lundi, 20 novembre 2006
ANNEE 1967 (de janvier à mai)
Cela s'est passé en 1967 :
Le chanteur ANTOINE a coupé ses cheveux.
"Je ne veux plus être une idole" a-t-il annoncé en apparaissant pour la première fois avec 12 cm de cheveux en moins.
Le créateur des Elucubrations veut désormais que l'on s'intéresse à ses chansons plutôt qu'à ses chemises à fleurs et souhaite surtout que l'on cesse de rapporter n'importe quoi sur son compte. Il en a visiblement assez d'ouvrir les journaux pour découvrir des propos, souvent provocateurs, qu'il n'a jamais tenus. "J'ai envie de faire ce que je veux" précise-t-il avant d'avouer que ses derniers succès, Je dis ce que je pense ou votez pour moi étaient des commandes de ses producteurs et pas ce qu'il a envie d'écrire et composer. "Je ne rentre pas dans le rang. J'essaie d'en sortir " conclut-il.
Les Beatles : fin des vacances
Sorti en France le 17 février 1967, le nouveau disque des Beatles, Strawberry Fields For Ever, est déjà un évènement. Il marque le retour du groupe après trois mois de silence volontaire. Les quatre copains ont en effet du se séparer pendant cent jours, pour la première fois depuis leurs débuts à Liverpool, en 1963. Durant cette période, Georges Harrison s'est rendu en Inde pour satisfaire sa passion de la cithare, John Lennon a tourné un long métrage avec Richard Lester, Paul Mc Cartney a composé des musiques de film et Ringo Starr a investi une partie de ses économies dans l'achat de plusieurs magasins. A ceux qui affirmaient qu'ils étaient au bord de la rupture, ils annoncent un nouveau contrat de 9 ans avec leur maison de disques.
Michel Polnareff coupe ses cheveux pour demeurer dans le vent.
Avant de partir pour une longue tournée en France et en Allemagne, l'interprète de Love me please, love me a passé cinq heures dans un salon de coiffure parisien. Il en est ressorti avec une coupe couleur châtain qui ne laisse pas toutefois apparaître ses oreilles. S'il a choisi ce nouveau visage, c'est pour demeurer dans l'air du temps. "Les cheveux longs ne sont plus dans le vent" affirment les professionnels de la mode. A 22 ans, cet ancien premier prix de solfège du Conservatoire de la rue de Madrid qui a finalement préféré le rock and roll à la Marche turque de Mozart, a conquis un large public de jeunes. Il ne fait toutefois pas l'unanimité. A la fin de l'an dernier, une phrase extraite de l'un de ses succès a été à l'origine d'une très vive polémique. J'aimerais simplement faire l'amour avec toi. Le 45 tours s'est vendu à 300 000 exemplaires et, face à la vague de protestation qu'il a déclenchée, l'auteur-compositeur-interprète a déclaré :
"Cette formunle n'est pas encore entrée dans le vocabulaire quotidien, et c'est bien normal. La libération sexuelle commence à peine".
Une version en anglais de cette chanson devrait sortir outre-manche. Polnareff y a finalement renoncé. Le pays de la minijupe est jugé encore trop puritain par les producteurs pour adhérer à cette idée.
Donavan prisé par les hippies
Diffusée avec succès dans les stations de radio en France, Mellow Yellow, la nouvelle chanson de Donavan connaît un retentissement particulier à San Francisco, au coeur d'une communauté hippie qui ne cesse de grandir. L'artiste évoque, dans un couplet, une electrical banana à l'heure où la rumeur soi-disant venue du corps musical affirme qu'il serait désormais scientifiquement prouvé que l'on peut atteindre le nirvana en fumant de la peau de banane. Depuis, des dizaines de jeunes grattent chaque jour des peaux avant de les faire sécher et de les passer au four. La vente de ce fruit est ainsi en très forte augmentation pour la plus grande satisfaction des médecins. Ils ne croient pas à la réalité de ce bruit, mais assurent que cette légende permet de mettre un frein à la consommation de LSD, une substance dont l'abus peut se révéler très dangereux et avoir des conséquences dramatiques sur la santé physique et morale de ceux qui ne peuvent déjà plus s'en passer.
Sandie Shaw chante pieds nus
Vainqueur du grand prix Eurovision avec Puppet on a string (en français Comme un tout petit pantin), la jeune chanteuse anglaise Sandie Shaw, 20 ans, a créé l'évènement en se produisant devant le public huppé du palais de la Hoffburg, mais aussi 150 millions de téléspectateurs, vêtue d'une mini robe d'organdi brodée de perles et les pieds nus. Elle déteste en effet porter des chaussures. "Même si je peux désormais m'en offrir des dizaines de paires, je ne changerai rien à mes habitudes".
