vendredi, 29 février 2008
SYLVAIN (extrait de LA MAISON DANS LA DUNE de Maxence VAN DER MEERSCH )
Il est ainsi des coins dont, on ne sait pourquoi, l'aspect vous charme, vous prend sans résistance, vous fait soudainement reconnaître et aimer la beauté. Souvenirs inconscients, rappelés obscurément dans les profondeurs de la mémoire ? Rappel de vieilles images ? Réalisation d'un idéal lentement formé au fond de l'être ? Sylvain ne savait pas où il avait déjà vu ce coin, pourquoi il le reconnaissait, l'aimait, en retrouvait avec plaisir les détails. Mais indiscutablement, tout cela lui était familier. Il en avait dû rêver déja. C'était dans ce décor que se passaient les histoires que jadis on racontait à son enfance. Tout était comme il fallait que ce fût. Et, sans étonnement, Sylvain quitta sa route, descendit le chemin herbeux qui menait à l'auberge, et s'assit sur une chaise rustique, devant une vieille table de chêne dont le bois raclé au verre se creusait et se vallonnait par place. Et il attendit l'aubergiste, il laissa errer son regard autour de lui, sur ces choses inconnues et cependant familières.
22:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : culture, écriture, livre, nouvelles et textes brefs
jeudi, 28 février 2008
MES 14 ANS
Le jour de mes 14 ans, j'étais heureuse. Je n'ai pas eu de cadeau d'anniversaire, mes parents n'avaient pas les moyens d'offrir un cadeau tous les ans à leurs 5 enfants. J'étais simplement heureuse d'avoir 14 ans. Je trouvais que cet âge était important. Quand je me regardais dans le miroir, je me disais : "tu n'es plus une enfant". Je devenais une jeune adolescente.
Le chiffre 14 me plaisait, je ne sais pas pourquoi. Je voyais mon corps se transformer, je pouvais choisir des robes de jeune fille. Je tirais un trait sur les soquettes, les jupes imposées par ma mère. Je pouvais enfin porter des bas et des chaussures de jeune fille à petit talon.
13:37 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : souvenirs, de tout et de rien, écriture, journal intime, culture
mercredi, 27 février 2008
ETRE SAOUL
Etre saoul, vous ne savez pas quelle victoire
C'est qu'on emporte sur la vie, et quel don c'est !
On oublie, on revoit, on ignore et l'on sait ;
C'est du mystère plein d'aperçus, c'est du rêve
Qui n'a jamais eu de naissance et ne s'achève
Pas, et ne se meut pas dans l'essence d'ici.
Paul Verlaine, Jadis et naguère.
22:34 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, poèmes, culture, écriture, poètes
dimanche, 24 février 2008
MON 1er VELO
Enfant, je ne possédais pas de vélo. Je me souviens par contre avoir reçu comme cadeau de Noël une trottinette rouge qui sentait bon la peinture fraîche.
Je devais avoir 8 ans. Je roulais sur le chemin goudronné qui longeait le jardin de mes parents. Je me souviens que cette trottinette possédait un frein à l'angle du guidon et de la plate forme où je posais le pied. Les chats s'enfuyaient à mon passage. Je découvrais la vitesse...
Le premier vélo sur lequel j'ai fait mon apprentissage de l'équilibre, différent de celui de la trottinette, appartenait à mon grand frère. Bleu métallisé, il passait de mains en mains. La taille de ce vélo était adaptée aux enfants à partir de l'âge de 11 ans. Mais pour moi cela représentait une étape : pouvoir découvrir la ville sur une distance plus étendue. A l'époque, les voitures étaient encore assez rares. Je pouvais sans danger me rendre dans les rues et découvrir des coins perdus où mes parents n'allaient jamais.
Plus tard, vers 17 ans, j'ai pu m'acheter MON 1er VELO, avec MON argent de poche, mes parents ayant complété ce qu'il manquait pour que je puisse me l'offrir. C'était plus exactement un Mini vélo de couleur blanche.
Il se pliait aisément en deux et l'on pouvait ainsi l'emmener dans le coffre d'une voiture. Ma soeur avait acheté le même mais de couleur orange métallisé. Elle m'avait demandé de la prendre en photo dans la cour, toute fière d'en posséder un.
Chaque soir d'été, avant la tombée de la nuit, j'aimais me rendre vers le carrefour d'un Calvaire ancien au bout de la rue.
Je faisais le tour du quartier et je revenais à la maison aussitôt pour que Maman ne s'inquiète pas.
16:15 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : Souvenirs, écriture, journal intime, poésie, poèmes
mercredi, 20 février 2008
JE N'AI PAS OUBLIE
Je n'ai pas oublié
Le parfum du printemps
Ni celui de ta peau
Je n'ai pas oublié
Les herbes se balançant
Sous le soleil si chaud
Je n'ai pas oublié
Le souffle de tes mots
Sur ma peau caressant
Mes pensées à cet instant
Ni nos corps chauds
Je n'ai pas oublié
C'était déjà l'été
Je te voulais tout entier
Je n'ai pas oublié
Tes yeux couleurs de nuit
Tu es arrivé sans bruit
C'était déjà l'été.
(17.02.08)
22:40 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poèmes, amour, écriture, journal intime, culture, littérature
mardi, 19 février 2008
UN ROBOT CRITIQUE VOTRE BLOG
Allez voir sur le site http://blog.lisabuzz.com la critique faite sur votre blog. (remplissez les cases demandées à gauche).
