient, sans doute. Seulement, ces constatations n'arrangeaient pas mes affaires. Je me disais que si le meurtrier - de l'aveu même de Cécile - n'avait été obligatoirement un homme, j'aurais volontiers parié sur la cupalbilité de Marguerite Bénac.

Durant cette nuit qui suivit mon déjeuner chez les Bénac, je dormis difficilement. Au cours de mes brefs moments de repos, mon sommeil était peuplé de ces cauchemars où l'on s'efforce de courir, sans pouvoir avancer, après quelqu'un qui n'entend pas vos appels. Me souvenant inconsciemment des remarques de Bénac, je revétais Cécile de la longue robe blanche d'Ophélie. Je voyais l'assassin sans visage s'approcher d'elle et je hurlais, sans voix, pour la prévenir du danger mortel la menaçant. Je me réveillai, trempé de sueur, haletant.

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lundi, 21 octobre 2013

CITATIONS

Faire rendre gorge à quelqu'un :

Rendre ce qui a été pris de façon illicite. Expression de fauconnerie : la "gorge" est la mangeaille de l'oiseau de proie, arrachée du jabot par le fauconnier, lorsque celui-ci veut qu'il chasse.

Faire une gorge chaude de quelque chose :

Se réjouir. La "gorge chaude" est la viande du gibier vivant ou récemment tué dont les oiseaux de proie sont très friands.

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jeudi, 12 septembre 2013

CHANSON DE GRAND-PERE

Dansez, les petites filles,

Toutes en rond.

En vous voyant si gentilles,

Les bois riront.

Dansez, les petites reines,

Toutes en rond.

Les amoureux sous les frênes,

S'embrasseront.

Dansez, les petites folles,

Toutes en rond.

Les bouquins dans les écoles,

Bougonneront.

Dansez, les petites belles,

Toutes en rond.

Les oiseaux avec leurs ailes,

Applaudiront.

Dansez les petites fées,

Toutes en rond.

Dansez, de bleuets coiffées,

L'aurore au front.

Dansez, les petites femmes,

Toutes en rond.

Les messieurs diront aux dames,

Ce qu'ils voudront.

(Victor HUGO)

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mercredi, 21 août 2013

ISTANBUL

Dans ce livre, Laura nous invite à la suivre avec son mari et à suivre Gérard de Nerval à Istanbul (qu'il nommait encore Constantinople).

Avec son mari, elle a séjourné dans cette ville à la fin de l'année dernière et au début de cette année.

Elle nous en donne un 1er aperçu, dans ce 1er tome, avec 36 photos et des liens à suivre pour découvrir les paysages byzantins qui emportent le voyageur.

Comme disait si bien Gérard de Nerval : "cette cité est comme autrefois, le sceau mystérieux et sublime qui unit l'Europe et l'Asie... Constantinople semble une décoration de théâtre qu'il faut regarder de la salle sans en visiter les coulisses".

J'ai personnellement adoré ce livre, j'y ai fait de très belles découvertes...

A commander sur Le blog de LAURA :

 http://www.lauravanel-coytte.com/

 

 

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dimanche, 18 août 2013

LE MENSONGE

Un menteur est un homme qui ne sait pas tromper ;

Un flatteur, celui qui ne trompe ordinairement que les sots.

Celui qui sait se servir avec adresse de la vérité, et qui en connaît

l'éloquence, peut seul se piquer d'être habile.

(VAUVENARGUES, Réflexions et Maximes)

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samedi, 10 août 2013

POSTERITE

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Celui qui parle de l'avenir est un coquin, c'est l'actuel qui compte.

Invoquer la postérité, c'est faire un discours aux asticots.

(Louis-Ferdinand CELINE - Voyage au bout de la nuit - Gallimard)

samedi, 03 août 2013

LES PROMESSES DU CIEL ET DE LA TERRE (Claude MICHELET - extrait)

Antoine atteignit Lodève en une bonne semaine. Pour économiser son modeste pécule - il possédait encore cinq cent soixante-dix francs et entendait les rogner le plus chichement et lentement possible -, il avait décidé de faire le chemin à pied. Le temps était beau, la route agréable, et il avait pu couvrir, sans trop de fatigue, ses quarante kilomètres par jour. Il est vrai qu'il avait très souvent profité de quelques attelages de paysans, de rouliers ou de commerçants, heureux de rompre la monotonie de leur parcours par un brin de conversation.

Il avait profité de son passage à Gramat, le deuxième jour, pour aller voir sa soeur. Il n'avait pas eu de mal à trouver Aimée, servante chez un important producteur d'huile de noix. Il avait été ému de la revoir, mais l'avait à peine reconnue car elle avait beaucoup changé : elle semblait fatiguée et vieillie.

Ils s'étaient regardés, un peu gênés, un peu gauches car, comme il l'avait pressenti, ils n'avaient plus grand-chose à se raconter.

- Et ton mari, j'aimerais bien le saluer, avait-il dit pour tenter d'amorcer la conversation.

- C'est pas possible, il est parti pour quelques jours, il ressuit le toit d'une bergerie du côté de Calès, avait expliqué Aimée.

- Dommage, j'aurais bien voulu le connaître ; la mère et Octavienne m'ont dit que c'était un gentil garçon. Mais, à propos, tu crois qu'il me trouverait du travail par ici ?

- Comme couvreur ? Non. Tu sais, le bourg n'est pas bien gros et mon mari est déjà obligé de courir toute la campagne pour changer quelques tuiles...

- Alors, même s'il demandait pour moi à son patron...

- Même... Ils sont déjà trois, c'est bien suffisant.

- Ah bon ! Alors, tant pis, je vais aller plus loin.

Il l'avait embrassée puis, tracassé par son air las et ses traits fatigués, avait lancé :

- Tu es heureuse, au moins ?

- Heureuse ? Oui, je crois.

- Alors, tant mieux ! Eh bien, au revoir, et dis surtout à ton mari que je regrette de ne pas l'avoir vu, mais ce n'est peut-être que partie remise.

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lundi, 22 juillet 2013

RIRES

Malgré l'amour, la vie et l'heure et les périls,

Nous rions quelquefois des rires puérils,

Des rires dont le son doit étonner nos âmes ;

Pour rien, pour un détail dont nous nous avisâmes,

Des rires fous qui sont des fous rires vraiment.

(Edmond ROSTAND, Les Musardises)

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