Ses futurs contrats devraient lui rapporter plusieurs centaines de milliers de francs. Un conte de fées pour cette jeune femme qui, voici un an à peine, était encore une employée anonyme au service comptabilité de l'usine Ford de Dagenham.
Cet emploi lui permettait de vivoter, mais aussi de faire vivre sa mère, qui connaissait une passe financière difficile. Le miracle s'est produit quand un producteur l'a entendu chanter dans un bar. Il a été frappé par sa voix, son charme et ses pieds nus.
Guy Lux l'invitera à la télévision dans son Palmarès des chansons.
Elvis Presley épouse Priscilla, l'amour de sa vie
Pour le plus grand désespoir de millions d'adolescentes amoureuses qui se sont évanouies en apprenant la nouvelle, Elvis Presley a épousé Priscilla Anne Beaulieu le 1er mai à Las Vegas. La céréminie s'est déroulée dans les salons de l'Hôtel Aladdin, en présence de quelques intimes. La conclusion d'une longue et belle histoire d'amour. Le "King" a fait la connaissance de sa future femme en 1959 alors qu'il faisait son service militaire en Allemagne, à Friedberg. Au cours d'une soirée, il a croisé le regard de l'adolescente, fille d'un pilote de l'armée de l'air et belle-fille d'un capitaine. Priscilla n'avait alors que 14 ans. Il en est immédiatement tombé amoureux et s'est promis de l'épouser.
14:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : culture, musique
vendredi, 03 novembre 2006
HISTOIRE DU BANJO
Le banjo donne de lui une image gaie et populaire mais il reste néanmoins l'un des parents pauvres de la musique. Il trouve rarement sa place dans les formations musicales et n'est pas toujours reconnu comme ayant acquis ses lettres de noblesse. Pourtant, dans d'autres parties du monde, des instruments, très proches du banjo ont une situation privilégiée au sein de l'orchestre. Au Japon, le SAMISEN, ce qui signifie "trois cordes", est souvent mis en valeur et respecté ; ces instruments aux cordes de soie tressées sont joués à l'aide d'un grand plectre en bois ou en ivoire, tout comme le SAN TYEN, le trois-cordes chinois. Il est construit avec un raffinement extrême même si le principe acoustique en est simple. Les luthiers asiatiques sont si habiles que le manche est démontable en plusieurs parties sans qu'il soit possible de sentir sous les doigts les jointures de chaque pièce.
Le principe acoustique du banjo est simple : la table d'harmonie n'est pas une planche de bois comme pour la guitare mais une membrane souple, tendue. Traditionnellement, la membrane en question est une peau animale, le plus souvent des peaux de chèvre ou d'âne réputées pour leur résistance sur les tambours. Aujourd'hui, les peaux animales sont avantageusement remplacées par les "peaux" synthétiques. Le plastique est insensible à l'humidité qui détend immanquablement les peaux véritables et il est moins contraint par les variations de température. La matière utilisée est extrêmement résistante et la mise ne forme lors de la fabrication facilite le montage de peaux synthétiques sur l'instrument.
Les cordes s'appuient sur un petit chevalet tripode en bois, très léger. C'est par lui qu'elles communiquent leur énergie vibratoire à la membrane. Celle-ci, également très légère, absorbe immédiatement toute cette énergie pour la transformer en ondes sonores. Cela explique pourquoi le son du banjo est puissant mais avec une durée de chaque note relativement courte ; il n'y a pas de son soutenu ni de résonnance profonde.
Les banjos modernes sont munis d'un résonateur, sorte de disque de bois plus large que la peau, fixé au dos de l'instrument et qui réfléchit vers l'avant le son émis par le dessous de la peau.
Origines du banjo
C'est de l'Afrique que nous viennent les banjos occidentaux, mais c'est une histoire tout à fait récente ; sur le continent africain on rencontre une quantité d'instruments à cordes à membrane, les véritables ancêtres du banjo ; en Afrique occidentale ils s'appellent des Banjar.
Ce sont des instruments de ce type que les esclaves noirs d'Amérique ont tenté de reproduire.
Le désir d'implanter les traditions et les religions semblent cependant avoir été quelque peu contrarié par le danger que représentait, dès le début, une trop grande individualité de la culture noire soumise alors à une règle terrible : celle de maître à esclave... Malgré cela, les banjos artisanaux faits de bois et munis de cordes en boyaux de chat ont séduit les musiciens blancs et le mélange des cultures et des traditions s'est rapidement opéré.
Vers la fin du XVIII e siècle, le banjar est signalé partout dans les Etats du Sud. Au XIX e siècle, l'évolution des techniques de fabrications industrielles lui profitent immédiatement, le métal entre dans sa fabrication.
