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lundi, 04 novembre 2013

LE VOYAGE INUTILE (EXBRAYAT)

N'était-ce pas perdre mon temps que de tenter de brosser le vrai portrait de Cécile Loisin ? Qui me renseignerait ? A qui pourrais-je accorder crédit ? Après tout, personne ne mentait peut être : Mme Hirel prenant sa nièce pour une ingrate, la voyait à travers le visage classique de l'ingratitude. La vieille Agathe ne se rappelant que le bébé élevé par ses soins, persistait à ne considérer dans la jeune fille d'aujourd'hui que la pure et gentille enfant d'autrefois. Georges Bénac auréolait Cécile de toutes les déceptions subies auprès de sa femme. Par contraste, elle devenait l'idéal qu'il avait souhaité et perdu par sa faute. En elle, il ne pouvait y avoir rien de trouble. Ce que les autres prenaient pour de graves écarts de conduite n'était que des élans un peu fous d'une jeune bête captive et aspirant à retrouver sa liberté. Aux yeux de Marguerite, Cécile incarnait l'adversaire qui avait failli briser ses espérances si longuement poursuivies. Elle ne lui pardonnerait jamais et sa haine survivrait à tout, y compris la mort. Pour elle, Cécile possédait les traits de ses déceptions les plus cruelles. Elle incarnait la peur longtemps nourrie de la voir triompher. Elle l'accablait pour se justifier. Cécile Loisin demeurait la rivale à laquelle elle ne cesserait jamais de penser avec haine et angoisse. Elle la dépeignait avec le visage qu'elle lui voyait durant ses insomnies quand la jeune fille représentait l'obstacle où sa vie pouvait se briser à jamais.

Tous sincères et tous se trompaient, sans doute. Seulement, ces constatations n'arrangeaient pas mes affaires. Je me disais que si le meurtrier - de l'aveu même de Cécile - n'avait été obligatoirement un homme, j'aurais volontiers parié sur la cupalbilité de Marguerite Bénac.

Durant cette nuit qui suivit mon déjeuner chez les Bénac, je dormis difficilement. Au cours de mes brefs moments de repos, mon sommeil était peuplé de ces cauchemars où l'on s'efforce de courir, sans pouvoir avancer, après quelqu'un qui n'entend pas vos appels. Me souvenant inconsciemment des remarques de Bénac, je revétais Cécile de la longue robe blanche d'Ophélie. Je voyais l'assassin sans visage s'approcher d'elle et je hurlais, sans voix, pour la prévenir du danger mortel la menaçant. Je me réveillai, trempé de sueur, haletant.

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Commentaires

Exbrayat écrit des policiers sympa ! J'aime bien la description du cauchemar. Souvent il s'agit de moments tragiques qui font qu'on se réveille ! Bises et bonne semaine Elisabeth et pas de mauvais rêves !

Écrit par : danae | lundi, 04 novembre 2013

Je l'ai beaucoup lu il y a quelques années car atmosphère et intrigues sont excellentes. Merci pour cette piqure de rappel.

Écrit par : ariaga | lundi, 04 novembre 2013

Parmi les premiers polars que j'ai lus il y a 25 ans

Merci pour ta commande

Écrit par : laura | mardi, 05 novembre 2013

Hello Elisa ...

Content de reprendre le contact .Je vois que toi aussi tu ne perds pas la main .

Écrit par : Gil Brieuc | mercredi, 06 novembre 2013

Gil : eh oui je continue depuis bientôt 8 ans que je tiens ce blog. Et ce n'est pas fini, je le sais. Merci de ton passage.
Laura : ça se lit avec envie de connaître la fin Quelquefois je n'en peux plus et je vais voir les dernières pages. Mais je reprends là où j'avais laissé.

Ariaga : ça me plait aussi comme genre.
Danae : oui j'ai aimé et j'ai encore 2 livres de lui à lire.

Écrit par : elisabeth | vendredi, 08 novembre 2013

Je dois dire que j accroche pas de trop, mais bon , dans un cauchemar tout est permis sauf d avoir des pensées rationnelles.
Hier soir nous étions invités à jouer à un loto, nous n avons rien gagné même pas un bon d achat ou un cageot de pommes!
Bonne soirée Elisabeth
Latil

Écrit par : Latil | dimanche, 10 novembre 2013

Latil : il y a des livres comme ça, on n'accroche pas à tout, on ne peut pas plaire à tout le monde. Bon dimanche Latil (tant pis pour le loto, moi je n'ai jamais gagné non plus à ce genre de jeu).

Écrit par : elisabeth | dimanche, 10 novembre 2013

Les commentaires sont fermés.