Grâce à Yoyostéréo qui me l'a fait connaître, j'ai pu faire le test. Voici le résultat.
"En parcourant elisabethleroy mes passions, on ressent comme un émerveillement, une plénitude qui ne pourrait être comparée qu'à celle de Champollion lorsqu'il déchiffra les hiéroglyphes égyptiens pour la première fois : tout à coup un nouvel univers se découvre, un univers signé elisabethleroy, tout en méandres exaltants et en posts uniques et précieux. A coup sûr elisabethleroy mes passions figurera dans 1 000 ans au musée du web."
14:53 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : blog, web, poésie, poèmes, écriture, journal intime
LA VIE AU LYCEE et EN VACANCES (LE JOURNAL DE JULIETTE (20)
Ce soir, Martine sort de la classe furieuse. Elle discutait avec des camarades. Juliette la regarde se mettre en colère et s'en aller sans même l'attendre.
Le lendemain, en étude, le surveillant plaisante avec les élèves. A la récréation, Aurélie avoue à Juliette qu'elle est amoureuse de lui. Elles décident toutes les deux de l'appeler Chocorêve car il porte toujours un costume marron, comme le chocolat. Et elles se mettent à rire. Puis Aurélie raconte à Juliette les rêves qu'elle fait.
Le soir, en rentrant chez elle, Juliette prépare son programme de révisions pour les vacances qui arrivent à la fin de la semaine. Puis elle écrit sur son petit carnet : "mes sentiments ont progressé depuis le mois de septembre. J'ai beaucoup changé depuis 2 ans. Je découvre que le monde est beau et qu'il ne faut pas rester fermée comme une fleur en bouton. Il faut s'épanouir. Le raté est celui qui se bouche les oreilles et qui vit seul".
Il est bientôt 18 heures et elle n'a pas encore commencé ses devoirs. Elle traîne en écoutant la radio. Elle rêve beaucoup trop...
06:40 Publié dans Journal de Juliette | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Souvenirs, journal intime, poésie, poèmes, écriture, littérature
dimanche, 17 février 2008
LES VEUVES (BAUDELAIRE)
Avez-vous quelquefois aperçu des veuves sur ces bancs solitaires, des veuves pauvres ?
Quelles soient en deuil ou non, il est facile de les reconnaître. D'ailleurs, il y a toujours dans le deuil du pauvre quelque chose qui manque, une absence d'harmonie qui le rend plus navrant. Il est contraint de lésiner sur sa douleur.
Le riche porte la sienne au grand complet.
Quelle est la veuve la plus triste et la plus attristante, celle qui traîne à sa main un bambin avec qui elle ne peut pas partager sa rêverie, ou celle qui est tout à faire seule ? Je ne sais ... Il m'est arrivé une fois de suivre pendant de longues heures une vieille affligée de cette espèce ; celle-là roide, droite, sous un petit châle usé, portait dans tout son être une fierté de stoïcienne.
Elle était évidemment condamnée, par une absolue solitude, à des habitudes de vieux célibataire, et le caractère masculin de ses moeurs ajoutait un piquant mystérieux à leur austérité.
22:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Poésie, écriture, littérature, poèmes, livres
lundi, 11 février 2008
UN COEUR QUI BAT
J'attends le printemps
Impatiente en guettant
Le moindre clair instant
De chaleur ambiant
La verdure est présente,
Les fleurs sont absentes
La sève monte en moi
J'ai trop le coeur qui bat
Devant moi si sérieux
Tu murmures des mots
A mon oreille aussitôt
Je rêve à nous deux
Je te veux dans mes bras
La sève monte en moi
Déjà tu n'es plus là
J'ai jeté mes bras
Dans le lit vide de toi
Tu ne reviendras pas
Ailleurs que dans mes rêves
Déjà le jour se lève.
22:17 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : poésie, poèmes, culture, écriture, journal intime, littérature
dimanche, 10 février 2008
MYTHES
De tout temps, les hommes ont cherché à comprendre l'origine de leurs sentiments.
Les mythologies, les religions et la philosophie ont tenté d'y répondre, bien avant la psychologie et la psychanalyse.
Les héros y vivent des aventures extraordinaires pour donner aux hommes simples des représentations amplifiées de toute la gamme des sentiments.
Ces histoires symboliques suscitent, par identification, la reconnaissance de leurs propres émotions.
Les mythes religieux racontent d'autres histoires exemplaires.
Ainsi, selon la Bible, Yahvé donne les Tables de la loi à Moïse pour guider son peuple, contenir les émotions violentes et destructrices, soutenir les sentiments qui génèrent le respect de la vie et des autres.
La psychanalyse vient, avec Feud, introduire une autre mythologie. L'inconscient remplace l'Olympe, le jeu des transmissions et des transgressions familiales efface la main des Dieux et du destin.
C'est pourtant le mythe d'Oedipe qui est choisi pour illustrer la loi qui sépare les générations et qui interdit l'inceste.
Les mythes modernes de progrès ou de communication expriment l'immense besoin de relation, de dépendance ou de liberté des humains d'aujourd'hui.
(Extrait de MIEUX VIVRE -Mode d'emploi)
21:51 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : psychologie, culture, écriture, sciences