Les premiers banjos avaient trois ou quatre cordes puis, en 1831, Joel Sweeney prend en compte l'invention de la cinquième corde, plus courte et plus aiguë que les autres, située devant la corde la plus grave. Le fameux "five strings banjo" est né avec son "bourdon" aigu de pouce.
La musique
Le répertoire est celui de la musique rurale connue sous le nom de Old Time mais l'instrument reste toujours solitaire, sauf quelques exceptions. Il accompagne le chant et c'est typiquement le support de la tradition orale, rien n'est écrit, ni sur ni pour le banjo. Les techniques consistent à brosser ou frapper les cordes, du dos des ongles, et portent les noms de knocking, raping, frailing. Le banjo remonte alors vers le nord, il voit son manche s'équiper de barrettes tandis que les doigts du musicien recherchent de nouvelles façons de procéder pour finalement adopter un style de jeu issu de celui de la guitare, le picking.
Le banjo s'intègre aux formations instrumentales d'alors et finit par s'y installer confortablement.
Les joueurs de banjo sont tous des virtuoses par nécessité, les notes étant courtes, il en faut beaucoup.
Les modes
On en fabrique de toutes tailles, du tout petit banjorine, ou banjo-mandoline, ou encore banjo-uke, à l'énorme banjo double-bass ; certaines formations ne sont composées ainsi que de banjos (le joueur et fabricant S.S. Stewart en fut l'un des promoteurs principaux mais ce genre de fantaisie ne passera pas le siècle, car en 1900, au moins dans le nord du pays, le banjo devient un instrument sérieux, mélodique autant que rythmique).
C'est l'époque du ragtime, des fox-trot et de la naissance du jazz. Il reste de cette période quelques enregistrements sur cylindre faits par Fred Van Eps.
C'est alors que le banjo perd sa cinquième corde et redevient rythmique dans les formations de Dixieland à la Nouvelle-Orléans aux Etats Unis mais aussi en Europe. Il conserve cette cinquième corde dans les groupes de Hillbilly qui donneront plus tard, vers 1950, sous l'impulsion de Earl SCRUGGS et du mandoliniste Bill Monroe, le style blue-grass. C'est dans le bluegrass que le banjo est le plus à l'aise. La formation complète possède un banjo, une guitare, une mandoline, un violon, une contrebasse et parfois une guitare à résonnateur.
Le folk
Dans les années 1970. le banjo évolue au sein des formations folk old time. C'est alors qu'il débarque de nouveau en Europe, en Grande-Bretagne pour commencer. Il s'intègre dans des formations nouvelles et remplace le banjo ténor qui persistait dans certaines formations irlandaises traditionnelles. Le banjo 6 cordes trouve à ce moment-là un certain développement avec les guitaristes adeptes du son du banjo mais qui ne veulent cependant pas changer leur technique de jeu.
Aujourd'hui le banjo est parfois électrifié et poursuit une carrière modeste mais toujours présente au sein de formations diverses. Il n'y a que dans les groupes de bluegrass, puis de newgrass et de jazz grass que le banjo ait une véritable place. Mais il est toujours présent dans de nombreux groupes de Country aux Etats Unis.
Musiciens
Pete SEEGER et Steve WARING nous firent connaître le banjo cinq cordes.
LES DILLARDS : un groupe de bluegrass qui fit une remarquable tournée en Europe.
Lonnie DONEGAN : s'essaie volontiers au banjo.
Buck TRENT : il a électrifié le sien.
Earl SCRUGGS : le père de "Bonnie and Clyde".
L'Incredible String Band de Robin Williamson.
The Dubliners : groupe Irlandais légendaire.
Barbara MANDRELL : une reine du Country qui ne délaisse pas le banjo
Jean Marie REDON : l'un des premiers banjos cinq cordes de France.
Marc LAFERIERE et sa formation "New Orléans".
17:25 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : culture, musique
PENDANT QUE
Je vous propose une autre poésie de Gilles VIGNEAULT puisque vous semblez l'apprécier. Je ne sais pas s'il l'a chantée mais elle est très belle.
Pendant que les bateaux
Font l'amour et la guerre
Avec l'eau qui les broie
Pendant que les ruisseaux
Dans les secrets des bois
Deviennent des rivières
Moi, moi je t'aime
Moi, moi je t'aime
Pendant que le soleil
Plus haut que les nuages
Fait ses nuits et ses jours
Pendant que ses pareils
Continuent des voyages
Chargés de leurs amours
Moi, moi je t'aime
Moi, moi je t'aime
Pendant que les grands vents
Imaginent des ailes
Aux coins secrets de l'air
Pendant qu'un soleil blanc
Aux sables des déserts
Dessine des margelles
Moi, moi je t'aime
Moi, moi je t'aime
Pendant que les châteaux
En toutes mes Espagnes
Se font et ne sont plus
Pendant que les chevaux
Aux cavaliers perdus
Traversent les montagnes
Moi, moi je t'aime
Moi, moi je t'aime
Pendant qu'un peu de temps
Habite un peu d'espace
En forme de deux coeurs
Pendant que sous l'étang
La mémoire des fleurs
Dort sous son toit de glace
Moi, moi je t'aime
Moi, moi je t'aime
12:40 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Poésie, amour, culture
dimanche, 29 octobre 2006
UN POETE ET CHANTEUR CANADIEN
Gilles VIGNEAULT est né en 1928 à NATASHQUAN au Nord du QUEBEC, dans un village de pêcheurs isolé.
Il écrit des poèmes pendant ses années collège et fonde une revue de poésie pendant ses années d'études de lettres à l'Université LAVAL de QUEBEC.
Il fait aussi du théatre.
En 1959, il enregistre ses premières chansons "à personnages", un hommage à des gens "vrais".
En août 1960, il se produit pour la première fois en public sur la scène de la Boîte à Chanson au QUEBEC.
En février 1962, il enregistre son premier album, "Gilles VIGNEAULT" qui remporte le Grand Prix du disque canadien avec des titres comme "Jack Monoly" ou "La danse de Saint Dilon". En 1965, il écrit "Mon pays" pour le film "il a neigé sur la Manicouagan" d'Arthur LAMOTHE. La chanson remporte de nombreux prix et devient pendant un temps l'hymne des indépendantistes québécois ardemment soutenus par Gilles Vigneault. Son militantisme ne l'empêche pas de parcourir le monde : en 1969 il était à l'Olympia à Paris. En août 1974, il se produit devant 100 000 personnes au Québec avec Robert CHARLEBOIS et Félix LECLERC. En 1977, il était à Bobino pour 50 spectacles.
Il produit environ un album par an jusqu'à la fin des années 1980.
Parallèlement, il publie des recueils de poésies, des contes, écrit des spectacles notamment pour les enfants; écrit des textes pour d'autres interprètes, écrit pour le cinéma quand il n'est pas lui même l'objet de films (Miroir de Gilles Vigneault, en 1972) ou de livres (Gilles Vigneault le poète qui danse - de Jean Paul Sermonte en 1991).
Gilles Vigneault collectionne les prix et les décorations.
UN POEME DE GILLES VIGNEAULT
J'AI POUR TOI UN LAC (1962)
J'ai pour toi un lac quelquepart au monde
Un beau lac tout bleu
Comme un oeil ouvert sur la nuit profonde
Un cristal frileux
Qui tremble à ton nom comme tremble feuille
A brise d'automne et chanson d'hiver
S'y mire le temps, s'y meurent et s'y cueillent
Mes jours à l'endroit, mes nuits à l'envers
J'ai pour toi, très loin
Une promenade sur un sable doux
Des milliers de pas sans bruits, sans parade
Vers on ne sait où
Et les doigts du vent des saisons entières
Y ont dessiné comme sur nos fronts
Les vagues du jour fendues des croisières
Des beaux naufrages que nous y feront
J'ai pour toi défait
Mais refait sans cesse les mille châteaux
D'un nuage ami qui pour ma princesse
Se ferait bateau
Se ferait pommier, se ferait couronne
Se ferait panier plein de fruits vermeils
Et moi je serai celui qui te donne
La terre et la lune avec le soleil
J'ai pour toi l'amour quelquepart au monde
Ne le laisse pas se perdre à la ronde.
22:30 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Culture, musique
mardi, 24 octobre 2006
LA "FIN'AMOR"
Au XIIe siècle naît en Languedoc, Auvergne, Limousin et Provence le grand élan de l'amour courtois. Avec sa conception très originale de la relation amoureuse, la "fin'amor".
Dans l'opulence des grandes cours du Midi d'un XIIe siècle inspiré, des poètes-chanteurs vont se mettre au service d'un nouvel ordre amoureux : la "fin'amor".
Amour raffiné, amour quête d'absolu, à jamais insatisfait puisqu'il exclut l'acte charnel.
La poésie du trobar, poésie libre, se déclame et se chante, s'organise en école, au rythme d'une étonnante mutation sociale. Les inventeurs -trobadors- vont propager leurs idées dans toute l'Europe à travers leurs interprètes, les joglars, et investir tous les domaines. Ils chantent leur Dame, mais critiquent aussi les rois, fustigent l'Inquisition. Ce grand vent libertaire donne naissance - et ce n'est pas le moindre de ses mérites - à une vision nouvelle de la femme, en rupture avec le passé : la chair impure, la peur de la féminité s'estompent pour quelques siècles. Sous l'influence de cette éducation sentimentale, la tentatrice, l'Eve fatale, la femme objet sexuel est transcendée : elle devient maîtresse raffinée. La Domna, la Dame de noble lignée, se fait inspiratrice, muse. Le projet de l'amour courtois est lumineux : "Plaire aux dames et les conquérir avec des mots, inventer les vers de la séduction avec les sous-entendus les plus imagés". (Gérard Zuccheto)
La fin'amor - c'est là que s'épanouit son chant lyrique, en partie influencé par l'ambiance cathare - se veut sublimation du désir, inachèvement de la conquête, idéalisation de l'amour charnel. L'amor, c'est l'éros supérieur qui transcende et élève l'âme. Il suppose chasteté. Ce "jeu subtil avec le désir contrarié" (Pierre Bec) s'appuie sur les leys d'amor, lois d'amour parfaitement codifiées qui reposent sur la joi (extase, allégresse, bonheur, jouissance), la cortezia (qui consiste à courtiser, honorer, se montrer gracieux) et la mezura (mesure, longue patience, ce qui purifie le désir).
Pudeur des sentiments certes, mais crudité des termes qui ne choquent pas dans une époque dénuée de puritarisme bourgeois : "jamais par amour du con/ Je n'ai demandé son amour à ma Dame/ Mais bien pour sa fraîche couleur/ Et sa bouche souriante/ Car je trouverais assez de cons/ Auprès de bien des femmes si je leur demandais/ C'est pourquoi je préfère la bouche que je baise souvent/ Au conin qui tue le désir..." poétise Raimont Rigaut.
Pour les amants courtois, l'amour est-il dans la joi du désir plutôt que dans la joi de l'assouvissement ? Qu'à cela ne tienne, la Dame va mettre son amant à l'épreuve d'un rite suprêmement tentateur, l'asag, pour éprouver la loyauté de son amour. Selon René Nelli, dans cette "cérémonie conforme à l'usage", l'amante va le convier à son bain ou l'inviter à s'étendre nu après d'elle. Rappelons qu'au Moyen Age le nu en soi n'est pas impudique, et bien connu est l'aspect convivial du bain privé. Dans l'asag, le bain donne accès au corps de la Dame tant désirée, qui devient objet de rêve érotique. C'est aussi un lieu de rendez-vous amoureux dont on trouve trace dans "Flamenca", le plus beau roman d'amour occitan du XIIe siècle. "Puisse-t-elle de corps non d'âme/ Me recevoir en secret dans sa chambre" rêve le troubadour Arnaut Daniel. Mais l'amant devra se suffire de reposer sur "le coussin (de ma poitrine) et de recevoir un bais amoros (baiser d'amour), s'enflamme la charmante contesse de Die, "pourvu seulement que vous me promettiez d'abord par serment de ne faire que ce que je voudrai". Des échanges sensuels, oui, mais toujours continents.
Si, dans cette épreuve, l' "union des coeurs" triomphe de celle des corps, l'amant, "mis au rand de preux", reçoit en gage d'amour un anneau d'or. Cette union sacrée se révèle indissoluble, la Dame règne sur son coeur et sur son âme. Le poète lui jure une éternelle fidélité, en vassal amoureux. La joi des troubadours ne dura, selon l'expression fleurie des Languedociens, que "le temps d'un déjeuner au soleil". A la fin du XIIIè siècle, l'Eglise rejetait la doctrine de l'amour courtois, selon elle incompatible avec le christianisme. Mais ce qu'elle voulut proscrire parce qu'elle lui échappait, c'est toute la subtilité d'un attachement à la fois affectif, érotique et spirituel, là ou l'Eglise ne reconnut jamais que le dichotomique désordre libertin/ordre conjugal.
Florence Quentin (Diplômée d'égyptologie. Journaliste et écrivain, elle a participé au recueil "Egyptes, de l'Ancien Empire à nos jours" - Maisonneuve et Larose, 1997)
23:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : Culture, amour
vendredi, 20 octobre 2006
UNE CHANSON écrite par BOBY
Si l'on ne voit pas pleurer les poissons
Qui sont dans l'eau profonde
C'est que jamais quand ils sont polissons
Leur maman ne les gronde
Quand ils s'oublient à faire pipi au lit
Ou bien sur leurs chaussettes
Ou à cracher comme des pas polis
Elle reste muette
La maman des poissons elle est bien gentille !
Ell'ne leur fait jamais la vie
Ne leur fait jamais de tartines
Ils mangent quand ils ont envie
Et quand ça a dîné ça r'dine
S'ils veulent prendre un petit vers
Elle les approuve des deux ouïes
Leur montrant comment sans ennuis
On les décroch' de leur patère
S'ils veulent être maquereaux
C'est pas elle qui les empêche
De s'faire des raies bleues sur le dos
Dans un banc de peinture fraîche
J'en connais un qui s'est marié
A une grande Raie publique
Il dit quand elle lui fait la nique
"Ah ! qu'est-ce que tu me fais, ma raie !"
La maman des poissons elle a l'oeil tout rond
On ne la voit jamais froncer les sourcils
Ses petits l'aiment bien, elle est bien gentille
Et moi je l'aime bien avec du citron
LA MAMAN
DES POISSONS
ELLE EST BIEN GENTILLE !
(Paroles et musique de Boby LAPOINTE)
21:45 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : poésie, poésie et chanson, culture
jeudi, 19 octobre 2006
MON PREMIER DEMENAGEMENT
J'ai deux ans et demi et ma mère attend son quatrième enfant. Elle a 27 ans. Mon père nous prend en photo, mon frère, ma soeur, ma mère et moi, devant ce qui fût notre maison car aujourd'hui nous déménageons. Nous partons dans une nouvelle maison à l'autre bout de la ville, une maison que mes parents ont fait construire dans un quartier calme, près des écoles de filles et de garçons.
Ma mère porte un long manteau qui cache sa grossesse arrivée à terme. Elle me donne la main gauche et de la main droite je tiens mon petit sac à main rouge. J'ai mis mes chaussures blanches. Je porte aussi un manteau comme mon frère et ma soeur. Nous sommes photographiés devant la porte d'entrée, sur les marches qui donnent sur le trottoir et la route pavée.
Mon frère se tient tout droit comme un soldat au "garde à vous". Il porte un manteau clair et ma soeur se tient entre ma mère et mon frère en penchant la tête car elle s'est mise un peu derrière ma mère. Elle tient son petit sac beige de la main droite.
Nous voilà partis pour notre nouvelle maison. Dans le jardin, je ne vois aucun arbre, aucune fleur, même pas une herbe qui pousse dans ce qui fut un chantier de construction. En entrant dans la maison, je sens l'odeur du platre et du bois neuf. Quand nous nous parlons, nos voix résonnent car mes parents n'ont pas beaucoup de meubles.
Je n'aime pas cette maison : les murs sont blancs et les fenêtres sans peinture, elle est impersonnelle. Je dis à ma mère que je veux revenir dans l'autre maison car j'y ai mes souvenirs... Mais elle me répond que ce n'est pas possible. Mon frère et ma soeur partent à l'école et je reste seule avec ma mère. Je ne veux pas manger, je ne veux pas jouer, je m'ennuie toute seule.
Puis, quelques semaines après le déménagement, je m'en vais passer quelques jours chez mon grand père et ma grand mère à l'autre bout de la ville, accompagnée de mon frère et de ma soeur. Ma grand mère s'absente une demi-journée et mon grand père nous garde tous les trois. Il nous fait des clins d'oeil complices en sortant un paquet de bonbons du vieux buffet de la cuisine. Il m'apprend à écrire, à lire, je joue avec les voitures de mon frère. Ma soeur joue aux cartes avec mon grand père qui fume la pipe.
Quand nous revenons, nous découvrons un bébé aux cheveux noirs, dans un berceau là haut, dans une des chambres. C'est une petite soeur, mignonne. C'est la première fois que je vois un bébé. On dirait une poupée. Je suis heureuse. Je voudrais la prendre dans mes bras comme le fait ma maman. Je l'aime tellement cette petite soeur que je retrouve l'appétit et j'oublie ma peine causée par le déménagement.
15:25 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : journal intime, écriture, culture
mercredi, 18 octobre 2006
PETITE MISE AU POINT
Un blog ami est mort suite à des attaques virulentes de certaines personnes à l'encontre de son propriétaire et qui se sont également répercutées sur mon propre blog. Après avoir supprimé son blog, cet ami s'est dit que ce serait bien dommage de pénaliser toutes les personnes sincères qui lui ont démontré son amitié en venant régulièrement mettre des commentaires, Son nouveau blog est en ligne et nous ne pouvons que nous féliciter de sa décision de faire front aux langues de vipères qui se défoulent pour je ne sais quelle raison profonde, qui dénigrent le travail des autres en croyant attirer des visiteurs. Je remercie tous mes visiteurs de leurs commentaires chaleureux et souhaite continuer dans le même sens : amitié, chaleur, humanité, voilà ce que je souhaite par la suite dans la sphère Blogs.
10:50 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : journal intime, culture, psychologie, amitié
lundi, 16 octobre 2006
UNE VISITE SURPRISE
Un coup de fil dimanche à 9 h 45 m'annonçait la venue non attendue d'une camarade d'enfance. Sa fille, habitant depuis 3 ans dans la région, me téléphonait pour me demander si elle pouvait passer avec son père et sa mère qui étaient pour quelques jours chez elle, suite à l'achat d'une nouvelle maison. Ils étaient arrivés du Nord pour l'aider au déménagement et à l'emménagement de leur jeune fille qui avait fait des études à quelques kilomètres de chez moi.
J'avais vu cette amie d'enfance en 1984 car je remonte dans ma région natale tous les deux ans. Et depuis, nous n'avions pu nous retrouver pour bavarder un peu et parler de notre vie, de nous deux également.
Nous nous sommes connues, comme beaucoup, à l'école maternelle. Nous sommes restées ensemble jusqu'à l'âge de 15 ans, c'est à dire jusqu'au Collège de la ville où nous habitions. Depuis, nous avons suivi des horizons différents : elle s'est mariée dans le Nord et y est restée vivre. Elle a eu des enfants comme moi dont cette fille qui vient de s'installer à 1 heure de route de chez moi. Moi, j'ai quitté ma ville natale pour faire des études et je suis restée quelques années à LILLE pour y travailler, me marier et ensuite, je suis partie il y a 31 ans avec mon mari dans le midi où j'habite depuis ce temps là.
Ils sont donc arrivés tous les 3 après que je les aient guidés par téléphone car c'était la première fois qu'ils venaient me voir, sauf leur fille que nous étions allés chercher à la gare de Montpellier, il y a 3 ans alors qu'elle débutait sa formation en comptabilité. Mais elle ne se rappelait plus de la route, arrivée à l'entrée de mon village, elle était perdue. C'est là que le téléphone portable trouve toute son utilité. Je la guide donc et ils sonnent à ma porte. Mon coeur bât un peu plus fort. Je me rappelle bien du visage de mon ancienne camarade mais tant de temps s'est passé depuis que nous avons quitté les bancs de l'école. La porte s'ouvre et nous nous retrouvons toutes les deux : nous n'avons pas changé ! Nous nous embrassons comme des petites filles, je vois dans ses yeux une joie toute franche...
Je leur offrent l'apéritif et nous en venons donc à parler de nos années d'école. Je sors d'un placard deux anciennes photos de classe et nous voilà toutes les deux à essayer de mettre des noms sur les visages photographiés en noir et blanc. Certains noms reviennent facilement, d'autres nous donnent des difficultés. D'autres encore sont restés à la porte de l'école car il nous a été impossible de mettre un nom et un prénom sur au moins un tiers des visages.
Elle a toujours des contacts avec une camarade commune qui lui demande quelquefois des nouvelles de moi. Malheureusement, nous avons parlé aussi des camarades décédées : deux dans un accident de la route, deux autres d'une longue maladie, C'est la vie et nous ne pouvons que le déplorer. Nous avons parlé aussi de cette époque (années 60-70) où la mode n'envahissait pas encore les cours de récréation des écoles et des collèges. Les vêtements de marques, ce n'était pas pour nous. Nos mères confectionnaient nos habits avec amour. On ne pouvait pas suivre la mode. Il nous fallait porter une blouse pour nous rendre en cours. Nous étions "bien élevés", timides et respectueux de nos instituteurs et professeurs. Nous laissions nos cartables dans la cour sans crainte des vols. D'ailleurs, nous ne possédions pas grand chose de plus que tous et toutes les autres camarades.
Sa fille qui a 28 ans faisait des Oh ! des Ah ! et je regardais le tee shirt qu'elle portait en lui disant : cela n'existait pas à notre époque cette mode qui est devenu aujourd'hui une vraie dictature.
Nous nous sommes quittés en nous promettant de nous revoir bientôt pour parler encore et encore du temps passé et des bons moments de notre enfance et de notre adolescence.
14:10 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Journal intime, de tout et de rien, culture
mercredi, 11 octobre 2006
LA GUITARE ET LE CINEMA
Quels sont les films dans lesquels la guitare a une grande importance ?
Les deux fims le plus souvent cités sont Jeux interdits de René Clément (1952) où la musique interprétée par Narciso Yepès a joué un rôle important dans la magie et le succès du film et Johnny Guitar de Nicholas Ray (1954) où la guiitare n'est là que comme un argument supplémentaire à la thèse soutenue, l'aspect musical n'étant que très secondaire.
Dans le cinéma des années 1950-1960, époque où la guitare devint très populaire grâce à des chanteurs-musiciens comme BRASSENS, BREL, FERRAT, HALLYDAY, Marie Josée NEUVILLE, ou Françoise HARDY, l'instrument servait surtout d'élément de décor : une guitare accrochée au mur d'une chambre signifiait tout l'esprit, tout le mode de vie propre à celui qui la possédait : poète, bohème ou marginal, même si jamais on ne le voyait ni ne l'entendait s'en servir.
Un contre-exemple pourrait être l'apparition de Marie LAFORET, laquelle jouait et chantait dans Plein Ciel de René Clément en 1959 ou dans La fille aux yeux d'or d'Albicocco en 1960.
Mais c'est sans doute dans le western américain que la guitare vient naturellement jouer son rôle esthétique ou musical.
Dans Johnny Guitar, Johnny porte à l'épaule une guitare, symbole de paix et de non-violence contrairement aux autres protagonistes du film qui portent révolvers et fusils.
Moins intellectuel, Rio Bravo de Howard Hawks en 1959, offre à peu près le même schéma classique, le jeune guitariste fougueux et pur, interprété par le chanteur Ricky Nelson.
Dans Pat Garett et Billy the Kid, de Sam Peckinpah de 1973, Kris Kristofferson et Bob Dylan sont deux chanteurs-guitaristes.
Le western des années 1930-1940 avait lui aussi ses héros chantants, les singing cow-boys. L'idée de cow-boys chantant était venue à un producteur après le succès remporté par Al Jolson dans The Jazz Singer en 1927.Le système était de ponctuer les temps forts de l'action d'un western par l'apparition innocente d'un musicien.
Il fallait trouver des acteurs qui sachent jouer de la guitare et chanter ou des chanteurs sachant jouer la comédie.
La perle rare fut découverte par Mal Levine : Gene Autry qui savait monter à cheval et qui chantait bien. Peu de temps après, Autry devint une des stars les mieux payées de l'Hollywood d'avant guerre. Ses films ne sont pas vraiment des chefs-d'oeuvre, mais ils remportèrent un succès fou.
Parmi les dizaines de films de Gene Autry, on peut citer Mexicali ou Tumbling Tumbleweeds qui ont été pour une génération entière le départ de rêves galopants.Son concurrent le plus dangereux fut certainement Roy Rogers.
La vogue des cow-boys chantant disparut après la Seconde Guerre Mondiale et Gene Autry, Roy Rogers et Tex Ritter s'orientèrent vers les shows télévisés.
Juste avant que le rock'n'roll ne déferle sur le monde, il faut encore citer l'apparition de Marilyn Monroe dans River of no Return de Otto Preminger en 1954 et deux ans plus tard, Bus Stop de Joshua Logan, une autre histoire de cow-boys, de rodéo et de musique.
Au milieu des années cinquante, Bill Haley, Chuck Berry, Eddie Cochran et d'autres ont joué et chanté dans des films surtout intéressants pour leur musique : Rock, rock, rock en 1956, Mister Rock'n'roll en 1957 ou Go, Johnny, go en 1959. On retrouvera Chuck Berry dans les années soixante dix dans une scène nostalgique d'Alice dans les villes de Win Wenders.
Le mythe du héros guitariste-chanteur sera vraiment incarné par Elvis PRESLEY y compris dans les films qu'il tourna.
Il y a beaucoup de choses médiocres mais il reste quand même deux ou trois très bons films comme Bagarre au King Creole en 1958, Le Rock du bagne en 1957 ou Les rôdeurs de la plaine en 1960.
Le cinéma américain des années 60-70 nous a aussi donné de très beaux fils accompangés de guitares acoustiques et électriques : Easy Rider avec Dennis Hopper et Peter Fonda en 1969, Midnight Cow-boy (John Schlessinger) en 1969 et Délivrance (John Boorman) en 1972 dont on ne pourra jamais oublier le fameux dialogue guitare-banjo, Alice's restaurant (Arthur Penn en 1969) où Arlo Guthrie jouait avec naturel son propre rôle dans la ballade hippie et charmante et Nashville (Robert Altman en 1973), ville microcosme où se retrouvaient tous les défauts de l'Amérique d'aujourd'hui.
Des films racontent aussi le plus justement la vie des musiciens, comme W.W.Dixie, Born for Glory retraçant la vie de Woody Guthrie, Show-bus où Willie Nelson joue presque son propre rôle, The coal miner's daughter où Sissy Spacek incarne la chanteuse de country et western, Loretta Lynn.
Il faut aussi citer les fims musicaux comme Phantom of the Paradise, Tommy, The Rose, The Blues Brothers et certains films des Beatles, de Frank Zappa... ainsi que les fims reportages sur des groupes, des musiciens ou des grands concerts.
En France, Tino Rossi troubadour dans Ademaï au Moyen Age en 1934, charmeur dans Marinella en 1935 ou Le Gardian en 1945 et celle de Johnny Hallyday dans D'où viens-tu Johnny et A tout casser ...
Georges Brassens eu un rôle intéressant dans Porte des Lilas de René Clair en 1956. Il était "l'artisse" comme l'appelait Pierre Brasseur. Brassens fût déçu par l'expérience et refusa tous les autres rôles qu'on lui proposa par la suite.
16:10 Publié dans guitare | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : musique, guitare, culture